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    La sainteté de la gaucheCe matin sur France Inter le chanteur Renaud, après dix de conservation dans l’alcool, est sorti de sa réserve pour promouvoir son nouvel album.

    C’est un chanteur « engagé », muet pendant une décennie, et qui sort de son silence pour reprocher à Jean-Jacques Goldman de ne pas l’être : "Jamais on n'a vu Jean-Jacques Goldman dénoncer une injustice".

    Il est en effet courant que des personnalités ayant acquis une notoriété dans le spectacle utilise celle-ci pour donner leur avis sur la marche du monde. Chacun a évidemment le droit de donner son avis sur toute chose, même s’il est totalement incompétent pour le donner, mais il est évident que l’avis d’un pipole a plus de retentissement que le mien, bien que tout aussi incompétent.

    Renaud se dit de gauche. C’est vrai qu’il s’est toujours donné des allures de prolétaire avec sa voix gouailleuse et sa petite écharpe rouge autour du cou comme le faisaient les ouvriers il y a un siècle. Ce qui ne m’empêche pas d’apprécier certaines de ses anciennes chansons.

    Bien sûr, il est effondré par ce que la gauche est devenue. Mais ce qui fut intéressant ce matin est la réponse qu’il a donnée à l’intervieweur lorsque celui-ci lui demanda ce que devrait être la gauche à son avis.

    Et là, j’ai eu la surprise d’entendre Renaud débiter le credo du christianisme dans sa pureté originelle, en y ajoutant le respect de la planète qui ne figurait pas dans la charte initiale. L’homme de gauche doit donc être un saint et la femme de gauche une sainte.

    On comprend sa déception.


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    Mars 16

    L’occupation actuelle de la Place de la République par une majorité de jeunes me rappelle évidemment Mai 68 que j’ai vécu sans y participer car cette révolte m’était apparue comme une manifestation ludique d’enfants gâtés qui avait cependant failli mal tourner. A l’époque, les orateurs discutaient pendant des heures dans les amphithéâtres sur la hiérarchie et la démocratie, mais peu sur l’économie. A cette occasion certains ont pu se faire un nom qu’ils ont fait fructifier.

    Aujourd’hui, les enfants sont nettement moins gâtés en raison du chômage, de l’islamisme et du SIDA, même s’ils le sont par rapport à la jeunesse de la plupart des pays, les immigrés illégaux qui se manifestent sur la place avec eux sont là pour le prouver.

    Car les participants aux « assemblées générales » (complétées par diverses commissions, où je reconnais Mais 68 : logistique, actions, international, accueil et sérénité, etc.) où l’on se saoule de paroles («Ici, on est vraiment libre» a déclaré une étudiante comme si elle ne l’était pas ailleurs, et une autre aurait voulu s’inspirer du zapatisme, révolte des paysans du sud du Mexique, ou de la Commune de Paris !), s’ils ont tous une « sensibilité de gauche » (à définir), sont d’une grande diversité : "Droit au logement", intermittents du spectacle (ils n’en ratent pas un), sympathisants du Front de gauche (Mélenchon aimerait bien être là, mais il n’a pas encore été sollicité), de l’extrême gauche, du parti communiste, de la CGT et bien sûr les promoteurs du film « Merci patron » dont le réalisateur François Ruffin, responsable  du journal alternatif Fakir et à l’origine du mouvement « Nuit debout », n’hésite pas à dire que « ce film, c’est une oasis de joie dans le désert de morosité de la gauche ».

    La générosité des propositions confirme le romantisme habituel des jeunes mais comme tout romantisme, non exempt d’aveuglement : les questions d’immigration et de discriminations, notamment contre les musulmans (victimes aisément autoproclamées), sont abordées, le vote sur la « régularisation de tous les sans-papiers et migrants sur le territoire français » est validé, l’accueil de tous les réfugiés ne fait pas un pli (sans doute un remède contre le chômage), l’idée sympathique d’inscrire la langue des signes comme langue officielle dans la Constitution aurait remporté un gros succès. On se lève évidemment contre l’état d’urgence, mais la question du terrorisme ne semble pas, à ma connaissance, avoir été soulevé.

