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    La famille décomposéeA côté des familles recomposées où en formant un nouveau couple chacun amène dans la nouvelle famille les enfants d'un autre lit, je propose d'ajouter le concept de « famille décomposée ». Un exemple fictif en est donné par le film de Kad Merad – assez anodin au demeurant – intitulé « Monsieur papa » qui met en scène une mère célibataire louant les services d'un chômeur pour jouer le rôle d'un père auprès de son fils perturbé par l'absence paternelle.

    Cette fiction semble s'être concrétisée dans la réalité avec le site needamomnyc.com. Site sur lequel une certaine Nina Keneally, une mère de 63 ans, propose ses services comme substitut maternel, en jouant, en quelque sorte, le rôle d'une nourrice sentimentale ou d'une escort-maman . « Selon le New York Post, ses tarifs sont de 40 dollars de l'heure : elle ne fait pas le ménage, n'est pas vraiment psy, mais écoute ses clients sans juger, et donne gentiment des conseils. Elle peut aussi aider à préparer des dîners, faire des gâteaux et aider à acheter des cadeaux pour la famille. Le prix est négociable pour ceux qui ont des difficultés financières. » En plus du site, elle a placé une annonce dans un journal local où elle propose : «Si vous vous sentez seuls, Nina ira se promener avec vous, ou viendra regarder un film chez vous. Elle amènera le pop-corn.». A noter qu'aux USA le pop-corn semble aussi indispensable que la télécommande pour regarder un film.

    Cette brave et perspicace Nina en s'installant dans le quartier de Bushwick à Brooklyn avait en effet remarqué que les jeunes affluaient dans ce quartier, se voulant artistes ou musiciens, mais paraissaient un peu perdus, et passaient leurs journées dans les cafés et les studios de yoga. Elle avait constaté que certains avaient envie de s'épancher, et ils viennent à présent le faire sur son sein pseudo maternel totalement platonique mais nettement intéressé.

    Une fonction de mère à l'écoute (il n'est pas certain qu'une mère authentique le soit toujours) peut ainsi se louer. Il semble que dans un milieu essentiellement constitué par des individus jeunes appartenant à la même tranche d'âge et peut-être loin de leurs famille, cette fonction peut s'avérer nécessaire pour l'équilibre de certains d'entre eux.

    L'avenir est peut-être à la location de familles, l'inverse des familles d'accueil. On achète bien de la semence et des organes, on achète bien des femmes et des enfants, pourquoi pas des liens familiaux, d'autant plus qu'ils auraient l'avantage d'être librement choisis et chèrement acquis.

    La famille décomposée


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    François Hollande devrait se rendre le 27 octobre à la cérémonie en hommage aux 43 victimes de l'accident de Puisseguin.

    En quoi ces victimes méritent-elles l'hommage du plus haut dignitaire de la République ? Aussi dramatique soit-il par le nombre des victimes, ce n'est qu'un accident de la route. Ce n'est pas un attentat, ce ne sont pas des défenseurs de l'ordre ayant sacrifié leur vie pour en sauver d'autres.

    A partir de quel nombre de tués dans un accident de la circulation le Président de la République doit-il se déplacer ? Et il faut que les victimes soient groupées, car les gens meurent sur la route par centaines, mais par petits paquets, et on comprend que le Chef de l’État ne puisse pas se déplacer pour chaque petit paquet. Il faut du gros.

    François Hollande depuis quelque temps ne cesse pas de se déplacer. Il ne rate pas une occasion de se rendre dans tous les angles de l'hexagone pour se montrer, et faire un discours que personne n'écoute. Ce serait par volonté de renouer des liens avec le peuple. En montrant sa bobine, il pense que les gens cesseront de le bouder, qu'il sera compris d'eux, et qu'il apportera la preuve en « life » qu'il les comprend.

    Hollande est comme Sarkozy dont il voulait se démarquer : être sur toutes les scènes émotionnelles. Mais ce n'est pas parce que l'on bouge, que l'on avance, et l'agitation finit par fatiguer sans grandir celui qui s'agite.

    A la décharge de Hollande, les gouvernants sont pris dans le piège médiatique. Si la France est émue par un drame, on aura vite fait de reprocher au premier d'entre eux de ne pas venir écraser une larme sur les lieux. Sous la IIIème et la IVème, la constitution prévoyait un spécialiste de la chose : le Président de la République qui avait la charge des chrysanthèmes, permettant au chef du gouvernement en place de consacrer son temps à gouverner.

