• Dans le monde actuel les choses qui paraissaient les plus évidentes, et qui semblaient ne souffrir aucune discussion, sont susceptibles d’être remises en question. C’est ainsi que la différence des sexes sur laquelle se fonde notre espèce et qui permet sa perpétuation se couvre d’un flou artistique dont nous n’avons pas encore appréhendé toutes les conséquences possibles.

    Une des conséquences commence à apparaître : faut-il séparer les toilettes des hommes de celles des femmes ? Ce n’est pas un problème secondaire sur lequel, avec une légèreté coupable, nous pourrions tirer la chasse d’eau, et passer notre chemin en laissant une pièce à la gardienne des lieux, car comme vous l’avez remarqué, ces lieux sont presque toujours gardés et nettoyés par une femme. Mais je glisserai sans insister sur cette inégalité flagrante entre les sexes.

    Pour montrer l’acuité de cette question, je vous demande d’imaginer l’embarras d’un travesti ayant conservé les attributs de son sexe mais avec l’apparence du sexe opposé : dans quelles toilettes doit-il (elle) se rendre ? Et pour les personnes dont le sexe est indéterminé (X) ? Et ne parlons pas des hermaphrodites. On ne peut que plaindre leur hésitation légitime, une hésitation qui, si elle se prolonge, risque d’avoir une fin catastrophique. Vous le comprendrez aisément, plus qu’une question d’hygiène, il s’agit là d’une question existentielle à ne pas traiter par-dessous la jambe.

    Enfin, puisque l’on parle de promouvoir l’égalité des sexes en commençant dès la fin de l’allaitement ou du biberon, qu’en est-il de l’égalité devant les toilettes ? Je vous le demande en votre âme et conscience. Les hommes ne font habituellement pas la queue pour se rendre aux WC, alors que les femmes se bousculent et souffrent pendant un temps cruel avant de pouvoir enfin y accéder. Seules des toilettes communes permettraient de résoudre cette inégalité scandaleuse et sur laquelle devraient se pencher nos édiles démocratiques. Que le droit à se retenir soit le même pour tous !

    Illustration tirée de « WCmania »

     

    Un problème dont ne peut s’exonérer

     

     


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    Explication

     

    Les médias nous font avaler du ballon rond jusqu’à l’étouffement. Les images télévisées montrent avec gourmandise les réactions des supporters lorsque leur équipe marque un but et, bien sûr, lorsqu’elle gagne.

    Je trouve ces réactions hystériques, bestiales et même effrayantes. Hurlements, contorsions, visages grimaçants, bouche ouverte, peinturlurés aux couleurs nationales, danses frénétiques de possédés. Bref, un étalage de laideur provoqué par la joie.

    La qualification de l’équipe d’Algérie a été suivie par des actes de violence et de vandalisme dans les grandes villes françaises, alors qu’à Alger la foule massée devant un grand écran s’est contentée de manifester sa joie lorsque son équipe a marqué un but en lançant des fumigènes et quelques pétards de feux d’artifice.

    Certes, les quelques franco-algériens interrogés ont désapprouvé les casseurs et l’un d’eux a déclaré : « L’Algérie est ma mère et la France ma belle-mère ». Tout s’explique.

     


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  • « Nicolas Bonnemaison, urgentiste bayonnais de 53 ans, était jugé depuis le 11 juin pour avoir abrégé la vie de sept patients âgés et très malades, en leur administrant hors protocole des médicaments ayant entraîné leur mort. Après 10 jours de débats, il a été acquitté de la totalité des faits »

    « Empoisonnement » était le motif de l’accusation, accusation d’une sévérité qui ne correspondait pas aux circonstances dans lesquelles les actes de ce médecin avaient été commis puisque c’est la compassion qui l’avait poussé à les commettre.

    En l’acquittant, le jury a donc entériné son comportement et justifié ses actes. Pour ma part, je ne pense pas que ce médecin méritait une « punition » pour avoir fait preuve de compassion aussi bien pour les malades que pour la majorité des familles, mais je lui reproche néanmoins d’avoir pris seul ses décisions sans solliciter l’avis de l’équipe médicale et des familles concernées.

