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John Sloan :"Nuit d'élections"
Par un beau soleil et des végétaux bien verts encore parsemés de fleurs, au bord de la cour d’une école, j’ai glissé mon bulletin de vote par la fente étroite de l’urne qu’une charmante dame avait ouverte pour moi. Je n’étais pas le seul. J’ai fait ce geste libre après avoir choisi un bulletin parmi la multiplicité qui m’était offerte. Un geste minuscule parmi la multitude où j’ai exprimé une opinion qui ne changera rien mais qui sera prise en compte, un atome parmi d’autres qui ne changera pas la destinée de la molécule, mais sans eux il n’y aurait pas de molécule. Ce geste est le symbole d’un pays libre lorsque les candidats ne sont pas triés au préalable et que tout le monde a pu s’exprimer. Certains se plaisent à dire que nous sommes en dictature : on est la victime que l’on peut pour justifier une pseudo-révolte et une vaine agitation sans véritable oppression. D’autres méprisent ce geste et s’abstiennent de le faire pensant que toute façon cela ne changera rien. C’est sans doute ce que pensaient les Allemands en votant pour Hitler. D’habitude, pour les présidentielles, les législatives ou les municipales, je votais pour un parti ou une personnalité sans trop m’attarder sur leur programme. Cette fois, j’ai voté en fonction des programmes sans tenir compte de la politique intérieure mais en privilégiant la perspective européenne, ce qui a conduit à changer mon choix initial. Est-ce bien raisonnable ?
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Jean-Baptiste Tiepolo : "L'enlèvement d'Europe" 1725
Ce fut une histoire scabreuse de zoophilie
Celle d’Europe attirée par un taureau blanc
Sans savoir qu’un dieu se cachait dedans
La belle aurait préféré l’animal mieux fourni
Un tableau de Tiepolo représente les apprêts
Avant que le couple se livre à leurs amours
Ebats exposés sans pudeur au grand jour
Devant une assemblée de voyeurs satisfaits
Les deux sexes furent témoins de l’évènement
Et une femme couchée en montrant ses atouts
Espérait encore séduire le divin taureau blanc
Sur une crête de la côte crétoise des anges voyous
Agitaient leurs ailes dorsales tout en batifolant
Et l’un d’eux sans gêne pissait même dessous
Paul Obraska
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C’est la une de Marianne du 30 mai. Alléchant. On va enfin mettre à nu les sombres desseins des musulmans et ce qui se mijote entre les murs interdits aux mécréants. On admire déjà le courage de cet infiltré qui n'a pas hésité à prendre des risques, tel un infiltré dans une mafia criminelle, pour nous révéler les secrets de cette religion en marche. Le risque en valait la peine quand on lit cet article en frissonnant.
Nous apprenons donc, enfin, qu’il est licite de couper la main d’un voleur, mais comme Allah est miséricordieux, il faut tout de même que le vol soit conséquent, au-dessus de 150 euros environ. Mais ce n’est pas pour tout de suite car l’interlocuteur de l’infiltré le rassure : « mais ce n’est pas maintenant car on n’a pas de calife, il faut un calife, il faut celui qui va mettre en place cette justice » qui aux yeux de son interlocuteur est une justice qui, bien qu'édictée au début du Moyen Âge, restera valable « jusqu’à la fin des temps ». Il ne cache pas son admiration pour les pratiques musulmanes, de la flagellation à l’exécution, qui fleurissent au-dessus des nappes de pétrole de l’Arabie saoudite.
Quant à la femme « elle ne peut pas beaucoup de choses, sauf si elle à l’accord de son mari ». Soumission totale et viol conjugal officialisé par Allah : « Aujourd’hui, ton mari a besoin de toi au lit, tu ne vas pas dire non. C’est une obéissance obligatoire » avec, éventuellement, quelques petites claques pour montrer à son épouse le chemin du Paradis.
Après trois ans d’infiltration dans 70 mosquées, l’infiltré sous pseudonyme, révèle dans un livre intitulé « Au cœur de l’islam de France » (dont Marianne n'a publié cependant que quelques extraits) que l’on y enseigne le Coran dans sa crudité. Etonnant, non ?
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La mairie de Paris nous offre ces affiches sans doute avec l’argent du contribuable parisien.
Vouloir être achevé ou pas ressort d’une décision personnelle, et la conviction peut d’ailleurs changer dans le temps car on peut très bien vouloir que sa vie soit interrompue lorsque l’on est jeune et en bonne santé, cette perspective paraissant lointaine, et s‘y accrocher quand elle vous échappe.
Chacun en fonction de ses convictions philosophiques ou religieuses a un avis sur la question de la fin de vie, et je trouve ce battage publicitaire déplacé. Il est d’autant plus déplacé à mes yeux de médecin que cette affiche suggère qu’aujourd’hui les soignants laissent mourir leurs patients dans l’indignité, ce qui est une insulte.
Favoriser la mort dans certaines circonstances ne contredit pas l'éthique médicale. Quand les patients en fin de vie souffrent, la loi actuelle permet de les endormir jusqu’à leur mort, les endormir est une façon d’interrompre leur vie. De même provoque-t-on la mort en interrompant les soins d'un patient plongé dans coma prolongé, ce qui est toujours une situation difficile quand il n'y a pas de directives anticipées.
La question est différente quand des personnes veulent interrompre leur vie en pleine conscience estimant que le peu qui leur reste à vivre ne vaut pas la peine d’être vécu et craigne l'état probable qui va précéder la mort. D'autres peuvent estimer que leur vie est devenue intolérable. Dans de tels cas, chacun peut avoir son opinion et reste libre de choisir, mais il est sans doute souhaitable que des possibilités soient ouvertes par une législation car pour l'instant, quand on ne peut pas se suicider soi-même, seuls ceux qui sont fortunés peuvent choisir leur fin dans un pays étranger où le personnel fournira les moyens pharmacologiques de se suicider sans accomplir l'acte lui-même.
