• Une employée sud-africaine, Johanna Mmoledi, pour justifier son absence pendant un mois à son travail dans une auberge de Pretoria (un congé sans solde lui avait été refusé), motif de son licenciement, avait fourni à son employeur un certificat rédigé par une guérisseuse traditionnelle (une sangoma) affirmant qu’elle était « gravement tourmentée par ses ancêtres », et qu’elle avait suivi un séminaire destiné à les apaiser. La Cour d’appel du travail a jugé ce licenciement injuste et ce certificat valable en estimant que  l'Afrique du Sud est une société multiculturelle où la culture occidentale ne pouvait prendre le pas sur les cultures africaines. "Les entreprises ne peuvent pas uniquement accepter les certificats de médecins, alors que nous vivons dans une société diversifiée", a approuvé Ndaba Ntsele, président du Conseil des entreprises noires.

     J’ai relevé cette information avec intérêt car si les ancêtres ont à coup sûr existé pour chacun d’entre nous, même si l’on peut contester leur intervention dans le présent, leur souvenir peut venir nous habiter, alors que l’existence du démon est très incertaine. Et pourtant dans nos sociétés occidentales rationnelles, les possédés du Diable ne manquent pas, ils s’adressent, non pas à une sangoma, mais aux exorcistes officiels (120 en Pologne, j’ignore leur nombre en France, mais les petites annonces foisonnent sur le  net) et s’ils sont possédés et pistonnés, ils ont intérêt à s’adresser à l’exorciste officiel du Vatican. Le père Amorth (je ne sais pas s’il vit toujours) aurait réalisé à lui seul 70000 exorcismes dans la cité du pape et avait déclaré : « Je suis plus fort que le Diable. Quand il me voit, il se fait pipi dessus » alors que le Diable ne se laissait pas faire et le bon prêtre affirmait que, par l’intermédiaire du sujet possédé, le Diable lui avait craché des clous au visage qui, se formant juste au moment du jet, restaient invisibles aux rayons X.

    Nos possédés occidentaux justifient sans doute leur absence à leur travail en présentant un certificat médical car pour un médecin, l’hystérie ou les hallucinations entre dans le cadre de la pathologie. Pour les partisans du multiculturalisme qui fera du tissu social français un patchwork multicolore, il n’y aura guère de raisons pour qu’un certificat fourni par un guérisseur traditionnel ait moins de valeur que celui fourni par un médecin.


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  • Chaque trimestre, l’Insee fournit les chiffres statistiques permettant de suivre l’évolution de l’économie française et c’est le cas dans la plupart des pays. Les banques, les financiers, les entreprises, les journalistes, les attendent avec attention, et les gouvernants avec inquiétude, sachant que c’est sur eux que leur action sera jugée par la population. Le cercle économique étant particulièrement vicieux, de mauvais chiffres de la croissance ou du chômage risquent d’aggraver la situation et un jugement sévère de la part des agences de notation qui s’en suit risque d’accentuer la dette en élevant l’intérêt des emprunts.

    Ne serait-il pas plus simple, et finalement plus bénéfique, que les résultats déclarés des études statistiques sur l’économie soient fournis à l’Insee par les gouvernants eux-mêmes, ce qui leur permettraient de prendre les bonnes mesures (en fonction des chiffres réels) dans le calme, sans ce sentiment d’urgence et de catastrophe qui risquent d’altérer leur santé et surtout celle des gouvernés.

    Vous me direz que pour entrer dans l’UE, la Grèce a fait quelque chose de semblable, et si elle va actuellement mal, elle a longtemps profité de l’opération.

    D’après certains[1], la Chine avec son pragmatisme habituel aurait adopté cette inversion du circuit statistique et c’est le Parti qui fournirait à l’institut d’évaluation les chiffres à publier. Ceux-ci ne subissent par la suite aucune révision avec le recueil ultérieur des données. Les Chinois publient, en effet, le chiffre de la croissance trimestrielle une dizaine de jours après la fin du trimestre, alors qu’ils doivent recueillir les données d’un pays peuplé de 1,3 milliard d’habitants répartis sur 10 millions de km2. Cette extrême vélocité et l’absence de révision suscitent logiquement des doutes. La France, dont les services statistiques sont excellents, met près de 2 mois pour le faire, et les chiffres initiaux subissent souvent des révisions ultérieures.

