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    L’agression antisémite récente avait d’abord été annoncée dans les journaux par des titres de cet ordre : « Un juif a été agressé à la machette par un adolescent à Marseille ». Cette annonce ne comportait aucune erreur, pourtant son libellé me gênait.

    Mais pourquoi me gênait-il (en dehors, bien sûr, de la scandaleuse et stupide agression elle-même) ? Parce que de plus en plus on fait passer la religion avant la citoyenneté. On ne dit plus : les Français de confession catholique ou musulmane ou juive, mais on parle plus volontiers (et plus simplement) de catholiques ou de musulmans ou de juifs de France. Autrement dit, de personnes pratiquant cette religion sur le territoire français, ce qui n'implique aucunement leur appartenance à la nation française. Leur identité devenant essentiellement religieuse.

    Certes, à Marseille le Français agressé l’a été uniquement parce qu’il est juif et reconnaissable parce qu’il portait la kippa, aussi le titre : « un juif agressé… » était plus frappant et plus « porteur » que : « un Français (ou un professeur) de confession juive a été agressé… »

    Mais il me semble que ce glissement sémantique en inversant les facteurs citoyenneté/religion a une autre signification que le simple choix de la brièveté du libellé.

    Inversion des facteurs

    Dessin de Pétillon paru dans le Canard enchaîné du 13/01/16


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    La France se clochardiseLa plupart des hommes qui ont pignon sur rue : les écrivains, les journalistes, les présentateurs, les acteurs, les amuseurs et même nombre de politiques masculins (ne pas les confondre avec les précédents) se font une tête de clochard mal rasé. Des poils de trois jours, bicolores, gris et bruns, envahissent en nappes irrégulières leurs visages en leur donnant le plus vilain effet souhaité, la blancheur hétérogène de leur barbe naissante, mais jamais accomplie, contrastant avec la teinture de leurs cheveux.

    Certes la France ne va pas très bien, mais va-t-elle si mal que ses élites se préparent à coucher sous les ponts et à s’étourdir dans les vapeurs d’un vin bon marché.

    La France se clochardiseLes jeunes se clochardisent. Ils portent désormais des jeans troués, surtout au niveau des genoux. Même les jeans ne résistent pas lorsque pour gagner sa vie, malgré ses diplômes, on s’agenouille pour frotter les parquets.

    La France se clochardise. Elle passe son temps assise sur un banc pour voir le monde passer, en discutant de tout et de rien, surtout de rien, et en écrasant avec émotion une larme à l’évocation de ses malheurs présents et de ses disparus. Sur les bancs de l’école, elle évoque de moins en moins son passé glorieux, les clochards perdent même la mémoire, à moins qu’ils aient honte de leur histoire.

    La France se clochardise

    « Le dormeur de l’Avenue Gabriel », en face de l’Elysée (photo prise par Claude, « Vieux, c’est mieux »)


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    Il est consolant de penser qu’alors que des demandeurs d’asile à Cologne ont cherché refuge sous les jupes des Allemandes pendant le nouvel an, des Saoudiens de sexe masculin se plaignent d’être harcelés par les femmes dans les magasins. Ce qui prouve leur témérité dans un pays où elles ne peuvent rien faire sans l’aval de hommes. Il est vrai que couvertes des pieds à la tête elles préservent leur anonymat.

    Demandeurs de sexe

    Dans un centre commercial de Jeddah, seize hommes se sont plaints d'avoir été harcelés par des femmes en les accusant de les avoir sifflés, appelés et suivis. Ce qui est amusant est que ces hommes n'ont pas porté plainte officiellement par peur d'être stigmatisés.

    Plusieurs hommes interviewés ont expliqué que la solution à ce problème était une plus stricte ségrégation des sexes dans les espaces publics alors que la séparation des sexes est déjà très rigide et contrôlée par la police religieuse du royaume : dans les restaurants les femmes mangent séparément et de nombreux établissements publics, comme les banques, ont des portes spéciales pour les femmes.

    Rassurez-vous, en Arabie saoudite, ce sont les femmes qui sont le plus souvent harcelées tout en étant accusées d'être responsables de leur harcèlement.

