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La bonne récolte de médailles obtenue par les sportifs français semble rendre les Français optimistes. Tout se passe comme si chaque Français se retrouvait sur le podium et recevait le titre. Avec le « on » chaque Français s’approprie les récompenses. Les citoyens divisés, hostiles les uns aux autres, sans gouvernement, avec une chambre paralysée et un pays ingouvernable, proche de la faillite, retrouvent ici une union éphémère qui explosera sans doute le lendemain de la fête. Quand on rêve, il faut espérer que le réveil ne sera pas un cauchemar.
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Il est difficile d’échapper aux Jeux Olympiques. Dans tous les coins de la ville, les télévisions sont ouvertes sur les images des prouesses sportives et l’œil finit par s’y accrocher. J’avoue que le mien s’y attarde quand il s’agit des gymnastes féminins qui virevoltent en apesanteur en décrivant dans l’espace des figures étonnantes avec leurs corps parfaits. On imagine le travail (et peut-être l’esclavage) nécessaire pour pouvoir réaliser de telles prouesses. L’escrime, par contre, me laisse perplexe : les fers se croisent à peine et on voit tout un coup l’un deux retirer son masque et manifester sa joie alors que l’on a l’impression que rien ne s’est passé. Enfin, j’ai eu la confirmation que le judo est un sport lubrique : des personnes de même sexe se prennent dans les bras et finissent l’une sur l’autre enlacées sur le tapis.
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Me voilà à nouveau à Noirmoutier. L’église est toujours au milieu du village, voisine du château. Souvenir pétrifié de l’alliance du glaive et du goupillon. Les parasols et les corps dénudés apportent une touche de modernité. Modernité imparfaite car aucun centre commercial n’est visible, mais le parking n’est pas loin. Je suis arrivé en train, les trains fonctionnent et arrivent à l’heure malgré les prouesses imbéciles de quelques demeurés qui se rattrapent en sectionnant des câbles de fibres optiques. Il faut bien que les ratés s’occupent à quelque chose. S’ils ne l’étaient pas pourquoi voudraient-ils protester en grignotant un monde où ils sont incapables de créer, alors ils préfèrent détruire, même si leurs destructions sont aussi minables qu’eux.
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Je me suis d'abord demandé pourquoi cette photo immortalisant le duo entre Aya Namakura et la garde républicaine, qui constituait un des tableaux de la cérémonie d'ouverture des JO, me mettait mal à l'aise alors que je n'ai rien contre l'interpénétration des cultures, les plus riches étant habituellement celles qui ont bénéficié de l'apport des autres. Non, ce qui me mettait mal à l'aise est que cette photo me faisait penser à celles prises par les colonisateurs en uniforme qui incluaient quelques autochtones sur le cliché pour faire couleur locale. Impression renforcée par un aperçu de la chorégraphie de la troupe de danseurs entourant la chanteuse et qui m'évoquait malgré moi une danse africaine de l'époque coloniale. Je n'ai pas vu l'intégralité de la prestation à la télévision et je me demande d'ailleurs comme les spectateurs sur place pouvaient voir les multiples scènes qui se déroulaient à distance, cette cérémonie était manifestement destinée à être télévisée.
Pour ma part, malgré le déluge, j'ai trouvé cette cérémonie dans l'ensemble réussie. Malgré le rideau de pluie, elle a mis en évidence la beauté de Paris. Une scène de 6 km ! Le metteur en scène est sorti des stades et des mouvements d'ensemble qui évoquent plus les mouvement militaires que la fête. Car cette cérémonie voulait être un fête avec des scènes baroques et inattendues comme ce cavalier sur un superbe cheval mécanique courant sur la surface du fleuve. Les danses sur le parquet lumineux aux figures géométriques mouvantes étaient parfaites alors que les danseurs dansaient dans des flaques d'eau. Certains ont pu être heurtés par le défilé interlope aux costumes extravagants mais de toute beauté. Je fais cependant une réserve sur ce simulacre de la Cène, plutôt belle sur le plan esthétique mais dont le côté provocateur était déplacé, quant au chanteur Katerine quasi nu et entièrement bleu, s'il était burlesque, il n'avait rien d'esthétique mais était sûrement superflu. (Il figurait en fait Dionysos à un repas de fête qui n'était pas, d'après le metteur en scène, celui de la Cène)
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Je n’ai jamais lu un livre de Benoît Duteurtre, romancier qui avait été récompensé par le prix Médicis 2001 pour Le voyage en France, c’était également un critique musical (sur Radio France, avec son émission Étonnez-moi Benoît) et un chroniqueur. Je lisais par contre ses chroniques dans Marianne où il défendait les coins de Paris que j’aime aussi et que la Mairie voulait enlaidir ou supprimer. Il vient de décéder d’une crise cardiaque à l’âge de 64 ans. C’est à cette occasion que j’apprends qu’il était l’auteur d’un roman intitulé le Retour du Général paru en 2010 où « il ressuscite De Gaulle dans la France contemporaine, réduite à une province européenne où règne l’hygiénisme. Il raconte comment une révolution porte au pouvoir l’homme du 18 juin, lequel ne revient pas au pouvoir pour cause de guerre d’Algérie mais en raison de la disparition de l’œuf mayonnaise de nos bistrots ! A l’époque une directive bruxelloise voulait en effet interdire la mayonnaise faite maison ». L’œuf mayonnaise étant un de mes plats préférés, je me dois à présent de lire cet écrivain avec lequel j’ai sûrement d’autres points communs, lui qui ne pensait pas que ce n’était mieux avant mais certain que c’était pire maintenant.