    Cet acquittement pur et simple aura évidemment des conséquences :

    Le conseil de l’Ordre des médecins qui s’était empressé de le radier de la profession se trouve ainsi en porte-à-faux avec la décision judiciaire, que va-t-il décider pour l’avenir du Dr Bonnemaison ?

    Des médecins dans les mêmes circonstances –et elles existent tous les jours et partout – ne vont-ils pas se croire autorisés à se comporter en démiurge, et décider dans leur coin de qui doit mourir et de qui doit continuer à vivre?

    La loi Leonetti qui s’efforçait d’encadrer la fin de vie est dépassée, en partie parce que les possibilités qu’elle offre ne sont pas toujours appliquées.

    Acquitter un médecin ayant abrégé, par sa seule décision, la vie de 7 patients, c’est aussi entériner cette forme d’euthanasie, et ouvrir le débat sur sa légalisation, alors que le gouvernement ne semble pas prêt à ouvrir pour l’heure un nouveau débat de société qui diviserait encore la population, ce qui est une spécialité française.


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  • Aujourd’hui, il fait un temps superbe sur Paris. Un ciel bleu clair sans un nuage et une légère brise. Une caresse. Je me suis donc rendu dans un parc en apportant un petit livre dans ma poche. Des nouvelles de Gérard de Nerval sur lesquelles j’étais tombé en farfouillant dans ma librairie favorite, et comme je connais très mal cet auteur – j’ignorais même qu’il avait écrit des nouvelles – c’était une occasion de faire plus ample connaissance.

    Beaucoup de monde dans le parc, mais par miracle je trouve un banc libre. Première nouvelle : « Pandora ». Une histoire d’amour déçu, un style pompeux, des références itératives à la mythologie avec de temps à autre des rêves délirants qui ne manquent pas d’intérêt. Du romantisme exacerbé que notre époque trouve ridicule. Gérard de Nerval, dont la vie fut ponctuée par des crises de folie, a fini – dans le plus grand dénuement - par se pendre à l’âge de 47 ans en plein Paris couvert de neige par une température de – 18°.

    La lecture de cette première nouvelle étant pratiquement achevée, un homme jeune s’assoie sur « mon » banc. Il s’apprête à faire une petite sieste lorsque son téléphone portable sonne. C’est une fatalité : dans les rues, dans le métro, dans le bus, à une terrasse, la solitude et le calme sont devenus impossibles. Nous sommes obligés d’entendre des moitiés de conversation, le plus souvent à voix forte comme pour atteindre directement les oreilles de l’interlocuteur malgré la distance. Je suis donc en demeure d’écouter la conversation tronquée de mon compagnon de banc :

    "Comment tu vas ?…Tu a vu le match France/Suisse hier soir ?...J’ai été surpris…J’espère que l’Italie va gagner, d’ailleurs j’espère que tous les pays vont gagner, sauf la France…Je suis né ici, mais ce n’est pas mon pays…Tu vas à la fête de la musique ?...Elle ne me parle plus, même pas bonjour…Tu lui manques, son grand frère ! Elle doit partir en vacances, après le ramadan…"

    Je n’ai pas lu la seconde nouvelle de mon romantique Gérard. Je me suis levé en laissant "mon" banc pour que cet homme puisse faire, après sa conversation édifiante, une sieste bien méritée en goûtant les charmes d’un pays qui n’est pas le sien.

    Il fait toujours beau, un ciel sans nuage, et pourtant…


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  • Un délinquant de nationalité française est en garde à vue car fortement soupçonné d’être l’assassin des quatre victimes du musée juif de Bruxelles, après avoir participé à « la guerre sainte » des islamistes en Syrie. A noter que les intégristes recrutent leurs « bons » musulmans parmi les délinquants multirécidivistes, ce qui ne soigne guère l’image de l’Islam.

    Lorsqu’un tel individu finit par être arrêté ou tué, les médias en font une véritable vedette, ne cessant de pondre des papiers sur son enfance et son parcours (il s’agit en général de la liste de ses délits passés, des prisons fréquentées et de ses voyages vers le Moyen orient). S’y ajoutent les interviews de ceux qui l’ont approché et la plupart d’entre eux affirment que le tueur était un ange de calme et de douceur. Déclarations en contradiction avec celles des services de police qui affirment, eux, l’avoir surveillé de près, surveillance si étroite qu’elle n’a aucunement gêné ses déplacements multiples sur le territoire, à l’étranger et son retour en France.

