• Ces jours-ci l'essentiel du débat politique tourne autour du mot « rigueur » : « Vous  voulez faire de la rigueur - Non je ne veux pas faire de la rigueur ». Les uns accusent, les autres se défendent. La rigueur est devenue une véritable insulte. On peut en conclure :

    1° Que pour les hommes politiques ce qui importe n'est pas le contenu d'une politique, mais le nom qu'on lui donne

    2° Que les hommes politiques ne veulent pas être rigoureux. On s'en était aperçu.

    3° Qu'une politique approximative et/ou incertaine aurait l'assentiment de tous.

    4° Que l'idéal est de diriger un pays avec la douceur  d'une assistante sociale. L'ennui est que ce n'est pas possible.


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  • En dehors du monde politico-guerrier, j'avoue ne pas trop savoir ce que veut dire « mourir dans la dignité ». Est-ce à dire que la mort d'un malade que l'on entoure de soins, que l'on ne laisse pas mourir de faim et de soif , à qui on évite le mieux possible des souffrances et des traitements inutiles ou disproportionnés par rapport aux résultats que l'on peut en attendre, que cette mort est indigne ?

    La dignité est-elle dans l'apparence de soi et la conservation de la communication ? Dans le souvenir qu'on laissera aux autres ? Mais dans ce cas il vaudrait mieux disparaître avant la vieillesse ou en tous cas avant que la maladie qui conduit à sa propre destruction ne se développe, c'est-à-dire disparaître avec l'apparence de la bonne santé.

    Si l'on veut « mourir dans la dignité », faudrait-il se suicider ? Beaucoup l'ont fait, comme Montherlant qui se donna la mort dans la crainte de devenir aveugle. Ce fut le cas ces jours-ci de l'écrivain belge Hugo Claus au stade initial d'une maladie d'Alzheimer et sans menace vitale. Mais il y a une différence entre les deux : le premier s'est tué lui-même et le second a été exécuté par un médecin encadré par la législation de son pays, un peu comme les souverains vaincus qui demandaient à leur serviteur de les tuer.

    J'avoue être mal à l'aise devant la double fonction du médecin dans les pays où le suicide dit assisté est permis : soigner et tuer. Tuer un malade devenant un acte médical et dans le cas présent un acte préventif en l'absence de douleurs physiques et une conservation notable des facultés (du moins d'après les journaux). Il est vrai que la déchéance intellectuelle est bien pire qu'une diminution des capacités physiques qui même extrême n'empêche pas des individus de s'exprimer de façon remarquable. 

    Je pense aussi à la possibilité - et quel que soit le cas - d'une erreur diagnostique au stade initial d'une maladie dont le génie évolutif est souvent variable. A la découverte possible d'un traitement pendant l'évolution du mal. Qu'en sera-t-il lorsque les impératifs économiques conduiront peut-être à proposer une « fin digne » afin d'éviter les dépenses importantes qu'exigent les maladies terminales.

    Comme c'est difficile ! Et cela nous concerne tous si l'on n'a pas la chance de mourir subitement.


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  • Nous sommes naturellement schizophrènes. Des machines à déformer la réalité, nous projetant sans cesse hors du présent, vivant des émotions hypothétiques, des peurs anticipés ou des regrets dépassés
    Les hommes rêvent de vivre intensément le présent, déguster le moment qui passe, se débarrasser du fardeau passé et évacuer la crainte de l'avenir. Percevoir vraiment le monde et non son interprétation. Prendre conscience des choses et des êtres sans l'entrave de la pensée qu'ils suscitent. Voir l'objet et non la pensée de l'objet. Etre récepteur de ce qui est, de la source des choses et non de leur idée. Faire taire en soi-même ce commentaire qui usurpe la place du réel. Cette réflexion qui tourne et ne voit qu'elle-même.
    L'autre jour, un bref instant, en marchant dans une rue, j'ai réussi à faire taire cette pensée omniprésente, envahissante, totalitaire. Cet écran immatériel, ce verre cathédrale tomba tout un coup et je fus tout entier la proie d'une sensation unique, pure, directe, ni repoussée, ni amplifiée, ni minorée, ni déformée par les tourbillons incessants des pensées inutiles. Ma conscience fut tout entière envahie par une sensation enfin authentique : la douleur provoquée par mon cor au pied.

