•  

    Dans le journal « Libération », l’un des auteurs du blog « Libération de philo », Ruwen Ogien, a fait paraître le 6 avril 2015 un article intitulé « La guerre des civilisations n’aura pas lieu ». Il fait référence à la thèse de Samuel Huntington du «choc des civilisations» qui date d’une vingtaine d’années, thèse selon laquelle des mondes fondés sur des religions ou sur des "valeurs" occidentales, orthodoxes, islamiques seraient amenés à s'opposer les uns aux autres.

    L’auteur de cet article pense que cette guerre n’aura pas lieu car selon lui ces blocs ne sont pas homogènes et plus axés sur leurs propres divisions que sur les différences avec les autres civilisations.

    Le monde dit « occidental », serait ainsi déchiré de l’intérieur par des conflits intenses sans perspective de compromis (sur l’immigration, la place des services publics, l’avortement, le mariage gay, etc.). Quant aux pays de culture musulmane, ils sont traversés par des conflits internes plus virulents que les conflits avec les autres « prétendues civilisations ».

    Il me semble que la culture occidentale a d’autres caractéristiques, une évolution historique, une pensée, des découvertes scientifiques, des créations artistiques et des valeurs qui dépassent les conflits internes signalés par l’auteur.

    Il est certain, et on le voit en ce moment au Yémen, que les sunnites et les chiites s’opposent dans le monde musulman, mais ils sont réunis dans leur hostilité ou dans leur haine du monde occidental et dans leur antisémitisme.

    Ce philosophe a en outre une curieuse opinion de la culture française :

    « D’abord en quoi consiste exactement la «culture» d’une nation ? C’est une question qui se pose de façon aigüe alors qu’un courant de pensée puissant (à droite comme à gauche) voudrait nous faire revenir aux politiques d’assimilation ou d’intégration des immigrés afin, prétendument, d’éviter des «dérives communautaristes».

    S’intégrer à quoi exactement ? La France fanfaronne avec sa devise «Liberté, égalité, fraternité», mais ses représentants n’incluent pas dans le pedigree des « valeurs » fondant son identité l’arrogance culturelle, le passé colonial, le conservatisme moral, la xénophobie latente, le culte de la rente, le goût de l’alcool et tous les autres vices régulièrement moqués par nos voisins. Un immigré devrait-il devenir culturellement arrogant, fier du passé colonial, moralement conservateur et alcoolique sur les bords pour être un «bon français» ? »

    L’auteur-philosophe de cet article de « Libération » a probablement mal digéré son caviar pour avoir un tel mépris pour les Français « d’en bas ». Il semble ainsi préférer que l’immigré évite de s’intégrer ou ne s’assimiler, ce qui implique qu’il est préférable qu’il conserve sa culture et ses mœurs comme la polygamie, le patriarcat, la subordination de la femme, le voile intégral et pourquoi pas la charia ou l’excision, pour ne pas « devenir culturellement arrogant, fier du passé colonial, moralement conservateur et alcoolique sur les bords ».

    Vu de cette façon, le monde occidental, du moins dans sa partie européenne, est déjà vaincu par le monde islamique.


    8 commentaires
  •  

    La grosse têteEn tout cas il y en a un qui fait plaisir à voir, c’est le petit Nicolas.

    Il exulte.

    Après sa rentrée politique pour le moins ratée, le voilà sur un petit nuage depuis que son parti associé aux centristes a été largement gagnant des élections départementales. Il faut le voir parader modestement en s’attribuant quasi intégralement cette victoire comme président du parti vainqueur.

    Mais dans les circonstances actuelles n’importe qui à la tête de l’UMP, y compris Copé, aurait gagné ces élections. Quelle proposition nouvelle aurait-elle permis de faire basculer l’électorat vers l’UMP ? Cette histoire de porc dans les cantines scolaires ou de voile à l’université ? Voilà qui est décisif ! La laïcité ne consiste pas à emmerder les croyants, mais à empêcher les croyants d’emmerder les autres en appliquant sans concession les lois du pays. Donner un choix alimentaire ne contrevient pas aux mœurs du pays, il existe en matière de santé.

    L’UMP a été choisie plus par élimination que par adhésion, notamment à la personnalité de Sarkozy.

