• Une épreuve sportive en périlOn en parle sans cesse mais la difficulté pour le mettre en œuvre est justement d’en établir les règles. Je veux parler du tir à l’arc républicain. Il faut d’abord choisir les composants de l’arc et les spécialistes ne sont pas d’accord. La composition de la partie centrale de l’arc est admise mais la discussion porte sur ses extrémités. Beaucoup pensent qu’il faut couper l’extrémité droite alourdie par son passé, mais pour que l’arc soit équilibré, d’autres pensent que l’extrémité gauche ne devrait plus en faire partie car pour elle des fibres orientales dégageant une forte odeur de décomposition ont progressivement remplacé les fibres républicaines. Comment tirer avec un arc sans extrémités et réduit à sa poignée ? D’autant plus que ceux qui doivent manipuler cet arc ne sont pas des flèches et qu’à trop tendre la corde on risque de briser l’arc et d'être réduit à une extrémité qui ne permettra pas d’atteindre la cible espérée, sauf pour ceux qui tireront toujours leur flèche du jeu.

    Illustration :  Antoine Bourdelle : « Héraclès tue les oiseaux du lac Stymphale »


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  • Les plantes les plus toxiques d’Europe

    L’aconit est considéré comme la plante la plus toxique d’Europe. Elle est facilement reconnaissable grâce à ses fleurs bleues en forme de casque poussant en grappes.

    Toutes les parties de la plante contiennent des toxines agissant sur les canaux sodiques, ce qui entraîne une dépolarisation des nerfs moteurs et sensoriels. Les symptômes vont des paresthésies, douleurs et sécheresse buccale, en passant par des nausées, des vomissements et des vertiges jusqu’aux convulsions, troubles du rythme cardiaque, hypotension et dépression respiratoire. Comme il n’existe aucun antidote, le traitement est symptomatique (atropine).

     
    L'aconit fleurit de juin à septembre. Source : Wikimedia Commons/Bernd Haynold, CC BY 2.5

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  • Passations d’impuissanceL’exercice convenu des passations de pouvoir entre ministres passés et ministres futurs est évidemment inutile et parfaitement ennuyeux. La seule justification est la courtoisie qui doit présider à la transmission du pouvoir dans une démocratie, s’opposant ainsi à une prise de pouvoir parfois violente dans les régimes autocratiques. L’exercice consiste pour le ministre partant à vanter son bilan et pour le faire avaler à remercier son équipe, et pour le ministre arrivant à rendre éventuellement un petit hommage à son prédécesseur mais aussi dire qu’il va faire ce que l’autre fut incapable d’accomplir. Les deux peuvent saisir cette occasion pour parler d'eux-mêmes et en fait, ils se détestent courtoisement puisque l’un prend la place de l’autre : le remplacé ne voit pas pourquoi il a été remplacé par le remplaçant à qui il fait parfois la leçon avant de partir, et le remplaçant considère qu’il est temps que le remplacé le soit. Donc je n’ai regardé que partiellement et très peu de passations de pouvoir, mais je suis tombé sur le début du discours (je n’ai pas écouté la suite) de Bruno Retailleau qui a détaillé son programme en trois points : point 1 : rétablir l’ordre ! Point 2 : rétablir l’ordre ! Point 3 : rétablir l’ordre ! On voit de suite la finesse du bonhomme, cette déclaration triplement énergique étant trompeté devant Gérald Darmanin, son prédécesseur au ministère de l’Intérieur, sous-entendant ainsi que ce dernier avait été incapable de maintenir l’ordre et que lui, Retailleau le rétablira. Le nouveau ministre de l’Intérieur me semble déjà mériter un bouquet d’éphémères, plus pour le temps qu’il lui est imparti pour accomplir sa vantardise que pour la renaissance qu’elles symbolisent.


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  • Date de péremption« Une enquête menée par l’UFC-Que Choisir et dévoilée ce jeudi 19 septembre montre que 80% des médicaments périmés à base de paracétamol ou d’ibuprofène sont toujours efficaces jusqu’à 30 ans après leur date de péremption ». De la part des laboratoires pharmaceutiques imposer une date de péremption rapprochée (en général 3 ans) est la façon la plus simple de gagner de l’argent en obligeant les consommateurs à renouveler plus rapidement leurs médicaments. Il suffit de jeter un coup d’œil dans les pharmacies privées pour constater que des boites de médicaments partiellement consommés ou détenues en prévoyance stagnent sur les étagères pour être jetées si l’on veut à nouveau les utiliser, la date de péremption étant dépassée et pour le plus grand bénéfice des laboratoires.

    Ces dates de péremption existent à juste titre pour les aliments préparés car si pour les médicaments le risque éventuel est une diminution de leur action, pour les aliments, le risque est digestif ou pire.

