• Abstention : paresser sur la touche. Bain de foule : sert à se faire mousser. Bulle puante : sert à dégager. Bulletins : petits papiers que l’on met dans l’urne pour être éparpillés comme les cendres de défunts. Bulletin nul : expression d’une nullité Bulletin blanc : encore un privilège. Candidats : masochistes professionnels. Conviction : s’y tenir c’est rester un con vaincu. Discours après les résultats : toujours plus amusants que les discours avant. Ecoles : vidées de ses élèves qui viennent y apprendre, pour les remplir d’électeurs qui n’ont rien appris. Electeur : déçu. Election : campagne publicitaire pour les politiques. Elu : personne sélectionnée par la majorité pour être conspuée par tout le monde. Isoloir : lieu où l’on jette du papier. Meeting : réunion destinée à s’applaudir en brandissant des petits drapeaux. Panneau d’affichage : invite à y tomber. Parti : organisation où l’on apprend à s’endetter afin d’être formé pour le pouvoir. Poignée de main : prise de risque. Profession de foi : n’intéresse pas les chômeurs. Programme : aussi gratuit que les promesses qui y figurent, pourtant hors de prix. Terrain : champ de tir que les candidats sont obligés de traverser. Tract : jetable. Transfuge : mauvais genre. Soirée électorale : sortie favorite des journalistes. Urne : sert à mettre les candidats en boîte. Vaincu : volé. Vainqueur : illégitime. Vote anonyme : vote à main baissée s’opposant au vote à mains levées.


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  •  

    Afrique. En pleine expansion.

    Ascenseur social. Presque vide lorsqu’il monte, comble quand il descend.

    Chiite. Perse du sunnite.

    Député. Elu par l’abstention des abstentionnistes.

    Diversité. Concept dont sont issues les minorités visibles. La majorité n’étant issue d’aucune conception, son invisibilité fait douter de son existence.

    Droite. Ses coups manquent de punch.

    Fait religieux. Fait mal.

    Front national. Rien derrière

    Identité nationale. Carte périmée.

    Intégration. Le contraire de désintégration, cette dernière étant plus volontiers mise en pratique de façon explosive par certains.

    Irak. Avenir Bushé

    Islamiste modéré. Celui qui choisit une pierre de petite taille pour la lapidation.

    Islamo-gauchiste. Marxiste recherchant désespérément un prolétariat à sauver, n’ayant trouvé que des antimarxistes à défendre.

    Islamophilie. L’amour a des raisons que la raison ignore.

    Islamophobie. Ne pas tolérer l’intolérance. Considérée comme intolérable.

    Migrant. Mal embarqué.

    Moyen Orient. Dans la Daech

    Multiculturelle (société). Multiplication des incultures. Elles s’opposent sans se mélanger, mais se pénètrent parfois violemment.

    Premier ministre (français). Le second.

    Président de la République (française). A l’intérieur : préside le Conseil des ministres et le défilé du 14 juillet. A l’extérieur : VRP.

    Sénat. Maison de retraite de luxe. Utile pour les expositions.

    Socialiste. Définition en attente.

    Sunnite. Fume du chiite.

    Syrie. Pour couper en morceaux.

    Verts. Une fois élus, aimeraient se débarrasser de l’écologie.


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  • Agence de notation. Thermomètre donnant de la fièvre.

    Allemagne. Accusée par certains de vouloir acheter l’Alsace-Lorraine.

    Bourses. Parties les plus sensibles de l’économie. Craignent les coups bas.

    Chine. Prête et achète avec de l’argent prélevé sur le salaire des Chinois.

    Dette souveraine. Dette par laquelle un Etat abandonne sa souveraineté.

    Dictature des marchés. Entrave la liberté de ne pas rembourser les créanciers.

    Emprunteur. Dispose d’un argent qu’il n’a pas en empruntant à nouveau pour rembourser un argent qu’il n’a plus.

    Financiers. Appelés à diriger directement les Etats sans passer par les politiciens après avoir contribué à les mettre en difficulté.

