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    On sait que les entreprises et le commerce se sont emparés des préoccupations écologiques pour apparaître comme vertueux dans leur communication en prétendant tenir compte de ces préoccupations. L'écologie est devenue un argument de vente en utilisant un langage approprié dans leur publicité même s'il ne correspond à rien de concret. On constate donc une débauche de « durable », de « renouvelable » ou « d'écochose ».

    Nous sommes également préoccupés par le terrorisme qui ne fait que croître depuis une décennie, et le réchauffement climatique s'accentuant parallèlement, il était tentant de les rapprocher en faisant du second une cause du premier.

    C'est ainsi qu'il est espéré que la réunion de Paris du 30 novembre permettra de mettre sur pied « un plan fort contre le changement climatique [qui] contribuerait également à neutraliser certaines des causes profondes du terrorisme » (Mollie Reilly, Le Huffington Post).

    On ne peut contester que la sécheresse retentissant sur les ressources agricoles risque de provoquer ou a pu provoquer des migrations de populations, une instabilité de la société, et une impuissance politique devant les conséquences des conditions climatiques . « Ces déficits de gouvernance favorisent les idéologies extrémistes et les conditions propices au développement du terrorisme. »(rapport du Pentagone de 2014)

    Pour des études américaines on a là la cause de la guerre civile en Syrie.

    Il est certain que des conflits risquent d'éclater dans l'avenir pour s'approprier des ressources et notamment les sources d'eau, et que les migrations elle-mêmes peuvent être à l'origine de conflits, mais n'est-il pas un peu sommaire de considérer le réchauffement climatique comme une cause profonde du terrorisme ? Deux phénomènes peuvent évoluer dans le même sens sans qu'il y ait un rapport de cause à effet, même si l'un peut aggraver l'autre.

    N'y a-t-il pas là un argument un peu spécieux (pour ne pas dire opportuniste) pour pousser les pays à prendre des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique ? Car si le réchauffement climatique n'aura ses effets désastreux que dans l'avenir, le terrorisme est vécu dans le présent, et malheureusement les gouvernants sont plus sensibles au présent qu'à l'avenir.


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    Etant parisien et ayant toujours vécu à Paris, j'ai connu dans ma vie beaucoup d'attentats, chacun avec ses caractères spécifiques quant à la population visée, le symbole à atteindre, l'idéologie à promouvoir, la méthode et les moyens utilisés.

    Mais à de rares exceptions près, ces attentats ont toujours eu un rapport avec le Maghreb, le Proche ou le Moyen Orient, c'est à dire avec le monde arabe ou musulman dont les soubresauts n'en finissent pas, et ne sont pas près de finir. C'est lassant.

    Le monde arabe est écartelé entre le passé que certains veulent rétablir, et la modernité à laquelle il n'a guère participé, et que d'autres veulent enfin établir. Il existe des pays, telle l'Arabie saoudite, « théocratie obscurantiste, où une innombrable famille royale, jouisseuse, hypocrite et corrompue, bénéficie d’une double rente de situation : le pétrole et les lieux saints de l’islam »1, qui se comportent comme des chimères en juxtaposant les deux : La pointe de la technologie, inventée par d'autres, dans laquelle ils investissent leur fortune, mais au bénéfice d'une population dont les mœurs sont restés totalement figés dans le temps.

    Chaque attentat nous choque, et il est fait pour choquer. Le dernier a été monstrueux par la façon dont il s'est déroulée, le nombre de victimes, leur âge, et les lieux, symboles de la douceur de vivre.

    Puis les jours vont passer, et on va s'habituer aux attentats, comme on s'habitue aux accidents de la route, en espérant ne pas en être la victime.

    La peur va s'estomper. Pour un temps. Elle renaîtra au prochain attentat comme le ferait une piqûre de rappel.

    Mais nous ne serons jamais immunisés.

