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« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » disait Albert Camus. Je me permettrais d’ajouter que renommer les choses en prétendant mieux les nommer ajoute parfois à la confusion, et est souvent un signe d’impuissance car il est plus facile de renommer que d’agir, et la tendance, surtout en politique, est de faire passer un intitulé pour une action.
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J’entre dans une librairie comme j’entre dans un temple. Le silence d’abord, plus de murmures que d’éclats de voix. L’odeur de papier neuf comme l’odeur de l’encens. Hommes et femmes penchés sur les livres comme sur des bréviaires. Ils passent d'un bréviaire à un autre à la recherche de quelque chose qui les transcendera, qui les fera rêver ou leur donnera peut-être des réponses à leurs interrogations. Un temple construit de briques de connaissance quasi infinie ou de rêve à portée de main vers un au-delà imaginaire. Des briques bariolées aux arêtes tranchantes sagement rangées ou en vrac sur les tables pour mieux les offrir aux fidèles.
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Le serpent n’est pas un animal sympathique et ses accointances avec la magie et les divinités ne sont guère rassurantes, tout comme son venin. Les Hébreux en ont fait le responsable de la chute de l’Homme, le couple originel fut chassé par sa faute du Paradis, avec la complicité étourdie de la première et dernière femme d’origine costale. Le serpent fut condamné à se déplacer sur son ventre (ce qui pourrait suggérer qu'il avait auparavant des pattes) et la femme à enfanter dans la douleur comme à être dominée par l’homme qui s'était pourtant révélé stupide dans cette affaire. Mais il fut assez malin par la suite pour imposer ses désirs personnels à la femme en les attribuant à des impératifs venus de Dieu. Le serpent a donc une réputation inquiétante et un lourd passé en s'étant immiscé dans le couple originel, sans être ni affectueux, ni dévoué, mais tentateur, et évoquer son nom pour qualifier quelqu'un sonne comme une insulte de malignité et de ruse. (Lucien Granach l'Ancien)
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Savez-vous combien il y a de poils dans vos narines ? Je sais que la question est indiscrète et pénétrer dans l’intimité de vos nasaux est un pillage de vos données personnelles. Malgré l’intérêt de ces poils pour se défendre contre les germes qui ont le toupet de pénétrer dans vos cavités nasales en profitant de l’air que vous respirez, j’ignorais jusqu’à présent le nombre de barreaux de la grille de défense nasale, à présent, je sais. Je le sais grâce à une équipe internationale de chercheurs (Etats-Unis, Canada, Macédoine, Iran et Vietnam) qui ont compté les poils dans chaque narine sur des cadavres, et je peux vous révéler que chacune de vos narines contient de 112 à 120 poils. C’est rassurant, et vous n'avez pas intérêt à les perdre. Le jury des Ig Nobel a récompensé à juste titre ce travail original peu ragoûtant en décernant à ses auteurs le prix de médecine marqué par « un diplôme signé par d’anciens prix Nobel (des vrais !), et un billet de 10 000 milliards de dollars zimbabwéens. Une monnaie qui ne vaut plus rien à cause de l’hyperinflation ». Cette cérémonie (en vidéo) étatsunienne, la 33e édition, s’est déroulée le 14 septembre et neuf autres lauréats ont été récompensés dans des domaines divers de la recherche insolite pour ne pas dire farfelue. Pour rester dans mon domaine, l’Ig Nobel de santé publique a été décerné à Seung-min Park, pour avoir inventé les "Stanford Toilettes", « des toilettes intelligentes qui, grâce à plusieurs technologies (bandelettes de test, caméras, capteurs…), analysent les urines et les excréments de celles et ceux qui les utilisent. Un système de télécommunications permet d’envoyer les données recueillies pour les analyser. Ces toilettes pourraient être utilisées pour le dépistage, le diagnostic et la surveillance au long cours de populations de patients spécifiques, écrit le premier auteur de cette étude. Qui sait ? Peut-être qu’un jour nous en aurons tous chez nous… ». Je trouve cette invention plus effrayante que farfelue. Il est en effet probable que les médecins iront un jour vous chercher jusqu’à dans vos chiottes.
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Dans cette manifestation contre les violences policières (et qui a été marquée par des violences contre des policiers) organisée le 23/09/23 par les mélenchonistes qui se prétendent insoumis, et on se demande à quoi, ce graffiti qui semble inscrit sur un corbeau montre que ces hurluberlus ne savent même pas écrire le mot "fascisme". Ce qui prouve qu'ils ne savent pas ce que c'est, alors qu'ils prétendent le subir, et leur degré navrant d'inculture aussi bien sur l'orthographe que sur l'histoire. Les pancartes voisines font toujours référence à l'histoire en mentionnant en écriture inclusive - bien sûr - le début d'un vers ("Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines") du chant des partisans français pendant la IIème guerre mondiale en usurpant, indécemment, leur résistance héroïque. Ces pseudo-résistants sont minables.
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La pandémie de COVID-19 a montré combien la médecine pouvait être un terrain fertile pour faire pousser les complots, et des médecins eux-mêmes ont largement participé à leur éclosion, leur formation et parfois leurs titres donnant du crédit à des hypothèses bien peu scientifiques.