    France. Montre fièrement le chemin, les pieds dans le béton.

    Grèce. Le pays de la mer en plein naufrage.

    Imposition. Système organisé par l’Etat pour épargner les plus fortunés afin de pouvoir leur emprunter l’argent qu’il aurait pu obtenir directement en les imposant.

    Italie. A un cheveu de la ruine malgré les implants de son ancienne tête.

    Paradis fiscaux. Lieux où l’argent propre devient sale et réciproquement.

    Péninsule ibérique. Son climat chaud assèche les finances.

    Prêteur. Se sent emprunté lorsqu’il n’est pas remboursé.

    Spéculation. Vendre ce que l’on n’a pas pour acheter ce que l’on va revendre pour payer ce que l’on n’avait pas et que l’on a vendu.

    Gargouille


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  • Des mots et surtout des périphrases viennent enrichir la langue, apportant une signification symbolique ou politique, en remplacement de mots qui existent déjà, qui ont le même sens et que l’on veut voir disparaître pour obéir en particulier au « politiquement correct ». Sémantique de substitution qui ne change rien aux situations ou aux faits réels et qui pourrait être qualifiée d’hypocrite. La chose ayant une connotation injustement honteuse plutôt que changer le regard des gens sur la chose, on change le mot qui la désigne en espérant que le regard suivra.

     

    Cette sémantique est pleine d’imagination et parfois de poésie. Prenons le terme bien connu de « techniciens de surface », il implique la possibilité de « techniciens des profondeurs » périphrase qui pourrait désigner soit des égoutiers soit des philosophes. Par contre remplacer élève par « apprenant » n’apporte rien d’autre que de la bêtise.

     

    Umberto Eco dans son livre « A reculons, comme une écrevisse » donne des exemples que je me permets de commenter :

    Une personne n’est plus emprisonnée mais « socialement séparée »,elle n’est pas privée de liberté, mais vient rejoindre les pensionnaires d’un asile d’aliénés et même les misanthropes, les ermites ou les religieux qui font retraite dans un monastère. Ceci afin que l’on n’accuse pas la société de vouloir punir quelqu’un pour ses méfaits.

    Un cow-boy devient  un « fonctionnaire de contrôle bovin » ça fait moins péquenot, mais cow-boy avait plus de prestige.

    Tremblement de terre devient « correction géologique », là je pense qu’il s’agit d’un canular de la part d’Umberto Eco, car la terre se fiche pas mal qu’on l’accuse de trembler.

    Le clochard est une personne à « résidence flexible », ça c’est une périphrase de toute beauté, on a presque envie d’en acquérir une.

    Une femme facile est  « horizontalement accessible », ce n’est plus un défaut : c’est une qualité.

    Un homme blanc est « un manquant de mélanine », ça c’est manifestement un défaut et implique la supériorité du noir sur le blanc.

     

    Il faut aussi y ajouter toutes les périphrases qui tentent de diminuer un handicap :

    Une personne à mobilité réduite pour qualifier un handicapé moteur qui utilise souvent un fauteuil motorisé.

    Un impuissant est « à  érection limitée » L’érection n’est pas absente, elle manque seulement d’efficacité, ce qui, entre nous, revient au même.

    La calvitie est « une régression folliculaire »  et c’est vrai que la calvitie est rarement totale, mais je trouve que le terme de régression est péjoratif. Je propose de remplacer cette périphrase par « disposition folliculaire choisie »  (pas par le chauve mais par les follicules).

    Et bien sûr tous le positif/négatif de l’handicap Ce sont en particulier les périphrases unanimement  appliquées de non-voyant pour aveugle et de mal entendant pour sourd. Ce qui sous-entend qu’il est honteux d’être aveugle ou sourd. Mais le positif/négatif attribue à l’handicapé la faculté manquante et ajoute sa suppression qui parait ainsi presque volontaire. Ce qui ne change évidemment rien à l’handicap et aux aménagements nécessaires pour le diminuer.