    1 Jacques Julliard, Marianne le 31/10/15


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    L'intégriste applique à la lettre les préceptes de sa religion, les voulant inchangés dans le temps, et en s'adaptant le moins possible aux circonstances et à l'environnement. La religion monothéiste la plus anachronique et la plus intemporelle, est l'islam puisque son texte fondateur exprimerait la parole divine alors qu'il n'est, pour les historiens, que le reflet d'une époque déterminée, celle du début du Moyen Âge.

    En tant que parole divine elle est, par définition, inaltérable, et inadaptable. En théorie, l'islam qui prétend régir les mœurs et la justice est une impasse sociétale.

    Les préceptes de l'islam, obnubilés par le sexe et la soumission de la femme, paraissent donc décalés par rapport à notre société d'origine judéo-chrétienne qui, elle, a subi l'évolution historique même sur le plan religieux.

    Pour les islamistes de l'EI, la solution est simple : pour supprimer le décalage il suffit de supprimer les autres sociétés jusqu'à leurs souvenirs comme le montre la destruction des temples antiques. Ces islamistes cherchent à supprimer le passé et l'avenir, et à immobiliser l'histoire en la replaçant au temps de leur prophète. Mais ils ne manquent pas d'utiliser pleinement la technologie moderne qui est pourtant le produit le plus démonstratif de l'évolution historique, et de la société qu'ils veulent détruire. Paradoxe obligé, car cela fait des siècles que la société musulmane, après avoir été brillante, n'a rien inventé.

    Tout ça pour en venir à l'imam de Brest dont l'expulsion est en question. Ce serait un « salafiste quiétiste », il ne prêcherait pas la violence mais l'intégrisme religieux. Ses prêches diffusés par internet ont une large audience. Celui sur la musique, celle-ci considérée comme une activité satanique, destiné à des enfants d'une dizaine d'années, où l'imam les menace d'être transformés en cochon ou en singe s'ils osent se livrer à cette activité monstrueuse en est un exemple, alors que les jeunes baignent dans la musique au point de l'absorber toute la journée par les écouteurs.

    Certes, cet imam ne prêche pas la violence, mais il y prépare. Il coupe radicalement ses auditeurs, d'autant plus sensibles qu'ils sont jeunes, de la société qui les environne. De tels prêches risquent donc d'aboutir au rejet de la société où ils vivent, au repli communautaire, voire à la haine des autres. Parfait terreau pour le terrorisme. Le chauffeur de bus qui a participé aux attentats du 13 novembre ne voulait pas s'asseoir sur le siège auparavant occupé par une conductrice femme. Je suppose que l'imam de Brest le lui aurait conseillé.

    Les parents musulmans qui envoient leurs enfants se faire laver le cerveau par l'imam de Brest sont plutôt satisfaits de son activité, et constatent que le quartier est plus calme depuis qu'il est là, avec moins de dealers.

    Pour ma part je préfère des dealers qui se tuent entre eux que des intégristes qui tuent les autres.

    Malheureusement l'islam est intégriste par nature, et les musulmans éclairés sont obligés de faire leur marché à travers les textes fondamentaux, privilégiant certains et fermant les yeux sur d'autres. Mais les imams exerçant en France continuent de discuter ouvertement des conditions dans lesquelles le Coran permet au mari de battre sa femme. Si les non musulmans battent parfois leur femme, ce n'est jamais avec l'aval de leur religion.


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    Une journaliste, animant un débat d'experts à propos des attentats du vendredi 13, semblait avoir eu subitement une illumination - je n'ose pas dire une révélation - en posant cette question existentielle à ses invités : « mais l'organisation de l'état islamique n'est-elle pas une secte ?! » Ce qui à ses yeux paraissait tout expliquer.

    Bien que cela ne fut pas la réponse donnée par l’aréopage, il me semble, ma bonne dame, que toutes les religions sont des sectes.

    Le Petit Robert donne plusieurs définitions du mot « secte » :

    (D1) Groupe organisé de personnes qui ont la même doctrine au sein d'une religion.