    Le plus grand parti de France est celui des abstentionnistes. Les votants, en dehors des candidats UMP/centristes, avaient le choix entre le parti du gouvernement qui fond à la chaleur du pouvoir, et les candidats FN/gauchistes dont on ne voit pas très bien comment les uns comme les autres (qui ne s’opposent que sur l’immigration) pourraient gouverner le pays en se murant derrière une ligne Maginot dont on connait l’efficacité.

    Ce n’est pas l’UMP et encore moins Sarkozy qui ont gagné ces élections, mais ce sont les candidats d’une gauche éparpillée qui ont perdu, et le FN qui n’a pu accéder au pouvoir départemental à la mesure des voix acquises au premier tour.

    Mais en définitive, Sarkozy a raison d’exulter car il tirera bénéfice de cette victoire, même si elle est usurpée.

    Dessin paru dans le Canard enchaîné du 1er avril 2015.


    10 commentaires
  • Comme reviennent les saisons, réapparait la nécessité de lutter contre la maigreur imposée aux mannequins malgré les risques pour leur santé. Un projet de loi doit être présenté, et notre ministre de la santé, MST, sans doute pour se distraire de la mauvaise humeur des médecins, a parlé d'ajouter un amendement à sa loi santé, tant discutée, en faveur d'une expansion du revêtement de chair sur l'armature squelettique de nos beautés évanescentes. Afin d'ajouter ma contribution pour que renaissent les rondeurs de la féminité, et malgré le risque encouru à vouloir promouvoir un tel stéréotype curviligne, je publie à nouveau un article datant de deux ans, et que ceux qui ont pu le lire à l'époque ont sans doute oublié étant donnée la minceur du propos.

    A Stockholm, en 2012, des recruteurs d’une agence de mannequins rodaient autour d’un centre consacré au traitement des troubles alimentaires, guettant les jeunes filles lors de leur promenade, ou ce qu’il en restait (la maigreur de l’une d’elles nécessitait sa sortie en fauteuil roulant).

    Voilà une initiative pleine de bon sens : pourquoi recruter des jeunes femmes avec l’obligation de les faire maigrir, puis de surveiller et de maintenir le poids minimal compatible avec la vie, alors que dans un tel centre cette agence de mannequins pouvait recruter des beautés décharnées, toute faites, d’emblée conformes aux canons des images féminines de la mode, du prêt à défiler, en quelque sorte.

    Je me demande les raisons qui poussent les créateurs de la mode féminine à préférer habiller des femmes squelettiques. Plusieurs hypothèses me viennent à l’esprit (ce ne sont sûrement pas les bonnes) :

    1. Les créateurs aiment les vêtements mais pas le corps des femmes. D’où l’objectif de le  transformer en porte-manteau mobile animé d’un pas mécanique d’automate.

    2. Des formes féminines sphériques risquent de déformer le profil des créations

    3. Un mannequin maigre exige moins de tissus pour le revêtir.

    4. Il y a un poids limite au-delà duquel le podium risque de s’effondrer.

    Quoi qu’il en soit, l’image de ces femmes décharnées, au visage magnifique mais émaciée, me rend mal à l’aise. En tant que médecin, devant ces bras en forme d’allumettes et ces jambes où l’on peut confondre par leur diamètre la cuisse et le mollet, j’ai peur de voir leurs membres se briser devant moi et je serais tenté de leur porter secours en leur mettant des attelles.


    16 commentaires
  • Des mots pour le direAprès les attentats de janvier, et les éructations irrespectueuses qui ont émaillé de-ci, de-là les minutes de silence imposées à nos chères têtes brunes en hommage aux victimes des assassins mahométans, les têtes pensantes ont brusquement pris conscience, pour la nième fois, que quelque chose ne gazait pas dans le ventre du mammouth.

    Une idée lumineuse a donc surgi, pour la nième fois, dans les têtes pensantes : déverser sur les têtes un tantinet entêtées des « apprenants » l’onction d’un enseignement moral et civique, notamment dans le « Réseau ambition réussite » (ne riez pas), nouvelle appellation, semble-t-il, des ZEP.

    La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud - Belkacem a pris énergiquement des mesures verbales et le recrutement de 1000 « formateurs des enseignants et des personnels d’éducation à la laïcité ». Diantre, c’est si compliqué la laïcité ? Elle existe tout de même en France depuis 110 ans !

