• Un salon pas comme les autresLes agriculteurs l’avaient bien dit : ce salon de l’agriculture ne serait pas comme les autres. En effet, à côté des bêtes à cornes, furent exposées des spécimens à casques et si les vaches aggravent le réchauffement climatique en émettant des gaz riches en méthane, les spécimens à casques émettent des gaz qui font pleurer. Il est sûr que les visiteurs vont être frappés par ces spécimens à casques qui se déplacent toujours en groupes bien serrés et qui obéissent au bâton et à l’œil à nos bergers. Vous remarquerez que sur la photo la vache a l'air intrigué en voyant passer les bipèdes à casques qu'elle n'avait jamais vus, ni dans les prés, ni dans les étables. Elle a plus l'habitude des trains.


    12 commentaires
  • Quand ça veut pas, ça veut pasQue le contribuable soit rassuré, son argent est bien utilisé. Il doit savoir que les communicants sont à l’ouvrage dans les hautes sphères. Ils viennent de communiquer au bon peuple une farce distrayante qui va occuper les médias un bon moment. Un génie de la communication, nous ne savons pas encore s’il s’agit d’un petit cerveau, dans un petit bureau ou d’un grand cerveau dans un grand bureau a eu brusquement une illumination du type incendiaire : « si pour apaiser les agriculteurs, et pour montrer notre largeur d’idée (large mais courte), on invitait « Les Soulèvements de la Terre » pour ce « grand » débat sur l’agriculture ? ». Le (mauvais) Conseil d’Etat ne s’est-il pas opposé à la dissolution de ce groupuscule violent qui préfère la castagne à l’écologie (on ne peut pas tout faire) ? Si on les invite, il va y avoir de l’ambiance. Il y a de l’ambiance. Elle n’était pas bonne cette idée ? Les agriculteurs ne sont jamais contents.

    Et les enseignants non plus. Pourtant « Dans le cadre des JO de Paris, quatre millions d’élèves, scolarisés du CP au CM2, vont recevoir un livret accompagné d’une pièce commémorative de la Monnaie de Paris. ». Une opération de communication du ministère de l’Education estimée à près de 16 millions d’euros. Comment peut-on dire que ce livret ne sert à rien ? « Dans ce livret d’une dizaine de pages, quatre sont consacrées à des textes écrits par Emmanuel Macron, Amélie Oudéa-Castera, la ministre des Sports, et Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation. ». C’est le moment de faire de la pédagogie, non ? Il est vrai que ce livret contient également des mots croisés et des.charades. Vous avez dit économie ? Les enseignants ne sont jamais contents, un discours de Macron tout de même, ce n’est pas rien et c’est si rare.


    20 commentaires
  • L'espèce dont il s'agit est celle de l'homme blanc qui tend à disparaître des campus américains. En général l'Europe suit avec un décalage de quelques années, un décalage qui se réduit progressivement. Aux USA, l'application depuis des décennies de la discrimination positive dont bénéficient les femmes et les minorités (dont les Juifs sont curieusement exclus, peut-être parce qu'ils n'en ont pas besoin),  a abouti à une discrimination négative : celle des hommes blancs, ils dominent encore le professorat, mais deviennent de plus en plus rares dans les instances de direction. Un article de Lawrence M. Krauss ( physicien théoricien et vulgarisateur scientifique) développe dans Le Point ces biais de recrutement basé sur le sexe et la couleur de la peau et qui tendent à écarter les jeunes hommes blancs des universités notamment dans les matières scientifiques. Le recrutement est, en effet, assuré par les bureaux « diversité, équité (sic) et inclusion », désormais hégémoniques dans la quasi-totalité des grandes universités américaines, les initiatives de discrimination positive ont clairement joué sur l'embauche des jeunes professeurs.

    Lire la suite...