    (D2) Communauté fermée d'intention spiritualiste, où des guides, des maîtres exercent un pouvoir absolu sur les membres..

    (D3) Ensemble de personnes qui professent une même doctrine.

    Toutes les religions répondent à (D3) et toutes les religions monothéistes ont répondu à un moment ou à un autre de leur histoire à (D1) ou (D2).

    Sortant de l’Égypte polythéiste, Moïse a imposé au peuple hébreu la croyance en un dieu unique à la fois protecteur et exigeant, d'autant plus puissant qu'il était unique. Pour le protection ce fut plutôt raté, mais les dévots ne manquent jamais d'affirmer après chaque massacre que la protection n'avait été retirée que parce que les exigences n'avaient pas été intégralement respectées. Les prêtres ont tendance à ajouter la culpabilité au malheur.

    Il est possible que Moïse se soit inspiré du pharaon Akhenaton qui imposa pendant son règne, environ un siècle auparavant, la croyance en un dieu unique : le disque solaire. Une croyance des plus sensées, puisque le Soleil est à l'origine et au maintien de toute vie sur Terre et que tous peuvent vérifier chaque jour son existence. Religion d'une simplicité biblique qui n'a duré que le temps de son créateur.

    Le christianisme, comme chacun sait, fut d'abord une secte juive constituée par un petit cercle de disciples croyant en la parole de Jésus de Nazareth, mais qui comptaient bien rester dans la religion de leurs pères. Sa séparation du judaïsme et son expansion furent surtout l’œuvre du juif Saul de Tarse (Saint Paul), et il est possible que sans lui l'Empire romain aurait tôt ou tard adhéré au monothéisme juif qui s'était déjà répandu en son sein, et ces noyaux judaïques furent finalement les vecteurs du christianisme. L'influence gréco-romaine fit du christianisme un polythéisme résiduel par la croyance (imposée tardivement) d'un dieu incarné dans un homme, et en faisant de sa mère une divinité. Ces dernières croyances n'avaient plus rien à voir avec le judaïsme dont le nom même de dieu est un mystère.

    Mahomet imposa par les armes aux tribus bédouines polythéistes un monothéisme que celles-ci considéraient au début comme sectaire. Monothéisme très épuré, dont la simplicité allait séduire de gré ou de force beaucoup de monde. Inspiré du judaïsme, Mahomet le proposa logiquement aux juifs de Médine lorsqu'il fut accueilli par eux après sa fuite de la Mecque. Les tribus juives de la péninsule arabique habituées à leur religion depuis près de deux millénaires refusèrent la proposition de Mahomet, ce qui leur coûta la vie par la suite.

    L'adage qui veut que les religions ne sont que des sectes qui ont réussi se vérifie dès que l'on se penche sur leur histoire. Alors espérons que l'EI, qui répond aux trois définitions, échouera, mais on ne peut nier qu'il revêt l'aspect sectaire et sanglant de l'islam originel qu'il revendique. Même s'il disparaît en perdant l'attrait du califat, il n'est pas sûr que sa doctrine intégriste et obscurantiste ne se développe pas dans le monde musulman qui comporte déjà des pays dont la doctrine religieuse est similaire.


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    Après les attentats d'hier la grande majorité des réactions politiques nationales (et internationales, même de ceux qui soutiennent plus ou moins les terroristes) ont été celles que l'on pouvait attendre : compassion, hommage aux forces de l'ordre, solidarité, fermeté, mesures sécuritaires renforcées dont on verra en pratique ce qu'elles vont ajouter en efficacité à celles qui existent déjà.

    Et bien sûr « des terroristes qui se disent «islamistes» (qui se revendique, absurdement, de l’islam) » (Aude Lorriaux, Slate.fr). Absurde ? Quand on crie « Allah est grand » avant de tirer et quand l'Etat islamique revendique les attentats de Paris en se référant à la volonté d' « Allah le très miséricordieux », il serait en effet absurde de considérer que ces assassinats de masse ont quelque chose à voir avec l'islam.

