24 Mai 2025
Lors d’un concert à Manchester, le chanteur Bruce Springsteen a interrompu son tour de chant pour se livrer à une vive critique de l’administration Trump en estimant que l’Amérique est tombée entre les mains d'un pouvoir incompétent et corrompu, qui se livre à des atteintes au droit, affaiblit les universités, et fait cause commune avec les pires dictateurs de la planète en abandonnant ses alliés de toujours.
Le jugement est sévère, mais la réponse de Trump sur son réseau social est digne d’un autocrate : « Ce pruneau desséché dont la peau est atrophiée aurait intérêt à la fermer jusqu'à ce qu'il revienne au pays, c'est juste un conseil. Après, on verra ce qui peut se passer pour lui ! ». Va-t-il s’inspirer de son ami Poutine ? Celui-ci pourrait lui donner des conseils pour éliminer ses opposants. Mais peut-être que Trump n’en a pas besoin. Il n‘est déjà pas bon de s’opposer à celui qui trône dans le bureau ovale : « des juges, des policiers, des fonctionnaires ont, depuis quatre mois qu'il est à la Maison-Blanche, subi dans leur métier, et même dans leur vie, les conséquences de critiques ou d'actions ayant eu le malheur de déplaire à ce président » Le pouvoir trumpien menace d'emprisonnement – sous le prétexte de corruption, prétexte largement utilisé par les autocrates et assez ironique de la part d’un repris de justice un tantinet corrompu – contre Liz Cheney (qui avait présidé la commission d'enquête sur l'attaque du Capitole), Mitch McConnell, sénateur du Kentucky et chef de la minorité républicaine (qui avait confirmé l'échec de Trump en 2020), et même l'ancien vice-président Mike Pence (qui avait avalisé le résultat).
Tel un roi, Trump, qui s’était déjà vu pape, n’accepte que les louanges que ses courtisans ne manquent pas de déverser sur sa personne comme le montre leur réaction devant la diatribe du chanteur, considérant que Bruce Springsteen avait beau jeu de dire n'importe quoi depuis l'étranger « pendant que de braves Américains profitent aujourd'hui de frontières désormais sûres et d'une inflation contenue grâce à la “magnifique” politique du président Trump ». Comme la famille de Trump regorge de successeurs dont certains l’ont accompagné lors de sa tournée sonnante et trébuchante au Moyen Orient, ils sont sûrement prêts à prendre la relève pour créer une dynastie à la manière des Kim qui en sont déjà à la troisième génération à régner sur la Corée du Nord. Un exemple.