    Ce qui n’empêche pas le monde d’attendre avec impatience les données statistiques sur l’économie chinoise qui ne révèleraient pourtant que très imparfaitement sa réalité, si ce n’est celle que l’on veut nous faire croire. Nous avons beaucoup de choses à apprendre des Chinois.

     Yue Minjun

    Yue Minjun



    [1] François Lenglet, article paru dans Le Point du 11/10/12


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  • Les Norvégiens (qui n’appartiennent pas à l’Union Européenne) viennent d’attribuer le prix Nobel de la Paix à l’UE. Si ceux qui font partie de cette institution sont fiers que cette dernière ait été distinguée, bien entendu, les sarcasmes n’ont pas tardé. Un britannique, Nigel Farage, crache allègrement dans la soupe, puisqu’il est lui-même eurodéputé, en appréciant l’humour des Norvégiens. Ce que fait également Mélenchon qui parle, lui, d’humour noir. L’un et l’autre accusant l’UE d’être responsable  de la pauvreté, du chômage et d’attiser l’animosité entre le Nord et le Sud. Cette dernière assertion vient du britannique et je reconnais bien là l’humour anglais.

    Animosité ? C’est tout de même peu de chose à côté des multiples guerres qui ont ensanglanté le continent européen pendant des siècles avec comme apothéose les deux ignobles boucheries qui ont jonché cette terre de millions de cadavres au XXème  siècle. Animosité ! Chochotte ! Voilà 67 ans que les grandes nations européennes sont en paix et collaborent entre elles depuis 62 ans. Alors, il n’y a pas de prix de la paix plus mérité que celui-ci. Bien sûr, il a beaucoup à redire sur le fonctionnement de l’UE, mais une telle période de paix n’a jamais eu son équivalent en Europe probablement depuis toujours.

    Pauvreté, chômage, c’est vrai. Mais ces eurosceptiques ne se posent pas la question de savoir si ce ne serait pas pire sans l’UE et attribuer la pauvreté et le chômage à l’UE est un peu léger, c’est négliger le reste du monde. La France, même dans l’UE, ne pèse déjà pas très lourd face aux mastodontes. Complètement isolée, elle pèserait encore moins, mais elle pèserait plus si les 500 millions d’européens voulaient s’unir davantage. Le poids économique de l’UE serait incomparable si les pays  la composant n’agissaient pas en ordre dispersé.

    Il faudra bien un jour ou l’autre mettre la nostalgie aux rayons des souvenirs et les eurosceptiques avec, eux qui n’ont aucune solution de rechange pour assurer la paix et faire face à une économie mondialisée.


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  •  

    Dans mon article « J’ai comme un doute » publié le vendredi 14/09/12, j’avais émis quelques réserves (a priori) sur le livre de Debré et Even traitant des médicaments, mais dont j’étais cependant certain du succès et de l’approbation qu’il aurait sur la toile. Ceci en raison de l’antipathie que suscitent les laboratoires pharmaceutiques et de la méfiance vis-à-vis des médicaments (surtout depuis l’affaire du médiator) largement répandues dans le public. Mais il faut tout de même admettre, quelles que soient cette antipathie et cette méfiance, que sans les découvertes des laboratoires, il n’y aurait pas de médicaments et sans médicaments, certains d’entre nous ne seraient plus de ce monde.

     

    Je me suis permis de reproduire ici le billet d’humeur de S. Vincent paru dans Cardiologie Pratique (en ligne, le 5/09/12) qui traite de ce sujet avec plus de causticité que je ne l’ai fait.

     

    Laurel et Hardy ont encore frappé !