    Comme après les assassinats dans la rédaction de « Charlie hebdo » où l'on a rapidement entendu des « ils l'ont bien cherché », les victimes devenant les coupables, aujourd'hui on ne manque pas d'accuser l'Etat français. Accusation attendue de la part d'une bonne partie de la droite qui souligne les failles sécuritaires de la part du gouvernement. On peut sans doute mieux faire, mais il est bien difficile d'éradiquer une menace de la part de terroristes prêts à donner leur vie pour une cause délirante si les soutiens à ce terrorisme ne sont pas supprimés. Les attentats ne manquent pas sous les régimes autoritaires.

    Plus originale est la mise en accusation sur le mode : « la France l'a bien cherché » :

    « Que dire, aussi, de la complaisance de l’extrême-gauche à l’égard de l’horreur islamiste ? « Cette barbarie abjecte en plein Paris répond à la violence tout aussi aveugle et encore plus meurtrière des bombardements perpétrés par l'aviation française en Syrie suite aux décisions de François Hollande et de son gouvernement », déclare le Nouveau Parti Anticapitaliste dans un communiqué : « Nous refusons toute union nationale avec les responsables des guerres, la bourgeoisie, Hollande, Sarkozy et Le Pen. » Même tonalité de Lutte Ouvrière, qui proclame n’avoir « aucune solidarité avec l’Etat français et avec ses dirigeants politiques. » (Thibaut Pézerat, Marianne).

    On voit donc que cette extrême-gauche se révèle l'alliée "objectif" (qualificatif dont elle raffole) de l'Etat islamique.

    Pour couronner la mise en accusation, nous avons également droit à celle de Bachar El-Assad puisqu'il vient de déclarer que l'attitude de la France à son égard a contribué à l'expansion de l'Etat islamique. Sous-entendu de la part du bourreau de son peuple que c'est bien fait pour nous, alors qu'il comptait plus ou moins sur les islamistes pour mater ses rebelles.


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    « Me voici, après la parution de La seule exactitude, doté d' « intentions putrides »1 et d'une pensée « nauséabonde » (Alain Finkielkraut).

    Je n'ai pas lu le nouveau livre de l'académicien, mais l'ayant écouté et déjà lu, je me doute un peu de son contenu. Il ne s'est jamais privé de dénoncer les renoncements de l'école de la République, les dangers de l'islamisme, et la naïveté d'une gauche dite « progressiste » qui combat l'antisémitisme mais excuse les antisémites arabes ou noirs, et qui à défaut de ne plus pouvoir défendre des exploités, s'est rabattu sur la défense de ceux qu'elle considère comme des exclus ou des opprimés, et dont beaucoup se moquent en retour de leur compassion en exprimant ouvertement leur « aversion pour la laïcité, la liberté d'esprit, [et] l'égalité des hommes et des femmes », mais demande en revanche à cette gauche béate de lutter contre l'islamophobie.

    Il faut constater que la gauche devient de plus en plus sensible de l'odorat : elle reconnaît le mal à son odeur. Elle n'argumente plus, elle renifle, et détecte immédiatement le « nauséabond», le « rance », le « moisi » et maintenant le « putride »

    Je crains cependant que dans nombre de cas elle ne soit atteinte de cacosmie subjective, c'est à dire de la perception d'une odeur fétide par hallucination ou perturbation du sens olfactif.

    Il est à noté qu'une partie de la gauche semble avoir depuis longtemps des problèmes avec son odorat, car il fut un temps où les communistes et les maoïstes étaient atteints d'anosmie au point de ne pas sentir l'odeur de la putréfaction dégagée par les millions de cadavres russes, chinois ou cambodgiens.