    Eh ! les jeunes ! Nous ne sommes plus à l’époque de Mai 68. C’est un peu plus compliqué et vos solutions sentent la naphtaline...Encore que :

    Mars 16


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    Un rapport sur le bonheur dans le monde vient d’être publié (World Happiness Report). Déjà estimer le bonheur qui règne dans un pays n’a guère de sens dans la mesure où le bonheur est une notion relative, ressenti de façon individuel et souvent de façon rétrospective. Il est à remarquer que l’on dit habituellement « j’ai été heureux » plutôt que « je suis heureux » (peut-être par superstition).

    Le classement des pays pour le bonheur de ses habitants est basé dans ce rapport sur un panel de critères dont le PIB par habitant, les soutiens sociaux, l'espérance de vie, la liberté sociale, la générosité et l'absence de corruption. Ce sont des critères qui jugent plus de l’environnement social que du bonheur de l’individu même si l’un influence évidemment l’autre.

    C’est le Danemark qui remporte la palme devant la Suisse, l'Islande, la Norvège, la Finlande, le Canada, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, l'Australie et la Suède.

    Ce sont donc les Danois qui seraient les plus heureux bien que le taux de suicide dans leur pays soit nettement plus élevé (9,9 pour 100000 habitants, mais 15,8 pour les hommes) que celui de pays parmi les plus malheureux comme l’Afghanistan (5,7) classé au 154e rang pour le bonheur (le dernier, le Burundi est au 157e rang, juste derrière la Syrie).

    D’une façon générale, le taux de suicides est légèrement plus élevé dans les pays riches (12,7) que dans les pays à revenu faible et intermédiaire (11,2). En Europe, le taux (12,3 pour 100 000) est plus élevé que la moyenne mondiale (ce qui pourrait faire douter des critères choisis pour évaluer le « bonheur »). Notons que l’on ne se suicide pratiquement pas en Arabie Saoudite (0,4 pour 100000 habitants), ce qui montre à quel point les Saoudiens sont heureux, mais il est difficile de demander leur avis aux décapités dont la conduite a sans doute été suicidaire. Il faudrait cependant tenir compte pour le taux de suicides de la culture et surtout de la validité des registres de l’état civil, c’est sans doute pour cette raison que ce taux ne semble pas faire partie des critères du classement (à ma connaissance), alors que l’on pourrait le considérer comme un critère du bonheur individuel.

    La France est un peu à la traîne au 32e rang (taux de suicides : 12,3) parmi les pays de même niveau derrière les États-Unis (13e), l'Allemagne (16e), la Belgique (18e), le Royaume-Uni (23e). Cependant la France peut se consoler car elle est devant, mais pas loin, de l'Arabie Saoudite (34e). Si l’on juge sur le PIB, on ne juge pas de la répartition du bonheur, les princes saoudiens, le cul assis sur le pétrole, doivent probablement être heureux, mais qu'en est-il des esclaves, de la main-d’œuvre étrangère, des opposants et des femmes infantilisées se promenant déguisées en fantômes noirs, trouvant sans doute une consolation à déambuler dans des magasins luxueux. A noter que la liberté sociale fait partie des critères de jugement du classement !

    Le ridicule de l’évaluation du bonheur

    Et l’Arabie saoudite, théocratie du Moyen Âge, où la plupart des distractions sont interdites et sévèrement réprimées, est nettement devant l'Espagne (taux de suicides : 6,2) au 37e rang et surtout l'Italie (taux de suicides 5,4) qui arrive péniblement à la 50e place !

    Vous avez déjà été en Italie ? Moi, j’y retourne dès que je peux.