    La gouvernance compassionnelle est aujourd'hui la façon la plus inefficace et la plus consensuelle de gouverner, mais il ne faut pas en abuser.


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    On n'a jamais tant parlé de Nadine Morano que depuis qu'elle a déclaré sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché" de France 2, diffusée le 26 septembre : "pour qu'il y ait une cohésion nationale, il faut garder un équilibre dans le pays, c'est-à-dire sa majorité culturelle"."Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères".

    Et ce qui devait arriver arriva : la Ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM) présidée par l'avocat Karim Achoui a porté plainte pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence en raison de l'origine, de l'appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ».

    Nadine, la langue française est subtile et diablement précise, la catastrophe sémantique aurait été évitée si au lieu de dire : « nous sommes un pays judéo-chrétien et de race blanche » vous auriez dit : « nous étions ». Tout est dans le temps de conjugaison. C'est bête, tout ce ramdam pour une erreur de conjugaison !

    Qui aurait pu contester que pendant des millénaires le continent européen n'était peuplé pratiquement que de Blancs et qu'il est judéo-chrétien depuis 17 siècles ? Certes, des puristes pourraient remonter très très loin, dans la nuit des temps, au moment où l'homo sapiens est venu d'Afrique pour blanchir dans les terres du nord, mais tout de même, beaucoup de déluges ont coulé depuis.

    Par rapport à ces millénaires, cela fait seulement une cinquantaine d'années que la France n'est plus intégralement blanche. Exactement depuis la décolonisation. Les pays d'Afrique ayant été laissés aux mains de dirigeants pour la plupart corrompus quant ils n'étaient pas également sanguinaires, la situation des anciens colonisés était devenue le plus souvent encore plus inconfortable qu'auparavant. On racontait à l'époque qu'un vieil Africain aurait demandé à son fils : « l'indépendance ça va encore durer longtemps ? ».

    Il ne restait alors comme solution aux anciens colonisés, parfois pour survivre, que de tenter de rejoindre le pays des anciens colonisateurs dont ils connaissaient la langue. Et ce flux migratoire des anciens colonisés vers les anciens colonisateurs n'a jamais cessé pour des raisons diverses et à des degrés divers selon le pays d'origine.

    Bien sûr, il y a également l'utilisation par Nadine Morano du mot « race ». Mais si les races, en principe, n'existent pas (elles existent aux USA), ce mot honni est largement utilisé en particulier par les associations dites antiracistes et notamment par cette LDJM citée ci-dessus et dont les termes de la plainte contre Morano vaut son pesant de cacahuètes.

    Bientôt, nous serons accusés d'être des Blancs.

    Le CSA a récemment fait les gros yeux à la télévision française car elle ne montrerait que 14 % de « personnes perçues comme non blanches », une précaution oratoire qui mériterait une noix d'honneur. Le CSA aimerait en outre qu'on leur donne des rôles plus valorisants - pourquoi pas - mais d'ici que le CSA demande que les rôles de délinquants ne soient tenus que par des Blancs, il n'y a pas loin.

    De son côté Mme Ernotte nouvellement à la tête de France TV avait déclaré à son arrivée : « On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans, et ça, il va falloir que cela change. ».

    Les races n'existent pas, les statistiques ethniques non plus, mais on compte soigneusement les Blancs, les Noirs, les Arabes (à noter que les Asiatiques semblent  échapper à ce décompte, mais ils sont peut-être inclus dans le groupe des « personnes perçues comme non blanches ») et les organismes officiels trouvent qu'il y a trop de Blancs... sauf dans le rap.


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    Conseils pour être soi-même (bis)Pour être intégralement soi-même et ne pas se laisser envahir par les autres, voici dix conseils. Rien d’original, il suffit d’observer ce qui se passe autour de vous et de suivre les exemples que d’autres vous donnent :

    Conseil n° 1. Si vous heurtez quelqu’un dans la rue, ne vous excusez pas mais regardez l’objet heurté de façon hostile pour qu’il se sente coupable d’avoir gêné votre passage.

    Conseil n° 2. Si vous ouvrez une porte qui se referme automatiquement, ne la tenez pas pour que celui qui vous suit puisse passer, vous n’êtes pas un portier.