    1. Nicolas Offenstadt dans Libération


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    Ce matin, dans le métro, en jetant un coup d'oeil discret aux hommes se trouvant dans le wagon – discrétion oblige car Dieu sait (le sait-il ?) qu'un regard peut avoir des conséquences imprévisibles – j'ai constaté, comme d'habitude, qu'en dehors de ma modeste personne, il n'y avait qu'un seul homme rasé de près. C'était un homme entre deux âges (formule que tout le monde comprend, et qui pourtant ne veut rien dire puisque le seul moment où l'on n'est pas entre deux âges est celui de la mort), et Ô paradoxe, cet homme était aveugle avec son chien étendu à ses pieds, et qui regardait de temps en temps son maître comme pour s'assurer que tout allait bien.

    S'il y avait une personne dont on pouvait comprendre qu'elle ne puisse pas se raser de près était bien un aveugle, à moins que celui-ci n'ait pas été mis au courant que la mode imposait aux hommes dans le vent d'entretenir soigneusement une barbe de trois jours. Se raser proprement paraît de plus en plus ringard, et le poil mi-long se développe comme une épidémie dermatologique. Cette négligence de la couche épidermique du visage touche toutes les couches sociales, mais elle s'impose presque comme une obligation dans le milieu médiatique.

    Un voyage aux poilsNous avons donc à la télévision une exposition de tous poils, et comme cette épidémie touche également des gens d'un certain âge, nous avons droit au spectacle affligeant d'un hirsutisme bicolore où de rudes poils blancs viennent enlaidir des visages qui, auparavant, ne manquaient pas de charme.

    Cette mode est déjà ancienne, et s'étend plutôt qu'elle ne régresse. Est-ce l'indice d'une procrastination généralisée ? Que l'on pourrait résumer ainsi : Je ne suis pas encore barbu, mais je ne suis plus glabre. J'hésite. Mais je suis viril.

    Un voyage aux poilsCurieusement dans le même wagon (mon trajet est assez long), à côté des effets du rasoir paresseux, j'ai pu également constater les effets du rasoir actif. Une tête entièrement rasée, celle d'un chauve* qui de cette façon avait cessé de se faire du souci pour les derniers cheveux qui lui restaient, et un jeune noir inspiré par « le phare de l'humanité » qui éclaire le monde sur ses courtes pattes depuis la Corée du Nord. En suivant son exemple, il s'était fait raser Un voyage aux poilsintégralement les tempes. Comme cette dernière mode qui touche nombre de jeunes est souvent suivie par les noirs pourvus d'une chevelure dense et crépue, l'ensemble donne l'impression moins d'une chapka que d'une haie bien taillée que l'on se retient de vouloir arroser.Un voyage aux poils

    "Souris donc" me signale dans son commentaire la  catégorie des hipsters qui, eux, ont franchement opté pour la barbe mais assortie d'une chemise à carreaux.

    J'avais éliminé les barbus de mon propos : trop dangereux.

     


    * L'inverse est possible : "C'est une information très sérieuse. Selon l'agence de presse turque Dogan, un djihadiste français, soupçonné d'appartenir au groupe État islamique (EI), a été identifié à son arrivée sur le sol turc. Pris en filature par la police, les forces de l'ordre ont eu la surprise de le voir entrer dans un salon de beauté d'Izmir et d'en ressortir avec... des cheveux ! Souffrant de calvitie, l'homme a expliqué aux enquêteurs vouloir "présenter mieux". Il devait subir prochainement une intervention chirurgicale dans le même établissement de soins esthétiques. Mehdibend Saïd, dont l'âge n'a pas été précisé, était parti de Syrie avec l'intention de commettre un attentat sur le sol turc, affirment les autorités" (Le Point.fr)


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    La famille décomposéeA côté des familles recomposées où en formant un nouveau couple chacun amène dans la nouvelle famille les enfants d'un autre lit, je propose d'ajouter le concept de « famille décomposée ». Un exemple fictif en est donné par le film de Kad Merad – assez anodin au demeurant – intitulé « Monsieur papa » qui met en scène une mère célibataire louant les services d'un chômeur pour jouer le rôle d'un père auprès de son fils perturbé par l'absence paternelle.