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Je viens brièvement d'entendre à la TV s'exprimer Mme Lucie Castets. Je ne connais pas cette femme, peut-être est-elle remarquable, et ma première impression est évidemment très superficielle, mais elle m'a déplu bien qu'elle ait plutôt bel aspect. Non parce qu'elle est présentée comme postulante à la fonction de Premier ministre par le NFP et que cette proposition est approuvée par les mélenchonistes qui espèrent bien en faire une marionnette. Elle m'a déplu uniquement par sa façon de s'exprimer avec un débit rapide et tranchant, un peu excitée, peut-être est-elle étourdie par cette promotion inattendue vers le sommet. Mais mauvaise première impression, aucun calme, aucune nuance, des certitudes à la LFI. Peut-être est-elle cependant compétente pour gérer la dette de la France puisqu'elle gère déjà celle de la Mairie de Paris qu'elle a accrue.
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Emmanuel Macron commémore et inaugure, c'est ce qu'il fait de mieux. Il ressemble de plus en plus à un président de la IVe République. Il a raison de s'entraîner.
Biden ayant renoncé avec lucidité et dans l'intérêt de son parti et de son pays à se présenter pour un second mandat, la réaction de Trump à ce renoncement fut d'une particulière élégance. Il a traité Biden d'escroc, d'incapable, de menteur à l'origine de fakes news. Ce texte faisait étonnamment le portrait de Trump lui-même comme une remontée de l'inconscient. Attribuer aux autres ce que l'on est et ce que l'on fait soi-même est coutumier chez les gens peu recommandables.
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Après les deux élections, les politiques n’ont pas cessé de parler du message envoyé par les Français. Cette litanie répétée jusqu’à plus soif finit par devenir irritante Il va de soi que chaque politicien a son interprétation du fameux message et toujours en faveur de ses thèses. Or, évidemment, les électeurs n’envoient aucun message car pour le faire il faudrait qu’ils se concertent avant de l’envoyer. L’électeur se contente de voter pour favoriser ou défavoriser un camp ou un candidat. Il ne dit pas : « je vais faire en sorte que la classe politique comprenne que je veux ceci ou cela ». L’électeur n’exprime par son vote aucune volonté, il exprime un choix, une préférence parfois par défaut, et comme il lui est impossible de préciser qu’il s’agit d’un choix négatif et non pas positif, interpréter son fameux message tiendrait de la magie.
Que les politiques prétendent prendre des décisions en fonction d’un message inexistant mais qu’ils rédigent à leur convenance, tient de l’usurpation, voire de l’escroquerie. Dire, ce que l’on entend sans cesse en ce moment, que les électeurs en installant au Parlement trois blocs de députés quasiment égaux exprimeraient par là leur désir de voir se constituer des coalitions, est idiot. Cette situation est un fait et non pas l’expression d’une volonté.
Quant au Nouveau Front dit Populaire arrivé en tête, mais très loin d’avoir obtenu la majorité en voix et en sièges, dès la connaissance des premiers résultats, il proclama par la voix tonitruante de son leader minimo que le message du peuple français était clair : celui de lui donner le pouvoir pour appliquer l’intégralité d’un programme délirant, approuvé (lorsqu’ils en ont eu connaissance) par une minorité de Français dont beaucoup avaient, en fait, voté sans enthousiasme pour limiter le nombre de députés du Rassemblement National. Mélenchon est ce genre de dirigeant, quand on connait ses modèles et les "purges" dans son camp, qui parle sans cesse au nom du peuple dont il prétend être le seul dépositaire, avant de le faire taire une fois arrivé au pouvoir.
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