    Conseil n° 3. Dans une station de métro, n’attendez pas que les autres descendent pour pénétrer dans le wagon, vous serez ainsi parmi les premiers à trouver une place assise.

    Conseil n° 4. Une fois assis, n’éprouvez aucun remord à le rester, même si des gens fatigués vous regarde avec envie.

    Conseil n° 5. Si vous êtes seul, dans un wagon, dans un ascenseur, dans des toilettes, profitez de l’occasion pour donner libre cours à vos talents artistiques en griffonnant sur les murs ou les parois un dessin pornographique, mais n’importe quoi fera l’affaire.

    Conseil n° 6. Si vous toussez ou baillez, ne mettez pas la main devant la bouche, c’est fatiguant et après tout vous êtes plutôt fier de vos amygdales et il n’y a aucune raison pour que vos voisins ne profitent de vos germes, vous ne serez plus alors le seul à tousser.

    Conseil n° 7. Au milieu des autres, surtout dans les transports en commun, parlez fort, en particulier au téléphone. Ce que vous dites est toujours intéressant et les autres pourront ainsi en profiter

    Conseil n° 8. Dans un restaurant ou un bar, il est inutile de se montrer poli avec les serveurs, ils sont là pour vous servir

    Conseil n° 9. S’il y a une queue pour entrer dans une salle de spectacle, essayez de passer devant les autres, sournoisement ou sous un prétexte quelconque.

    Conseil n° 10. Si vous êtes en voiture, surtout ne laissez pas la voiture qui vous précède changer de file même si elle risque d’être bloquée et contribuez à la bloquer. Faites vous une joie de passer devant les autres voitures pour arriver le premier, même si vous avez tout votre temps.

    En suivant déjà ces quelques conseils, vous serez vraiment vous-même : un con


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    La cause et l'effetEn lisant un article du sociologue Gérard Bronner paru dans le Point de cette semaine, j'ai appris avec étonnement que si beaucoup de personnes croient aux lignes de la main comme marqueurs de leur destin, les Japonais vont plus loin dans leur  superstition en pensant qu'en modifiant chirurgicalement ces lignes (pour 655 euros) ils changeront leur destinée dans le sens favorable imposé par la pointe du bistouri.

    Je trouve que cette démarche est d'une touchante absurdité : en changeant le signe, ces Japonais espèrent changer ce qui l'a provoqué. Manipuler l'effet pour modifier ou masquer la cause. Si tenter d'inverser la cause et l'effet paraît être une stratégie absurde, elle est pourtant bien courante.

    Notamment en médecine. Il arrive souvent que l'on traite les symptômes sans traiter la cause, soit parce qu'elle n'est pas connue, soit parce que l'on ne possède pas son traitement. C'est une démarche qui paraît justifiée : soulager le malade quant on n'a pas le traitement de la cause de la maladie. Traitement dit symptomatique en espérant que la maladie disparaîtra d'elle-même. Mais dans nombre de cas se contenter de traiter les symptômes sans en rechercher la cause peut s'avérer dangereux et inefficace.

    Bronner cite ce traitement chirurgical japonais du destin pour parler des objectifs que se donne l'enseignement en France. On sait que l'obtention du bac pour 80% des candidats était un objectif que l'on dépasse largement chaque année, à tel point que l'on pourrait contester l'utilité de cet examen. La seule utilité que j'y vois est la joie que manifestent les candidats et leur famille lors du résultat qui ne fait pourtant guère de doute pour 90% des postulants.

    Bronner cite le « Rapport sur la stratégie nationale de l'enseignement supérieur  » qui propose de porter 60% d'une classe d'âge à obtenir un diplôme de l'enseignement supérieur. Objectif endossé sans hésitation par François Hollande. Le nombre de diplômés n'est-il pas le signe de la valeur de l'enseignement d'un pays ? Fastoche ; il suffit d'abaisser le niveau.

    L'inversion de la cause et de l'effet en matière de gouvernance est malheureusement trop courante. La manipulation des statistiques, qui ne trompe personne, en est un exemple. Mais dans tous les domaines les gouvernants français s'attaquent plus volontiers aux effets plutôt qu'à la cause, et s'étonnent que leurs efforts sur les effets ne font pas disparaître leur cause.