    Bien sûr, le public a le droit à l’information, information qui dans ce cas précis devrait le faire vomir, car les médias lui en bourrent la gueule comme on le fait pour les oies. Le public a le droit à l’information et l’assassin à la publicité.

    On sait que relater une série de suicides encourage d’autres à passer à l’acte. Et si relater avec autant de complaisance l’histoire (au demeurant sans intérêt) d’un individu passé de la délinquance banale à la délinquance religieuse était un encouragement pour d’autres à passer à l’acte ?

    Que l’on dise que le terroriste auteur d’une tuerie a été arrêté. Bien. Mais que l’on en reste là. Il ne mérite pas que l’on parle aussi abondamment de lui, en affichant sa bobine à la moindre occasion. Un silence d’enterrement serait probablement plus convenable que la publicité faite autour de son nom et de ses actes, et qui ne peut qu’encourager des émules à l’imiter.


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  • Conseils d’un célibataire sur le mariage«  Le pape François, au cours de la messe qu'il a célébrée lundi matin dans sa résidence de Sainte-Marthe, a ironisé sur les couples qui par choix n'ont pas eu d'enfants, leur préférant des animaux de compagnie, a rapporté Radio Vatican ».

    Pour le pape, un authentique mariage chrétien c’est : la fidélité, la persévérance et la fécondité. "Ces couples qui ne veulent pas d'enfants (...), cette culture du bien-être économique qui, il y a dix ans, les a convaincus que c'est mieux de ne pas avoir d'enfant. Ah, c'est sûr, ainsi, tu peux visiter le monde, partir en vacances, avoir une maison à la campagne, être tranquille... Et c'est sans doute mieux, plus commode, d'avoir un petit chien, deux chats » (...)" Alors, a-t-il déclaré, que Jésus, lui, a rendu son Eglise féconde.

    La "vie conjugale devait être persévérante". Il le faut, "parce que sinon l'amour ne peut pas aller de l'avant (...) "Chaque matin, le mari et la femme se lèvent avec persévérance et portent vers l'avant leur famille",

    Bien sûr, le pape est dans son rôle de chef religieux, poussant les chrétiens à procréer et à faire de nouveaux petits chrétiens, même si la terre un jour ne suffira plus à les nourrir. C’est ce que font tous les chefs religieux, et notamment ceux de l’Islam dont certains considèrent avec froideur que la femme est essentiellement « une fabrique de musulmans ».

    Mais que valent les conseils de quelqu’un qui n’a connu ni le mariage, ni la procréation (à ma connaissance), ni ses contraintes ? Et comparer la fécondité d’un couple avec celle de Jésus vis-à-vis de l’Eglise, dont la création lui est postérieure et qu’il n’envisageait pas –semble-t-il - de créer, est une comparaison copulatoire plutôt osée. En tant que Dieu il n’avait pas à s’abaisser au niveau des problèmes d’intendance.

    Adversaire du divorce, on comprend qu’il insiste sur la persévérance dans le mariage, mais qu’il en fasse une condition de l’amour est assez paradoxal. Si l’amour existe, la persévérance n’a pas lieu d’être. Elle est nécessaire au maintien d’un couple quand il finit par se haïr à ne pas vouloir se séparer. La persévérance est souvent l’indice d’un échec. On voit par là que l’expérience du pape est assez limitée en ce domaine.

    Lucian Freud : « Kitten »

     

     


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  • Nourrir des serpents dans son seinDans le parlement européen issu des élections 2014, environ un eurodéputé sur sept y siégera avec l’ambition déclarée de le faire disparaître ou de donner aux institutions européennes un rôle fictif en plaidant pour la renaissance des nationalismes. Certains ont même déjà chaussé les bottes et s’entraînent à marcher au pas de l’oie pour être prêts à parachever l’œuvre destructrice du nazisme et du fascisme avec l’idée imbécile qu’il existe des races pures dont ils font évidemment partie. Je leur souhaite, par charité, que cela ne soit pas le cas car ce sont celles qui dégénèrent le plus vite jusqu’à disparaître totalement.