    Cette fiction semble s'être concrétisée dans la réalité avec le site needamomnyc.com. Site sur lequel une certaine Nina Keneally, une mère de 63 ans, propose ses services comme substitut maternel, en jouant, en quelque sorte, le rôle d'une nourrice sentimentale ou d'une escort-maman . « Selon le New York Post, ses tarifs sont de 40 dollars de l'heure : elle ne fait pas le ménage, n'est pas vraiment psy, mais écoute ses clients sans juger, et donne gentiment des conseils. Elle peut aussi aider à préparer des dîners, faire des gâteaux et aider à acheter des cadeaux pour la famille. Le prix est négociable pour ceux qui ont des difficultés financières. » En plus du site, elle a placé une annonce dans un journal local où elle propose : «Si vous vous sentez seuls, Nina ira se promener avec vous, ou viendra regarder un film chez vous. Elle amènera le pop-corn.». A noter qu'aux USA le pop-corn semble aussi indispensable que la télécommande pour regarder un film.

    Cette brave et perspicace Nina en s'installant dans le quartier de Bushwick à Brooklyn avait en effet remarqué que les jeunes affluaient dans ce quartier, se voulant artistes ou musiciens, mais paraissaient un peu perdus, et passaient leurs journées dans les cafés et les studios de yoga. Elle avait constaté que certains avaient envie de s'épancher, et ils viennent à présent le faire sur son sein pseudo maternel totalement platonique mais nettement intéressé.

    Une fonction de mère à l'écoute (il n'est pas certain qu'une mère authentique le soit toujours) peut ainsi se louer. Il semble que dans un milieu essentiellement constitué par des individus jeunes appartenant à la même tranche d'âge et peut-être loin de leurs famille, cette fonction peut s'avérer nécessaire pour l'équilibre de certains d'entre eux.

    L'avenir est peut-être à la location de familles, l'inverse des familles d'accueil. On achète bien de la semence et des organes, on achète bien des femmes et des enfants, pourquoi pas des liens familiaux, d'autant plus qu'ils auraient l'avantage d'être librement choisis et chèrement acquis.

    La famille décomposée


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    François Hollande devrait se rendre le 27 octobre à la cérémonie en hommage aux 43 victimes de l'accident de Puisseguin.

    En quoi ces victimes méritent-elles l'hommage du plus haut dignitaire de la République ? Aussi dramatique soit-il par le nombre des victimes, ce n'est qu'un accident de la route. Ce n'est pas un attentat, ce ne sont pas des défenseurs de l'ordre ayant sacrifié leur vie pour en sauver d'autres.

    A partir de quel nombre de tués dans un accident de la circulation le Président de la République doit-il se déplacer ? Et il faut que les victimes soient groupées, car les gens meurent sur la route par centaines, mais par petits paquets, et on comprend que le Chef de l’État ne puisse pas se déplacer pour chaque petit paquet. Il faut du gros.

    François Hollande depuis quelque temps ne cesse pas de se déplacer. Il ne rate pas une occasion de se rendre dans tous les angles de l'hexagone pour se montrer, et faire un discours que personne n'écoute. Ce serait par volonté de renouer des liens avec le peuple. En montrant sa bobine, il pense que les gens cesseront de le bouder, qu'il sera compris d'eux, et qu'il apportera la preuve en « life » qu'il les comprend.

    Hollande est comme Sarkozy dont il voulait se démarquer : être sur toutes les scènes émotionnelles. Mais ce n'est pas parce que l'on bouge, que l'on avance, et l'agitation finit par fatiguer sans grandir celui qui s'agite.