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    Avec un smartphone on peut pratiquement tout faire, si bien qu’il fait partie intégrante de la plupart des personnes surtout lorsqu’elles sont jeunes. Les femmes, en particulier, ne s’en séparent jamais, et elles le portent le plus souvent dans une main pour ne pas prendre le risque de perdre une communication le temps de le chercher dans leur sac, mais en prenant en contrepartie le risque de se le faire voler à l’arraché comme je l’ai vu récemment faire dans le métro parisien.

    C’est d’ailleurs dans le métro que l’on voit la place prise par cet objet quand on compte le nombre de voyageurs les yeux fixés sur l’écran de leur téléphone, et qui continuent à le fixer, comme hypnotisés, dans les couloirs et les escaliers. J’ai lu récemment une boutade de Sylvain Tesson : « Dans le métro, je profiterai des correspondances pour écrire des lettres ». C’est ce que font les voyageurs du métro en tapant leurs messages avec leurs pouces tout en marchant pour changer de ligne.

    Il y aurait actuellement 1,5 milliard d'utilisateurs de smartphone dans le monde, et il semble que L'addiction au smartphone est similaire par de nombreux aspects à la dépendance à internet

    Une étude a été faite sur 319 étudiants turcs (203 femmes et 116 hommes, âgés de 20,5 ans en moyenne). Pour ce qui concerne le sommeil, l’anxiété et la dépression, l’évaluation a été faite sur les non utilisateurs (71), les faibles utilisateurs (121) et les forts utilisateurs (127). Il existe une corrélation positive entre les scores d'addiction et les niveaux de dépression, d'anxiété, de mauvaise qualité subjective du sommeil et les troubles du sommeil. Ce sont les femmes et les jeunes utilisateurs qui sont les plus vulnérables à une forte utilisation et à une addiction au smartphone.

    Mais on pourrait aussi renverser la corrélation et considérer  les scores importants de dépression, d'anxiété, le sexe féminin, et le jeune âge comme des facteurs prédictifs d'une forte utilisation du smartphone. (Source : Journal international de médecine du  9/10/15)

    Il est incontestable que les objets connectés sont abrutissants, surtout lorsqu’ils sont mobiles et donc omniprésents. Est-ce la raison pour laquelle les religions semblent s’y intéresser ?

    Dès janvier 2010, le prêtre anglican David Parrott avait transformé la traditionnelle “bénédiction des charrues” en “bénédiction des portables”. A Londres, il avait prononcé à l’époque cette prière : “Que nos langues soient douces, nos e-mails simples et nos sites web accessibles.” Tandis que ses ouailles tendaient leur téléphone, le prélat s’était ainsi adressé à Dieu : “Par ta bénédiction, Seigneur, que ces téléphones et ces ordinateurs, symboles de la technologie et de la communication dans notre vie quotidienne, nous rappellent que tu communiques avec nous et nous parles par ton verbe, amen.”

    Récemment, en Belgique, dans la ville de Beauraing, 300 personnes environ ont demandé à l’abbé Christophe Rouard d’asperger d’eau bénite leurs terminaux connectés, tablettes et smartphones, après qu’ils aient participé à une conférence dont le thème fut « Tablettes et smartphones… quand c’est le ciel qui sonne ? », censée « expliquer aux chrétiens le sens que peut avoir un smartphone »,

    Est-ce bien sensé ?


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    Médialyse et médiaplastieSi en ce moment les médias en France sont surtout occupés par le déluge qui s’est abattu sur la Côte d’azur, cela fait tout de même quelques temps que l’on n’entend plus guère parler de la vague migratoire à l’assaut de l’Europe, mise à part l’assaut de l’Angleterre par l’envahissement du tunnel sous la Manche.

    Quelques journaux se sont seulement livrés à des additions. Libération signale que depuis le début de l’année, 630000 migrants sont entrés illégalement en Europe. Certains journaux allemands commencent à s’affoler en calculant qu’en 2015 l’Allemagne aura la chance d’accueillir 1 million 500000 personnes venues du Moyen Orient et d’Afrique, et estiment qu’avec le regroupement familial, il est à prévoir que ce chiffre pourrait atteindre 7 millions 360000 ! La popularité d’Angela Merkel serait en passe de baisser au fur et à mesure que le nombre d’immigrés augmente (Le Figaro)

    Mais même avant le déluge sur la côte de la Méditerranée, les reportages sur les traversées méditerranéennes chaotiques des migrants, les noyades et les repêchages effectués par le Européens sur les conseils bienveillants des passeurs ont pour l’instant disparus, ainsi que les images des foules cherchant à passer les frontières.