    Il est dommage que l’on ne puisse pas étendre la notification des dates de péremption à d’autres domaines. Cependant, elle existe déjà pour l’âge de la retraite et une grande partie de la population aimerait que la date de péremption soit la plus rapprochée possible. Pour ma part j’aimerais également qu’elle soit certifiée pour certains politiciens dont la présence dans le paysage politique est inutile voire nocive afin de les sortir du fromage.

    Je crains que l’on ne puisse pas déterminer une date de péremption pour les gouvernements, mais il est certain que l’on sera obligé de les renouveler rapidement avant même qu’ils commencent à agir et sans être certain qu’ils puissent être capables de le faire. Et pourquoi un nouveau gouvernement ne fixerait-il pas lui-même sa date de péremption en s'engageant à réaliser des taches déterminées avec une date butoir ?


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  • Un gouvernement placebo est en voie de constitutionAprès tractations, caprices et chantage au départ, Barnier est en passe de constituer un gouvernement qui boite sérieusement de la jambe gauche, celle-ci s’étant dérobée. Néanmoins que la France ait un gouvernement nous soulage. Un soulagement qui s’apparente à un effet placebo basé sur l’espérance d’être guéri. Une espérance qui conduit le cerveau à la production de molécules favorisant un sentiment de bien-être, comme des endorphines ou de la dopamine, ce qui a été constaté par les expériences d’imagerie cérébrale. Mais il est à craindre que le prochain gouvernement n'ait, tel le placebo, aucune action réelle sur les maux dont souffre le pays et que son effet ne soit que transitoire.

    Illustration : Bosch « L'extraction de la pierre de folie »


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  • Mme Ursula von der Leyen accuséeLa Présidente de la Commission européenne est accusée d'abus de faiblesse à l'égard de l'handicapé Macron à moitié dissous et rendu incapable de soutenir un Breton têtu dans ses démêlés avec l'accusée. En raison de sa faiblesse, Macron a accepté d'envoyer à la dame une personne de son entourage qui ne fera que séjourner à Bruxelles sans lui faire de l'ombre.

    Et pour aggraver l'abus de faiblesse : "Pour prendre en charge les portefeuilles stratégiques de l’Énergie et de la Transition écologique à la Commission européenne, Ursula von der Leyen a choisi deux antinucléaires notoires. Un camouflet pour la France"


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  • Quand montrer son sexe sert de diplômeBreton a démissionné de son poste de commissaire européen. « Les relations entre von der Leyen et Breton étaient épouvantables. Mais la présidente de la Commission joue aussi sur la faiblesse d’Emmanuel Macron pour exiger une femme commissaire ». Depuis quand la compétence se situe-t-elle dans le slip ? On pourrait me rétorquer qu’il faut respecter la parité. Mais si pour un sujet donné il y a plus de femmes compétentes que d’hommes, alors il faut attribuer les postes à plus de femmes. Sélectionner une femme plutôt qu’un homme pour des raisons arithmétiques, ou un Blanc plutôt qu’un Noir, ou inversement, c’est lier la compétence à un caractère physique et l’activité cérébrale à l’apparence, même sous la ceinture. Recruter les gens uniquement sur le mérite est devenu manifestement rétrograde. Notons cependant qu'il fut un temps, qui ne s'est pas encore achevé, où montrer son sexe servait de diplôme pour faire avancer sa carrière.

    Illustration : Picasso « Homme et femme » (dans un triste état)


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  • Proposition très chrétienne

    Le pape François vient de déclarer que le Vatican était au courant (avant son arrivée) des « incartades » de l’abbé Pierre, incapable de maitriser les pulsions qui remuaient sous sa soutane et de résister aux idées salaces qui siégeaient sous son béret. Des révélations qui stupéfient le monde qui l’avait hissé au rang de saint. La chute post-mortem de cette idole est la cerise un peu pourrie qui vient couronner le gâteau des multiples scandales qui, ses dernières années, ont touché l’Eglise et restés longtemps étouffés dans le silence feutré qui sied à la prière.

    Ces multiples écarts à la chasteté commis par les ecclésiastiques sont liés au fait que la fonction sexuelle et procréatrice est une fonction physiologique que le Créateur dans sa grande sagesse a pris soin d’associer au plaisir. Que des dogmes créés par les hommes se soient permis d’en priver ses serviteurs parait quasi blasphématoire.

    J’ai donc une proposition pour faire cesser ces scandales libidineux à répétition provoqués par une chasteté et le célibat imposés dans la religion catholique, mais sans heurter les dogmes établis où le religieux ne doit pas trop se mêler au profane : la permission du mariage, mais pas n’importe quel mariage, exclusivement celui entre un prêtre et une nonne. Certes, le mariage entre un père et une sœur fait un peu incestueux mais serait moins réprouvé par les fidèles qu’un mariage entre deux prêtres ou de deux religieuses, des configurations qui me paraissent prématurées.

    J’aime rendre service.


