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L'exposition Braque
En cette fin d’année nous sommes allés voir l’exposition Georges Braque (200 tableaux) au Grand Palais sans avoir à faire une queue interminable. Ce peintre mort à 81 ans, en 1963, a eu le temps d’évoluer au cours du XXème siècle fertile en innovations picturales. Ses premiers tableaux appartiennent au « fauvisme », caractérisés par un aspect multicolore. Dans les premières salles consacrées à ces toiles on a une impression d’uniformité et en voyant une, on a le sentiment (sans doute erroné) de les voir toutes. Voici un bel exemple représentatif : « Le port d’Estaque ».
Rapidement, Braque devient un des inventeurs du « cubisme » où le réel est découpé en figures géométriques tranchantes et imbriquées mais sans atteindre l’abstraction, car si les sujets sont déstructurés puis restructurés, ils restent reconnaissables, parfois même un fragment d’objet échappe à la transformation de l’espace comme un bout d’instrument de musique. Par opposition à sa période fauve, sa peinture devient quasi monochrome, les couleurs disparaissent remplacées par des dégradés de brun ou de gris. Là encore les toiles se ressemblent au point que chacune apporte peu par rapport à la précédente. Mais je suppose qu’un connaisseur serait outré par ce genre de remarque digne d’un béotien.
Par la suite le réel réapparait dans son intégrité sous forme d’éléments comme des cartes à jouer, des lettres ou des chiffres, s’incorporant à la peinture, imprimés au pochoir. Enfin les couleurs finissent par envahir les espaces géométriques qui n’attendaient qu’elles.
Dans sa dernière période, le figuratif réapparait comme surgi du passé, débarrassé des cadres géométriques, dans l’arrondi de cette femme couchée ou dans l’aspect sombre (IIème guerre mondiale) de « L’homme au chevalet » ou des « Poissons sur une assiette ».
La dernière salle est consacrée à la série des oiseaux. C’est avec ce motif aviaire que Braque a peint le plafond de la salle Henry II du musée du Louvre en 1953.
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