    Est-ce à dire que la vague migratoire a cessé ? Sans doute pas. Mais si les médias n’en font pas état, l’évènement n’existe plus. S’il n’est pas transmis, il reste local et ignoré du monde. Un évènement ignoré n’a plus d’existence.

    Nous pourrions appeler ce phénomène d’évanouissement de l’évènement par l’occultation médiatique de médialyse.

    Inversement, les médias peuvent hypertrophier un évènement en en parlant sans cesse, en multipliant les reportages et les images, en sélectionnant les images les plus parlantes, voire arrangées pour provoquer l’émotion. Il arrive même que pour une bonne cause les interviews et les images soient non seulement arrangées mais fausses, comme ce fut le cas du faux charnier dont furent accusées les autorités communistes de la Roumanie et qui contribua à leur chute.

    Nous pourrions appeler ce phénomène de transformation (ou de manipulation) médiatique de la réalité de médiaplastie. Une chirurgie de l’évènement parfois pour l’améliorer, plus souvent pour l’enlaidir.

    Petite illustration : "Le lecteur" d'Edouard Vuillard


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    Les bulles boursoufflent et envahissent le web comme des pets glissant sur une toile cirée, rapides et fugaces, en diffusant largement une odeur qui disparait heureusement .aussi vite qu'elle est apparue. Le nombre d'internautes qui les contemplent et les respirent est la marque de leur succès, et le vecteur de leur diffusion. Des billevesées qui font le « buzz » avant d'éclater.

    Il y a de petites bulles frivoles, sans importance et sans odeur, des vidéo insolites ou amusantes qui ne mangent que du temps.

    Il y a des bulles intimes, qui sentent les dessous de bras, un tantinet malsaines, où un quidam souvent de sexe féminin, expose ses états d'âme, et parfois ses fesses pour faire bonne mesure. Lorsqu'il s'agit d'un personnage pipolisé il a droit à une foule de voyeurs qui se pourlèchent les babines en entrant ainsi virtuellement dans l'intimité d'une personne connue.

    Il y a des bulles à l'odeur douteuse, lâchées par des politiciens qui n'ont que ce moyen pour signaler leur présence, ou qui maîtrisent mal les bulles qu'ils émettent et, comme les pets, ils les lâchent involontairement, par maladresse ou par distraction. Ce sont les petites phrases ou des termes qui sortent du langage politiquement correct, et qui vont être commentées abondamment par la classe politique, et par les médias pendant quelques jours. Brouhaha vain et sans intérêt, mais qui occupe le terrain, donnant à beaucoup la possibilité de se refaire une moralité en s'offusquant dans le genre : « cachez ce mot que je ne saurais entendre : ». Un brouhaha qui va retomber comme un soufflé puisque n'étant que du vent.

    Un « buzz » chasse l'autre et les bulles s'enfilent comme des perles. Pendant que les bulles factices éclatent, le bruit du monde est masquée par cette pétarade dérisoire alors que l'histoire est en train de virer de bord vers des terres inconnues.


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    J’ai toujours été intrigué par l’accusation juridique « d’incitation à la haine raciale ». N’étant pas juriste, je me pose bêtement la question : si tout le monde semble d’accord pour dire que les races n’existent pas dans l’espèce humaine, ce cas juridique n’a aucun sens ou alors il faut admettre que le code pénal, comme les associations antiracistes ont rétabli clandestinement la notion de race.

    L’un comme les autres font comme si les races existent dans l’espèce humaine, tout en affirmant qu’elles n’existent pas. L’origine ethnique (et souvent de façon totalement indue, la religion) devient, pour les juristes et les associations, une race, en s’appuyant sur l’ascendance et le phénotype, c'est-à-dire l’apparence, avec quelques difficultés diagnostiques en cas de métissage.

    En effet, selon les études sur le génome humain tous les humains ont de 99,5% à 99,9% de gènes en commun. Mais des phénotypes différents nécessitent un contingent de gènes différents, et il en faut parfois peu pour provoquer des différences radicales : l’humain moderne et le chimpanzé moderne ont en commun 98,8% de leurs gènes.

    Si les caucasiens, les noirs comme les asiatiques ont un aspect reconnaissable, il en est heureusement de même à l’intérieur de chaque groupe, mais avec un contingent génétique différentiel plus restreint.