     

    Ce n’est qu’un modeste aperçu de l’hypocrisie de la société qui va parfois jusqu’à la bêtise (et je ne parle pas de la phraséologie imposée aux enseignants), de la valeur donnée au verbe pour usurper et masquer les faits, pour ménager la susceptibilité exacerbée de certains ou consoler ceux qui ont du mal à assumer ce qu’ils sont.

     

    Article déjà publié en 2008 dans « Bâtons rompus » sous le titre « Poésie sémantique ».

    buffet sumo


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  • goya75.jpgDepuis plus d’une décennie un nouveau langage est apparu en médecine et dans les lois qui la concernent, fortement inspiré de celui de l’entreprise et permettant d’introduire la pratique médicale dans l’économie de marché en dehors de laquelle il n’y a plus de salut. Voici un petit glossaire du langage médico-libéral qui a permis de moderniser le sentimental « colloque singulier » entre un médecin et son malade, en donnant un sacré coup de vieux au serment d’Hippocrate.

    Je propose donc d’ajouter ce glossaire sous la forme d’un avenant à ce serment antique que les médecins prêtent au moment de l’obtention de leur doctorat.

     

    USAGER DU SYSTEME DE SANTE désigne en fait tout le monde, puisque dès la naissance on acquiert ce statut, ne serait-ce que par les vaccinations obligatoires. On devient usager du système de santé bien avant d’être abonné à un distributeur de service quelconque. D’après le code civil « L’usager ne peut céder ni louer son droit à un autre », c’est un privilège de naissance dans les heureux pays où ce système existe. Etre un usager plutôt qu’un patient contribue à banaliser la maladie et à en faire un état commun, presque normal.

     

    CONSOMMATEUR DE SOINS désigne une personne malade ou craignant de l’être. Il était opportun de remplacer le terme malade par consommateur, plus  valorisant. La maladie constitue un handicap et introduit une discrimination, alors que consommer des soins c’est comme acheter une marchandise et participer à l’activité économique du pays.

     

    PRODUCTEURS DE SOINS. Le médecin en fait partie, mais il n’est pas le seul. Un producteur de soins a la particularité de ne rien produire et élever le médecin au rang de producteur devrait le satisfaire. Formé pour porter secours aux autres, il avait jusqu’à présent une conception romantique de son rôle et devenir enfin un acteur économique est tout de même plus sérieux.

     

    CAPITAL SANTE. Etre malade ou en bonne santé ne signifie plus grand chose. Nous sommes tous capitalistes. Notre santé constitue un capital. Malheureusement, on ne peut ni l’investir, ni le faire fructifier. Par contre, on peut tenter de le préserver ou de le récupérer. « …le patient est prêt à participer à la décision médicale et à acquérir une certaine autonomie dans la gestion de son capital santé »[1]. Le capital santé, comme tout capital qui dort, s’érode avec le temps, sa particularité est de disparaître avec le capitaliste. Ses descendants n’héritent que du capital génétique qu’ils ne peuvent refuser même lorsqu’il est défaillant.

     

    PROPRIETAIRE. Un consommateur de soins est propriétaire de sa maladie (et bien sûr du dossier qui la décrit). Le détenteur de cette propriété cherche à s’en débarrasser au plus vite et à tout prix, jusqu’à rémunérer celui qui l’en débarrassera. Quoi qu’il en soit, la propriété est sacrée et il n’est pas question que le médecin s’en empare comme si elle était sienne et prenne des décisions au nom du propriétaire légitime. Le médecin ne doit pas s’approprier indûment la maladie de son patient et lui retirer cet avantage sans son avis.

     

    GESTION. Ce terme fait fortune dans tous les domaines et il n’y a aucune raison de ne pas l’appliquer à la médecine. On gère un amour, une amitié, un mariage, des enfants…Alors on peut gérer un malade, une maladie, un traitement comme on gère une entreprise.