    ***

    Pendant que les hommes et femmes politiques français discutent âprement sur le sexe des anges et sur les états d’âme de Mme Taubira, un flot continu et inépuisable de migrants en provenance du Moyen Orient, réfugiés ou pas, islamistes ou pas, se déverse sur une Europe incapable de contrôler ses frontières. Une migration qui risque fort dans l’avenir de déstabiliser gravement notre continent mais qui ne semble aucunement préoccuper nos élites manifestement atteintes d'une déchéance de leurs responsabilités.

    Ce flot est constitué très majoritairement d’hommes jeunes, venant de pays où la liberté sexuelle n’existe pas, la plupart des femmes couvertes et l’alcool théoriquement interdit. Que pensez-vous qu’il risquait d’arriver en lâchant dans une ville libre et en fête, de jeunes hommes frustrés et librement alcoolisés, confrontés à des femmes non voilées ?

    A moins que l’Etat islamique ait eu l’ambition d’ajouter aux attentats à la bombe des attentats à la pudeur et une insécurité pour les femmes considérées par les extrémistes comme des prostituées lorsqu'elles ne sont pas couvertes des pieds à la tête.


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    « Lisons ce qui est écrit, notamment par ces intellectuels ou politiques qui, juste après le Bataclan, nous sommaient de ne pas céder à la « politique de l’émotion » (car c’était là, d’évidence, le danger principal)… Comme chacun peut le constater, leurs libelles actuels tiennent la promesse de ce vœu de grand calme. Ils se signalent en effet par la sobriété, les arguments rationnels et une parfaite maîtrise des affects. Voyez ce flegme admirable: l’extension de la déchéance aux binationaux terroristes nés français est une «infamie» (Thomas Piketty), un «attentat contre la République» (Edwy Plenel), une «ignominie» (Pouria Amirshahi), une mesure «criminelle» (Eric Fassin), un changement de définition de la République (Arnaud Montebourg), une «faute morale» (Guillaume Balas) qui donne «la nausée» (Jean-Luc Mélenchon). Et voici qu’on «like» à tour de doigts la une du Manifesto, qui a très subtilement nommé le président de la République «François Le Pen»! »

    Telle est l’introduction d’un article de Denis Hanne (juriste) intitulé : « Face à la déchéance de la nationalité, l’outrance des critiques leur fait perdre toute valeur ». Il a été reproduit dans Slate.fr, mais a d'abord été publié le 26 décembre par la revue Res Publica.

    Par les termes employés, on voit la tragédie vécue par ceux qui s’indignent et s’opposent au retrait de la nationalité française à ceux qui brûlent leur passeport français avant de rejoindre les égorgeurs, en espérant revenir massacrer leurs « compatriotes » sans armes dans une salle de spectacle ou à une terrasse de café.

    Si vous avez un peu de temps, car l’article est long, je vous invite à le lire dans son intégralité car il montre à quel point une partie de la gauche pédale énergiquement mais inutilement dans la choucroute, à la fois par une idéologie manifestement dépassée quand le pays est menacé, mais aussi par ignorance réelle ou simulée des lois existantes, l’ignorance venant au secours de l’idéologie.

    Cette partie de la gauche n’a plus grand chose à défendre. Le prolétariat s’est détourné d’elle, et elle n’a trouvé comme pis-aller que les musulmans en tant que damnés de la terre, ce qui amènent des gauchistes athées et féministes à défendre une religion misogyne. Ce qui la pousse également à rechercher tout débat lui permettant de brandir le spectre de la perte des valeurs qu’elle interprète à sa guise, et du totalitarisme. Ce débat sans intérêt tombe donc à pic pour lui permettre de hurler au loup et de faire oublier ses échecs et son inconsistance.


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    Nouvelles du moteur de notre civilisation

    Les Galeries Lafayette, le temple de la consommation. Noël 2015.

    Hier, le journal de 20 heures sur France 2 était presque entièrement consacré aux préoccupations consommatoires.

    Nous avons d’abord eu droit au soulagement des hôteliers, des loueurs de skis, des remonteurs de pente et des skieurs car la neige, qui se faisait attendre, était enfin tombée sur les stations de sport d’hiver. Nous avons eu droit aux commentaires de chacun des protagonistes, tout sourire, les uns et les autres déclarant avec une profonde perspicacité que c’est mieux d’avoir de la neige pour vendre des chambres d’hôtel à ceux qui viennent pour skier, et pour louer des skis à ceux qui en sont dépourvus. Les vacanciers, eux-mêmes, skis aux pieds, ont convenu que la neige était utile pour skier, car les cailloux, à la réflexion, ne s’avéraient guère adaptés à la glisse.