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    Manipulations sur le clitorisBien que l'excision soit illégale dans nombre de pays en Afrique, et notamment en Côte d’Ivoire, les exciseuses ne perdent pas la main*. Le clitoris en place est très apprécié par sa propriétaire, mais retiré, il conserve des pouvoirs que nous ne soupçonnons pas sous nos climats, ce qui lui donne une valeur mercantile en terre africaine à l’origine d’un marché noir lucratif. Aussi ne le jette-t-on pas comme un vulgaire prépuce, encore que celui du Christ soit conservé un peu partout, il a été recensé dans 21 églises ou abbayes (dont 13 en France), voir « Le prépuce astronomique ».

    Il ne suffit pas de prélever le clitoris, il faut le préparer. Les exciseuses le font d’abord sécher pendant un mois ou deux, puis le pilent avec des cailloux. « Il en résulte une sorte de poudre noire, mélangée à des feuilles, des racines, des écorces, ou encore du beurre de karité »

    Le clitoris a de multiples vertus : « Cet organe est utilisé pour faire des philtres d’amour, avoir de l’argent ou accéder à de hautes fonctions politiques ». C’est tentant. « Au nord-ouest de la Côte d’Ivoire, les « poudres de clitoris » sont utilisées par les agriculteurs, qui les mélangent à leurs semences pour améliorer la production de leurs champs. Dans le centre ouest, les clitoris réduits en poudre sont utilisés comme aphrodisiaques ».

    En Côte d’Ivoire il serait vendu l’équivalent de 114 € pièce. Ce commerce ne suscite guère de réactions de la part des autorités, on a peur des exciseuses (elles seraient habitées par des esprits maléfiques) et « Les gens ne donnent pas d’informations sur les choses sacrées ».

    Sacré clitoris, il semble de plus en plus prendre la place du phallus, mais on n'a jamais songé à réduire ce dernier en poudre noire.

    Illustration : Balthus : "La leçon de guitare"

    Source ; Journal International de Médecine (Raphaël Lichten | 10 Septembre 2024)

    * En Guinée, presque toutes les femmes sont excisées. Témoignage paru dans Le Point du 12/09/24 : "Chez nous en Guinée, on n'a pas vraiment le choix...Celles qui ne sont pas excisées sont injuriées : elles se font traiter de filles des rues, de filles abandonnées. Personne ne les approche, il est même interdit de boire dans une verre qu'elles ont utilisé. Les gens disent qu'elles vont trop aimer le sexe si elles ne sont pas excisées..."


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  • Erro : "voitures"

    La place de Clichy à Paris est renommée pour ses embouteillages. Quand je prends le bus, je descends avant pour ne pas contempler longuement le toit des voitures et entendre les klaxons que les conducteurs pressent avec énergie, mais en vain, pour faire avancer les files totalement insensibles à leurs sollicitations énervées. Depuis que j'ai bazardé ma voiture qui n'a plus d'utilité à Paris depuis que j'ai arrêté mon activité professionnelle, je regarde ces embouteillages avec un certain plaisir pervers, petite compensation à la liberté perdue que me donnait ma monture.

    C'est aussi place de Clichy que j'ai vu aujourd'hui un couple à l'habitus maghrébin dont la femme portait le voile,  mais également une jupe longue fendue jusqu'à mi-cuisse. J'ai trouvé le compromis intéressant.

    Afin de me désintoxiquer (des embouteillages et de la pollution qu'ils dégagent), je suis monté sur les flancs de Montmartre pour atteindre une de mes places préférées de Paris : la place Emile Goudeau, et m'asseoir sur un de ses bancs afin jouir de cet l'endroit chargé d'une belle histoire.

    Le bateau-lavoir

     

    Sur la place Emile Goudeau, les arbres entrelacés

    Veinent par l’ombre de leurs bras nus et noirs

    Le quadrillage bossu des pavés penchés

    Que le soleil peint sous leur pochoir.

     

    Les réverbères efflanqués et solitaires,

    Eteints le jour, tels des noctambules endormis,

    Attendent patiemment que vienne la nuit

    Pour nous faire partager leurs lumières.

     

    La place Emile Goudeau, de son perchoir,

    S’incline vers les Abbesses par la rue Ravignan.

    Sortis des cendres du bateau-lavoir,

    Des fantômes qui furent dissidents

    Viennent se reposer de leur gloire,

    A l’ombre des arbres, sur les bancs.

     

    Peintres et poètes surgissent comme des mirages

    Dans le viseur des chasseurs d’images,

    Le déclencheur avide de ces lieux légendaires,

    Où sont passés Picasso, Gris, Apollinaire,

    Braque, Max Jacob, Vlaminck, Modigliani,

    Marie Laurencin, Van Dongen ou Dufy…

     

    Ils ont quitté depuis longtemps la place inclinée,

    Mais derrière eux un parfum de poésie persiste

    Et le promeneur en ces lieux se met à rêver

    A l’éclosion magique de ce bouquet d’artistes.

     

    Paul Obraska


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