     

    COGESTION. Laissons la parole au Dr M. Ducloux, Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins[2] en 2004 : «  le passage du malade passif, dans une relation de bienveillant paternalisme médical, à un patient devenant davantage actif et cogestionnaire de sa santé ». En bonne logique économique, il aurait du parler de la cogestion du capital santé. Chacun sait à présent que le médecin et le consommateur de soins sont des partenaires, voire des associés dans la gestion de la maladie, mais seul l’un d’entre eux en est le propriétaire et l’autre fait de son mieux pour l’exproprier en ménageant sa susceptibilité.

     

    NEGOCIATION. Il est évident que les partenaires d’une cogestion sont amenés à négocier. Ils négocient quoi ? Les examens et le traitement dont doit bénéficier l’un d’eux, toujours le même. Et que se passe-t-il si ce dernier les refuse ? Il reste propriétaire de sa maladie. C’est tout.

     

    PRESTATAIRE DE SERVICE. La jurisprudence[3] fait du médecin un prestataire de service comme un autre, soumis aux mêmes obligations vis à vis de son client qu’un assureur, un vendeur ou un banquier. Non seulement le médecin doit dire la vérité, mais il doit aussi prouver qu’il l’a dite et que son patient l’a bien comprise. Dans le contrat qu’il passe avec le consommateur de soins, les petits caractères illisibles qui viseraient à tromper son client sont interdits. La transparence permet au consommateur de soins de se voir tel qu’il est, à lui d’assumer pleinement sa propriété.

     

    Goya : « Autoportrait avec le Dr Arrieta »



    [1]Philippe Eveillard, La Revue du Praticien / 2004 : 54

    [2]Conférence inaugurale du Médec 2004

    [3] « Celui qui est légalement ou contractuellement tenu d’une obligation particulière d’information doit rapporter la preuve de l’exécution de cette obligation ». ( Arrêt Hédreul de la Cour de Cassation de 1997)


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  • Pour être complet, voici les dernières lettres du lexicon médical, les plus redoutées et les plus lourdes au scrabble.

     

    W.C. S’enquérir de leur siège est le renseignement le plus souvent demandé.

     

    WEEK-END. Période pendant laquelle il n’est pas sain de devenir malade.

     

    X. Lettre désignant soit une inconnue que l’on doit découvrir soit une inconnue découverte.

     

    XENOPHOBIE. Corps étrangers à expulser.

     

    YACHT. Expansion maritime du moi.

     

    YAOURT. Prétend abaisser le cholestérol en faisant le beurre des fabricants.

     

    YOGA. Dépenser de l’argent que l’on a gagné en s’agitant afin d’obtenir quelques instants d’immobilité.

     

    ZELE. S’abaisser pour monter. Paradoxe de l’ascenseur social. 

     

    ZERO. Son accumulation rapproche de l’infini.

     

    ZOONOSE. Ce que l’homme partage avec l’animal.


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  • UNITE DE SOINS INTENSIFS. Service où l’on concentre des malades pour qu’ils ne s’échappent pas.

    UNITE DE SOINS PALLIATIFS. Service où l’on concentre des malades avant qu’ils ne s’échappent.

    URGENCES. Service hospitalier sélectionné pour ses équipements où les patients attendent plusieurs heures avant d’être examinés pour savoir s’ils doivent en bénéficier.

    URGENTISTE. Médecin exploité par la télévision. L’inverse est également vrai.

    USAGER DU SYTEME DE SANTE. Malade, depuis la loi du 4 mars 2002. C’est tout de même d’une autre allure.

    UTERUS. « Quelques philosophes anciens, et Platon lui-même, regardaient la matrice comme un animal, non seulement capable de se mouvoir d’un lieu à l’autre, mais encore susceptible de fureur. »[1] Le nouveau-né qui se fait expulser en serait d’accord. 

    UV. Délivrés par des machines à sous qui permettent à chaque coin de rue de délivrer cancer et rides à volonté.