    Un des outils que pourront utiliser les profs est un ouvrage de 160 pages intitulé « 100 mots pour se comprendre, contre le racisme et l’antisémitisme ». La bagatelle de 38 auteurs (dont un prêtre catholique condamné pour attouchement sur mineur, et qui a été évacué par la suite pour retourner à ses bonnes œuvres) se sont chargés des définitions de ce dictionnaire. Ouvrage « publié sous les auspices de la Licra avec la bénédiction de l’Education nationale » et mise en ligne fin janvier sur le site Eduscol.

    Je n’ai pas pu le retrouver sur ce site, et je n’ai donc pas lu cet ouvrage, mais Laurent Cantamessi l’a lu pour moi, et en a tiré quelques extraits qu’il publie dans « Causeur ». Je vous en livre quelques-uns qui, bien entendu, ne résument en aucune façon l’ouvrage, et je ne me permettrais pas de juger de sa qualité d’ensemble :

    ANTIRACISTE (Alain Jakubowicz, président de la Licra), 4 extraits :

    1. « est ce gaillard des années 1930 qui n’hésite pas à relever les manches pour corriger les membres des ligues fascisantes qui défilent dans la rue»
    2. « Antiraciste est cet enfant de 2014 qui prend la défense de son camarade que d’autres briment parce qu’il ne mange pas de cochon»
    3. « Antiraciste est ce cycliste qui décolle spontanément l’affiche avec une croix gammée collée juste au-dessus du poteau auquel il attache son vélo»
    4. « Antiraciste est celui qui sans violence mais avec discernement signale à ses collègues autour de la machine à café, comme à ses amis au cours d’un dîner, qu’ils passent les bornes de la plaisanterie douteuse pour promouvoir des préjugés larvés».

    Si les nazis ou les fascistes étaient foncièrement racistes, et si leurs successeurs le sont également, le racisme ne se confond pas avec le nazisme ou le fascisme comme semblent le laisser entendre le 1 et le 3 qui datent un peu, et le sérieux du sujet méritait une formulation moins risible. Le 2 ne manque pas de sel car depuis que les enfants juifs ont quitté l’école publique des banlieues où ils étaient menacés, ce serait plutôt celui qui mange du cochon qui serait brimé, il faudrait qu’Alain sorte un peu son bureau. Quant au 4 il sent le commissaire politique à plein nez.

    ARABE (Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix) :

    « Certains traits caractéristiques de l’ethnos arabe peuvent se résumer en leur attachement viscéral à la liberté, à l’exaltation de la virilité, de la chevalerie et des traditions équestres. Les vertus de l’accueil, de l’hospitalité, de générosité et de magnanimité sont exaltées. L’amour passionné de la poésie a donné au monde arabe de grands poètes, des funambules de la langue, passés maîtres en prosodie et en versification »

    Fermez le ban.

    ASSIMILATION (Antoine Spire) : « Il y a dans le processus d’assimilation un arrière-goût de domination indiscutée de celui qui assimile et un arrière-goût d’humiliation de celui qui est assimilé. L’intégration à l’inverse permet une vraie confrontation des traditions et l’élaboration d’une sorte de métissage qui transforme les deux cultures au contact »

    Cendres sur la tête.

    Et bien, si avec de telles définitions la mentalité de nos chères têtes brunes du « Réseau ambition réussite »  ne change pas, ce serait à désespérer.

    Dessin de Geluck


    10 commentaires
  • Vendredi soir, le 6 mars, se tenait à la Bourse du Travail de Saint-Denis un rassemblement "contre l'islamophobie et le climat de guerre sécuritaire"

    L'appel a été entendu par le PCF et le NPA aucunement gênés, en vertu de l’islamo-gauchisme, à se mêler à des structures dont certaines se revendiquent de l’islam politique : l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans), Présence musulmane (proche de Tariq Ramadan), le Collectif enseignant pour l’abrogation de la loi 2004, les Indivisibles, le Parti des indigènes de la République, curieux parti pour ceux qui n’ont jamais connu la colonisation, et se considèrent encore, plus d’un demi-siècle après la décolonisation, comme des colonisés ne supportant sans doute plus le joug des allocations familiales et du RSA.

    Le texte du rassemblement dénonçait l’islamophobie et le Patriot Act à la française.

    Autrement dit, ces musulmans ne supportent pas que l’Etat puisse prendre des mesures pour tenter de prévenir des attentats de la part de leurs fanatiques, et revendiquent en quelque sorte la liberté pour ces illuminés d’en commettre sans entraves.