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    L'Italie vient d’accorder une union civile aux couples de même sexe qui ne prévoit ni l'adoption de l'enfant de son conjoint, ni le devoir de fidélité.

    L’obligation de fidélité (dont la définition n’a jamais été vraiment précisée) fait partie de l’union maritale en Italie comme en France où selon l’Article 212 du Code Civil : « Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance ». Jusqu’en 1975 l’infidélité était même une infraction pénale, et le divorce pouvait être obligatoirement prononcé si la preuve de l’infidélité était rapportée.

    Ce retrait de l'obligation de fidélité dans le texte italien, obligation jugée trop proche du mariage (dans sa version Ô combien théorique), satisfait les centristes, mais pas les homosexuels.

    Le journaliste et militant Stefano Bucci a dénoncé à ce propos "une bêtise souveraine, un énième stéréotype. Ou, pire encore, une offense que le monde gay ne mérite pas".

    Il assez curieux de constater que les hétéros et les homos ont tendance dans leurs relations de couple à évoluer en sens inverse.

    Les homos italiens réclament pour leur union civile l’obligation de fidélité alors que cette obligation a de moins en moins de consistance légale - du moins en France - pour les couples hétéros avec la libération des mœurs que la jurisprudence est bien obligé de suivre.

    Ainsi il n’y pas de faute ni de violation grave et répétée des obligations du mariage, et de l’obligation de fidélité dans les cas suivants :

    "Connivence entre les époux, mode de vie libéré des époux, accord signé entre les époux".

    Il est d’ailleurs préférable que l’Etat par sa législation n’intervienne que le moins possible dans l’intimité des gens.

    Les homos italiens se réclament d’une conception passéiste du mariage et considèrent curieusement la liberté d’être infidèles comme une offense.

    Paradoxe pour une communauté qui revendiquait sa liberté de mœurs par rapport au reste de la société.

    L’orientation de la fidélité

    Dessin de Geluck


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    La pièce où je suis est un capharnaüm indescriptible, couronné par une petite fuite d’eau, lent goutte à goutte provenant du plafond, et soigneusement recueillie dans une bassine.

    J’ai été expulsé de mon bureau avec armes et bagages. Ils s’étalent sous mes yeux dans un parfait désordre, encore que je me demande si un désordre peut atteindre la perfection.

    J’ai été chassé de mon bureau par des peintres qui s’acharnent en ce moment même sur les murs qu’ils grattent énergiquement.

    Ce bureau, il fallait le repeindre depuis une éternité (à mon âge, on peut déjà parler d’éternité). Malgré les pressions, je fuyais ce moment.

    Les livres !

    J’ai renoncé pour les étagères murales qui seront recouvertes, mais Il fallait débarrasser au moins une bibliothèque.

    Je l’ai fait ce matin.

    Nombre de livres étaient jaunis, certains remontaient à ma scolarité ! Des livres dont je ne me souvenais plus les posséder, et même pour quelques-uns qu’ils furent écrits.

    J’ai rempli des caisses jusqu’à l’épuisement.

    Ce que la culture est lourde ! Quasiment intransportable. D’autres y sont parvenus. La culture n’est transportable que par les manuels (ce qui ne les empêche pas d’être également cultivés, devenant ainsi, lorsque c’est le cas, des êtres complets).

    Après la tornade des travaux, je vais devoir ranger le contenu des dix caisses. Je m’étais toujours interdit de jeter le moindre livre lorsque je ne pouvais pas le donner. Cette fois, c’est décidé, je vais devoir en jeter et donc faire un choix. Sans doute à tort, je ne relis pratiquement jamais les romans, alors pourquoi tous les conserver lorsque je ne trouve pas preneur.

    Quels seront les livres qui survivront à l’autodafé sans flammes ?

    Suspense.

    Des auteurs vont être dans leurs petits souliers. Enfin ceux qui sont encore vivants, mais ce sont les plus rares, et par charité je me dispenserai de les avertir de leur sacrifice.