    Les deux célèbres comiques Philippe Even et Bernard Debré viennent de publier « Le guide des médicaments utiles, inutiles, etc. »
    Philippe Even avait été la risée de la communauté scientifique en annonçant, en 1985, avoir découvert le traitement du Sida, tentative de mystification qui n’avait pas duré bien longtemps. Quelques années plus tard, il récidivait en niant la nocivité du tabagisme passif. Quant à Bernard Debré, il avait provoqué l’hilarité de ses collègues en affirmant être le chirurgien du président Mitterrand, alors qu’il n’était qu’un des nombreux assistants de l’opérateur.
    Dans ce « guide », sans aucune légitimité scientifique, un pneumologue retraité depuis une quinzaine d’années et un urologue (à temps très partiel) donnent leur avis sur les thérapeutiques les plus novatrices dans toutes les spécialités, sans avoir la moindre idée sur les études réalisées chez des milliers de patients.
    Avec l’autorité de ceux qui ne savent rien, les auteurs du « guide » portent des jugements péremptoires dont on ne sait s’ils sont le témoignage de leur ignorance, de leur aigreur ou la simple occasion de régler des comptes.
    Nos deux humoristes risquent, avec leur « guide », de diminuer la confiance que les patients ont dans leur traitement et celle qu’ils témoignent à leur médecin.
    Laurel et Hardy ont frappé sur l’observance et cela, c’est beaucoup moins drôle !

    S. VINCENT


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  • manet-Le-tragedien.jpgDans une interview de l’écrivain Philip Roth, à la question du journaliste : « qu’est-ce qu’écrire ? » Philip Roth a répondu : « La chose la plus difficile qui soit. Briser le silence par les mots et les mots par du silence. » (Le Point du 27/09/12). Je reste silencieux sur le dernier membre de la phrase, mais j’avoue avoir été irrité par ce : [écrire serait] « la chose la plus difficile qui soit ». Il me semble qu’il y a bien d’autres choses plus difficiles que d’écrire, par exemple, pour aller à l’extrême : résister à la torture pour ne pas dénoncer ses compagnons. Les écrivains prennent parfois des postures de crucifié, à croire qu’ils écrivent avec leur sang dans un effort surhumain, et que l’humanité devrait s’incliner devant un tel sacrifice (que personne ne leur demande). Mais certains écrivains ne sont pas les seuls à prendre ces postures ridicules. J’ai entendu des acteurs, des comédiens ou des chanteurs parler avec émotion de leurs soi-disant déchirures, sans doute pour donner plus d’épaisseur à leur activité distrayante. Heureusement que la plupart des artistes aiment ce qu’ils font et sont heureux de le faire, mais ceux qui se font passer pour des victimes de leur propre art m’horripilent.

     

    Manet : « Le tragédien »


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  • Dans le monde occidental, après l'installation du Christianisme, l’homosexualité a été longtemps réprimée et ce n’est finalement que depuis ces dernières décennies qu’elle a acquis droit de cité et  assez curieusement dans le sillage d'une maladie : le SIDA, apparue et propagée d’abord chez les homosexuels masculins en raison de leurs comportements. Le SIDA a été l’évènement dramatique à l’origine d’une communauté organisée, uniquement caractérisée par une orientation sexuelle, qui s’est attachée à porter sur la place publique et dans les instances politiques leurs revendications.  

    Les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels) aspirent à la normalité en mettant en quelque sorte en doute la norme de l’hétérosexualité elle-même. La théorie du genre, où chacun serait à même d’opter pour le sexe de son choix en dépit du statut biologique, est maintenant enseignée dans les écoles. En Australie et au Canada, il existe même un troisième sexe : X sur les papiers officiels pour les transgenres qui ne se reconnaissent ni comme masculin ni comme féminin.  

    La revendication du mariage entre homosexuels tient à ce désir de normalité alors que le PACS, en France, donne déjà un statut juridique aux couples homosexuels et que le mariage est plutôt boudé par les couples hétérosexuels. Le mariage a en particulier pour intérêt de pouvoir éventuellement élever des enfants : apparence de normalité pour un couple dans l’impossibilité de procréer, obstacle irréductible.  

     

    Le monde musulman continue à réprimer, parfois sauvagement, l’homosexualité. En Malaisie où la venue croissante des arabes au XIIIe siècle a imposé l’Islam vers le XVe siècle en marginalisant les autres religions qui existaient auparavant dans ce pays. Un Islam qui est devenu de plus en plus rigoureux ces dernières années au point de vouloir interdire aux membres des autres religions de prononcer ou d’écrire le mot Allah. En Malaisie, non seulement l’homosexualité est réprimée mais les autorités cherchent à la dépister comme on le ferait d’une maladie. « Le gouvernement organise des séminaires pour apprendre aux parents et aux enseignants à détecter les premiers signes d’homosexualité chez les ados et préados. La dernière réunion en date a rassemblé 1 500 personnes à Penang. Les participants ont tous reçu un petit guide permettant d’identifier les symptômes de déviance. » (Courrier international). Pour les garçons potentiellement gays, ces symptômes seraient : un corps musclé que l’on aime exhiber, des tee-shirts en V et sans manches, les vêtements moulants et de couleur claire, de grands sacs, semblables à ceux qu’utilisent les femmes. De tels symptômes doivent alerter les parents et les conduire à agir immédiatement pour « contrer la propagation de ces tendances malsaines chez les élèves » (selon le vice-ministre malaisien de l’Education). Un journal malaisien rapporte que l’an dernier, 66 « garçons efféminés » ont été remis sur le droit chemin lors d’un camp d’été organisé dans l’Etat de Terengganu.

