-
Caillebotte
Gustave Caillebotte est l’un de mes peintres préférés. J’aime le personnage et sa peinture. Les sujets d’abord, les plus ordinaires, les plus simples et parfois prosaïques. On peut certes parler de réalisme, mais il se dégage toujours quelque chose d’autre que la réalité de l’image : de la poésie, de la beauté et parfois de la cruauté. Caillebotte montre que, quel que soit son réalisme, la peinture est différente de la photographie (ce qui ne ressort pas toujours de la peinture de Hopper).
Sur les tableaux de Caillebotte j’ai souvent envie d’écrire quelques lignes.
L’exemple le plus significatif est, bien entendu « Les raboteurs de parquet ». De cette scène des plus prosaïques se dégage de la beauté.
La lumière glisse sur le dos des hommes et les lames du plancherA genoux comme pour une prière qui ne sera jamais exaucée
La chair illuminée, ils semblent gratter leur ombre de leurs bras
Et les minces copeaux s’enroulent comme des guirlandes de bois
P.O
Lorsque je passe sur "Le pont de l'Europe", je ne manque jamais de m'accouder sur la rambarde pour regarder les trains passer...Lorsque les cheminots ne sont pas en grève...
Train chenille au long dos articulé
Rythme tapé à deux temps répété
P.O
L’homme au café, un peu pochard
Petit chapeau, grosse tête
Pochette dans la pochette
Les mains dans les poches du falzar
P.O
La femme debout devant la fenêtre fermée
Morose, elle jette un regard sans regarder
Elle ne se souvient pas de son dernier rire
Quel ennui se dit-elle en poussant un soupir
P.O
Une certaine cruauté pour "La femme au sofa" et "L'homme au bain" :
Et le portrait sans visage d'un "Homme écrivant au bureau" :
Et mon tableau préféré : "Jour de pluie sur Paris" avec ce couple qui semble heureux sous la pluie, uni sous le même parapluie.
Il pleut sur Paris
Les champignons poussent sur les têtes
Les couples se serrent pour être à l’abri
L’ombre des pépins leur fait une voilette
Les pavés glissants font petits miroirs
Les roues éclaboussent les passants
Les flaques dans le creux des trottoirs
Attirent les chaussures des enfants
Les portes cochères servent d’asile
Les fenêtres ont leur verre cathédrale
La chaussée brille de reflets d’huile
Des rayures chutent du ciel lacrymal
Une estompe humide passe sur la ville
Et la nue se teint de jaune pâle
P.O
-
Commentaires
5Souris doncJeudi 7 Juin 2018 à 18:39Vous devriez vous proposer pour rédiger les cartouches des expos, si souvent secs et techniques.
J'aime Caillebotte, sa peinture et ses aides financières aux peintres désargentés.
Belle personne, belle peinture.
Où l'ai-je vu ? Jacquemart-André ? Luxembourg ?
-
Jeudi 7 Juin 2018 à 19:02
-
Ajouter un commentaire
Un beau partage bonne journée à toi bisous
Merci.