Soulignons que l’on constate que la plupart des patients condamnés cherchent plutôt à vivre qu’à mourir, mais bien que sacrée, la vie est toujours mortelle.
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Le Sénat examine ce mardi 28 mai un texte, déposé par Les Républicains qui propose de rendre quasi impossibles avant la majorité les transitions médicales du genre. « Il faut pouvoir donner du temps aux mineurs qui se posent des questions » sur leur identité, « pour ne pas accompagner trop tôt certains enfants vers des choses souvent irréversibles » et l’on sait que des patients qui ont subi cette transition trop tôt l’ont regretté par la suite et en ont subi des dommages.
Du point de vue médical ne pas se précipiter chez un adolescent pour l’inonder d’hormones et éventuellement lui faire subir des manipulations chirurgicales définitives parait être une attitude de bon sens, cette prudence est appliquée pour toute pathologie.
Cependant la ministre déléguée à la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a prévenu que le gouvernement s'opposerait « avec force » au texte, transformant ainsi un problème strictement médical en un problème politique, même si des médecins peuvent penser qu’il est licite de toucher aux enfants sur un simple ressenti alors que celui-ci peut être provoqué par un mal-être n’ayant rien à voir avec le genre et même être lié à un effet de mode ou une influence (notamment des réseaux sociaux).
Il n’est pas étonnant que des collectifs et des associations aient lancé un appel à manifester devant le Sénat aujourd’hui, une réaction qui pousse à se demander s’ils n’ont pas plus en tête la volonté de recruter que le souci de la santé des enfants. Ce texte est bien sûr condamné par la gauche dont le progressisme est plus orienté vers les minorités que vers le peuple, et des associations de défense des droits des personnes transgenres qui y voient une « offensive transphobe ». L’écologiste Anne Souyris estime que, « C'est une aberration complète en termes de réalité scientifique et d'accompagnement médical », et son groupe défendra une motion de rejet préalable du texte en ouverture des débats. Cette bonne dame parle de « réalité scientifique » et estime donc qu’un simple ressenti aussi prégnant soit-il est une réalité scientifique. Si le mal-être fait partie de l’observation, où sont les preuves de la détermination erronée du genre par la nature ? Et il n'a rien de transphobe dans cette proposition de loi, puisqu’il s’agit de déterminer le moment opportun pour effectuer la transition et non de l’interdire, et comparer cette prudence aux thérapies de conversion des homosexuels est stupide. La version du texte soumise au vote du Sénat n’interdit même pas la prescription des bloqueurs de puberté aux mineurs mais vise à l'encadrer.
On peut se demander pourquoi autant de polémiques et de manifestations pour des questions qui ne concernent que 1% de la population. Sans doute parce que le sexe et le genre sont des repères primordiaux de l'espèce.
NB Après la rédaction de ce texte, j'ai pris connaissance de celui-ci : "En revanche, au Royaume-Uni, la fermeture du centre à Tavistock /où l'on prescrivait auparavant des bloqueurs de puberté/ laisse près de 5 000 mineurs dans l’attente de soins, selon Le Monde (bloquer la puberté n'est pas un soin). Ce qui a des conséquences pour ces jeunes. L’intérêt des bloqueurs de puberté est de « rajouter un temps de réflexion et de ralentir la croissance », explique Anaïs Perrin-Prevelle (directrice de l’association OUTrans) : « Il peut y avoir de vrais enjeux corporels » pour les mineurs trans qui n’y ont pas accès, car « la puberté va faire son travail et certains éléments du corps peuvent ramener à notre genre d’assignation ». Autrement dit si l'on ne bloque pas la puberté, l'adolescent n'éprouverait peut-être plus le besoin de changer de genre ?! Être ramené au genre d'assignation (comme s'il s'agissait d'une assignation purement aléatoire ou totalement arbitraire) parait une dérive pour cette dame. Mais il est vrai que si le mal-être persiste et que le jeune veut toujours changer de genre, il aura acquis des attributs bien embarrassants.
Illustration : le produit des amours d'Hermès et d'Aphrodite
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Certes, il a montré son ouverture d’esprit en décernant le prix d’interprétation féminine à un transgenre sans contrôler ce que cette personne avait conservé d’organes masculins. Mais c’est justement là que l’ouverture parait étroite, car pourquoi distinguer des prix d’interprétation en féminin et masculin ? Un jour, immanquablement, le jury sera confronté à des personnes non binaires, quel prix non genré pourra-t-on leur accorder ? Vous voyez où peut conduire l’esprit réactionnaire. L’avenir est à la suppression des genres, à l’effacement des organes ou à leur utilisation selon les besoins et à la non prise en compte de la génétique, le génome devra resté enfermé dans les cellules sans permission de sortie, son expression pouvant provoquer des troubles à l’ordre public.
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Le festival de Cannes est une foire aux vanités assumées. Un défilé de « m’as-tu vu », mais dont le but est justement de se faire voir par cette foule en extase se pressant pour admirer leurs vedettes, qu’elle ne voit d’habitude qu’aplaties sur les écrans, et qu’elle peut enfin regarder monter les marches en trois dimensions sur un tapis rouge de confusion. Ces stars pètent le luxe, mais se révoltent contre toutes les misères du monde en donnant suffisamment de faste à leur révolte pour en faire un spectacle. La plupart des actrices exposent leur féminisme mais se comportent à Cannes comme des femmes-objets vêtues de robes luxueuses mais souvent conçues pour montrer une partie de leur anatomie qu’il s’agisse de seins ou de cuisses afin de séduire ou de s’exhiber comme une marchandise.
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