       

    Tout tourne autour de la procréation. Le monde occidental, malgré les réticences ou les oppositions des religions chrétiennes, a fini par séparer sexualité et procréation. La sexualité s’est libérée dans toutes ses formes non agressives et la procréation a pu être contrôlée avec l’aide de la science, mais la procréation reste l’apanage du couple hétérosexuel et les homosexuels veulent y accéder ne serait-ce que de façon indirecte. Dans le monde musulman, ni la sexualité, ni la procréation ne se sont libérées et les homosexuels, qui ne peuvent pas procréer dans le cadre d'un couple de même sexe, sont condamnés, étant dans l’impossibilité de suivre les directives « divines ».


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  • allaitement homme 2Depuis que le corps médical s’intéresse à la sexualité au point d’en faire une spécialité, et non sans raison, la sexualité étant une préoccupation omniprésente de l’esprit humain, soit pour la brider dans l’hypocrisie religieuse, soit pour aboutir à son épanouissement, mais aussi jusqu’à l’étaler en public dans la pornographie, le corps médical, dis-je, fait preuve d’imagination - dans un domaine somme toute limité – dans les recherches sur le sujet qui me laisse admiratif.

    L’orgasme féminin, parfaitement inutile pour la procréation[1], intrigue toujours les chercheurs, certains s’étant même spécialisés dans la chasse au point G. L’orgasme mammaire amène un peu de diversité dans cette recherche comme le montre le récit d’une expérience dans le volume 8 du Journal of Sexual Médecine en 2011 (rapportée par Huffingtonpost.fr ) :

    "Les chercheurs ont exigé des participantes qu'elles se couchent dans un scanner d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, et qu'elles alternent entre des stimuli clitoridiens, utérins, vaginaux et mammaires. Le responsable de l'expérience invitait les femmes à prendre leurs aises et stimuler confortablement l'une ou l'autre de ces parties de leur corps pendant 30 secondes. Elles devaient ensuite prendre une pause de même durée, pour répéter le processus avec une autre partie de leur corps. Toutes les participantes devaient suivre la même séquence afin d'obtenir les résultats les plus constants possible. Par exemple, elles devaient utiliser la main droite pour tapoter le mamelon gauche de manière rythmée".

     

    Protocole parfait qui a permis de constater que le cerveau féminin traite tous les stimuli de la même manière et la stimulation mammaire active une partie du cerveau connue sous le nom de cortex sensoriel génital,  c’est cette même zone qui est activée lors de la stimulation du clitoris, du vagin et du col de l'utérus. Ces chercheurs ont ainsi montré que l’orgasme mammaire est possible et peut même s’accompagner de manifestations physiques (afflux de sang, augmentation de volume).

    Il faut rendre hommage à ces  chercheurs d’avoir démontré scientifiquement en 2011 que les femmes peuvent avoir parfois un orgasme par la stimulation des seins. Mais il suffisait de le leur demander.



    [1] Ce qu’ont bien compris les exciseurs qui ont laissé derrière eux, selon l’OMS, 100 à 130 millions de jeunes filles avec les séquelles des mutilations sexuelles, pourtant interdites dans la plupart des pays du monde


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  • En Pologne, si vous avez le diable au corps, il faut attendre trois mois pour avoir un rendez-vous auprès d’un prêtre exorciste. Et pourtant, ils sont de plus en plus nombreux capables de chasser le démon si vous êtes possédé : en 15 ans ils sont passés de 4 à 120 ! Et ils éditent même un mensuel tiré à 15000 exemplaires. « Les autorités religieuses attribuent la multiplication des manifestations du diable à la chute du communisme et aux perversions du libre marché ». Il est tout de même paradoxal que l’Eglise catholique rende ainsi hommage au communisme pour sa faculté inattendue à chasser le diable. Le fait que la religion puisse se propager sans entrave et contaminer plus de crédules à ces superstitions ne leur vient pas à l’esprit.