    VACCINATION. Provoquer une maladie légère pour  en éviter une sévère et parfois donne l’occasion de faire des dépenses sévères avec légèreté.

    VANITE. Satisfaction de soi, même si les autres en sont malades.

    VARICES. La malchance d’avoir trop de veine.

    VENTRE. A un bas et pas de haut.

    VER SOLITAIRE. Parasite vous tenant longuement compagnie.

    VERITE. Révéler le meilleur est un plaisir, révéler le pire est devenu une obligation légale. La loi ignore la compassion mais la compassion ignore la loi.

    VESICULE BILIAIRE. Le foie endosse souvent ses turpitudes.

    VIE. « La vie est une maladie sexuellement transmissible et constamment mortelle » ou « Qu’est-ce que la vie ? L’usufruit d’une agrégation de molécules. » (Les Goncourt) ou « La vie hélas n’est qu’un tissu de coups de poignards qu’il faut savoir boire goutte à goutte » (Christophe. Me Bafouillet  dans le Sapeur Camembert).

    VIEILLESSE. Succès encombrant de la médecine. « En ce temps là, la vieillesse était une dignité ; aujourd’hui elle est une charge » (Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe).

    VIEILLISSEMENT. Maladie fatale lorsqu’on a échappé à toutes les autres.

    VIRUS. Plus c’est petit, moins c’est mignon.

    VISITE A DOMICILE. Sa difficulté est de fermer la télévision.

    VISITE DU PATRON. C’est la cérémonie pendant laquelle le malade est enfin très entouré et où l’équipe soignante lui montre le chef de service.

    VISITEUR MEDICAL. Vecteur intéressé de la désinformation médicale.

    VITAL. Risque mortel. Carte de visite.

    VITAMINES. Indispensables à la vie, même pour ceux qui en prennent sans en avoir besoin. 

    VITESSES. La médecine en aurait deux. Horresco referens !

    VIVISECTION. Essayer chez l’homme une intervention chirurgicale nouvelle avant de la tenter chez l’animal.

    VOISIN DE LIT. Cohabitant imposé susceptible de donner l’alerte lorsque le malade n’a plus la force de continuer à sonner.

    VOLONTAIRE. Sujet sain qui accepte de devenir éventuellement malade. N’est-il pas déjà malade de vouloir l’accepter ?

    von Arlt Ferdinand. L’auteur le plus lu dans le monde, inventeur au XIXème siècle du tableau de lettres utilisé par les ophtalmologistes

    VRAI. C’est souvent ce qui n’a pas encore été démontré comme faux.

    VULGARISATION. Ce que les malades croient savoir et qu’ils apprennent à leur médecin « La courtoisie consiste à se laisser expliquer les choses que l’on connaît par ceux qui ne les connaissent pas » (Talleyrand).

     

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    1 (Joseph Raulin, Traité des affections vaporeuses du sexe 1759, cité par Ph. Brenot, Les mots du sexe, éd L’esprit du temps.).


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  • TABAC. Etait un symbole de virilité pour les hommes alors qu’il favorise l’impuissance. Comme symbole d’égalité pour les femmes, il leur permet d’avoir des maladies auparavant réservées aux hommes.

    TABLEAU OPERATOIRE. Exercice de chosification du futur opéré qui y est inscrit sous la dénomination d’un organe ou d’une technique.

    TARIFICATION. Comme pour les prostituées les services des médecins sont tarifés. Mais les premières sont payées pour faire des écarts. Les seconds se doivent de rester corrects.

    TASSEMENT DE VERTEBRES. Réducteur de taille.

    TECHNOCRATE. Décideur administratif qui ne supporte pas l’odeur de l’hôpital.

    TELEPHONE. Permet de donner et de recevoir des coups sans douleur.

    TELEVISION. RADIO. Où se rencontrent fréquemment  malades exhibitionnistes, médecins contents d’eux-mêmes et  voyeurs satisfaits.

    TELETHON. Grande sébile télévisuelle.

    TENSIOMETRE. Permet en surveillant la pression d’éviter la bière.

