• 462. Un complot à l'oeil

    La pandémie de COVID-19 a montré combien la médecine pouvait être un terrain fertile pour faire pousser les complots, et des médecins eux-mêmes ont largement participé à leur éclosion, leur formation et parfois leurs titres donnant du crédit à des hypothèses bien peu scientifiques.

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  • 461. L’intoxication par le motDans les troubles du langage (aphasie) il existe parfois ce que les neurologues dénomment une « intoxication par le mot » caractérisée par des phénomènes de persévération qui consistent en la répétition fortuite de mots ou de phrases émis peu de temps auparavant. Les intoxications par le mot entrainent une production intempestive et régulière, sans raison apparente, d’un mot ou d’une phrase appartenant ou pas au contexte de parole. Il me semble que ce phénomène s’observe de plus en plus fréquemment, et notamment dans le monde politique, surtout lorsque le patient est dominé par une idéologie productrice de phrases toutes faites, avec l’impression que la personne atteinte n’attend que le moment pour les émettre, même si parfois cette production linguistique est en contradiction avec le discours ambiant. Le discours des idéologues consiste essentiellement à ouvrir des tiroirs déjà remplis et à étaler leur contenu. D’ailleurs, l’auditeur sait que ce fragment linguistique va être prononcé dans le cours du discours, l’ayant entendu répété oralement ou par l’écrit de multiples fois par les tenants de la même idéologie. Pour donner un exemple collectif, une tribune est parue le 13 septembre dans Politis signée par de multiples organisations et de personnalités dont l’inévitable Adèle Haenel, tribune dénonçant l’interdiction des abayas (et qamis) à l’école comme une « offensive raciste, islamophobe, sexiste et patriarcale ». On voit par cet exemple que « l’intoxication par le mot » ou par une brochette de mots peut être en contradiction avec la réalité mais le patient ne peut s’empêcher de le ou de les émettre, quel que soit le contexte. Illustration : Soutine « La folle »


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  • Masochisme ?On pourrait qualifier de masochistes ces personnalités de l’extrême droite française venues se précipiter à Lampedusa pour contempler l’échec de leur alter ego, l’admiratrice de Mussolini, à contrôler le flux des migrants africains débarquant dans l’île alors qu’elle avait été élue sur la promesse d’assurer ce contrôle, au besoin par un blocus naval. Que venait faire Marion Maréchal et ses amis dans cette galère ? Donner des conseils à Mme Giorgia Meloni ? L’assurer de leur soutien ? Pointer l'échec de l'UE dont l'Italienne reste partisane ? Mais de toute façon, c'est une démarche contre-productive. Se mettre en scène pour venir constater que ce n’est pas simple de contrôler l’afflux des miséreux, et montrer ainsi que leurs propres promesses sur lesquelles ces touristes de Lampedusa, venus de Reconquête  ou du RN, espèrent être élus risquent de ne pas être tenues.


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  • Dans le langage courant on évoque volontiers lors de troubles mentaux et même d'une conduite déraisonnable, la présence d’un corps étranger dans la boîte crânienne : un grain, une araignée au plafond etc… Mais d’où vient que l’on ait pu attribuer des troubles mentaux ou l’épilepsie à une pierre dans le cerveau ? Et au point de persuader les malades et leur famille que l’excision de cette "pierre de folie" guérirait le patient. C’est peut-être la constatation d’une tumeur cérébrale chez des patients ayant eu des troubles mentaux qui a pu conduire à cette conclusion. Une conclusion hâtive mais qui a permis aux barbiers charlatans de se livrer à des simulacres de trépanation, en se bornant à inciser le cuir chevelu, incision sans doute impressionnante pour l’entourage car elle est très hémorragique, pour en extraire par un tour de passe-passe habile un caillou ramassé sur le chemin. Cette charlatanerie sanglante était répandue au Moyen Âge, d’un bon rapport, car les crédules ne manquaient pas contrairement aux thérapeutiques efficaces. Les crédules d’aujourd’hui pour des traitements farfelus et parfois dangereux ont moins d’excuses.