    Femen.jpg

    Ces charmantes jeunes femmes, seins nus et couronne de fleurs sur la tête n’ont aucunement l’intention d’être exorcisées bien qu’elles utilisent diablement leur corps. Elles font partie des Femen, mouvement féministe né en Ukraine et qui s’est étendu en France, en Suisse, en Italie, au Brésil et même en Tunisie.

    Ces Femen ont débarqué en France, précisément place des Vosges, en tenue très légère devant  le logis de DSK, épicentre de la sexualité débridée. Elles s’imposent dans les réunions les plus sérieuses comme à Davos sous l’aspect de séduisantes nymphes, démontrant qu’en matière de vêtements il était possible de faire des économies.

    Elles ont surtout un goût prononcé pour la laïcité et une hostilité encore plus prononcée pour les religions qui servent, disent-elles, à asservir les femmes et qu’elles aimeraient abolir (vaste programme).

    C'est en mars dernier, à Paris, place du Trocadéro, que les Françaises se sont manifestées. A moitié nues sous leur cape « façon burqa », une dizaine d'entre elles scandant en choeur : « Allah has created me naked », certaines portant le tatouage : « no charia ».

    En juillet, à Londres, elles ont protesté contre l' « hypocrisie des régimes islamiques participant aux jeux Olympiques, qui imposent aux Jeux des femmes voilées, à l'encontre du règlement olympique ». A cette occasion, elles ont été fichées sur Europol à l’égal des terroristes pour avoir sprinté en petite culotte.

    Ce terrorisme a toute ma sympathie. Je crains seulement qu’avec le temps, leurs armes corporelles de destruction massive de la pudeur perdent de leur efficacité. Mais des troupes fraîches viendront sûrement les remplacer.


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  • Ainsi, des gens (jeunes) ont dormi dans la rue (deux jours pour l’un) devant le temple Apple du quartier Opéra pour être parmi les premiers élus. Ainsi, une queue de 300 mètres s’est étirée hier pour parvenir à l’autel où se vendait (fort cher) le dernier téléphone de la marque divine. Les fidèles,  en défilant, serraient dans leur main le précédent objet de leur adoration qu’ils ne demandaient qu’à jeter aux oubliettes. Ainsi, les visages étaient tendus à l’idée que les stocks divins pourraient être épuisés une fois parvenus à l’autel. Ainsi, ceux qui avaient obtenu l’objet précieux sortaient du temple auréolés de leur exploit sous les applaudissements des vendeurs, et le regard admiratif de ceux qui attendaient leur tour, en espérant  être adoubés mais craignant d’être rejetés. N’ayez crainte, mes frères, le dieu de la consommation reconnaîtra les siens.


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    Si l’on n’est pas croyant pourquoi devrait-on respecter une religion quelle qu’elle soit ?

    A chaque fois que l’on se permet de critiquer ou d’ironiser sur les croyances d’une religion, toutes les autres montent au créneau pour protester contre une atteinte au « sacré », même si pendant des siècles et aujourd’hui encore elles n’ont cessé de s’entretuer. Les politiques, même non croyants, se disent heurtés que l’on puisse toucher à une religion surtout lorsqu’il s’agit de l’Islam dont ils  craignent la violence. En quoi les croyances religieuses sont-elles si respectables et intouchables ?

    La croyance religieuse n’est qu’une adhésion à une légende et à une conception métaphysique indémontrable, placée confortablement hors de la raison et de l’erreur. Si elles ont évidemment du sens pour celui qui croit, elles n’en ont aucun pour celui qui ne  croit pas, ce qui ne l’engage pas à les respecter.

     

    Chacun est libre de croire à ce qu’il veut.

