J’ai été stupéfait d’entendre Gabriel Attal dans son discours de politique générale projeter d’envoyer un "émissaire" dans les pays étrangers pour débaucher des médecins ! On ne sait pas quels pays étrangers vont être prospectés, mais les candidats pour s’expatrier viendront probablement de pays où les conditions d’exercice sont moins favorables qu’en France et il y a fort à parier qu’il s’agira plutôt de pays africains ou du Moyen Orient. Ce projet a quelque chose de honteux. D’abord la France s'est montré ainsi incapable de former ses propres médecins en nombre suffisant, alors que pendant un demi-siècle elle a tout fait pour en avoir moins en dressant des obstacles afin de rejeter les étudiants en médecine pendant les premières années d’étude. (numerus clausus instauré dans les années 1970) Au point que nombre d’entre eux ont été obligés de s’expatrier dans un autre pays européen, en particulier en Belgique et en Roumanie, pour devenir médecin. De nombreuses vocations ont été ainsi découragées, et aujourd’hui nous avons des déserts médicaux et des hôpitaux qui fonctionnent avec des étudiants et des médecins étrangers. Cette situation est l’aboutissement d’un aveuglement politique pendant des décennies. A la honte de ce constat d'imprévoyance, s’ajoute la honte de déclarer sans ambages que la France projette de priver de leurs médecins des pays qui en ont peut-être plus besoin que nous. J'ignore comment "l'émissaire" français procèdera en terre étrangère, mais je me demande s'il sera le bienvenu, et s’il n’a pas intérêt à venir masqué pour exécuter sa mission de débauchage. Une initiative-choc, choquante, dont on ignore si elle va être possible et efficace en attendant les effets de la levée récente du numerus clausus qui ne se feront sentir que dans quelques années.

Lloyd Austin, le ministre américain de la défense, s’est platement excusé devant le monde entier de ne pas avoir révélé qu’il avait un cancer de la prostate pour lequel il avait été hospitalisé à deux reprises. Cette discrétion, discutable envers Joe Biden, a provoqué une polémique aux USA, même dans le camp démocrate, et les républicains demandent sa démission. D’après le protocole, Lloyd Austin aurait eu tort de cacher au monde l’état de sa prostate.

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Quelle tristesse ! Didier Raoult, ancien professeur de microbiologie, remercie le rappeur Booba pour son expertise sur les vaccins contre le SARS-COV-2. Le rappeur estime, en effet, comme lui, que les vaccins à ARN messager sont dangereux en entrainant des tas de maladies comme des lymphomes ou même la maladie de la vache folle. Et Raoult de remercier le rappeur sur X pour son soutien éclairé : « Merci pour le soutien, petit frère. Didier. ». Quelle tristesse ! L’ennui est que les 6 millions d’abonnés de Booba risquent de le suivre et ont l’insulte facile pour ceux qui osent toucher à leur idole, quelles que soient les conneries qu’il peut proférer. L’ancien directeur de l’IHU de Marseille au lieu de se faire oublier pour son rôle néfaste lors de la pandémie de Covid-19, et ses expérimentations douteuses sur l’humain dont son équipe doit aujourd’hui rendre compte, persiste à croire qu’il a raison, que l’hydroxychloroquine est efficace contre le virus de la dernière pandémie alors que de multiples équipes médicales à travers le monde ne l’ont pas constaté, et que ce médicament serait même responsable, selon une dernière étude lyonnaise, de près de 17000 morts en France, en Belgique, en Italie, en Espagne, en Turquie et aux États-Unis lors de la première vague de Covid-19 (Biomedicine & Pharmacotherapy). Didier Raoult devenu l’icône des antivax, continue à penser, abandonnant tout esprit scientifique, que les vaccins à ARN messager sont nocifs malgré les millions de vaccinés qui se portent très bien avec un recul suffisant pour affirmer leur bonne tolérance. Quelle tristesse !

J’ai vu et entendu Gabriel Attal faire son opération de séduction des agriculteurs sur sa botte de foin. Il a énuméré une série d’absurdités auxquelles sont soumis les paysans, s’agissant notamment des normes européennes amplifiées et complexifiées par nos administrateurs zélés. Le Premier ministre a même parlé d’une situation kafkaïenne. On ne peut que saluer sa lucidité. Un discours dans la droite ligne de son maître que s’est plu, à de multiples reprises, à faire le constat de ce qui ne va pas et de tout ce qu’il faudrait changer. Tout se passe comme si ces experts venaient d’arriver au pouvoir et faisaient le bilan de la triste gestion des gouvernants précédents. Depuis combien d’années ces experts de l’audit nous gouvernent-ils ? Et dans ce gouvernement clairvoyant, y avait-il un ministre de l’agriculture ? Kafkaïen.