    Quant à l’islamophobie, le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) considère qu’il existe un "racisme d'Etat qui ressemble à ce qu'on (sic) a vécu dans les années 30". Ce collectif (ils se sont mis à plusieurs pour dire des âneries), n’a pas la moindre idée de ce qu’est un racisme d’Etat, et veut en quelque sorte revêtir la peau des juifs allemands de l’époque dans un piètre concours de victimisation (avec aucune chance de gagner). Si son président Samy Debah assure que "les Français ne sont pas islamophobes", il met en garde contre "des gens qui sont une puissance médiatique et politique et qui cherchent à diviser les citoyens". On se demande à qui il pense.

    Mais qu’est-ce donc que cette islamophobie dont on parle tant et qui a pris corps avec ce « collectif » ? Au cours de ce meeting la réponse nous a été donnée par Ismahane Chouder qui  a dénoncé le fait que l'on "demande toujours aux musulmans une irréprochabilité" sur "l'antisémitisme", "le sexisme" et "l'homophobie". Une exigence qui serait elle-même "caractéristique de l'islamophobie".

    Donc, si vous demandez à des musulmans de ne pas être antisémites, sexistes ou homophobes, vous êtes islamophobe. Ce qui implique que le musulman, pour Mr Chouder, revendique le droit de faire preuve d’antisémitisme, de sexisme et d’homophobie car il est clair que la haine des juifs, la soumission de la femme, et la répression de l’homosexualité sont actuellement inhérentes à l’islam. On peut difficilement dire le contraire.

    Comme chacun sait, même si certains ne veulent pas le savoir, et aimerait en faire un racisme, l’islamophobie peut se concevoir comme une critique (non névrotique comme le laisserait penser le suffixe « phobie ») de la religion musulmane (critique également assumée par une petite partie des musulmans), et Mr Chouder nous donne amplement de quoi la critiquer et de devenir islamophobe selon sa définition.


    6 commentaires
  •  

    L’arroseur arrosé (faiblement)La Turquie est gouvernée depuis 2002 par le parti « islamo-conservateur », dont la dénomination est un régal pléonastique. Erdogan qui était à la tête du gouvernement et maintenant président du pays ne supporte pas les critiques et dégaine plus vite que son ombre l’article 299 du Code pénal turc qui permet d’entamer des poursuites pour « insulte » avec une peine maximale encourue de quatre ans d’emprisonnement.

    Un journaliste d’un quotidien de l’opposition poursuivi pour avoir publié un entretien avec un procureur - celui-ci ayant été limogé depuis -  déplore que "se retrouver au tribunal est désormais dans la nature de notre métier." Cependant, dans ce domaine Erdogan a des leçons à recevoir de Poutine dont les procès à l’encontre de l’opposition paraissent plus expéditifs.

    Demain doit s’ouvrir le procès, d’un lycéen et militant de gauche de 16 ans, accusé d'avoir publiquement présenté le chef de l'État, mis en cause il y a un an dans un vaste scandale politico-financier, comme le « chef des voleurs ». Comparution qui soulève quelques remous en Turquie.

    Il est cependant consolant de voir que cet article 299, qui bride manifestement la liberté d’expression ( mais nous avons aussi les plaintes pour diffamation), peut encore marcher dans les deux sens. Cette semaine, un tribunal a condamné M. Erdogan à payer 10 000 livres turques (3 500 euros) de dommages et intérêts à un sculpteur dont il avait qualifié une des œuvres de "monstruosité". L'avocat du président avait plaidé une simple "critique". Le juge a finalement estimé qu'il s'agissait d'une "insulte".

     L’art d’aujourd’hui est mieux protégé des critiques en Turquie qu’en France, et il serait judicieux pour certains artistes d’aller exposer leurs monstruosités en Turquie plutôt qu’ici.

    Dessin de Geluck


    8 commentaires
  •  

    Cause toujours (2)L’assassin du journaliste américain James Foley (photo ci-contre, la photo du barbare masqué, que l’on voit partout, ne mérite pas d’être montrée) égorgé en Syrie en août 2014 aurait donc été démasqué. Il s’agirait d’un individu de nationalité britannique, originaire du Koweït, et détenteur d’un diplôme en programmation informatique se destinant à l’enseignement.