    Il y a tout de même une incohérence de vouloir accéder à une fonction dans le cadre de l’UE dont ils veulent la disparition plus ou moins complète, et la logique voudrait qu’ils la méprisent et refusent d’y participer. On peut cependant trouver trois raisons à ce paradoxe.

    La première raison est le mode de scrutin qui permet à des partis extrémistes d’apparaître sur la scène politique, alors que des modes de scrutin nationaux ne leur permettent pas toujours d’avoir une représentation parlementaire dans leur pays. C’est ce qui se passe notamment en France pour le FN. Dans le même ordre d’idée, le parlement européen est une belle terre d’accueil pour les recalés des scrutins ou des postes nationaux.

    La seconde raison serait une tentative de miner les institutions de l’UE de l’intérieur. C’est pour l’instant un objectif théorique étant donné la prépondérance des représentants partisans de l’UE.

    La troisième raison est purement intéressée, et que l’on ne vienne pas me dire que les convictions l’emportent sur le portefeuille, car les convictions devraient conduire à refuser toute rémunération de la part d’une institution tant haïe. En effet, bonne fille, l’UE rémunère largement ceux qui veulent sa mort parce qu’ils représentent une fraction de la population européenne, même lorsque leur présence et leur participation laissent à désirer. Un eurodéputé, s’il est assidu (indemnité forfaitaire de 304 euros pour chaque jour de présence aux organes du parlement), peut espérer percevoir 12255,87 euros brut par mois (la rémunération de base étant de 7956,87 euros brut par mois, mais deux fois moins s’il n’est pas présent à la moitié des séances pendant l’année. Il s’y ajoute une somme de 4299 euros par mois destinée à couvrir les frais parlementaires) et il peut se faire rembourser à hauteur de 4243 euros par an ses titres de transport (source : Gilles Gaetner dans Atlantico). (Cependant le coût annuel du parlement européen par habitant ne serait que de 3,10 €.) La soupe est bonne même lorsque l’on crache dedans.

    Gyula Benczur : « Le suicide de Cléopâtre »


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  • Certes, les jeux du cirque sont la meilleure façon de distraire le bon peuple de ses préoccupations, et de détourner son regard des jeux du pouvoir ou de ses incapacités, mais cette manifestation comme d’autres manifestations sportives planétaires n’est-elle pas globalement négative ?

    La question se pose, car ces spectacles mondialisés coûtent souvent plus cher qu’ils ne rapportent, et ils servent d’abord à gonfler le prestige d’une classe dirigeante, surtout lorsque celle-ci a beaucoup à se faire pardonner.

    La question se pose lorsque les statistiques montrent que l’on observe chez les supporters pendant le Mondial une recrudescence de la consommation excessive d’alcool, des accidents de la route, des accidents cardiaques, des suicides et des dépressions. Une équipe qui perd entraîne chez ceux qui la soutiennent un stress émotionnel, cumulatif au fil des matchs, qui peut avoir davantage de conséquences délétères que lorsqu’elle gagne.

    « Selon une enquête réalisée dans la ville allemande de Munich, les admissions hospitalières pendant le Mondial 2006 ont augmenté de 266 % les jours où la Mannschaft jouait… Des chercheurs de l'Université de Birmingham au Royaume-Uni ont même préconisé que les séances de tirs au but soient bannies "pour des raisons de santé publique", après avoir découvert que les accidents cardiaques avaient bondi de 25 % le jour où l'Angleterre avait perdu contre l'Argentine lors de cet exercice au Mondial 1998. Les défaites de l'équipe anglaise lors de la Coupe du monde en 2002, 2006 et 2010 ont de même fait bondir de 38 % les violences conjugales dans le comté de Lancashire (Liverpool), selon des chiffres de la police. » (Weka.fr et AFP 2014). Certes, on peut considérer le football comme un dérivatif bénéfique à la violence, mais elle s’exprime très bien dans et hors du stade et parfois à la maison. Inversement un but vainqueur peut provoquer une recrudescence copulatoire (voir « D’un ballon à l’autre »).