    16 commentaires
  • 478. C’est la faute à NapoléonSi l’on se réfère à la  consommation étonnante des veinotoniques en France par rapport aux autres pays, on doit en conclure que les jambes françaises sont davantage ornées de varices que les jambes des autres peuples. Une consommation effrénée (70% de toutes les ventes internationales, 18 millions de prescriptions par an en 1999) qui a coûté des sommes folles à l’Assurance maladie et celle-ci a fini par ne plus rembourser ces médicaments dont on peut douter, en outre, de l’efficacité. On doit aussi se poser la question : pourquoi les jambes françaises sont-elles à ce point variqueuses ? Le Pr Jean-Noël Fabiani-Salmon dans un article paru dans la Revue du Praticien de janvier 2024 émet une hypothèse hardie : si les Français et les Françaises ont plus de varices que les autres, c’est peut-être la faute à Napoléon Ier. Cet empereur devait sans cesse renouveler son stock de soldats que les guerres menées de 1800 à 1815 épuisaient régulièrement. Le renouvellement était assuré par conscription au tirage au sort à travers la France. La première qualité d’un fantassin impérial était de pouvoir marcher car il était destiné à marcher à pied dans toute l’Europe. Lors de la visite de l’enrôlement les nantis de jambes aux varices conséquentes étaient écartés. Les guerres napoléoniennes ont eu pour conséquence qu’un million d’hommes jeunes n’ont pas retrouvés leur foyer (morts au combat, par maladie ou prisonniers), parmi les hommes capables de procréer les variqueux exemptés de service militaire devaient être surreprésentés. Comme les varices ont un caractère héréditaire, elles sont ainsi plus nombreuses en France que dans les autres pays. Je trouve cette hypothèse aussi originale que difficile à prouver.


    12 commentaires
  • A qui profite le crime ?C’est la première question que se pose un enquêteur pour retrouver l’auteur d’un crime, cette question réduit le champ des investigations. Mais la question peut se poser devant tout évènement politique ou historique. L’ennui est que le champ des causes possibles et souvent intriquées est ici large, et le raisonnement devient simpliste car celui qui profite d’un évènement n’en est pas forcément l’auteur, si je profite d’un feu rouge pour traverser la chaussée, ce n’est pour autant que je suis celui qui l’a actionné. Ce « à qui profite le crime ? » est à la base de l’élaboration des complots. Les amateurs de complots retrouvent aisément les personnes ou les groupes qui pourraient profiter d’un évènement, choisissent ceux pour lesquels ils ont une antipathie et les accusent d’avoir fomenter à leur avantage les évènements survenus. Le complotiste, dont l’imagination est fertile, va créer un récit autour de l’accusé, aussi invraisemblable soit-il, en négligeant les thèses officielles, par définition suspectes de manipulation, surtout lorsque les causes sont évidentes pour tout le monde, cette évidence même étant destinée aux crédules dont le complotiste se targue de ne pas faire partie. Il est méfiant et cette méfiance finit parfois par la crainte de forces obscures à l’œuvre jusqu’à la paranoïa . Pour le complotiste, les choses ne sont jamais évidentes, et il sait retrouver les ressorts cachés des évènements. Mais la question « à qui profite le crime ? » pourrait lui être posée, pourquoi devant chaque évènement cherche-t-il à accuser toujours les mêmes personnes ou les mêmes groupes ?


    13 commentaires
  • Vous avez dit emprise ?

    Lire la suite...


    10 commentaires
  • 477. Les gants de CarolineAujourd’hui, c’est la Saint Valentin. C’est à l’amour du chirurgien américain William Halsted pour son infirmière Caroline Hampton que l’on doit l’utilisation des gants chirurgicaux (qui fut généralisée part son interne John Bloodgood). Auparavant les chirurgiens suivaient certes les règles d’antiseptie introduites par Lister à la suite des travaux de Pasteur, mais ils opéraient à mains nues, beaucoup d’entre eux en utilisant la technique consistant à ne pas toucher les plaies et en n’opérant que du bout des instruments chirurgicaux, eux-mêmes trempés dans l'acide. Caroline annonça un jour à son amoureux qu’elle était obligée de quitter ses fonctions auprès de lui car elle souffrait d’une dermatite des mains et des bras provoquée par le chlorure de mercure et l’acide phénique utilisés pour désinfecter les mains du personnel soignant et stériliser les instruments chirurgicaux. William ne pouvant se résoudre à voir partir Caroline (qu'il aimait en silence) de l'hôpital de Baltimore, demanda à l'entreprise spécialisée dans le caoutchouc Goodyear de lui confectionner deux paires de gants pour protéger les mains de son aimée. La dermatite disparut, Caroline resta et épousa William en 1890 en Caroline du sud. Illustration : Toulouse-Lautrec : "Yvette Guilbert gants noirs"