    TERATOGENESE. Terreur monstre des découvreurs de médicaments.

    TERRAIN. Où se cultive la maladie.

    TESTICULES. On en fait tout un plat et on les met parfois dans  une coquille.

    THERAPIE GENIQUE Modifier la carte génétique lorsqu’elle présente un défaut. La difficulté est de passer de la carte au territoire

    THERMALISME. Placebo touristique

    THESE. Mémoire permettant au futur médecin de prêter un serment qu’il aura vite oublié.

    THYROÏDE. Glande dans le coup depuis les risques nucléaires.

    TICKET MODERATEUR. Donne droit à récriminations.

    TOILETTE. Le propre des aides-soignantes.

    TOTALE (LA). Retirer l’appareil génital de la femme ou accumuler les ennuis. L’un peut aller avec l’autre.

    TOUBIB. Sorcier guérisseur algérien devenu médecin militaire à la fin du XIXe siècle, puis médecin tout court. Une intégration réussie.   

    TOUCHER  RECTAL OU VAGINAL. Toucher inquisiteur cherchant la forme dans le fond.

    TOURISME. Aller chercher ailleurs des maladies qui ont disparu chez soi.

    TOXICOLOGIE. Empoisonne les procès.

    TOXICOMANIE. Voyage dangereux sans assurance d’en revenir.

    TRAITEMENT. Intervention humaine s’opposant à la sélection naturelle.

    TRANQUILLISANTS. Donnent la paix à l’entourage.

    TRANSFUSION SANGUINE. Sangs mêlés.

    TRANSPIRATION. Inondation provoquée par la sécheresse.

    TRANSPLANTATION. Pour avoir un bel organe

    TRANSSEXUALISME.  Se séparer d’un membre indésirable pour en désirer un autre.

    TRAVAIL DE DEUIL. Une indemnité permet de le rémunérer.  

    TREPANATION. Avoir soudain un trou.

    TRIOMPHALISME. «  La chirurgie est parvenue au point de n’avoir presque plus rien à acquérir. » déclarait en toute simplicité un chirurgien parisien renommé, Jean Marjolin, en 1836.

    TROGLODYTE. Bacille tuberculeux habitant des cavernes.

    TROUBLES. On entre chez le médecin avec des troubles et l’espoir qu’il n’en fasse pas une maladie.

    TUYAU. Unité de mesure de l’état d’un malade utilisée par ses visiteurs.


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  • SAL’ D’OP. Espace où la burqa est obligatoire.

     

    SALLE D’ATTENTE. Lieu où les malades s’observent en lisant des journaux périmés.

     

    SANTE. Nom donné à un ministère. «  La santé n’est qu’un mot, qu’il n’y aurait aucun inconvénient à rayer de notre vocabulaire » (Jules Romains, Knock). « On peut se sentir bien portant […], mais l’on ne peut jamais savoir que l’on est bien portant (Emmanuel Kant, Conflit des facultés).

     

    SAVOIR-VIVRE. « Un homme qui meurt juste avant une opération a du savoir-vivre » (Mme O, infirmière de salle d’opération).

     

    SCIENCE. Le médecin doit s’asseoir dessus.

     

    SECRET MEDICAL. C’est l’un des secrets les mieux gardés, étant donné le nombre de personnes qui veillent sur lui : le médecin traitant, les spécialistes, le patient, sa famille, ses amis, le médecin conseil, souvent le médecin d’une compagnie d’assurances, les médecins hospitaliers, les étudiants en médecine, les infirmières, les aides-soignantes, les équipes des services d’exploration, les secrétaires, les médias et la direction de l’hôpital s’il s’agit d’un personnage connu et enfin les acteurs d’un procès éventuel. On se demande comment un secret aussi bien surveillé peut encore être dévoilé et donner au Conseil de l’Ordre l’occasion de sévir.

     

    SECURITE SOCIALE. Paie mais rien n’est réglé.