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  • Un couple de déraisonCe sont deux fruits du communisme. Le communisme n’a donné que des fruits pourris, quel que soit le verger où les arbres poussent. Le joufflu est le troisième représentant d’une famille régnante sur un pays peuplé d'esclaves aux cerveaux lavés et qui ne produit que des armes. Sa principale occupation est d’envoyer de gros pétards en l’air. Il est resté très enfant, mais jouer avec des allumettes est un jeu dangereux. Le joufflu est content de voyager un peu et de sortir de sa prison à ciel ouvert dont il est le gardien. Il sourit à l’autre dont il vient de se faire un copain et va pouvoir jouer dans la cour des grands, alors que le monde avait tendance jusqu’à présent à le bouder en le laissant seul dans son coin. Son nouvel ami, le paranoïaque messianique poursuivi pour crimes de guerre, continue le tsarisme à sa manière et son peuple en a pris l’habitude, il est fort possible qu’un autre régime risquerait de le désorienter. Il a un sourire un peu crispé car il n’est peut-être pas enchanté de son nouveau copain, mais on ne crache pas sur un sac de billes car si l’un prépare la guerre sans relâche et accumule les billes, l’autre la fait, et en a besoin. Ce couple déraisonnable est l’illustration que les évènements historiques, les massacres, le malheur des peuples ne dépendent que de petits hommes assis sur leur cul.


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  • Demande de remboursementDans une interview, Régis Debray a déclaré que, pour lui, le maître en littérature était Julien Gracq. J’avais jadis lu un de ses livres sans avoir été suffisamment accroché pour en retenir le titre. Impressionné par le jugement de Régis Debray, et soucieux de ne pas rater un plaisir de lecture, j’ai donc acheté « Le rivage des Syrtes » qui est l’œuvre la plus connue de Julien Gracq. Dire que je n’ai pas adhéré à ce roman est un euphémisme car je l’ai trouvé franchement…ennuyeux. L’intrigue est d’une minceur filiforme qui ne s’épaissit que vers la page 200, et il a fallu m’accrocher pour y arriver, alors que les cent dernières pages auraient pu faire un roman convenable. L’histoire, un tantinet hermétique, se déroule dans un pays imaginaire ressemblant à l’ancienne Venise – celle des Doges - où l’on nage dans un anachronisme mêlant le Moyen Âge et le contemporain (on se déplace en automobile et on fume des cigarettes dans un monde qui évoque la Renaissance). Mais en laissant cela de côté, j’ai surtout trouvé l’écriture insupportable. Un verbiage élégant, à la limite du pompeux, une complaisance à aligner les phrases longues qui parfois ne veulent plus rien dire, une propension à accumuler les images énigmatiques où une éventuelle perle poétique est noyée dans un coulis interminable de comparaisons qui s’enfilent les unes les autres, si bien que l’on finit par perdre le point de départ de l’avalanche de digressions. Les dialogues sont rares, et lorsqu’ils existent, les personnages semblent se comprendre, mais le lecteur a plus de mal à saisir leur conversation pleine d’allusions. En définitive, j’ai eu du mal à supporter une prose qui laisse à penser que son auteur se regardait écrire en semblant dire au lecteur : « regardez comme j’écris bien ». Une demande de remboursement auprès de Régis Debray serait licite, à moins qu’il ne me soit rétorqué que je n’ai rien compris, ce qui est fort possible, car ce roman fut couronné par le prix Goncourt, mais que Julien Gracq refusa. Loin d’être féru de littérature, il me semble bien que Le rivage des Syrtes, livre paru en 1951, n’est qu’une imitation lourde, volontaire ou non, du roman bien plus réussi de Buzatti : Le désert des Tartares paru onze ans auparavant.