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Dans les troubles du langage (aphasie) il existe parfois ce que les neurologues dénomment une « intoxication par le mot » caractérisée par des phénomènes de persévération qui consistent en la répétition fortuite de mots ou de phrases émis peu de temps auparavant. Les intoxications par le mot entrainent une production intempestive et régulière, sans raison apparente, d’un mot ou d’une phrase appartenant ou pas au contexte de parole. Il me semble que ce phénomène s’observe de plus en plus fréquemment, et notamment dans le monde politique, surtout lorsque le patient est dominé par une idéologie productrice de phrases toutes faites, avec l’impression que la personne atteinte n’attend que le moment pour les émettre, même si parfois cette production linguistique est en contradiction avec le discours ambiant. Le discours des idéologues consiste essentiellement à ouvrir des tiroirs déjà remplis et à étaler leur contenu. D’ailleurs, l’auditeur sait que ce fragment linguistique va être prononcé dans le cours du discours, l’ayant entendu répété oralement ou par l’écrit de multiples fois par les tenants de la même idéologie. Pour donner un exemple collectif, une tribune est parue le 13 septembre dans Politis signée par de multiples organisations et de personnalités dont l’inévitable Adèle Haenel, tribune dénonçant l’interdiction des abayas (et qamis) à l’école comme une « offensive raciste, islamophobe, sexiste et patriarcale ». On voit par cet exemple que « l’intoxication par le mot » ou par une brochette de mots peut être en contradiction avec la réalité mais le patient ne peut s’empêcher de le ou de les émettre, quel que soit le contexte. Illustration : Soutine « La folle »
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On pourrait qualifier de masochistes ces personnalités de l’extrême droite française venues se précipiter à Lampedusa pour contempler l’échec de leur alter ego, l’admiratrice de Mussolini, à contrôler le flux des migrants africains débarquant dans l’île alors qu’elle avait été élue sur la promesse d’assurer ce contrôle, au besoin par un blocus naval. Que venait faire Marion Maréchal et ses amis dans cette galère ? Donner des conseils à Mme Giorgia Meloni ? L’assurer de leur soutien ? Pointer l'échec de l'UE dont l'Italienne reste partisane ? Mais de toute façon, c'est une démarche contre-productive. Se mettre en scène pour venir constater que ce n’est pas simple de contrôler l’afflux des miséreux, et montrer ainsi que leurs propres promesses sur lesquelles ces touristes de Lampedusa, venus de Reconquête ou du RN, espèrent être élus risquent de ne pas être tenues.
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Dans le langage courant on évoque volontiers lors de troubles mentaux et même d'une conduite déraisonnable, la présence d’un corps étranger dans la boîte crânienne : un grain, une araignée au plafond etc… Mais d’où vient que l’on ait pu attribuer des troubles mentaux ou l’épilepsie à une pierre dans le cerveau ? Et au point de persuader les malades et leur famille que l’excision de cette "pierre de folie" guérirait le patient. C’est peut-être la constatation d’une tumeur cérébrale chez des patients ayant eu des troubles mentaux qui a pu conduire à cette conclusion. Une conclusion hâtive mais qui a permis aux barbiers charlatans de se livrer à des simulacres de trépanation, en se bornant à inciser le cuir chevelu, incision sans doute impressionnante pour l’entourage car elle est très hémorragique, pour en extraire par un tour de passe-passe habile un caillou ramassé sur le chemin. Cette charlatanerie sanglante était répandue au Moyen Âge, d’un bon rapport, car les crédules ne manquaient pas contrairement aux thérapeutiques efficaces. Les crédules d’aujourd’hui pour des traitements farfelus et parfois dangereux ont moins d’excuses.
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Ce sont deux fruits du communisme. Le communisme n’a donné que des fruits pourris, quel que soit le verger où les arbres poussent. Le joufflu est le troisième représentant d’une famille régnante sur un pays peuplé d'esclaves aux cerveaux lavés et qui ne produit que des armes. Sa principale occupation est d’envoyer de gros pétards en l’air. Il est resté très enfant, mais jouer avec des allumettes est un jeu dangereux. Le joufflu est content de voyager un peu et de sortir de sa prison à ciel ouvert dont il est le gardien. Il sourit à l’autre dont il vient de se faire un copain et va pouvoir jouer dans la cour des grands, alors que le monde avait tendance jusqu’à présent à le bouder en le laissant seul dans son coin. Son nouvel ami, le paranoïaque messianique poursuivi pour crimes de guerre, continue le tsarisme à sa manière et son peuple en a pris l’habitude, il est fort possible qu’un autre régime risquerait de le désorienter. Il a un sourire un peu crispé car il n’est peut-être pas enchanté de son nouveau copain, mais on ne crache pas sur un sac de billes car si l’un prépare la guerre sans relâche et accumule les billes, l’autre la fait, et en a besoin. Ce couple déraisonnable est l’illustration que les évènements historiques, les massacres, le malheur des peuples ne dépendent que de petits hommes assis sur leur cul.
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