    « Chaos calme »

     


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    J’ignore si le remaniement du gouvernement français intéresse vraiment quelqu’un, en dehors de ceux qui en sortent et de ceux qui y entrent ou encore de ceux qui avaient la nostalgie de Ayrault et qui vont pouvoir pousser un soupir de soulagement en le voyant réapparaître dans les palais de la République et dans ceux des pays étrangers, mais pour ce qui me concerne, c’est le remaniement du gouvernement des Emirats arabes unis qui attire mon intention, ce qui, je n’en doute pas, flattera leurs membres.

    Ce gouvernement comporte 29 ministres dont la moyenne d’âge est de 38 ans. Un exemple à suivre, mais il est vrai que les rejetons des familles régnantes y tiennent une grande place.

    L’entrée de 5 femmes et un total de 8 dont une de 22 ans pour le ministère de la jeunesse, donc une spécialiste de la question.

    C’est à deux autres femmes que l’on a confié de lourdes responsabilités :

    L’une est chargée du ministère de la tolérance et comme disait l’autre, si « il y a des maisons pour ça », dans un pays peuplé de 90% d’étrangers, ce n’est peut-être pas inutile. Il faut cependant souligner que bien que l’islam soit religion d’Etat, les autres religions sont tolérées.

    L’autre a une mission originale puisqu’elle est chargée du ministère du bonheur.

    Carrément.

    Ce ministère devra s’assurer que les politiques gouvernementales créent « le bien-être social et la satisfaction » des individus. La création de ce ministère prend donc exemple sur le royaume himalayen du Bhoutan qui avait créé le concept de « bonheur national brut » à la place du PIB.

    Considérer que le bien-être social est garant du bonheur est évidemment un peu réducteur, mais comme pour l’argent, il y contribue.

    Pourrait-on envisager en France un ministère du bonheur ? Car après tout ce devrait être le but ultime de tout gouvernement.

    Malheur à celui qui envisagerait seulement d’en parler. Les humoristes se régaleraient de tant de naïveté. Une vieille nation ne se fait plus guère d'illusions, et de toute façon, elle n'en a pas les moyens. 


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    Les nouveaux néo-réac.Comme le suggère Pangloss, l’application de la réforme de l’orthographe de 1990 (ce qui prouve la nécessité urgente de son application pour pallier les insuffisances de l’enseignement du français), risque de provoquer une éclosion de nouvelles fautes d’orthographe, comme si leur nombre actuel était insuffisant.

    Il est en effet possible que « l’apprenant », devant l’incertitude des références, soit amené à hésiter entre deux façons d’écrire un mot pour trouver finalement, grâce à son imagination fertile, une troisième façon, en espérant que le ministère de l’Education nationale se sentira obligé dans l’avenir de l’entériner afin de ne pas le stigmatiser.

    L’impératif absolu de l’école d’aujourd’hui étant de ne pas stigmatiser le cancre et non pas de l’amener à ne plus l’être.

    Il faut admirer les subtilités de la gouvernance actuelle capable de susciter des débats parfaitement stériles et de promouvoir des réformes cosmétiques sur la façon de battre la mesure pendant que le Titanic s’enfonce dans les flots.

    Cette réforme autoritaire de la langue française aura néanmoins l’intérêt de diviser la France en deux, ajoutant une division supplémentaire à celles qui existent déjà entre :

    Les nouveaux néo-réac qui continueront à écrire les mots tels qu’ils ont été fixés au cours du temps par l’évolution historique de la langue, et en respectant la façon dont ils ont été enseignés par une école qui s’efforçait de transmettre le savoir et non pas de pallier aux inégalités.