    La question se pose lorsqu’au Brésil, organisateur du Mondial 2014 et une des patries du football, les pauvres, que le football semble de moins en moins amuser, protestent contre les énormes dépenses nécessaires pour construire les infrastructures qui seront consacrées à jouer à la baballe avec les pieds, alors qu’ils dorment dans la rue et demandent à la FIFA, que l’argent semble toujours amuser, d’aller ailleurs.

    La question se pose lorsque la FIFA désigne le four du Qatar pour organiser le Mondial de 2022. Choix suspect et discuté d’un pays dont l’activité principale est de vendre du pétrole et du gaz, et d’acheter les œuvres des autres pays, les hommes et les consciences, tout en jouant un double jeu en armant des groupes terroristes contre l’Occident, ce que chacun sait, mais qui semble laisser le monde indifférent, intérêts obligent. Choix révoltant lorsque pour construire les infrastructures dans la perspective du Mondial de 2022, les Qataris utilisent, comme pour tous leurs travaux du BTP, des migrants (80% de la population de la péninsule qui s’élève à environ 2 millions) entassés dans des conditions misérables, par une chaleur torride, esclaves modernes dont on interdit le départ (les entrepreneurs conservant leurs passeports). La préparation de la « fête » du football aurait déjà ainsi fait plusieurs centaines de morts, et quelques milliers sont prévisibles pour satisfaire la vanité d’une grenouille gonflée au gaz et qui veut se faire plus grosse qu’un bœuf.

     

    Faut-il supprimer le Mondial de football ?

     


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  • Hugo dans un discours de 1855 avait rêvé de l’Euro : « Une monnaie continentale ayant pour point d’appui le capital Europe tout entier et pour moteur l’activité libre de 200 millions d’hommes, cette monnaie une, remplacerait et résorberait toutes les absurdes variétés monétaires d’aujourd’hui, effigies de princes, figures des misères ; variétés qui sont autant de causes d’appauvrissement ; car, dans le va-et-vient monétaire, multiplier la variété, c’est multiplier le frottement ; multiplier le frottement ; c’est diminuer la circulation. En monnaie comme en toute chose, circulation, c’est l’unité » (cité par Michel Winock, historien).

    Il est vrai que l’on lit peu Victor Hugo sauf pour faire un film ou une comédie musicale d’une de ses œuvres. Lorsque l’on demanda à Gide quel était le plus grand écrivain français, il répondit : « Victor Hugo, hélas ! ». Je crois que l’on ne lit plus beaucoup Gide non plus.

    Evidemment, j’ai retranscris cette citation car nous sommes à la veille des élections européennes que les Français bouderont sans doute, et nombre de ceux qui iront voter, voteront pour les partis qui vouent l’UE aux gémonies, qu’il s’agisse des anticapitalistes génétiques qui ne savent pas trop par quoi remplacer le capitalisme honni et qui devraient se souvenir de la prédiction de Marx : « Ce qui survient une première fois comme tragédie se répète comme farce », ou les fervents de la ligne Maginot, symbole grandiose d’une France en retard d’une guerre , et qui refusent de voir que le monde a changé autour de l’hexagone.

    Mais ceux qui crachent sur l’UE, ne crachent pas sur les émoluments qu’elle leur accorde si généreusement, même s’ils ne mettent que rarement les pieds, après leur élection, au Parlement européen.

    On sait où mènent les nationalismes exacerbés, et sans l’UE qui pourrait-on accuser de tous les maux ? Le boche ou la perfide Albion ? Je les encourage donc à voter pour l’UE, bouc émissaire tout trouvé et moins dangereux, même si sa course est parfois un peu folle, qu’ils prennent soin – dans leur propre intérêt - de ne pas le tuer.


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  • Je ne suis pas distrait, mais je pense à autre chose. Lors de l’envoi par courrier du chèque réglant le premier acompte de l’impôt sur le revenu en février dernier, par suite d’une manipulation malencontreuse entre plusieurs lettres que j’avais à poster, celle destinée au centre d’encaissement des impôts de Créteil a été mise dans la boîte aux lettres, non affranchie. Panique. J’attends la levée du soir et l’employé chargé de la levée m’assure fort aimablement : « on va vous la retrouver votre lettre ». Que nenni. Après avoir sorti une à une les lettres du panier, la mienne n’y était pas. Re-panique.