    Ce reportage rafraîchissant a duré au moins un quart d’heure.

    Il a été suivi par les soldes et ses différentes modalités. Là encore, nous avons eu droit à l’interview en « life » des vendeurs et des acheteurs : une belle brochète de vacuités manifestement soldées servies dans le décor rutilant des magasins aux rayons surchargés que les vendeurs espéraient vider et les acheteurs explorer.

    La troisième partie ne nous a pas déçus : faut-il acheter des produits industriels ou utiliser des « astuces de grand-mère » pour nettoyer sa maison ? Enfin un vrai problème. Nous avons pu assister à la démonstration époustouflante d’une ménagère sur l’efficacité de l’alcool à brûler et du papier journal pour nettoyer les vitres. C’est vrai que le résultat était nickel et le papier journal particulièrement crasseux. Le reporter en est resté baba et nous aussi.

    Le présentateur du « 20 heures », sans doute distrait, nous a parlé pour finir, pendant une dizaine de secondes, d’un événement dramatique s’étant produit ailleurs dans le vaste monde. Il a du probablement se faire taper sur les doigts pour nous avoir réveillés de notre douce hébétude.


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    Brèves du jour de l’anPour cette nouvelle année j’ai pris la ferme résolution de ne pas en prendre. J’ai ainsi toutes les chances de la tenir.

    Bonne nouvelle : je ne figure pas dans la promotion de la légion d’honneur du 1er janvier.

    Quand je pense que Platini, si près du but, a tiré à côté. Sans doute était-il atteint d’un Qatar.

    Ai-je mal commencé l’année ? Je n’ai pas écouté les vœux de François Hollande.

    Mais pourquoi veulent-ils tous être Président de la République ? C’est un job pas possible. Toujours en train de bouger, de parler, de promettre. Même pas le temps d’enfourcher son scooter.

    Le Point fait sa « une » sur Macron. En mettant un « a » au milieu de son nom on en fait une friandise.

    La question de la déchéance de la nationalité est comme un os de caoutchouc jeté aux chiots pour qu’ils s’en amusent.

    Le chiot le plus amusant est sans aucun doute le député Yann Galut à la gauche du PS qui refusera de voter pour la déchéance des terroristes alors qu’il l’avait proposée contre les exilés fiscaux en 2012. Il est vrai que lorsque l’on est un vrai socialiste, un capitaliste est plus condamnable qu’un assassin, car celui-ci ne peut être qu’une victime des conditions sociales alors qu’un capitaliste en profite.

    En 2016, l’UE et la France vont réglementer l’utilisation de la e-cigarette et surtout édicter des interdictions. Que ne ferait-on pas pour plaire aux industriels du tabac.  

    La bêtise permet aussi de passer à la postérité.

    L’Etat islamique reculerait en Syrie mais s’étendrait en Libye. L’EI ne se réduit pas, il se déforme : serait-il liquidien et incompressible ?

    La Syrie est détruite et vidée de ses habitants. Le mieux serait de la reconstruire en Allemagne. Mais sans Bachar el-Assad, il ne faut pas exagérer.


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    « Le Conseil français du culte musulman veut commémorer «l'esprit du 11 janvier» et tordre le cou aux idées reçues sur l'islam /…/Anouar Kbibech, président du CFCM annonce en effet dans le Parisien qu’il va appeler l’ensemble des responsables des lieux de culte musulman de France à organiser un week-end portes ouvertes, les 9 et 10 janvier prochains/…./Présentation du Coran et des rites de l’islam, réponses à toutes les interrogations et «thés de la fraternité» pour les visiteurs : l’idée, pour le CFCM, est de faire tomber les clichés sur la religion musulmane/…./«Les personnes qui viendront pourront poser toutes les questions qu’elles souhaitent, même les plus taboues, sur notre religion, la manière de faire la prière, autour d’un thé et de pâtisseries. Le but est d’initier un dialogue pour mieux se connaître et casser la méfiance » (Extraits d’un article de Libération.fr du 26 /12/15).

    ***

    Thé et pâtisseries. Les Arabes ont incontestablement le sens de l’hospitalité. Je me souviens que, plus d’une fois, après avoir examiné un malade dans un foyer franco-maghrébin, le thé et les pâtisseries m’attendaient sur la table basse du salon.