    Et les progressistes pour lesquels le progrès consiste à faire « autrement », sans pour autant être assurés de faire mieux et en risquant de faire pire, affolés (soyons optimiste) devant la faillite de l’école qui pond chaque année un nombre faramineux d’illettrés (on dénombre aujourd’hui la bagatelle de 2,5 millions d’adultes illettrés, passés par l’école en France). Pensent-ils que l'accent circonflexe et l'oignon y sont pour quelque chose ?

    La priorité est-elle donc dans la suppression de l’accent circonflexe ou du trait d’union ou de transformer oignon en ognon ? N’y a-t-il pas mieux à faire que de créer deux catégories dans la population : celle qui possède une certaine culture opposée à celle qui ne possèdera qu’une langue simplifiée, un peu châtrée, curieusement imposée de façon autoritaire (car la langue évolue toujours, mais lentement, au cours du temps). Quel CV, selon sa rédaction, aura la préférence d'un DRH ?


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    Lors de son interview sur France Inter le 4/02/16, Jacques Toubon, notre défenseur des droits, a déclaré à propos de la prolongation de l'état d'urgence : « Les libertés restreintes telles qu'elles vont être dans l'état d'urgence, vont être étendues à l'état ordinaire. Je prends un exemple. Il est prévu dans ce texte que des personnes qui reviennent d'un certain pays puissent être retenues plusieurs semaines : c'est le contrôle administratif. ».

    Que voulait dire notre défenseur par « un certain pays » ? Les Etats-Unis ? L'Espagne ? Je présume qu'il parlait de la Syrie ou d'un pays voisin de la zone de conflit entre l'Etat islamique et on ne sait plus qui, compte tenu du bordel intégral qui règne au Moyen-Orient, et de la multitude des coalisés dont certains auraient plus tendance à aider l’ennemi qu’à le combattre.

    En évitant de nommer la chose, notre défenseur laisse planer un doute, et sous-entend, qu'éventuellement, l'on pourrait retenir quelqu'un venant de n'importe quel pays, ce qui serait alors une atteinte évidente à nos libertés.

    Mais état d'urgence ou pas, est-il liberticide d’estimer qu'un civil de nationalité française revenant de Syrie avait selon toute probabilité rejoint les rangs de l'Etat islamique plutôt que d'y avoir passé ses vacances dans la mitraille et sous les bombes ? Est-ce une atteinte à la liberté de tous que d’exercer sur eux un contrôle administratif ?

    Toubon affirme que « l'on entre dans l'ère des suspects ».

    A mon avis, il serait temps d'y entrer.

    Ils sont déjà plusieurs milliers à haïr la France, et certains de ceux revenus de ce « certain pays » se sont empressés d'assassiner des Français qu'ils ne considèrent pas comme leurs concitoyens mais comme leurs ennemis. Et nos élites se perdent en palabres pour déterminer s'il est licite ou non de rejeter les assassins hors de la communauté française. Symbolique, certes, quant à l’efficacité, mais la perte des symboles, c’est le début de la fin.

    Bien sûr, il faut défendre « nos valeurs », mais à condition de rester en état pour continuer à défendre ce qui est essentiel. Question de priorité.

    N’étant pas juriste, j’ignore ce qu’il faut changer ou pas et comment le faire, mais je trouve illusoire, pour ne pas dire un peu ridicule, l’argument qui consiste à s’opposer à toute modification de la législation ou de la constitution au prétexte que cette modification éventuelle risquerait d’être utiliser à mauvais escient par un parti extrémiste s’il arrive au pouvoir.

    Nos têtes pensantes devraient revisiter l’histoire. Ces précautions législatives n’ont jamais eu la moindre efficacité pour maintenir le statu quo lorsqu’un parti extrémiste arrive au pouvoir. Rien ne l’empêchera, s’il le désire, de modifier les lois, ou la constitution, ou même de changer de république, ça s’est déjà fait.