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  •   L’axe de la Terre passe par le nombril de chacun. Et le monde tourne autour de son nombril. C’est un moteur puissant. C’est un composant de l’Histoire qui n’est plus à la mode, on parle plus volontiers de forces économiques, d’évolution sociale, mais sans le nombril tordu d’Hitler la deuxième guerre mondiale aurait-elle eu lieu ?   Il n’est donc pas étonnant que chacun regarde son nombril et avec la caution philosophique du « connais-toi toi-même » de Socrate. Il le regarde avec attendrissement ou désespoir. Après tout le nombril est unique et périssable et le temps est limité pour le regarder.   La tendance est de le montrer et on ne perd pas une occasion pour le faire et lui donner de la valeur. Il y a peu la mode pour les jeunes filles était de le laisser à l’air, ce qui a entrainé sa banalisation, ce qui est dommage. La littérature est d’une autre portée et surtout la poésie qui est l’expression littéraire la plus nombriliste, le nombril étant recouvert d’un voile transparent, charmant ou amer. Et ne parlons pas du monde des blogs qui est l'exposition de nombrils (dont le mien) la plus vaste et la plus sophistiquée qui soit   Regarder son nombril, bien que pleinement justifié, ne permet pas toujours de jeter un œil intéressé sur le nombril des autres (blogs mis à part) et sur le monde qui tourne autour. Mais heureusement, il y a des spécialistes pour regarder le nombril d’autrui : notamment les psychologues et les psychanalystes. Souvent ces spécialistes ont du mal à faire le tour de leur propre nombril alors il gagne leur vie en contemplant celui des autres.

     


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  •   * Le temps aujourd'hui (19/02/08) sur Paris était une insulte à la déprime. 
    "Courir après le temps" est une expression curieuse car c'est toujours lui qui nous rattrape.

    *
    Je pense à ce slogan de Mai 68 "l'imagination au pouvoir". Un slogan qui pourrait être une des définitions de Dieu.

    * Pour le Judaïsme, il est difficile d'y entrer et facile d'en sortir. Pour l'Islam, c'est l'inverse. Les juifs déguisent leurs hommes et les Musulmans leurs femmes. Le Christianisme est un Judaïsme revu par les Grecs et organisé par les Romains

    * Nous avons le droit comme tous les 4 ans à un jour de plus en Février. C'est une duperie : nous ne vivrons pas plus longtemps.

    * Les dénominations en anatomie ont presque toutes été modifiées, effaçant ainsi plusieurs siècles d'histoire de la médecine. C'est sûrement d'un grand intérêt. Cela permet d'avoir une terminologie incompréhensible pour le public qui connaissait plus ou moins les termes anciens. Ceux à l'origine de cette innovation doivent penser qu'ils ont fait progresser la médecine et doivent se prendre pour de grands savants. Exemple des "réformes" complètement inutiles mais qui compliquent. Cette manie de changer les mots en  croyant changer les choses et de prendre la paille pour le grain

    * Le degré d'intelligence d'une foule est inversement proportionnel au nombre de cerveaux rassemblés. Serait-ce une des différences entre l'homme et l'ordinateur ?

    * "Si l'émotion que vous ressentez en regardant le journal télévisé est vraie, l'information est vraie (Ignacio Ramonet). L'information ou la façon d'accommoder les tripes 

    * Parole  de Billy Graham dans un sermon après les attentats du 11 septembre 2001 : "Ce jour funeste pourrait être commémoré comme un jour de victoire si l'Amérique saisissait l'occasion pour se rapprocher de Dieu" (cité par Jacques Duquesne dans "Dieu, malgré tout"). Sans commentaire.

    * A la fin du XIX ème la théorie de l'évolution de Charles Darwin a été sommairement traduite par "L'homme descend du singe". L'épouse d'un chanoine anglican de la cathédrale de Worcester aurait dit troublée et scandalisée,
    "Descendre du singe ! Mon Dieu, j'espère que ce n'est pas vrai...Mais si cela l'était, prions pour que ce ne soit pas connu de tous." (ibid.)
    Dans le monde idéologique et politique seules les vérités admissibles doivent être dites

    * Entendu le 30/03/08 (émission de Philippe Meyer sur Franc Inter) une phrase de Jacques Brel : "la culture c'est la mémoire des crétins qui n'ont rien à inventer". Dur


    * Entendu le 11/O4/08 (émission du matin de France Inter) un responsable de l'association des lycéens, lors de la manifestation, réclamer le droit à l'avenir. C'est bien. J'attends avec impatience l'étape législative suivante : le droit à l'immortalité 


    * Dick Cheney, le vice-président des USA, a fait à des correspondants de presse, le 18 avril, la confidence suivante : "J'ai demandé à ma femme si ça l'ennuyait que les gens me surnomment "Dark Vador". Elle m'a dit : "Non, ça te rend plus humain" (rapporté par le Point du 24 avril 2008)

    * La paresse étant un péché capital et l'Homme devant gagner son pain à la sueur de son front, comment s'étonner que l'existence soit compliquée


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