    Le thé et les pâtisseries, aussi sympathiques soient-ils, suffisent-ils à faire digérer l’islam tel qu’il est lorsqu'il domine la société ?

    Nous aurions des clichés et des idées reçues sur l’islam. Mais reçues d’où et pourquoi ?

    Sans aucunement se référer aux « fous de Dieu » qui se revendiquent sans doute indûment de l’islam pour vendre des êtres humains comme esclaves, et commettre viols, meurtres et décapitations, il est difficile de contester que la véritable image de l’islam nous est donnée par les pays où l’islam règne en maître et depuis longtemps. Même en France, n'a-t-on pas vu des imams discuter dans une réunion publique des conditions dans lesquelles le mari peut battre sa femme ?

    En quoi les thés et les pâtisseries effaceront-ils l’image de l’islam que nous donnent l’Arabie saoudite, les émirats du golfe, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Iran et bien d’autres pays ? Jusqu’à présent la seule réalité reçue de l’islam est celle qui règne dans ces pays car personne n’oserait dire que l’islam de l’Arabie saoudite ou celui de l’Iran est un islam « dévoyé ». Ce ne sont pas des clichés inventés que nous en avons mais des photographies sans fard.

    L’islam, là où il peut s’imposer sans obstacle, n’est aucunement tolérant. Même dans sa période éclairée il faisait payer un impôt aux autres pour leur permettre de rester ce qu’ils étaient. Aujourd’hui, ceux qui le critiquent ou ne suivent pas ses dogmes risquent d’être tués, fouettés ou emprisonnés (une modalité n’excluant pas les autres), ceux qui le quittent sont condamnés comme apostats. 

    Les thés et les pâtisseries ne pourront faire oublier le racisme de cette religion, non seulement envers les juifs et à un moindre degré les occidentaux, mais surtout envers les femmes, considérées dans les pays islamiques comme une sous-race humaine, avec laquelle les hommes ne se mêlent pas en public, parfois entièrement camouflée comme un objet honteux ou provocateur, infantilisée, obligée de faire allégeance aux hommes dont le parrainage est indispensable pour nombre d'activités.

    Les thés et les pâtisseries pourront difficilement adoucir l’aspect punitif de sa juridiction, la charia, et les condamnations à mort de tous ceux qui osent (soi-disant) « blasphémer » contre la religion musulmane. Une religion dont les autorités n'hésitent pas à  appeler au meurtre des personnes, même non musulmanes, dont les écrits, les dessins ou les actes leur déplaisent, peut-elle se prétendre une religion de paix et de tolérance ? Les musulmans ne paraissent aucunement choqués, dans leur majorité, par des appels au meurtre lancés par leurs dignitaires, et manifestent à chaque fois leur approbation.

    L’histoire de Salman Rushdie est à cet égard exemplaire. Cet écrivain fit paraître un livre en 1988 qui déchaîna les foules musulmanes. Elles descendirent dans les rues pour exprimer leur haine et leur désir de tuer l’auteur d’un livre qu’elles n’avaient pas lu :

    « Le 14 février 1989, à Téhéran, l'ayatollah Rouhollah Khomeini, guide spirituel de la Révolution islamique et du monde chiite iranien publie une fatwa (décret religieux musulman) lançant un appel à tous les musulmans d'exécuter l'écrivain britannique, d'origine indienne, Salman Rushdie, pour des « propos blasphématoires » envers l'islam contenus dans le livre des Versets sataniques, ainsi que ses éditeurs et toute personne ayant connaissance du livre10. Selon la Constitution iranienne, le décret est immédiatement exécutoire et le gouvernement annonce une récompense de 200 millions de rials (21 500 dollars USD) pour tout Iranien exécutant la sentence de mort – 70 millions de rials (7 500 dollars) pour un musulman d'une autre nationalité. Le ministre de l'Intérieur, Ali Akbar Mohtashemi et le commandant en chef des gardiens de la Révolution, Mohsen Rezaï, donnent l'ordre aux groupes islamistes qu'ils contrôlent de rechercher et de « liquider Rushdie ». L'Ambassadeur de l'Iran auprès du Vatican déclare lui aussi être prêt « à tuer Rushdie de ses propres mains ». (Wikipédia)

    Mais rien n’empêche de faire honneur aux thés et aux pâtisseries car l’islam peut aussi avoir ses douceurs et des aspects multiples. Et il serait discourtois de décourager les apparentes bonnes volontés, les tentatives de dialogue...ou de séduction.