     En Angleterre depuis l’âge de 6 ans, il n’était pas débile, il n’était pas délinquant, et il n’était pas dans le besoin. Alors pourquoi est-il devenu un monstre ?

    Les bonnes âmes ont trouvé pourquoi : c’est la faute à la police !

    En effet, ce futur égorgeur était connu des services de sécurité britanniques qui l’avaient déjà interrogé en 2009 après son expulsion de Tanzanie. A cette occasion ce brave jeune homme s’était plaint de mauvais traitements et se disait harcelé. Il avait demandé l’aide de l’organisation de défense des droits civils CAGE.

    Lors d’une conférence de presse, Asim Qureshi, directeur de recherche au sein de cette organisation a déclaré : « Cela vous surprendra peut-être, mais le Mohammed que j’ai connu était d’une extrême gentillesse. Malheureusement, sa trajectoire n’est pas inhabituelle. Quand allons-nous enfin comprendre que lorsqu’on traite les gens comme des outsiders, ils se considèreront comme des outsiders et ils chercheront une autre patrie… »

    Autrement dit, s’il y a au Moyen Orient des égorgeurs, des violeurs, des massacreurs venus des pays démocratiques, c’est la faute de ces pays qui traitent mal leurs minorités et se permettent de surveiller des individus qu'ils estiment dangereux. Devraient-ils les traiter comme les musulmans intégristes traitent les chrétiens dans les pays qu’ils occupent ?

    D’ailleurs, les occidentaux eux-mêmes finissent par se sentir coupables en recherchant à chaque fois les causes de la transformation de leurs nationaux en fanatiques meurtriers. Dans la morale judéo-chrétienne, si un être se tourne vers le mal, c’est qu’il a été perverti, et depuis J.J. Rousseau, l’homme étant naturellement bon, la perversion vient de la société.

    En France, c’est simple : les banlieues sont malheureuses, les allocations et les subventions sont insuffisantes, et en plus leurs habitants sont colonisés. Certes, ce sont leurs grands parents ou leurs parents qui l’ont été, mais c’est tout comme, ne se disent-ils pas « les indigènes de la République » ?

    Au Danemark, société particulièrement démocratique et qui n’a colonisé aucun pays d'Afrique, il est plus délicat de se culpabiliser. Mais un Danois a osé dessiner leur prophète qui n’est pourtant pas Dieu et qui n’a pas été un tendre pendant sa vie terrestre. Alors le meurtrier a des amis qui se sont sentis stigmatisés par le dessin un peu ironique d’un homme mort en 632 et ils déposent des fleurs à l’endroit où le vengeur de l’affront a été éliminé.

    Il faudrait tout de même que les pays démocratiques cessent de rechercher dans leur fonctionnement les causes de ce fanatisme jusqu’à se culpabiliser. Les fanatiques ont leur libre-arbitre et sont entièrement responsables de  ce qu’ils sont et de ce qu’ils font. Penser le contraire, leur chercher des circonstances atténuantes, c’est très chrétien mais c’est idiot, et c’est même faire preuve d’un certain mépris à l’égard de ceux qui ont choisi  librement d’être des barbares.

    Que l’on cesse de poser la question : pourquoi ? Et que l’on s’intéresse essentiellement à la question : comment ?


    10 commentaires
  •  

    N’en déplaise aux antisémites se réclamant du christianisme, le dieu des chrétiens était né juif, et ayant déplu aux Romains par ses agissements qu’ils considéraient comme suspects de rébellion, il paya cette naissance de sa vie. Comme tout juif, à qui on attribue automatiquement la bosse du commerce, Jésus racheta par sa mort tous les péchés du monde, transaction qui fut en réalité une mauvaise affaire car le péché est invendable puisque chacun peut l’obtenir gratis.

     Comme tout juif, Jésus de Nazareth fut circoncis huit jours après sa naissance. Les chrétiens, qui ne furent pas dans le passé à une contradiction près, massacrèrent pendant des siècles les descendants du peuple choisi par leur dieu pour se manifester, et qui avait été séduit par ses miracles, dès que l’occasion se présentait, et même lorsqu’elle ne se présentait pas. Ils fêtèrent longtemps  la circoncision de leur dieu le 1er janvier, fête pudiquement escamotée par l’Eglise catholique depuis quelques décennies.