    10 commentaires
  • Le message politique est à la mode

    Lire la suite...


    10 commentaires
  • Se soulager sur la toileIl ne s’agit pas de ces légions d’internautes qui se soulagent de leurs envies, de leur jalousie, de leurs colères, de leur haine et de leurs insultes en les déversant anonymement sur la toile, mais de ceux, et le plus souvent de celles, qui utilisent la toile pour partager avec d’autres internautes le moment privilégié où ils se soulagent de leur caca. Ils donnent ainsi ses lettres de noblesse à la scatologie (que Mozart ne dédaignait pas d'utiliser pour ses plaisanteries) qui devient publique par la diffusion de cacas connectés en glissant chacun d’eux sur la toile. J’ai donc appris récemment (mais peut-être le savez-vous déjà), qu’il existe une application spécifique depuis 2013 : « Poop map » permettant de créer un réseau social pour emmerder le web entre amis et pouvoir enfin parler de caca sans tabou, ni dégoût. Cette application permet d’établir une « carte collaborative de tous les endroits où les utilisateurs et leurs amis sont passés à la selle (« lâcher une crotte » comme le précise l’application) ». Il s’agit même d’une carte du monde (on n’arrête pas la mondialisation) où les évènements sont déposés en temps réel (lieu et heure), avec un récapitulatif pour se faire une idée d’ensemble. Les affiliés au réseau sont invités à commenter les caractéristiques de leurs selles et même à les noter sur 5 étoiles, la photo est judicieusement permise. Cette communauté semble très soudée par ce partage intime, les encouragements et les félicitations pour les selles d’autrui ne manquent pas. Une jeune femme de 27 ans ne cache pas son enthousiasme : « Niveau social, tu peux en parler beaucoup plus facilement de ton transit dans la vraie vie avec tes potes qui ont l’application ». Cette application a été téléchargée plus d’un million de fois et récolte la note de 4,8 étoiles sur 5 en accumulant les avis élogieux. « Le meilleur réseau social », « Convivial, ludique, accessible ». Pourquoi s’exonérer de ce "niveau" social ?

    Source : Huffpost

    Illustration : Bruegel Le Jeune : "Les flatteurs"


    14 commentaires
  • Il ne se passe pas un jour, et en particulier dans le milieu du cinéma, sans que des hommes ayant du pouvoir soient accusés par des femmes de les avoir agressées sexuellement. Espérons que ces accusations ne relèvent pas du règlement de compte, la justice n’étant pas encore intervenue. Pour moi, en tant que médecin, le cas de Gérard Miller m’interpelle davantage, comme on dit curieusement. Mis à part le fait que je ne supportais guère ce chroniqueur imbu de lui-même et dont les interventions sur les plateaux m’irritaient au point de passer à autre chose quand il montrait sa bobine et déversait ses imprécations de commandeur de la morale, je trouve sa défense, devant l’avalanche d’accusations féminines dont il est aujourd’hui l’objet, particulièrement infecte. Il affirme que c’était une autre époque et qu’il était pratiquement naturel, du haut de sa suffisance, de proposer l’hypnose à des jeunes filles, une méthode paramédicale, et en profiter, d'après les accusations, pour assouvir sa libido ! Déjà, utiliser sa position pour assurer une emprise est condamnable, mais en tant que psychanalyste, c’est encore plus scandaleux, hier comme aujourd’hui.


    15 commentaires