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A portée de mains
Ne pouvant guère me promener, je mets souvent le nez à la fenêtre car voir le monde à travers la lucarne des écrans qui s’ouvre sur son bruit et sa fureur a de quoi désespérer. La photo ci-dessus montre ce que je vois au bas de chez moi. La preuve que le monde a beau changer, tout en continuant en s’entretuer avec une férocité imbécile mais en utilisant les derniers progrès de la science, j’ai sous les yeux la preuve que, quels que soient les bouleversements et la crétinerie qui traversent l’humanité, il existe une constante immuable : le plus vieux métier du monde capable de prendre tous les visages pour vendre du cul est toujours là. A portée de mains. Pouvoir se faire « masser » 7 jours sur 7 et 24 h sur 24 ne laisse guère de doute sur les prestations offertes. Dans mon quartier comme dans beaucoup d’autres de Paris, il n’y a pas une rue où il n’existe pas au moins une de ces boutiques de massage. J’ai lu que l’on en trouverait environ 350, j’ai la triste impression que mon quartier en concentre une bonne part. Je suis étonné que l’on ait pu laisser prospérer ce commerce, mais à vrai dire je ne sais pas trop quelle organisation il recouvre. Il est certain qu’il s’en dégage un exotisme attractif puisque les "masseuses" sont toujours asiatiques. Sont-elles les esclaves de proxénètes ? Ou travaillent-elles à leur compte ? Je crois que les autorités qui se sont penchées – mollement- sur la question ont trouvé qu’il était bien difficile de faire la part des choses. Quoi qu’il en soit c’est un commerce florissant encore que ma surveillance intermittente a pu constater que la clientèle ne se bouscule pas dans la journée, contrairement à ces petites boutiques qui remplacent progressivement les petits commerces qui faisaient le pittoresque des rues.
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Commentaires
Si (ce que je n'imagine pas une seconde, pur cas d'école) votre curiosité vous poussait à franchir ce seuil (apparemment peu accueillant, entre glauque et sinistre), assurez-vous que la "masseuse" ne soit pas un "masseur". Par les temps qui courent...!
Par les temps qui courent (et ils courent. vite), rien n'est sûr, même pas une pièce d'identité.