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Par Dr WO le 5 Novembre 2016 à 14:36
Par un tour de magie dont elle a le secret
L’eau offre à nos yeux le ciel sur terre
L’incendie de l’automne y jette ses flammes
Que le soleil éteindra en se couchant
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Par Dr WO le 22 Juin 2016 à 10:22
Avec un bruit de succion
Comme un dernier baiser
La mer s’est retirée
Plus près de l’horizon
Chaque jour, sur rendez-vous
Elle dévoile son intimité
Relève sa robe et ses dessous
Montrant ses touffes herbacées
Elle dénude en passant
Les bateaux échoués
Leurs ventres gonflés
Dans le sable gluant
Elle viendra de nouveau
Grande dame lunatique
Recouvrir de ses flots
Ses dessous impudiques
Paul Obraska
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Par Dr WO le 8 Février 2015 à 11:33
Avec un bruit de succion, comme un dernier baiser, la mer s’est retirée plus près de l’horizon. Chaque jour, sur rendez-vous, elle dévoile son intimité, relève sa robe et ses dessous en exhibant ses touffes herbacées.
Elle dénude en passant les bateaux échoués qui se dressent, ridicules, sur leurs quilles branlantes en montrant leurs ventres gonflés dans la terre gluante.
Les hardes d’algues s’étalent sur la terre humide abandonnées sur le sol par le corps de la mer. Les traînées de guenilles verdâtres macèrent en exhalant dans l’air des effluves putrides.
Les mouettes blanches à tête noire piaillent. Leur corps de ballet tourne et plane avant de fourrager les entrailles de la mangeoire océane, comme le font les chercheurs de coquillages, buste incliné vers la boue puante, mollets nus ou bottes montantes.
Un soleil gris en glissant argente les flaques du marécage. La mer s’est retirée, mais la grande dame lunatique viendra de nouveau dans son va-et-vient perpétuel recouvrir de ses flots ses dessous impudiques.
Paul Obraska
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Par Dr WO le 8 Janvier 2013 à 16:29
BAIN DE SOLEIL
Des poupées aux membres écartelés
Eparpillées sur le sable plastique
Jouissent épanouies, leur corps relâché
Sous la caresse des éclats atomiques
Au bord de la mer à la peau ridée
Plissée d’innombrables vaguelettes
Parmi les arêtes aiguës des rochers
Elles s’étalent en renversant la tête
Poupées médusées, dos à terre
Leurs têtes absentes ou alourdies
Epinglées par les rayons solaires
Elles resteront longtemps alanguies
Exposant leurs anatomies solitaires
Avec une étoile pour compagnie
Paul Obraska
Salvador Dali : « Figures couchées sur le sable »
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Par Dr WO le 20 Octobre 2010 à 18:00
Sir Henry Raeburn « Portrait du révérend Robert Walter en train de patiner » 1784
MIRACLES
Un révérend marche sur les eaux
Comme le Seigneur
Dans sa béatitude il glisse, glisse
Et glisse encore sur la glace lisse
En songeant dans son for intérieur
Que les pays du nord ont des attributs
Que le Seigneur n’a pas connus
Le révérend père tout fier
Glisse sur ses patins, le visage béat
Et songe aux miracles d’ici-bas
Le miracle de l’eau changée en pierre
Pour le plus grand plaisir d’un révérend
Un révérend qui glisse sur la glace lisse
Il songe à l’eau à boire pour être vivant
Et pour pisser le plus loin
A l’eau changée en neige pour blanchir les sapins
A l’eau changée en fine rosée
Pour démaquiller les fleurs des prés
A l’eau changée en vin
Miracle apprécié du Seigneur
En pressant les grappes de raisin
A l’eau changée en vapeur
Pour dessiner de beaux nuages
Et pousser en sifflant les rouages
A la vapeur changée en pluie bienvenue
Pour que poussent les récoltes attendues
A l’eau changée en grains