    Le prépuce astronomique

    Il faut saluer la prémonition du rabbin qui pratiqua la circoncision du petit Jésus car il faut croire, si l’on se réfère à la suite des évènements, qu’il conserva le prépuce du nouveau-né en soupçonnant sa nature divine au lieu de le jeter comme d’habitude.

     Pierre Barthélémy (qui tient un blog scientifique dans le Monde) a exhumé un vieil article du Journal of Urology de juillet 2007 où les auteurs néerlando-américains se sont livrés à une enquête sur le destin de ce bout de peau : le Saint Prépuce, qui, oublié pendant des siècles, fit une apparition remarquée au Moyen Âge, car constituant une attraction de choix pour les pèlerins, bien supérieure aux dents de lait, aux phanères ou au sang du Christ.

     Le Praeputium Domini aurait été vu un peu partout, et le Journal of Urology a recensé 21 églises ou abbayes (dont 13 en France) ayant exposé le précieux bout de peau. Catherine de Sienne, au XIV siècle, pour marquer son mariage mystique avec le Christ aurait enfilé le prépuce à son doigt en guise d’alliance. A la même époque, la religieuse autrichienne Agnès Blannbekin aurait senti le Saint Prépuce sur sa langue, et l’aurait avalé une centaine de fois, ce qui laisse rêveur sur la signification de ce miracle.

     Cette étude rapporte également que le théologien italien du XVIIe siècle Leone Allacci considérait, lui, que le prépuce avait accompagné son propriétaire en montant au ciel, et qu’il aurait ainsi formé les anneaux de Saturne. Grandiose.

     Rubens : « Circoncision de Jésus »


    11 commentaires
  •  

    Latifa ibn Ziaten, mère d’un des trois militaires assassinés à Toulouse et Montauban par un délinquant s’étant trouvé une vocation d’islamiste, a créé en avril 2012 une association pour la jeunesse et la paix.

    Elle fait la tournée des écoles où prédominent nos chères têtes brunes pour tenter d’y faire entrer dedans qu’ils doivent se considérer d’abord comme Français, ensuite comme républicains, et en dernière analyse comme, éventuellement, musulmans.

    Lors d’un reportage TV où l’on voyait cette femme digne s’exprimer, au moment des échanges, un des gamins déclara que, lui, se sentait exclu de la République, suivant en cela une déclaration venue de haut, s’agissant du premier ministre de la France, Manuel Valls, qui n’avait rien trouvé de mieux que de qualifier d’ « apartheid » les quartiers majoritairement habités par des immigrés ou des descendants d’immigrés le plus souvent d’origine africaine.

    Je me suis demandé en quoi et pourquoi cet enfant se sentait exclu de la République. Il va dans une école gratuite, la cantine doit être à bas prix, sa famille bénéficie sûrement des aides sociales, s’il veut faire du sport, les infrastructures sportives abondent et leur utilisation est quasiment donnée, alors qu’à Paris elles sont moins nombreuses et hors de prix. Dans le 93, j’ai vu surgir des salles de sport, aménager des stades, et construire des lycées tout neufs, rapidement tagués.

    Bien sûr, les immeubles sont laids et les tours inhumaines, et ses habitants regrettent peut-être le pittoresque des villages africains. Mais une partie de la population elle-même contribue à enlaidir son environnement : inscriptions à tous les étages, ascenseurs détériorés, linges aux fenêtres.

    Il y a quelques années, la mixité existait, mais dès qu’ils l’ont pu, beaucoup de « petits blancs » ont fui ces quartiers ne serait-ce que pour scolariser leurs enfants à un bon niveau.

    Parler d’apartheid ou de ghetto n’a guère de sens. On peut entrer et sortir (même définitivement) de ces quartiers, aucune séparation n’existe comme c’était le cas pour les noirs en Afrique du Sud ou les Juifs en Europe.

    La pauvreté et le chômage sont incontestablement des exclusions mais ils ne touchent pas seulement les populations d’origine africaine. Il est facile de s’en convaincre en regardant à Paris les gens qui dorment dans la rue et les queues au Pôle emploi.

    Alors pourquoi ce gamin se sent-il exclu ?

    Parce qu’on lui a dit et répété qu’il l’est.

    La famille sans doute, les copains qui ont trouvé leur voie dans la délinquance et la justifie ainsi, les bien-pensants qui écrasent une larme dans les beaux quartiers en réclamant davantage de mixité mais pour les autres, les médias qui trouvent matière à copie, les autorités qui trouvent une explication toute faite aux débordements périodiques des banlieues et se tiennent prêtes pour s’excuser à verser des subventions dans le tonneau des Danaïdes.

