La mémoire courte ou absente des sondés

Si l’on en croit les sondages, deux hommes politiques semblent être appréciés : Edouard Philippe et Dominique de Villepin. J’en suis tout de même étonné car comme Premiers ministres ils se sont illustrés par quelques échecs qui permettent de douter de leurs compétences pour présider la France puisque telle semble être leur ambition.

Edouard Philippe peut se glorifier d’avoir déclenché par sa taxe sur les carburants et la limitation de vitesse de 90 km/h à 80 km/h, décisions dont l’intérêt était plutôt limité, la révolte des gilets jaunes pendant de longs mois, ce qui a mis la France à l’arrêt et donné une image déplorable de notre pays.

Villepin auréolé par son discours à l’ONU en 2003 pointant les réserves de la France sur la guerre d’Irak, s’est illustré en poussant Chirac à la dissolution de l’Assemblée qui a abouti à une cohabitation, un échec dont s’est inspiré Macron pour aboutir au sien. C’est à Villepin que l’on doit également la privatisation à perte des autoroutes dont se régalent les acheteurs depuis des années. C’est également lui qui fut partisan de passer outre le vote négatif des Français au referendum portant sur le projet de Constitution européenne. Quant à l’affaire Clearstream où il fut mis en cause, mais relaxé, je n’y ai jamais rien compris.

Cependant, juger les politiciens uniquement sur leurs échecs conduirait à en retenir très peu, mais il n’est pas sûr qu’ils soient plus nombreux s’ils sont jugés sur leurs réussites. Heureusement pour eux, les Français semblent apprécier les perdants. Les anciens se souviennent sans doute qu’ils appréciaient davantage Poulidor qui arrivait toujours deuxième dans les courses cyclistes qu’Anquetil qui arrivait toujours premier.