    A la décharge de Hollande, les gouvernants sont pris dans le piège médiatique. Si la France est émue par un drame, on aura vite fait de reprocher au premier d'entre eux de ne pas venir écraser une larme sur les lieux. Sous la IIIème et la IVème, la constitution prévoyait un spécialiste de la chose : le Président de la République qui avait la charge des chrysanthèmes, permettant au chef du gouvernement en place de consacrer son temps à gouverner.

    La gouvernance compassionnelle est aujourd'hui la façon la plus inefficace et la plus consensuelle de gouverner, mais il ne faut pas en abuser.


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    On n'a jamais tant parlé de Nadine Morano que depuis qu'elle a déclaré sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché" de France 2, diffusée le 26 septembre : "pour qu'il y ait une cohésion nationale, il faut garder un équilibre dans le pays, c'est-à-dire sa majorité culturelle"."Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères".

    Et ce qui devait arriver arriva : la Ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM) présidée par l'avocat Karim Achoui a porté plainte pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence en raison de l'origine, de l'appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ».

    Nadine, la langue française est subtile et diablement précise, la catastrophe sémantique aurait été évitée si au lieu de dire : « nous sommes un pays judéo-chrétien et de race blanche » vous auriez dit : « nous étions ». Tout est dans le temps de conjugaison. C'est bête, tout ce ramdam pour une erreur de conjugaison !

    Qui aurait pu contester que pendant des millénaires le continent européen n'était peuplé pratiquement que de Blancs et qu'il est judéo-chrétien depuis 17 siècles ? Certes, des puristes pourraient remonter très très loin, dans la nuit des temps, au moment où l'homo sapiens est venu d'Afrique pour blanchir dans les terres du nord, mais tout de même, beaucoup de déluges ont coulé depuis.

    Par rapport à ces millénaires, cela fait seulement une cinquantaine d'années que la France n'est plus intégralement blanche. Exactement depuis la décolonisation. Les pays d'Afrique ayant été laissés aux mains de dirigeants pour la plupart corrompus quant ils n'étaient pas également sanguinaires, la situation des anciens colonisés était devenue le plus souvent encore plus inconfortable qu'auparavant. On racontait à l'époque qu'un vieil Africain aurait demandé à son fils : « l'indépendance ça va encore durer longtemps ? ».

    Il ne restait alors comme solution aux anciens colonisés, parfois pour survivre, que de tenter de rejoindre le pays des anciens colonisateurs dont ils connaissaient la langue. Et ce flux migratoire des anciens colonisés vers les anciens colonisateurs n'a jamais cessé pour des raisons diverses et à des degrés divers selon le pays d'origine.

    Bien sûr, il y a également l'utilisation par Nadine Morano du mot « race ». Mais si les races, en principe, n'existent pas (elles existent aux USA), ce mot honni est largement utilisé en particulier par les associations dites antiracistes et notamment par cette LDJM citée ci-dessus et dont les termes de la plainte contre Morano vaut son pesant de cacahuètes.

    Bientôt, nous serons accusés d'être des Blancs.

    Le CSA a récemment fait les gros yeux à la télévision française car elle ne montrerait que 14 % de « personnes perçues comme non blanches », une précaution oratoire qui mériterait une noix d'honneur. Le CSA aimerait en outre qu'on leur donne des rôles plus valorisants - pourquoi pas - mais d'ici que le CSA demande que les rôles de délinquants ne soient tenus que par des Blancs, il n'y a pas loin.

    De son côté Mme Ernotte nouvellement à la tête de France TV avait déclaré à son arrivée : « On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans, et ça, il va falloir que cela change. ».

    Les races n'existent pas, les statistiques ethniques non plus, mais on compte soigneusement les Blancs, les Noirs, les Arabes (à noter que les Asiatiques semblent  échapper à ce décompte, mais ils sont peut-être inclus dans le groupe des « personnes perçues comme non blanches ») et les organismes officiels trouvent qu'il y a trop de Blancs... sauf dans le rap.


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