    Alors le gamin se sent exclu et réclame dès son jeune âge le statut de victime. C’est important un statut de victime. Il lui servira d’alibi s’il échoue dans sa scolarité, s’il brûle quelques voitures pour fêter le nouvel an ou s’il verse dans la délinquance.

    Et même s’il devient un jour un assassin, il se trouvera toujours de bonnes âmes pour chercher des causes « sociétales » à son acte et pour se sentir elles-mêmes coupables.

    S’il est tué après avoir trucidé quelques journalistes désarmés dont il n’apprécie pas l’humour, et quelques Juifs pour faire bonne mesure alors qu’il ne sait pas trop pourquoi il les hait, ses amis, qui se sentent également exclus, viendront déposer des fleurs sur le macadam où sa vie d’imbécile s’est terminée.

     


    8 commentaires
  •  

     

    A propos du « Royaume »Dans « Le Royaume », Emmanuel Carrère musarde dans les écrits du Ier siècle, essentiellement dans ceux considérés comme canoniques par l’Eglise chrétienne, pour nous livrer les résultats d’une « enquête » sur les origines du christianisme. Comment des juifs ont créé la religion du Christ, comment l’un d’entre eux, Saul de Tarse (qui n’a jamais vu ou entendu Jésus de Nazareth de son vivant) l’a détachée du judaïsme pour finir par le supplanter dans l’empire romain.

     

    Les vies de Jésus ont toujours eu un certain succès, sans doute parce que malgré la multitude d’œuvres consacrées à ce rabbin, il persiste bien des inconnues, en raison des témoignages le plus souvent indirects et parfois contradictoires, sans omettre les faux, sur un être dont nous n’avons aucune représentation (mais que l’on ne manque pas de représenter toujours de la même façon), aucun écrit personnel et peu de traces dans les ouvrages historiques de l’époque, ce qui permet à l’imagination de se déployer. Ce que ne manque de faire Carrère en se guidant cependant sur la vraisemblance et plus encore sur sa fibre de scénariste.

     

    L’auteur aimerait que son ouvrage ait un retentissement et à ce propos il raconte l’anecdote suivante : « Daniel-Rops, un académicien catholique, a écrit dans les années cinquante un livre sur Jésus qui a eu un prodigieux succès de librairie. Sa femme, au vestiaire du théâtre, se retrouve à côté de François Mauriac. On lui donne son manteau – un somptueux vison. Mauriac palpe la fourrure et glousse : « Doux Jésus… ».

     

    Emmanuel Carrère ne cache d’ailleurs pas l’excellente opinion qu’il a de lui-même. Son enquête, plutôt désordonnée mais pas sans intérêt, est farcie de digressions sur sa vie passionnante et talentueuse qui sortent manifestement du sujet (encore que le sujet soit lui-même) jusqu’à raconter le goût qu’il a de regarder une femme se caresser sur internet. La chatte du rabbin en quelque sorte (pour ceux qui connaissent la BD).

     

    Mais la fausse humilité n’est-elle pas plus irritante ? Comme le montre cette histoire juive racontée dans son livre par Emmanuel Carrère :

    « Ce sont deux rabbins qui vont à New-York pour un congrès de rabbins. A l’aéroport ils décident de prendre le même taxi et dans le taxi ils font assaut d’humilité. Le premier dit « C’est vrai, j’ai eu peu étudié le Talmud mais comparée à la vôtre ma science est bien chétive. – Bien chétive, dit le second, vous plaisantez, c’est moi qui comparé à vous ne fait pas le poids. – Mais non reprend le premier, comparé à vous je ne suis qu’un moins que rien. – Un moins que rien ? C’est moi le moins que rien… » Et ainsi de suite, jusqu’à ce que le chauffeur se retourne et dise : « ça fait dix minutes que je vous écoute, deux grands rabbins qui prétendent être moins que rien, mais si vous êtes des moins que rien je suis quoi, moi ? Un moins que moins que rien ! » Alors les deux rabbins le regardent, se regardent entre eux et disent ; « Non, mais il se prend pour qui, celui-là ».

     

    Vous voyez bien que ce livre n’est pas sans intérêt.

     

    Le Greco : "Saint Pierre et Saint Paul"


    6 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique