• Une cause nationale attractive.

    A la suite de la déclaration de François Hollande décrétant que la sécurité des juifs de France devait être une « cause nationale » lors de l’hommage rendu aux trois enfants juifs et au rabbin abattus par Mohamed Merah en mars dernier, Abdallah Zekri, président de l’observatoire contre l’islamophobie (à noter que le paysage français est truffé d’observatoires) a déclaré à la sortie d’un entretien avec Jean-Marc Ayrault : "Vu la montée des actes islamophobes et le racisme anti-musulman, nous souhaitons une déclaration solennelle du président de la République, qu'il associe également les musulmans français à cette cause nationale". Le fait saillant ayant été l'occupation de la mosquée de Poitiers (en construction) par des militants du mouvement d'extrême droite « Génération identitaire ». Manifestation que l’on peut réprouver mais qui se voulait surtout symbolique, en sachant que le symbole peut mener plus loin.

    Du haut de son observatoire, Mr Zekri a sûrement remarqué, qu’en  France, ce sont des musulmans qui agressent des juifs jusqu’au meurtre et peut-être pourrait-il participer à la « cause nationale » en tentant de calmer la partie hystérique de ses  coreligionnaires.

     

    Antisémitisme et islamophobie.

    L’antisémitisme n’a pas attendu le conflit israélo-palestinien pour exister depuis deux mille ans, maladie qui tient du complexe d’Œdipe pour les deux monothéismes auxquels le judaïsme a donné naissance, maladie du complot et paranoïa pour les autres. N’en déplaise à l’extrême gauche, qui ne voit que d’un œil, en dehors de la xénophobie, il existe des causes objectives à l’islamophobie : importation d’une culture qui se heurte par ses différences à la culture européenne, rejet de la France par une frange des descendants d’immigrés qui retourne à leurs racines tout en restant dans l’hexagone, dont certains font, sans réticence, un héros d’un meurtrier et dont un petit nombre s’organise en cellules terroristes, existence d’un intégrisme qui ne cache pas sa volonté prosélyte, véhiculé avec violence par des imams d’importation, intégrisme dont on voit l’application peu reluisante sous d’autres cieux et que l’on aimerait voir désapprouvé avec plus de force et sans ambiguïté par la majorité qui n’adhère pas à cet extrémisme, comme le font courageusement quelques rares imams dont celui de Drancy (Hassen Chalghoumi).

     

    « Le racisme anti-musulman ».

    J’ai relevé dans la déclaration de Mr Zekri : « le racisme anti-musulman ». Cette formule implique déjà la confusion désormais habituelle entre un groupe humain et une religion. Et comment une hostilité à une religion peut-elle être un racisme ? Le racisme concerne des êtres humains (que l’on considère comme inférieurs) et non pas leurs croyances. On a tout fait le droit d’être réservé sur des croyances lorsqu’elles sortent de la sphère privée pour s’imposer dans l’espace public jusqu’à devenir meurtrières, sans pour autant considérer que ceux qui les pratiquent sont inférieurs en quoi que ce soit et sans faire obstacle à la liberté de les pratiquer paisiblement dans la sphère privée et dans le cadre légal. Il semble que Mr Zekri se lance dans une concurrence victimiste et quoi de plus efficace que de se dire victime d’un racisme.


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    Mes livres s'amoncellent sur les étagères au point de les courber un peu, car un livre c'est dense et lourd, bien que certains peuvent être lourds sans être denses (en général, je les donne pour ne pas les jeter. Je n’aime pas jeter un livre, même médiocre). Je m'étonne un peu de les avoir tous lu, c’est le privilège de l’âge et la mesure du temps, avec le regret de ne plus pouvoir être surpris par leur lecture. Mais que m'en reste-t-il ? Pas grand chose. La preuve : je ne me souviens même pas d'avoir lu certains d'entre eux. En fait, je n'ai jamais lu un livre avec l'ambition d'en retenir quelque chose, j'ai toujours lu pour le plaisir de lire. C'est un plaisir instantané, le plaisir d'être en communication avec quelqu'un d'intelligent ou de drôle, avec quelqu'un, souvent depuis longtemps disparu, qui sait raconter une histoire ou dire des choses avec des phrases  bien tournées ou des formules spirituelles ou profondes que l'on déguste en les savourant sur le moment, et que l'on aimerait partager avec d’autres lorsqu’elles vous plaisent. Mais la lecture est un plaisir solitaire à consommer sur place comme un bon repas. Alors, s'il ne me reste pas grand chose de tous ces livres, cela n'a pas d'importance.

     

    M’en reste-t-il vraiment si peu de mes lectures ? La mémoire inscrit sous une forme biochimique mystérieuse des évènements qu'elle stocke dans une cave obscure dont votre conscience a jeté la clef. Parfois un souvenir que l’on croyait disparu s’échappe par le soupirail, c’est souvent un vilain garnement. Ces livres se sont sans doute insinués en moi, malgré moi. Ce que je pense vient d'eux, on pense comme les autres ont pensé. Notre conception des choses n'est qu'une mixture plus ou moins digérée des pensées des autres, qui eux-mêmes ont fait un mélange de celles de leurs prédécesseurs. On se recopie les uns les autres avec plus ou moins de bonheur, car les erreurs de recopiage ne manquent pas.

     

    Ce sont les mêmes sujets qui occupent l'humanité depuis qu'elle a trouvé la faculté de s'exprimer. Le talent des auteurs est dans la formulation. La plupart des concepts existent depuis longtemps, le talent est aussi de les exhumer, de les révéler aux autres et de leur donner un nom pour se les approprier. Car que peut-on dire d’original sur la condition humaine, les relations entre les êtres humains, les sentiments, l’amour, la mort ou la violence ? Peut-être que la bêtise reste un champ inépuisable d’investigation. Elle nous surprend toujours.

     

    Giuseppe Arcimboldo : « Le bibliothécaire »


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  • Je me contente de reporter ici le « billet d’humeur » de S. Vincent paru dans Cardiologie pratique (ce n’est pas la première fois que je le fais), sans doute à contre-courant car les autorités, les médias et la toile bruissent d’hostilité envers le corps médical et surtout envers l’industrie pharmaceutique dont je n’ai pas manqué pour ma part d’en signaler les dérives, mais une hostilité systématique risque toujours de se retourner un jour ou l’autre contre ceux qui distillent sans nuance cette hostilité.

    Le premier mort

    Impact Médecine dépose son bilan. Avec lui, disparaissent plusieurs titres : Impact pharmacien, la série des Abstracts, Genesys, etc.
    Impact Médecine est la première victime de la réduction drastique de la publicité que connaît la presse médicale.
    Des taxations en rafale, une fiscalité aberrante, une législation hâtive et floue, une administration tatillonne, des règlements absurdes, des contrôles à répétition ont conduit l’industrie pharmaceutique à réduire ses budgets de communication dans des proportions très importantes.
    Au-delà du harcèlement administratif, il faut prendre conscience que les politiques n’aiment ni les médecins ni la pharmacie.
    L’axiome de base des autorités est simple : derrière chaque généraliste il y a un charlatan ou un déserteur, derrière chaque spécialiste il y a un voyou, derrière chaque expert il y a un vendu, derrière chaque auteur médical il y a un corrompu, derrière chaque pharmacien il y a un épicier cupide, derrière chaque industriel il y a un requin et derrière chaque médicament il y a un poison…
    Nous nous contenterons de rappeler, comme simple exemple, que l’allongement considérable de l’espérance de vie, comme la réduction en 15 ans des deux tiers de la mortalité de l’infarctus du myocarde, sont le fruit du travail inlassable de la communauté médicale et pharmaceutique, qu’il est à la mode de stigmatiser avec véhémence.
    Quand il n’y aura plus de presse médicale (ni d’ailleurs de congrès), qui diffusera les recommandations, qui informera sur les avancées techniques, sur les progrès thérapeutiques, qui assurera la formation des médecins (la presse est le premier vecteur de FMC [Formation Médicale Continue]), qui fournira des informations spécifiques en cas de crise sanitaire ? Peut-être Madame la ministre de la Santé a-t-elle les réponses ?
    Impact Médecine est mort ! À qui le tour ?
    S. VINCENT

     


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  • Le roman « Cinquante Nuances de Grey » d’E.L. James dont le premier tome est sorti en France le 17/10/12 a été vendu à 175000 exemplaires dès la première semaine, après avoir déjà connu un succès délirant avec 50 millions d’exemplaires  vendus dans une trentaine de pays (25 millions au Royaume-Uni !). Ce succès coïncide avec une augmentation des ventes de vibromasseurs et celles d’accessoires SM dans les sex-shops aux USA. Les lectrices seraient plus nombreuses que les lecteurs.

    Je n’ai pas lu ce livre qui raconte les péripéties sado-maso d’un couple et je ne compte pas le lire car il n’a pas, d’après les dires, les qualités littéraires des ouvrages du marquis, figure de proue de la chose, qui connut bien des prisons pour ses œuvres et ses agissements, alors que la ménagère britannique est au firmament de l’édition avec son ouvrage pornographique dont le thème obligatoirement répétitif n’a guère d’originalité.

    C’est tout de même un mystère. Les gens sont-ils si friands de relations sado-maso ? Peut-être, car comment expliquer que de jeunes Françaises, libres et coquettes pendant des années et n’ayant rien à voir dans leurs antécédents avec le monde musulman, choisissent de s’enfermer en public dans un niqab noir ne laissant apparaître que leurs yeux pour se soumettre au désir exclusif de leurs hommes ? A ma connaissance, la foi dans la religion de Mahomet n’impose pas cette horrible tenue mortuaire pour la satisfaire.


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    Il y a beaucoup d’amateurs des films d’horreur. Beaucoup de personnes, paraissant parfaitement équilibrées, aiment regarder des monstres, des gens terrorisés, des meurtres, des tortures, des giclées de sang, et ressentir les frissons qu’ils procurent. Les meilleurs suggèrent plus qu’ils ne montrent, l’objectif étant de provoquer chez le spectateur la peur et l’angoisse, alors qu’il est assis confortablement dans un fauteuil sans être directement menacé, il peut donc jouir de cette horreur par procuration, sortir ainsi de lui-même et de la banalité de sa vie quotidienne, mais rétablir aisément, si nécessaire, son équilibre en sachant que toutes ces monstruosités sont fictives.

    J’avoue que j’ai horreur des films d’horreur. Les horreurs authentiques ne manquent pas dans le monde, et leur récit comme les images que l’on m’en donne suffisent à susciter l’inquiétude et la révolte.

    Mais je viens d’apprendre que la vision de films de terreur aurait un intérêt : celui de faire maigrir. C’est du moins ce qu’avance l’équipe britannique de Richard Mackenzie de l’université de Westminster après avoir mesuré la dépense énergétique de dix spectateurs au cours de la projection des films d’horreur. Les expérimentateurs ont ainsi pu constater que « Shining » permet de brûler 184 calories en moyenne, « Les dents de la mer », 161 calories et « l’Exorciste », 158 calories. La décharge d’adrénaline et l’accélération de la fréquence cardiaque provoquées par la peur imaginaire, mais réellement vécue par l’organisme, expliquent aisément cette dépense énergétique. Un bon « thriller » ferait dépenser l’équivalent d’une barre chocolatée, ce qui est finalement peu, et il faudrait qu’un obèse passe son temps à visionner des horreurs pour avoir une chance de maigrir, en évitant de grignoter une barre chocolatée pour calmer son angoisse, et étant sédentaire il ne lui resterait plus que la peur et quelques kilos en plus. Cette petite étude ne m’engage aucunement à changer mes goûts (je parle de ce genre de films, pas du chocolat), d’autant plus que je suis plutôt mince.

     

    Le Caravage : "Judith décapitant Holopherne"


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  • Une bonne nouvelle pour tous.

    Quelle nouvelle ! Je vous l’annonce : dans 20 ans, tous les cancers, le sida, les myopathies, et même la maladie d’Alzheimer pourront être guéris avec une probabilité de  7  sur 10 environ.

    Curieux comme vous êtes, vous allez me demander quelles sont les sommités du corps médical qui ont avancé cette estimation ? Pfft…Le corps médical ! Il n’en sait rien, on ne voit pas grand-chose quand on est le nez sur le guidon. Bien mieux, c’est le résultat de l’opinion éclairée d'un échantillon de 928 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et à qui IPSOS/Logical Business Consulting (pour la Fondation Arc) a demandé leur avis compétent et objectif par téléphone les 12 et 13 octobre derniers, c’est dire si l’information est crédible.

     

    Une bonne nouvelle pour les homosexuels masculins.

     

    Ce n’est pas « le mariage pour tous » car est-ce une bonne nouvelle ? Un mariage sur deux se terminant par un divorce. Non, c’est la levée possible de l’interdiction de donner généreusement leur sang (et pour laquelle un homosexuel a même fait la grève de la faim). « A l’occasion de la journée mondiale du don du sang, le 14 juin dernier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine s’est prononcée en faveur d’une levée de l’interdiction qui empêche aujourd’hui les homosexuels masculins de donner leur sang. Néanmoins, le ministre avait considéré qu’une telle décision nécessitait une réflexion approfondie… ». A noter que les politiques parlent d’abord et réfléchissent ensuite. D’après le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) qui consacrait son numéro du 23 octobre à la sécurité des produits sanguins, si tous les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) s’abstiennent de donner leur sang le risque de transmettre le virus du sida serait de 1 sur 5700000 dons. Entre 2008 et 2010, 28 séroconversions sont survenues chez les donneurs réguliers, 23 étaient de hommes et 12 d’entre eux ont admis a posteriori leurs rapports sexuels réguliers avec des hommes, de ce fait, le risque actuel est estimé a 1 sur 2900000. En excluant du don de sang que les homosexuels multipartenaires au  cours des 12 derniers mois (ce qui est envisagé), le risque pourrait s’élever au pire à 1 sur 700000, soit 4 fois plus élevé qu’aujourd’hui. Mais que ne ferait-on pas pour que les homosexuels ne se sentent pas discriminés.  

     

    Une bonne nouvelle pour les drogués.

     

    La ministre de la santé espère lancer en France des salles de consommation de drogue. Une salle de "shoot" coûterait entre 300000 et 1 million d’euros et elle permettrait aux drogués de continuer à se droguer, mais proprement et sous la houlette d’un personnel de santé. Elle indiquerait aux dealers le lieu où trouver facilement leur clientèle et il est d’ailleurs dommage que l’on n’envisage pas de permettre aux vendeurs de drogues dures d’installer des stands à l’intérieur, ce qui éviterait de perturber le voisinage par des allées et venues vacillantes (le nombre de passages prévus par jour a été estimé entre 200 et 250), ainsi que les palabres du négoce en public.


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  • Des tombereaux d’avanies sont déversés sur Lance Armstrong, champion cycliste jusqu’à cette année adulé (et jalousé) en faisant de lui un symbole sacrificiel comme l’était le bidasse fusillé pour l’exemple des tranchées de 14-18. Je ne m’intéresse pas au sport cycliste et je ne n’ai pas de sympathie ou d’admiration particulière pour le champion américain, bien que son histoire personnelle ne soit pas banale et qu’il faut rendre hommage à son intelligence autant qu’à ses muscles car pouvoir passer 500 contrôles anti-dopage en 15 ans de carrière sans que l’un d’eux se soit révélé positif, il faut le faire.

    Les tests anti-dopage coûtent cher, de 500 à 1000 € pour un test, avec une efficacité douteuse (38 cas positifs à l’EPO sur 258000 tests en 2010 selon l’agence mondiale anti-dopage). Avec un peu d’habileté il ne semble pas trop difficile de passer au travers comme l’a prouvé ce cher Lance, et c’est cette habileté des sportifs et de ceux qui les entourent plutôt que leur probité qui explique la rareté des tests positifs. Selon le responsable médical de la Fifa : « Pour attraper un tricheur, le monde du football doit dépenser 3 millions d’euros » (Le Point du 18/10/12). Dans un précédent billet j’avais proposé « Le dopage pour tous », ce qui serait plus économique et moins contraignant.

    Aujourd’hui, avant d’admirer un champion lorsqu’il domine une épreuve, on se demande s’il ne s’est pas dopé, ce doute gâche le plaisir des amateurs. Ce qui n’était pas le cas auparavant où l’on admirait les prouesses sans réserve, et on pouvait le faire puisque tout le monde se dopait plus ou moins à égalité, mais en prenant des risques avec la santé.

    Les sept victoires au tour de France vont être retirées à Armstrong et échangées contre la couronne de roi des tricheurs. L’ennui est que la plupart de ceux qu’il a dominés dans les tours de France ont été également convaincus de dopage et ont également triché. Le roi était donc le meilleur de la course, qu’on le veuille ou non, et on ne sait pas qui mettre à sa place.

    Lance Armstrong risque de faire de la prison pour son mensonge face à une commission où il a affirmé ne s’être jamais dopé. C’est que l’on ne badine pas avec le mensonge aux USA. Mais que doit-on penser du secrétaire d’Etat de Bush junior qui avait manifestement menti devant l’assemblée de l’ONU (beaucoup de témoins) en exhibant un flacon censé prouver la présence d’armes de destruction massive en Irak, justifiant ainsi une guerre et des milliers de morts ? C’est évidemment moins sérieux que le mensonge d’un sportif qui n’a tué personne, sinon lui-même.

    Enfin, n’étant pas spécialiste en la matière, je pose la question : est-ce que le dopage peut faire d’un champion moyen un grand champion ? Armstrong  se dopait essentiellement à l’EPO (érythropoïétine). C’est une hormone secrétée par le rein en réponse à l’hyoxie, c'est-à-dire à la baisse du taux d’oxygène transporté par le sang, essentiellement sur les globules rouges, et l’EPO en stimulant leur fabrication va élever ce taux d’O2 en augmentant le nombre de ses transporteurs. Normalement le sang contient environ 5 millions de globules rouges par mm3. Est-ce qu’un supplément de 500000 hématies par mm3, par ex. peut permettre à un cycliste d’arriver au sommet d’un col avant tout le monde sans qu’il y soit pour quelque chose ? Pour être honnête, j’ignore le taux supplémentaire de globules rouges provoqué par l’administration d’EPO, mais je sais qu’un taux trop élevé risque de favoriser la formation de caillots dans la circulation, ce qui n’est sûrement pas recherché par les sportifs qui s’entourent de conseillers « médicaux ». Par ailleurs, j’ignore si l’expérience a été faite de comparer les performances d’un même sportif sur la même épreuve avec ou sans EPO. La différence serait-elle déterminante ? Même si l’on sait qu’un meilleur apport en oxygène aux muscles a un effet favorable sur leur fonction.

     le chat velo Geluck 2

    Re-dessin de Philippe Geluck


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  • Une employée sud-africaine, Johanna Mmoledi, pour justifier son absence pendant un mois à son travail dans une auberge de Pretoria (un congé sans solde lui avait été refusé), motif de son licenciement, avait fourni à son employeur un certificat rédigé par une guérisseuse traditionnelle (une sangoma) affirmant qu’elle était « gravement tourmentée par ses ancêtres », et qu’elle avait suivi un séminaire destiné à les apaiser. La Cour d’appel du travail a jugé ce licenciement injuste et ce certificat valable en estimant que  l'Afrique du Sud est une société multiculturelle où la culture occidentale ne pouvait prendre le pas sur les cultures africaines. "Les entreprises ne peuvent pas uniquement accepter les certificats de médecins, alors que nous vivons dans une société diversifiée", a approuvé Ndaba Ntsele, président du Conseil des entreprises noires.

     J’ai relevé cette information avec intérêt car si les ancêtres ont à coup sûr existé pour chacun d’entre nous, même si l’on peut contester leur intervention dans le présent, leur souvenir peut venir nous habiter, alors que l’existence du démon est très incertaine. Et pourtant dans nos sociétés occidentales rationnelles, les possédés du Diable ne manquent pas, ils s’adressent, non pas à une sangoma, mais aux exorcistes officiels (120 en Pologne, j’ignore leur nombre en France, mais les petites annonces foisonnent sur le  net) et s’ils sont possédés et pistonnés, ils ont intérêt à s’adresser à l’exorciste officiel du Vatican. Le père Amorth (je ne sais pas s’il vit toujours) aurait réalisé à lui seul 70000 exorcismes dans la cité du pape et avait déclaré : « Je suis plus fort que le Diable. Quand il me voit, il se fait pipi dessus » alors que le Diable ne se laissait pas faire et le bon prêtre affirmait que, par l’intermédiaire du sujet possédé, le Diable lui avait craché des clous au visage qui, se formant juste au moment du jet, restaient invisibles aux rayons X.

    Nos possédés occidentaux justifient sans doute leur absence à leur travail en présentant un certificat médical car pour un médecin, l’hystérie ou les hallucinations entre dans le cadre de la pathologie. Pour les partisans du multiculturalisme qui fera du tissu social français un patchwork multicolore, il n’y aura guère de raisons pour qu’un certificat fourni par un guérisseur traditionnel ait moins de valeur que celui fourni par un médecin.