    Que faire ? Je fais opposition sur ce chèque qui, accompagné du TIP, paraissait perdu, et j’en envoi un second accompagné d’une lettre d’explication. Les jours passent mais mon compte courant ne bouge pas. Je tente de joindre par téléphone le centre de Créteil qui est une énorme usine de réception des chèques. Manifestement le robot que j’ai eu au bout du fil ne me comprenait pas, et soyons honnête, je comprends à sa décharge, qu’il ne me comprenne pas. Il y a même des jours où je ne me comprends pas moi-même !

    Je décide de me rendre à mon centre des impôts qui, bien entendu, ne se situe pas dans l’arrondissement où j’habite mais dans un autre, alors qu’il en existe un à côté de chez moi.

    Surprise. Le responsable, après vérification sur son ordinateur, m’annonce triomphalement que le chèque n°1, celui qui est parti dans une enveloppe non affranchie et que je n’avais pas retrouvée lors de la fouille de la boîte aux lettres, a été encaissé. Je remercie donc la bonne âme qui a peut-être affranchi avec ses deniers une lettre destinée aux impôts, à moins que le Centre de paiement de Créteil ait eu la générosité de m’offrir un timbre en échange de mon chèque.

    Je lève l’opposition sur le chèque n°1 (opposition qui n’aurait donc pas fonctionné), mais je suis un peu inquiet de ne pas avoir de nouvelle du chèque n°2. Pour ne pas faire de bêtise supplémentaire, je ne fais plus rien.

    Les jours passent et aucune trace de débit sur mon compte courant. Inquiet du sort du chèque n°2, j’envoie d’abord une lettre à mon centre personnel des impôts (celui qui est loin de chez moi). Puis, ne voyant rien partir, je téléphone. Cette fois pas de robot, mais une femme, une vraie, elles sont même deux qui causent ensemble et dont j’entends la conversation. Elles paraissent perplexes. Je ne figure pas dans les impayés, mon chèque n°1 aurait donc bien été encaissé. Elles vont faire une enquête à la recherche du chèque n°2 et me contacteront.

    Fin mars je reçois les résultats de leur enquête : le chèque n°1 a bien été encaissé, par contre pas de trace du chèque n°2 et il m’est conseillé de faire opposition sur ce dernier.

    Discipliné, je fais opposition sur le chèque n°2, et j’attends la suite car mon compte courant n’a toujours pas été amputé de la somme, malgré les affirmations réitérées des fonctionnaires du fisc. Je n’ose croire à un tel cadeau, mais que pouvais-je faire d’autre que d’attendre, je n’allais pas porter plainte contre le fisc pour ne pas avoir encaissé un chèque qu’il prétend avoir encaissé…

    Début mai, je reçois une lettre comminatoire. On me reproche d’avoir fait opposition sur le chèque n°2 (sur leur conseil) et il m’est demandé de régulariser ma situation au plus vite « sous peine de poursuites contentieuses à mon encontre ».

    Je me déplace donc à nouveau et là, miracle, je vois de mes yeux les deux chèques : le chèque n°1 (perdu, opposé, libéré et encaissé sans l’être) et le chèque n°2 qui a fait sa réapparition (libre, opposé, et que le fisc voulait encaisser sans le pouvoir). Il me restait à rédiger un 3ème chèque remis en mains propres, devant témoin, après avoir récupéré et ramené les deux fugueurs dans leur foyer. Cette fois j’ai assisté tristement mais avec soulagement à l’amputation de mon compte bancaire.

    De ces péripéties abracadabrantesques on peut tirer les moralités suivantes :

    1. Le simple fait de ne pas coller un timbre sur une enveloppe peut provoquer une cascade d’évènements imprévus illustrant à une petite échelle « l’effet papillon ».

    2. Une lettre non affranchie et apparemment perdue peut parvenir à son destinataire.

    3. L’informatique permet de rendre vrai ce qui devrait être et non ce qui est.

     

    Petite mésaventure fiscale

     


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