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  • L’original et sa copie

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  • Recevoir ou prendreL’actualité prend souvent de curieux détours. C’est à l’occasion d’actes invraisemblables de vandalisme sur plusieurs camions utilisés par les « Resto du cœur » pour le transport de nourriture destinée aux plus démunis que l’on a vu des responsables  d'associations d'assistance exposer leur désarroi devant l’afflux des personnes qui font appel à leur aide et leur manque de moyens pour les satisfaire. On se demande si en l’absence du vandalisme qui a fait la une des médias, l’appel aux dons de ses associations aurait pu avoir un écho quelconque. Comme quoi un fait divers peut révéler un fait profond. La famille Arnault qui possèderait la première fortune mondiale s’est empressée de faire un don de 10 millions d’euros (sans vouloir en tirer les avantages fiscaux). Les malheureux ont vraiment pris des risques. S’ils n’avaient rien donné les Arnault auraient évité les quolibets, le mépris et la honte d’avoir fait un don et d’avoir ainsi montré combien ils étaient riches, ce qui en France est impardonnable. Les Français n’aiment pas la réussite et les riches, et s’ils aiment leur argent, c’est à une seule condition : leur prendre, leur confisquer par l'impôt ou la force, et le summum du plaisir est de leur couper la tête après les avoir dépouillés. C’est évidemment du côté des Mélenchonistes (les insoumis à la raison) que l’on a trouvé la réprobation la plus vive, une occasion rêvée de montrer leur fibre révolutionnaire pétrie de ressentiment. Mais qui est plus utile à la France : Arnault ou Mélenchon et sa troupe ? Illustration : Quentin Metsys : « Le Prêteur et sa femme ».


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  • L’usureOn s’habitue aux malheurs du monde quand ils ne vous touchent pas directement. Le dire est une banalité. Cette banalité, Poutine en a fait une stratégie. La tentative d’invasion de l’Ukraine par la Russie a révolté les Européens, les Etatsuniens et leurs alliés en dehors des admirateurs de l’espion devenu président, faisant peu de cas des crimes de guerre de l’armée russe, des massacres ciblés des populations et de la destruction des infrastructures civiles, et même de la déportation d'enfants ukrainiens. Un spectacle marqué par l’horreur et la bêtise par son inutilité. Chaque jour nous avons les nouvelles du front assorties d’images parfois sans rapport, mais l’image même décalée est indispensable pour l’ambiance. Cette guerre fait l’essentiel d’une chaîne de TV avec des commentateurs qui ne font que se répéter. Ce n’est pas tous les jours que l’on a des surprises comme la marche des mercenaires Wagner sur Moscou et la mort de leur chef en plein ciel. Les discours de Poutine et de ses propagandistes provoquent des sourires un peu crispés, leur humour noir et leur côté ubuesque finissent par s’user. Et je constate avec regret que l’usure me touche également. Petit à petit, insidieusement, je constate que j’évite la représentation de cette guerre usante de tranchées, ses mines venues du sol, ses bombes venues du ciel, ses jeunes morts et ses amputés à vie. Une guerre pourtant à nos portes. Peut-être une répétition, un échantillon de ce qui pourrait advenir si la Russie la gagnait. Un exemple à suivre pour d’autres. Illustration : Fernand Léger


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  • Je dois me rendre à l’évidence : je ne serai jamais influenceur. Un coup d’œil très bref sur la liste de mes abonnés m’en donne la confirmation. Pourtant, j’aimerais bien au cours d’un diner déclarer en bombant le torse à ceux qui me demanderais à quoi j’occupe mon temps : je suis un influenceur, des milliers de gens m’écoutent, je leur donne des conseils pour tout et n’importe quoi, en évitant bien sûr de les encourager à la prostitution. En fait, chacun dans sa vie a été amené à influencer les autres, notamment par sa profession, et la mienne s’y prêtait aisément, mais jusqu’à une époque récente on n’en faisait pas sa profession unique et l’influence avait en général un écho modeste.

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