    Chacun peut croire qu’une entité appelé Dieu et qui est à notre image (puisque nous sommes à la sienne, ce qui est plutôt valorisant) ait créé en peu de temps un univers sans limite (sinon, il serait dans un autre univers) et dont les dimensions observables seraient de l’ordre de 100 milliards d’années-lumière aux dernières nouvelles. Chacun peut croire que parmi les myriades de galaxies cette entité ait choisi la nôtre, que parmi les myriades de systèmes solaires il ait choisi notre étoile et la Terre pour créer l’homme et  pour se manifester à nous. Chacun peut croire que ce Dieu ait éprouvé la nécessité de se cacher dans un buisson du Sinaï pour faire la causette à Moïse, qu’il ait eu la charité de se faire crucifier sous la forme d’un homme pour racheter nos pêchés avec le succès que l’on sait, que sa mère toujours vierge ait la bonté d’apparaître de temps en temps pour nous rassurer. Chacun peut croire que Dieu ait transmis les versets du Coran à Mahomet par l’intermédiaire de l’archange Gabriel. Mais chacun est aussi libre de ne pas respecter ces croyances prétendument révélées à un seul homme et sans témoins.

     

    Le respect de la personne ne s’étend pas à ses  croyances.

    On doit respecter le croyant en tant que personne mais pas en tant que croyant. Par contre le respect de la personne implique de respecter la liberté du croyant à pratiquer ses rites, à condition qu’il les suive dans la sphère privée ou dans un temple et sans les imposer aux autres. Il doit rester en accord avec les lois d’un pays laïc et celles-ci n’ont pas à être modifiées pour satisfaire la croyance personnelle en des légendes et des rites, même s’ils sont anciens et partagés par des millions d’individus. Le nombre, s’il n’est pas un critère de véracité, reste malheureusement une force de pression à laquelle l’espace laïc et commun à tous doit résister.

     

    Mais lorsque le croyant affirme qu’il ne fait qu’un avec sa religion, c’est  une incarnation lourde de conséquences. Dans ce cas, ne pas respecter les conceptions métaphysiques de quelqu’un, aussi insensées paraissent-elles, serait ne pas respecter sa personne. L’ironie sur les croyances devient l’ironie sur la personne qui les incarne, ce qui soulève sa colère. Critiquer les excès d’une croyance revient à critiquer celui qui les admet et qui prétend alors être stigmatisé. On parle même aisément et abusivement de racisme. Et c’est ainsi que les conflits naissent lorsqu’on ne peut plus séparer la personne de ses croyances.

     

    Des millions de sacrifices humains sur l’autel des religions d’amour.

    C’est au nom de ces croyances prises pour des certitudes, pour lesquelles est réclamé le respect, et aussi insensées soient-elles, que les croyants fanatiques ont justifié et justifient encore leurs tueries : massacres d’hérétiques ou de juifs, tortures de l’Inquisition, bûchers, croisades, massacres d’indiens chez lesquels les bons prêtres niaient l’existence d’une âme, guerres de religions, destruction des tours de New-York, incendies d’églises, lapidation des femmes en pays musulman, amputations au nom de la charia et sous nos cieux miséricordieux, assassinat d’une fillette tenue par les cheveux pour lui loger une balle dans la tête. Trouvez-vous vraiment les religions respectables ?

     

    Les religions s’exonèrent facilement des excès que l’on commet en leur nom.

    Le judaïsme, qui n’est guère prosélyte puisqu’il est plutôt difficile d’y entrer, a donné naissance à deux excroissances expansives : le Christianisme et l’Islam. Le premier a fini avec le temps et les progrès de la société par gratter le sang que le passé lui avait mis sur les mains, mais ses intégristes ne demandent qu’à revenir en arrière jusqu’à tuer comme le montre le meurtre des médecins coupables de pratiquer des avortements aux USA. Le second, qui n’a guère évolué depuis le Moyen Âge, serait plutôt fier du sang qu’il verse au nom d’Allah, ses assassins glorifiés accédant au statut de martyrs. Bien sûr, des musulmans accusent une minorité de se livrer aux meurtres d’innocents et en exonèrent la religion elle-même. Mais ne serait-ce pas plutôt une majorité à voir les foules déchaînées à travers le monde à la moindre provocation ou à ce qu’elles considèrent comme telle ? Et même sous nos climats, l’assassin Merah n’est-il pas considéré par certains dans les quartiers perdus de la République comme un martyr ? Une idéologie capable de provoquer de tels excès est-elle digne de respect ?

     

    Des éléments de cet article ont été tirés de deux autres articles parus précédemment : « Sur un débat inutile et incertain » et « Chagrin »


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