     

    SELECTION. S’appliquera de moins en moins aux étudiants en médecine et de plus en plus aux malades.

     

    SERMENT D’HIPPOCRATE. Serment d’hypocrite.

     

    SEXE. Occupe plus la tête que la culotte

     

    SEXOLOGIE. « Il m’avait toujours semblé que lorsque la sexualité tend à se muer en sexologie, la sexologie ne peut plus grand chose pour la sexualité » (Romain Gary,  Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable). 

     

    SIDA. Pandémie redoutable qui cesserait de s’étendre si ces messieurs se donnaient la peine de se couvrir avant d’entrer dans l’inconnu.

     

    SILICONE. Quand on a un petit creux.

     

    SLIPAUSSI ? Vêtement caractéristique du consultant mâle au moment du déshabillage. 

     

    SOCIETES SAVANTES. N’exagérons rien. 

     

    SOINS PALLIATIFS. Traitement enjoué de l’agonie 

     

    SOLEIL. Nous en sommes dépendants avec un risque d’overdose. 

     

    SOLUTION. « Il n’est pas de problème qui résiste à l’absence de solution » (docteur Queuille, Président du Conseil sous la IVème République).

     

    SOMMEIL. Les insomniaques en rêvent. 

     

    SONNETTE. D’abord la trouver, ensuite ne pas craindre de s’en servir, enfin espérer un résultat.

     

    SOUFFRANCE. « Et la souffrance des autres on peut très bien y demeurer insensible. » (Mishima, Le Pavillon d’or). Il a fallu longtemps pour que les médecins finissent par ne plus souffrir la douleur des autres. 

     

    SPECIALITES. A goûter avec modération. «  On fait le foie, on fait le cœur, on fait les pieds, personne ne fait l’homme (J.Lebeau, sur Europe1 le 4 février 2003). 

     

    SPERMATOZOÏDES. Concurrents dans une lutte pour la vie.

     

    SPERME. Denrée précieuse conservée dans des banques. Comme toutes, elle se dévalue : la qualité du sperme à diminué de 1% environ dans les pays développés depuis cinquante ans.   

     

    SPORT. A bonne presse, surtout pour les articulations qui s’usent et les disques qui s’écrasent.

     

    STAFF. Réunion du personnel médical d’un service hospitalier, pseudo démocratie de type athénien où seuls les « notables » du service ont droit à la parole.

     

    STATISTIQUES. « La statistique est la première des sciences inexactes » (les Goncourt) Il s’agit de calculs théoriques sur un échantillon souvent peu représentatif dont on tire des recommandations pour la pratique médicale quotidienne concernant une population différente.

     

    STERILISATION. Permet d’utiliser ses instruments sans avoir peur des conséquences.

     

    STETHOSCOPE. Symbole du corps médical. Les chirurgiens qui ne s’en servent pratiquement jamais le mettent souvent autour du cou pour les interviews.

     

    STRATIFICATION DES RISQUES. Recueil des caractéristiques d’un malade pour déterminer les probabilités de son devenir. Concept pouvant se résumer ainsi : plus le patient a d’anomalies, plus sa maladie est grave.

     

    STRESS. Permet d’attribuer à autrui ses propres faiblesses. 

     

    SUTURE. Réunit les lèvres. A distinguer du baiser.


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  • QI. Mesure l’intelligence comme la taille d’un tableau mesure le talent du peintre.

    QUALITE DE VIE. Est devenue l’un des critères d’évaluation de l’acte médical. C’est estimer qu’une vie vaut plus la peine d’être vécue qu’une autre.

    QUALITICIEN. Vérificateur de conscience professionnelle devenu indispensable dans tout établissement de soins qui se respecte. Son salaire permettrait d’engager une infirmière ou deux aides-soignantes supplémentaires pour améliorer les soins. Mais c’est une idée inconsciente.

    QUANTIFIABLE. Quantifier pour mesurer ce qui n’est ni quantifiable, ni mesurable afin de publier des chiffres autrement plus convaincants qu’une phrase.