Des agriculteurs comptent assiéger Paris demain, et envisagent même d’affamer la population de la capitale en bloquant Rungis, mamelle nourricière des Parisiens. A l’heure qu’il est, je ne sais pas ce qu’il en sera, et si cet acte de guerre sera exécuté. Quoi qu’il en soit, j’ai pris mes précautions et j’ai été acheter du papier hygiénique. On ne plaisante pas avec le siège. Illustration : Henri Pille : Cantine municipale pendant le siège de Paris 1970-71

Que n’a-t-on pas dit sur la jeunesse d’Attal quand il a accédé au poste de Premier ministre, en lui reprochant notamment son manque d’expérience. Ce sondage paru dans Le Point montre au contraire que ce sont les jeunes (de 16 à 30 ans) qui paraissent – de mon point de vue - les plus sensés sur les questions posées. Par contre, ce sont les personnes les plus expérimentées et encore en activité (de 50 à 64 ans) qui me paraissent les moins sensées, à croire que l’âge et l’expérience apportent le doute plutôt que la raison : ce sont ceux qui croient le moins en la science, aux vaccins, et à la théorie de Darwin. Ce sondage apporte un motif de satisfaction en montrant que les antivax sont très minoritaires malgré le tapage agressif auquel ils sont livrés pendant la dernière pandémie, et un motif de semi-surprise et peut-être d’inquiétude : la majorité des personnes sondées ne pensent pas que les découvertes scientifiques soient le plus souvent bénéfiques pour la société, et là encore ce sont les jeunes qui y croient davantage. Je dis semi-surprise car le jugement porte sur la globalité de la science, et si les découvertes scientifiques permettent de mieux soigner et de vivre plus confortablement, elle a aussi apporté le risque nucléaire, et des découvertes comme l’intelligence artificielle qui sont ressenties plus comme des menaces que comme des progrès. Peut-être que les gens regrettent un mode de vie antérieur plus simple et plus humain. Notons enfin que pour la question sur le réchauffement climatique, plus on est vieux moins on estime qu’il est la conséquence de l’activité humaine, car plus on est vieux, plus on peut se sentir coupable.

Le visionnaire Alphonse Allais avait bien dit que « Les villes devraient être construites à la campagne, l’air y est tellement plus pur ». Aphorisme appliqué par Pol Pot, dirigeant communiste fou (pléonasme ?) du Cambodge, qui n’avait pas hésité à la fin des années 1970 à vider les villes au profit des campagnes pour purifier définitivement l’esprit des citadins notamment celui des intellectuels. Allons-nous assister au mouvement inverse avec le déplacement des agriculteurs, leurs tracteurs et leurs bêtes à l’intérieur des villes pour profiter de leur pollution ? L’image ci-contre représente des agriculteurs et quelques moutons venus au Louvre pour montrer qu’ils ne veulent pas se retrouver au musée comme cultivateurs témoins d’une culture du passé.

Lors de sa dernière conférence de presse Emmanuel Macron a parlé de l’infertilité. Dans tous les pays l’infertilité est en marche, et pour les spécialistes cette marche conduirait à la disparition de l’espèce humaine toute entière. Seulement en France plus de 6 millions de personnes auraient des difficultés à procréer par la vénérable méthode naturelle qui, jusqu’à présent, avait tout de même fait ses preuves. Une infertilité malgré une persévérance dans l’accomplissement de l’ouvrage. On attribue ce fiasco procréatif à de multiples causes (stress, surpoids, alcool, tabac etc…), ce qui prouve que l’on ne sait pas trop, la seule cause certaine est que les femmes tentent d’enfanter trop tard (31 ans en moyenne aujourd’hui) associée au rôle probable des perturbateurs endocriniens présents à peu près partout. Si l’on veut vraiment agir pour le climat il va falloir conseiller aux gens de grossir, de boire, de fumer, d’utiliser des produits chimiques toxiques. Déjà le résultat n’est pas négligeable : En 2023, l'indicateur conjoncturel de fécondité est tombé à 1,68 enfant par femme. C’est pas beau ça. Pour une décroissance, c’est une décroissance. La fin de l’humanité, un écorêve : La planète va respirer : plus de pollution, l’air va vite se décarboner, les autres espèces vont enfin se bouffer entre elles sans craindre les chasseurs, le climat va se refroidir, mais les bêtes ont une fourrure qui les tient au chaud, les mammouths et les dinosaures vont peut-être revenir et le nombre de loups et d’ours ne sera plus contingenté. Malheureusement aucun écologiste radical ne sera là pour constater les bienfaits de cette décroissance également radicale, et de la justesse de ses vues.

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