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  • Chaque trimestre, l’Insee fournit les chiffres statistiques permettant de suivre l’évolution de l’économie française et c’est le cas dans la plupart des pays. Les banques, les financiers, les entreprises, les journalistes, les attendent avec attention, et les gouvernants avec inquiétude, sachant que c’est sur eux que leur action sera jugée par la population. Le cercle économique étant particulièrement vicieux, de mauvais chiffres de la croissance ou du chômage risquent d’aggraver la situation et un jugement sévère de la part des agences de notation qui s’en suit risque d’accentuer la dette en élevant l’intérêt des emprunts.

    Ne serait-il pas plus simple, et finalement plus bénéfique, que les résultats déclarés des études statistiques sur l’économie soient fournis à l’Insee par les gouvernants eux-mêmes, ce qui leur permettraient de prendre les bonnes mesures (en fonction des chiffres réels) dans le calme, sans ce sentiment d’urgence et de catastrophe qui risquent d’altérer leur santé et surtout celle des gouvernés.

    Vous me direz que pour entrer dans l’UE, la Grèce a fait quelque chose de semblable, et si elle va actuellement mal, elle a longtemps profité de l’opération.

    D’après certains[1], la Chine avec son pragmatisme habituel aurait adopté cette inversion du circuit statistique et c’est le Parti qui fournirait à l’institut d’évaluation les chiffres à publier. Ceux-ci ne subissent par la suite aucune révision avec le recueil ultérieur des données. Les Chinois publient, en effet, le chiffre de la croissance trimestrielle une dizaine de jours après la fin du trimestre, alors qu’ils doivent recueillir les données d’un pays peuplé de 1,3 milliard d’habitants répartis sur 10 millions de km2. Cette extrême vélocité et l’absence de révision suscitent logiquement des doutes. La France, dont les services statistiques sont excellents, met près de 2 mois pour le faire, et les chiffres initiaux subissent souvent des révisions ultérieures.

    Ce qui n’empêche pas le monde d’attendre avec impatience les données statistiques sur l’économie chinoise qui ne révèleraient pourtant que très imparfaitement sa réalité, si ce n’est celle que l’on veut nous faire croire. Nous avons beaucoup de choses à apprendre des Chinois.

     Yue Minjun

    Yue Minjun



    [1] François Lenglet, article paru dans Le Point du 11/10/12


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  • Les Norvégiens (qui n’appartiennent pas à l’Union Européenne) viennent d’attribuer le prix Nobel de la Paix à l’UE. Si ceux qui font partie de cette institution sont fiers que cette dernière ait été distinguée, bien entendu, les sarcasmes n’ont pas tardé. Un britannique, Nigel Farage, crache allègrement dans la soupe, puisqu’il est lui-même eurodéputé, en appréciant l’humour des Norvégiens. Ce que fait également Mélenchon qui parle, lui, d’humour noir. L’un et l’autre accusant l’UE d’être responsable  de la pauvreté, du chômage et d’attiser l’animosité entre le Nord et le Sud. Cette dernière assertion vient du britannique et je reconnais bien là l’humour anglais.

    Animosité ? C’est tout de même peu de chose à côté des multiples guerres qui ont ensanglanté le continent européen pendant des siècles avec comme apothéose les deux ignobles boucheries qui ont jonché cette terre de millions de cadavres au XXème  siècle. Animosité ! Chochotte ! Voilà 67 ans que les grandes nations européennes sont en paix et collaborent entre elles depuis 62 ans. Alors, il n’y a pas de prix de la paix plus mérité que celui-ci. Bien sûr, il a beaucoup à redire sur le fonctionnement de l’UE, mais une telle période de paix n’a jamais eu son équivalent en Europe probablement depuis toujours.

    Pauvreté, chômage, c’est vrai. Mais ces eurosceptiques ne se posent pas la question de savoir si ce ne serait pas pire sans l’UE et attribuer la pauvreté et le chômage à l’UE est un peu léger, c’est négliger le reste du monde. La France, même dans l’UE, ne pèse déjà pas très lourd face aux mastodontes. Complètement isolée, elle pèserait encore moins, mais elle pèserait plus si les 500 millions d’européens voulaient s’unir davantage. Le poids économique de l’UE serait incomparable si les pays  la composant n’agissaient pas en ordre dispersé.

    Il faudra bien un jour ou l’autre mettre la nostalgie aux rayons des souvenirs et les eurosceptiques avec, eux qui n’ont aucune solution de rechange pour assurer la paix et faire face à une économie mondialisée.


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