    QUARANTAINE. S’isoler pour incuber.

    QUINTE DE TOUX. Toux à répétition, persiste lors du concert.

    RECRIMINATIONS. Souvent le fait d’un nouveau patient à l’égard d’un médecin vu précédemment. Le médecin nouvellement choisi doit les écouter avec attention car ce sont les mêmes qui seront faites contre lui au prochain confrère consulté.

    RECUL. S’en dispenser pour publier plus tôt et prendre date avant la survenue de la rechute et des effets secondaires. Prendre moins de recul pour mieux sauter.

    REFORME. La médecine a été et est toujours un champ sans cesse labouré par les réformes. Les étudiants en sortent parfois tout tordus lorsqu’ils en ont vécu plusieurs. Les médecins se demandent quand la charrue les fera disparaître. Les patients se demandent qui va payer la récolte. Et l’état où trouver le grain à moudre.

    REFOULEMENT. Se dit des eaux usées et des désirs qui ne le sont pas.

    REFROIDISSEMENT. Désigne une infection, alors que le malade est réchauffé par la fièvre.

    REGIMES. Alimentent une littérature pléthorique qui laisse sur sa faim.

    REGRETS. Pour ceux qui sont morts parce qu’on n’a pas su quoi faire ou parce qu’on en a trop fait.

    REGROUPEMENT DES HOPITAUX. Le but sera finalement atteint  lorsqu’il n’existera qu’un seul hôpital monstrueux au centre du pays, vers lequel on fera converger  tous les malades qui résisteront au transport. Finies les économies de bout de chandelle. Que des cierges.

    REJET. En médecine comme ailleurs, menace le transplanté. Mais ailleurs, il n’existe aucun traitement.

    REMPLACANT. Permet de faire des diagnostics ayant échappés au médecin remplacé.

    RENDEZ-VOUS. Incite au manque de respect.

    REPONSES. N’en faire qu’aux questions posées par le patient. Il a ses raisons de ne pas poser celles dont il craint les réponses.

    REPRISE. En chirurgie, c’est commencer par refaire un trou.

    RESILIENCE. Tenir debout après un retour de bâton.

    RESPONSABLE. Remplace avec intérêt la malchance et la fatalité.

    RETRAITE. Vacances mortelles.

    RETROVIRUS. Contrairement à ce qu’on pourrait croire les rétrovirus ne sont pas des virus qui marchent à reculons mais des virus particulièrement vicieux, qui pénètrent dans la cellule sans avoir l’air d’en vouloir au noyau et au dernier moment, ils  retournent leur veste pour y entrer.[1]

    REVEIL  En se réveillant après une anesthésie, il vous manque toujours quelque chose.

    REVOLUTION. Supprimer des dogmes auxquels on a crus pour les remplacer par des dogmes auxquels on croira avec la même conviction.

    Revues médicales. Trop nombreuses, heureusement qu’elles répètent presque toutes la même chose dans chaque spécialité. L’essentiel est d’être de la revue.

    RHINOPLASTIE. Correction d’un phénotype.

    RIEN. Dire à un patient qu’il n’a rien est un plaisir partagé. Pourtant, certains ne sont pas satisfaits de cette conclusion, se sentent floués et vont consulter ailleurs afin que leurs troubles soient pris au sérieux. Rien ne leur fait plus plaisir que de donner un nom à leur absence de maladie.

    RISQUES. Le médecin prend les risques qu’il fait courir au patient.

    ROBOT. Permet de prendre ses distances avec le malade.

    RYTHME CARDIAQUE. Battements utilisés dans les films pour renforcer le suspense au cœur de l’action.

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    [1] Le rétrovirus est constitué d’ARN (acide ribonucléique) mais possède une enzyme spécifique : la rétrotranscriptase. Après pénétration du virus dans la cellule, cette enzyme transforme l’ARN viral en ADN (acide désoxyribonucléique), qui entre dans le noyau cellulaire et s’insère dans son génome


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