Pour manger le pain de demain
Mais aussi
A l’eau changée en déluge
Pour noyer les mécréants
Sans oublier les croyants
Que Dieu laisse sans refuge
A l’eau bénite changée en sueur du malheur
A l’eau changée en grêle et en pleurs
Et en crachats de mépris
Mais le révérend dans ses pirouettes remarquables
Nous dit
Que les desseins du Ciel sont impénétrables
Paul Obraska
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Par Dr WO le 10 Décembre 2009 à 16:55
William Turner "Tempête"
VENGEANCEHAÏKU
Baleine sanglante
Proie fabuleuse des mers
Lames tranchantes
QUATRAIN
Un jour une immense baleine courroucée
Surgit des profondeurs abyssales
Fila vers les îles nipponnes apeurées
En ouvrant ses entrailles colossales
DISTIQUE
La baleine immense surgie des obscurs tréfonds
Engloutit d’un seul coup les bateaux du Japon
TANKA
L’immense baleine
Ballotta les petits hommes
Les cracha dans l’eau
Les matelots rescapés
Quittèrent les baleiniers
Paul Obraska
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Par Dr WO le 25 Novembre 2009 à 16:49
MASQUESLa Mort ironique s’invite à la fête
Par des masques mortuaires livides
Dans ce lieu où s’étalent des têtes
Aux trous noirs d’orbites vides
Faces peintes suspendues
Dans l’attente d’un corps vivant
Penchées comme celles des pendus
Têtes de décapités au visage souriant
Dans une morgue ruisselante
De flammes rouges, de flammes bleues
Les bouches cyanosées ou sanglantes
Semblent lancer un appel silencieux
Les masques sardoniques du carnaval
Comme des figures figées par la Camarde
Attendent d’être amenés au bal
Pour une sarabande goguenarde
Que les vivants se couvrent la face
Du masque anonyme des morts
Pour enfin libérer leurs audaces
Avant de subir leur sort
Paul Obraska
Giandomenico Tiepolo "Scène de carnaval - le menuet"
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Par Dr WO le 16 Novembre 2009 à 16:57
REVES DE PIERRE A TORCELLOStatue de femme à la tête penchée
Traits de pierre mélancoliques
Au delà de la grille ouvragée
Sourd un rêve nostalgique
Rêvez-vous de jardins printaniers
D’escalades d’enfants
Rêvez-vous sur vos faces pétrifiées
D’oiseaux incontinents
Corps à l’écart
Statues oubliées
Rêvez-vous du regard
Et de la main de votre créateur
Qui caressait votre corps ébauché
Après les coups du ciseau de sculpteur
Paul Obraska
18 commentaires -
Par Dr WO le 30 Octobre 2009 à 16:19
COULEURS CHAUDES A BURANOBleu turquoise violet vert
Palettes éclatantes, canal endormi
Maisons de poupées à ciel ouvert
Façades de lumière, intérieurs de nuit
Rose rouge pourpre vert
Débauche de couleurs pour peintre en folie
Murs en chaleur sous le feu solaire
Barques alignées, paresseuses assoupies
Orange jaune brun vert
Volets mi-clos sur des siestes alanguies
Intimités pendues entre deux couleurs
Ciel amarante canari vert
Deux silhouettes passent sur le quai à l’abri
Où les murs ombragés offrent la fraîcheur
Paul Obraska
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Par Dr WO le 15 Octobre 2009 à 17:40
LES PIGEONS DE LA PLACE SAINT-MARCUn pigeon s’attable place Saint-Marc
Un pigeon assoiffé cherchant asile
Le serveur dos tourné, détourne le regard
Sans aucun égard pour le volatile
Le pigeon sur le pastel de la nappe bleue
Cherche en vain le prix des boissons
Au son de la musique au ton sirupeux
Le serveur s’occupe d’un autre pigeon
Pourtant les clients attablés se font rares
Hors ces pigeons en quête de boissons
Les autres s’attroupent place Saint-Marc
Sur leurs pattes, bec levé, les yeux ronds
En troupeau serré, ils déambulent au hasard
Dans le piège sublime de la place Saint-Marc
Paul Obraska
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