     


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    L’exécutif a proposé après les attentats du 13 novembre de modifier la Constitution pour rendre possible la déchéance de nationalité pour les terroristes nés français mais binationaux (puisque si l’on respecte le droit international il n’est pas possible de rendre un individu apatride).

    La gauche semble avoir ses vapeurs devant cette possibilité. "Ce n'est pas une idée de gauche", a déploré Jean-Christophe Cambadélis. Un point de vue partagé par Martine Aubry et Anne Hidalgo, et nombre de parlementaires socialistes. Il est vrai qu’il existe le fâcheux précédent du régime de Vichy qui avait procédé à une dénaturalisation massive de 15000 personnes par pure xénophobie car elles n’avaient commis aucun acte répréhensible et notamment aucun acte de trahison envers la nation pour laquelle la plupart s’étaient plutôt dévoués, y compris sur les champs de bataille.

    Ne pas prendre une mesure parce qu’elle « n’est pas de gauche » me paraît un argument curieux.

    A mon humble avis, il faut plutôt se demander si une mesure est possible, juste, efficace ou symbolique et quelles en seraient les conséquences.

    Elle est possible. Le Conseil d’Etat vient de considérer (suivant une décision précédente du Conseil Constitutionnel) que l’application d’une déchéance de la nationalité française acquise par naissance pour les les binationaux terroristes est possible et ne provoque pas de rupture d’égalité puisque cette possibilité existe déjà pour les personnes devenues françaises par acquisition.

    Ce qui n’arrange pas l’exécutif qui se voit plus ou moins obligé d’aller de l’avant malgré les réticences de son camp.

    Cette mesure serait-elle juste ? Je ne vois pas comment on ne pourrait pas considérer comme coupables de haute trahison des « Français » qui veulent ouvertement détruire la France et commettent des crimes contre d’autres Français, mandatés, organisés et armés par des organisations étrangères. Je m’étonne qu’un ministre ait pu déclarer : «Ça paraît à beaucoup disproportionné et inutile ». Disproportionné sûrement pas.

    Cette mesure serait-elle efficace ? Bien sûr que non, même si les déplacements des terroristes n'appartenant plus à l'UE peuvent s'avérer moins simples, mais l'obtention de faux papiers ne devrait pas être bien compliquée. Cette mesure serait, comme l’a reconnu Manuel Valls, surtout symbolique, mais il me semble que les symboles ont de l’importance et que l’on ne peut plus considérer comme Français des individus de cette sorte. J’avoue pour ma part que mon poil se hérisse lorsque j’entend dire que c’est un « Français » qui a assassiné d’autres Français par haine de la France alors qu’il a en général plus d’affinité pour le pays du Maghreb dont sont originaires ses ascendants, mais qu’il se garde bien de rejoindre.

    Les conséquences ? j’en vois surtout une : l’expulsion possible. Mais le pays de la deuxième nationalité sera évidemment mécontent et réticent d’accueillir nos déchets, même dans ses prisons.


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    Réservations pour le paradis

    Comme je me garderai bien de commenter les élections régionales pour ne pas ajouter mes banalités à celles qui envahissent les médias, je vous parlerai plutôt d’un sujet qui ne devrait intéresser quasiment personne : la décision de la Commission vaticane pour les relations religieuses avec le judaïsme publiée dans un document le 10 décembre, par laquelle les théologiens catholiques concèdent que les juifs, dont les ancêtres ont écrit la Bible, devenu opportunément l’Ancien testament, peuvent aller au paradis même sans se convertir. « Cela vient de Saint Paul, (dans l'Epître aux Romains) et a été perdu pendant des siècles, puis retrouvé par le Concile Vatican II et ensuite reprécisé par ce document ».

    Mais la question est : comment ce salut est-il possible, étant donné que la croyance en Jésus est au fondement de l'idée catholique de salut ? Pour les experts du Vatican, cela « demeure un mystère divin insondable ». 

    Des théologiens – qui ne sont que des hommes - se réunissent et, grands seigneurs, décident que le paradis, dans lequel ils semblent avoir leurs entrées, est un lieu où les juifs peuvent être admis. Les juifs devraient donc leur être reconnaissants de ne pas avoir suivi l’exemple des nazis qui interdisaient certains lieux aux juifs et aux chiens.