    Si la notion de race (justement combattue depuis la Deuxième guerre mondiale) peut -  à la rigueur -  se défendre, avec l’aval réitéré du code pénal, et des associations dont c’est la raison d’être, le racisme, stricto sensu, qui introduit non seulement la notion de races distincts (alors que le métissage est généralisée) mais surtout une hiérarchie entre les groupes humains en raison de leur origine ethnique et de leur apparence, est indéfendable.


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    « Que l'autorité se borne à être juste, nous nous chargerons d'être heureux. », telle est la maxime dépassée de Benjamin Constant.

    Que ferais-je si l’Etat restait neutre ? Choisir moi-même ? Tout seul ? Vous n’y pensez pas !

    L'Etat est un peu mou des genoux quand il s'agit d'exercer ses prérogatives régaliennes, un tantinet impuissant quand il s'agit d'économie, mais il est toujours là pour moi. 

    Il me surveille, il est aux petits soins, il me protège, il me console de mes bobos et même me donne parfois de l’argent de poche quand je me plains.

    Pour ma descendance, cela commence maintenant dès la petite école. On n'y apprend pas toujours à penser et sur quoi penser, mais ce qu'il faut penser. D'ailleurs depuis cette année on ne parle plus seulement d'instruction civique, mais également de morale. Alors que je m'étais forgé progressivement et avec l'expérience de la vie une morale personnelle, les bambins, eux, vont pouvoir bénéficier d'une morale  toute mâchée, et de l'indication des comportements à suivre. Ils auront aussi la chance de choisir leur sexe et de rejeter les horribles stéréotypes artificiels imposés par la société à chacun d'entre nous.

    Pourquoi ne suis-je pas né plus tard ! Quand je pense que je trimbale mon sexe depuis ma naissance sans pouvoir m'en débarrasser si j’en avais eu l’envie.

    L'Etat veille affectueusement à ce que je dois penser et dire. Il me conseille fermement d'abandonner pour mon bien des phobies dangereuses, et m'encourage à aimer même ceux qui me haïssent, un élan chrétien qu’il est bon de ne pas qualifier ainsi pour  ne pas discriminer ceux qui ne le sont pas.

    Mais il se préoccupe aussi de ma santé en me conseillant les activités bonnes pour  moi, et même ce que je dois manger pour devenir immortel. Cependant, le conseil des "5 fruits et légumes par jour" me laisse une liberté un peu déroutante dans son application : 5 fruits + 5 légumes ou 5 au total? Et dans ce dernier cas : 1 + 4 ou 3 + 2 ? Et le nombre de légumes doit-il être supérieur au nombre de fruits ? Et rien n'est dit sur la quantité de chaque catégorie. C'est un des rares cas où l'encadrement de l'Etat laisse à désirer.

    L'Etat est par contre de plus en plus vigilant dans mes relations avec les femmes. Il me donne des conseils amicaux pour éviter un harcèlement sexiste, notamment dans les transports en commun. Bien sûr, mon éducation ne me prédispose pas à les siffler même de façon admirative, je baisse désormais les yeux pour ne pas avoir un « regard insistant », je serre les genoux pour ne pas écarter les jambes (ce qui serait une « présence envahissante »), mais devrais-je me sentir sexuellement agressé si ce sont les femmes qui les écartent, rien n’est dit sur ce sujet sensible.

    Lorsque renonçant aux transports en commun, je prends ma voiture, en tant qu'automobiliste, je suis particulièrement choyé. On me fait faire et acheter des tas de choses pour ma sécurité. Discipliné, je ne manque jamais de souffler dans l'alcootest après une soirée. Petit ballon qui s'est rapidement envolé mais qui a fait la fortune du fabriquant.

    L'Etat nous materne chaleureusement et ne répugne pas à nous verser des indemnités pour nos déboires. Il se fend parfois d’une pension lorsque l’on se présente (avec l’aide d’une association, il y en  a toujours une) comme une victime, par exemple lorsqu’on affirme ne pas supporter les ondes électromagnétiques ou même si un de ses proches  a eu la vision de sa mort après un accident, indemnité transformant le proche du décédé en victime d’un préjudice (l’angoisse de sa mort prochaine !) par procuration (voir « L’indemnisation universelle »).

    Qui pourrait protester contre une telle prise en charge ?

    Aussi, je remercie l’Etat pour sa sollicitude, et c’est avec joie que j’ai payé le solde de mes impôts le 15 de ce mois.


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