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    Le mariage avec soi

    Salvador Dali : « La métamorphose de Narcisse »

    Après le mariage pour tous, voilà le mariage pour soi ou plutôt le mariage avec soi ou « sologamie ». D’après un article de Slate se référant à des sources américaines, la première personne à se marier avec elle-même aurait été Linda Baker en 1993. Une certaine Nadine Schweigert aurait déclaré en 2001 au moment de convoler avec elle-même : « Moi, Nadine, promets d’apprécier ma propre vie et de savourer une histoire d’amour pour toujours avec ma merveilleuse personne ». En janvier 2015, une femme de Houston s’est mariée avec elle-même au cours d’une cérémonie devant sa famille et ses amis, accompagnée d’une cohorte de dix demoiselles d’honneur.

    On est bien obligé de vivre avec soi-même jusqu’à ce que la mort nous sépare, ce qui n’est pas toujours le cas pour les couples mariés par le maire et même par le prêtre, mais comme dans les couples, on peut s’aimer ou arriver à détester ce que l’on est. Il y a donc des personnes qui s’aiment elles-mêmes à ce point qu’elles éprouvent le besoin de célébrer cet amour devant témoins par une cérémonie de mariage factice. Le mariage donne ainsi un lustre à leur statut que le célibat n'a pas.

    Il est à noter que se sont toujours des femmes (dans les exemples donnés et dans les déclarations) qui s’auto-épousent. Est-ce à dire que les femmes ont une meilleure opinion d’elles-mêmes, ou que lassées d’attendre l’âme sœur, ou n’escomptant jamais la trouver, elles décident, en définitive, qu’elles ne trouveront pas meilleur compagnon ou meilleure compagne qu’elle-même.

    Ce qui implique une sexualité solitaire car aller se satisfaire ailleurs serait se tromper soi-même. Un adultère du moi à l’égard du soi ouvre des horizons psycho-philosophiques inexplorés. Peut-on être jaloux de soi-même ? Et peut-on divorcer de soi-même en cas de conflit ? Et dans ce cas, qui garderait les enfants ?


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    Il y a bien longtemps, j’ai assisté à une altercation entre deux automobilistes. L’un et l’autre cherchant à démontrer qu’il était dans son droit au moment de la collision. L’un était blanc, l’autre était noir. Le noir, sans doute à bout d’arguments, finit par accuser le blanc d’être raciste et ce dernier en est resté bouche bée.

    Cette anecdote m’est revenue en mémoire à propos de la polémique qui bouleverse Hollywood au sujet des nominés pour les prochains oscars qui doivent être décernés à la fin février : des artistes noirs protestent du fait qu’aucun acteur ou actrice ayant la peau noire ne figure parmi les nominés depuis deux ans. Ils veulent boycotter la cérémonie en réclamant une meilleure représentation de la « diversité » dans le groupe des acteurs en lice pour les oscars.

    Bien sûr, je ne suis pas à même de juger si le jury est partial et/ou raciste alors que des acteurs et actrices noirs méritaient d'être nominés ou si au contraire leurs prestations ne justifiaient pas qu'ils le soient par rapport aux autres (ce qui a été suggéré par Charlotte Rampling en soulevant des protestations offusquées).

    Mais réclamer que pour la répartition des récompenses on tienne systématiquement compte de la couleur de la peau, et que celle-ci devienne ainsi un critère aussi valable que le talent me laisse rêveur. Ce genre d’obligation, un tantinet raciste et protecteur, finirait par déprécier le concours lui-même en prenant, à l’extrême, l’allure d’un apartheid avec des oscars pour les blancs et des oscars pour les noirs.

    Il est évident que le remède serait l’impartialité du jury, mais juger du talent est éminemment subjectif et sera toujours critiqué par ceux qui ne sont pas sélectionnés.

    Contrairement à la course à pied où le chronomètre est d’une impartialité absolue ne permettant pas aux blancs de réclamer une meilleure représentation pour la finale de la course du100 mètres plat.

    Les noirs ont-ils raison de faire leur cinéma ?


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