    Pour prendre cette délicate décision ils s’appuient sur les écrits de Saint Paul, qui n’était qu’un homme, et bien que juif de l’époque et du Moyen Orient, n’a jamais connu le Christ de son vivant. Le moins que puisse faire ce Paul de Tarse, qui a beaucoup œuvré pour séparer le christianisme du judaïsme (après avoir été d’abord très hostile à la « secte chrétienne »), était de permettre à ses anciens coreligionnaires d’accéder tout de même au paradis.

    Cette décision étant de nature humaine, il n’est pas étonnant qu’elle pêche par un défaut de contradiction (voir ci-dessus). C’est alors que les théologiens font intervenir Dieu, source de toute chose et de toutes les solutions en invoquant « un mystère divin insondable ». CQFD

    Cette décision sous-entend que si l’on n’est ni croyant chrétien, ni croyant juif, le risque est grand de ne pas aller au paradis même si l’on a été particulièrement vertueux (ce qui est mon cas) lors de son séjour terrestre. 

    Le Vatican a sans doute précisé les choses, mais j’ignore ce qu’il en est des musulmans qui semblent être très attachés à la promesse paradisiaque au point que certains d’entre eux et, notamment les fanatiques de l’Etat islamique, préfèrent interrompre brutalement une vie terrestre forcément limitée au profit une éternité forcément hypothétique.

    A cet égard le chef spirituel tibétain, le dalaï lama, qui ne manque pas de générosité (ni d’illusions) a récemment déclaré (le 6/10/15) lors d’une interview à la Stampa : « Il faut dialoguer avec l’EI / …/ Il faut écouter, comprendre, avoir de toutes façons le respect de l’autre. Il n’y a pas d’autre voie /…/ L’islam est une religion de paix, les intolérants nuisent à leur propre foi et à leurs propres frères ».

    C’est beau comme de l’antique.

    Dans sa générosité, il oublie peut-être qu’il s’adresse à des gens qui s’en foutent complètement, persuadés que la fin des temps est proche, et qu’elle surviendra précisément après la dernière bataille entre les « croisés » et l’islam qui devrait avoir lieu dans la ville syrienne de Dabiq. Ils réservent donc leurs places, à leur manière, au paradis des « martyrs » peuplé d’assassins. On n’est jamais assez prévoyant.

    Jérôme Bosch : « Le jardin des délices, paradis »


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    De l'horreur de l'amour

    Le visa d'exploitation du film La Vie d'Adèle, qui avait obtenu la Palme d'or à Cannes en 2013, actuellement interdit aux moins de 12 ans avec avertissement, a été annulé par la justice en raison des « scènes de sexe réalistes » du film « de nature à heurter la sensibilité du jeune public ».

    La justice avait été saisie par l'association « Promouvoir », proche des milieux catholiques traditionalistes et qui avait déjà réclamé l'annulation des visas d'exploitation de plusieurs films, dont Nymphomaniac, de Lars von Trier, et Love, de Gaspard Noé.

    Je n'ai pas vu La vie d'Adèle dont la valeur cinématographique est probable puisque le film a été apprécié par un jury de cinéphiles. Il doit effectivement comporter des scènes d'amour (entre femmes) si l'on en croit le scénario et la bande annonce.

    La question que je me pose, et que je me suis déjà posée comme bien d'autres : des scènes d'amour physique entre deux personnes, où il s'agit d'abord d'amour, heurtent-elles davantage la sensibilité d'un jeune public que des scènes d'horreur : violences, tortures, assassinats, décapitations, crucifixions, sang et plaies, dont les enfants, même de moins de 12 ans, sont abreuvées que cela soit par le cinéma, la télévision ou par l'intermédiaire de leur ordinateur, que le spectacle soit fictif ou réel, car l'actualité ne manquent pas de nous en fournir la matière.

    Il semble que les religions monothéistes, acceptent plus volontiers l'horreur physique que l'amour physique. L'horreur physique peut être montrée et parfois exhibée, comme une antichambre douloureuse de la mort ou comme une mort accomplie, dans les tableaux ou sous forme de reliques mortuaires, alors qu'il est impératif de cacher l'amour physique considéré comme un spectacle dégradant bien qu'étant le substratum de la vie.

    Courbet : "Le sommeil"

     


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