• Barocci-Federico-nativity.jpg

     

    SQUATTERS

     

    Si ce n’est pas malheureux de voir ça !

    Ce n’est pas chrétien d’en arriver là !

    Ce sont des braves gens bien éduqués

    Pas des immigrés

    L’homme a du travail

    La femme n’a jamais fauté

    Ils sont pourtant sur la paille

    C’est dans une étable qu’elle a du accoucher

    Entre un âne et un bœuf

    D’un enfant beau comme un dieu

    Blotti dans une crèche, c’est scandaleux !

     

    Les associations se sont mobilisées

    Les autorités ont été alertées

    C’est une étoile jaune qui les a guidées

    Des messieurs ont fini par venir à leur secours

    Avec un psychologue dans une cellule

    Dans l’étable ils sont restés incrédules

    Alors il y a eu de beaux discours

    Ils se sont pris pour des rois mages

    Ils ont fait semblant d’adorer le nouveau-né

    Pour donner d’eux une belle image

    Heureusement qu’il y avait les bergers

    Pour donner à la famille de quoi manger

     

    Pour finir, pérorant dans l’étable, les autorités

    Devant l’homme, la femme et le nouveau-né

    Devant le bœuf, l’âne, les bergers et leurs agneaux

    Sont montés sur leurs grands chevaux

    Et ont dit avant de partir : « plus jamais ça ! »

    J’espère que Dieu les entendra

     

     

    Paul Obraska

     

    Illustration : Barocci Federico « Nativité » 1597


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  • Imaginons un instant que les hommes politiques débattent de façon sereine des problèmes à résoudre, que leurs discours soient sensés, en évitant bourdes, promesses vaines et mensonges flagrants, qu’ils soient d’une honnêteté irréprochable, qu’ils ne pensent qu’à l’intérêt général au point de sacrifier leur propre intérêt. Imaginez ! Je sais, il faut faire un effort. Mais alors quel ennui !


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  • chagall-naissance-2.jpg 

    La médecine utilise le corps des autres. Greffe d’organe du mort au vivant, trafic d’organe d’un vivant démuni à un vivant fortuné, location de l’utérus d’une mère porteuse dans la gestation pour autrui (GPA) dans le cas où une femme désirant un enfant n’a plus d’utérus ou un utérus incapable d’assurer la nidation d’un embryon. L’exemple vient de haut : les chrétiens ne considèrent-ils pas la Vierge Marie comme une mère porteuse et l’enfant Jésus comme le fruit d’une gestation pour autrui ?

     

    De nombreux pays ont légalisé cette GPA, en l’encadrant plus ou moins pour ce qui concerne la rémunération de la porteuse et la législation en  cas de conflit entre la femme qui a assumé la gestation et les parents « intentionnels » à l’origine de l’apport génétique partiel ou total de l’embryon, conçu in vitro et implanté par insémination dans le corps de la porteuse. Le cas de l’enfant abandonné en raison d’un divorce des parents demandeurs pendant la gestation s’est déjà posé et qu’en est-t-il d’un enfant malformé ne répondant pas à la commande ? Il est trop tôt pour juger des conséquences sur l’enfant dont la naissance a été ainsi multi-assistée.

     

    Pour l’instant en France, la GPA n’est pas autorisée, mais dans la perspective d’une révision de la loi de bioéthique (qui sera discutée à l’Assemblée  Nationale à partir du 8 février 2011), cette question est vivement discutée. L’Académie de Médecine est contre, le Sénat plutôt pour, les gynécologues et les intellectuel(le)s sont divisés.

     

    Ceux qui sont pour séparent maternité et gestation, considèrent que le désir d’enfant est un droit (qui pourrait s’étendre aux homosexuels masculins), parlent de la GPA comme d’un don généreux et qu’aller à l’étranger pour trouver un ventre à louer est difficile, ne serait-ce que pour le statut juridique de l’enfant une fois rapatrié.

     

    Ceux qui sont contre sont heurtés par l’instrumentalisation du corps d’autrui, estiment qu’en dehors du cercle familial, il y aura commerce du corps à l’égal de la prostitution et considèrent que la GPA peut être assimilée à de l’esclavagisme (voir la publicité sur internet pour la « maternité de substitution » en Ukraine). En outre la gestation n’est pas simplement le port d’un fœtus par une machine inerte, il existe des interactions entre la mère et l’être qu’elle porte et un risque pour les deux. Le fait qu’elle soit autorisée à l’étranger n’est pas un argument.

    Je suis de ceux-là, et je pense que ce n’est pas parce que l’on sait faire quelque chose en matière médicale ou scientifique que l’on doit la faire, mais l’expérience prouve que, tôt ou tard, elle finit par être faite.

     

    C’est que la conception de l’enfant est devenue ces dernières décennies une affaire médicale : banques de gamètes, insémination artificielle en dehors du sexe, fécondation in vitro en dehors du corps.

    On peut certes arguer que la procréation est une fonction de l’organisme et que le médecin aide à réaliser ce que le couple ne peut pas faire seul. En fait, ce qui est réellement du domaine médical est le traitement de la cause de la stérilité. La procréation assistée, qui ne traite pas la cause de l’infertilité mais qui la contourne, ne soigne pas une maladie mais répond au désir d’enfant.

    Aussi respectable soit-il, ce désir est une convenance personnelle et non pas à une altération de la santé de l’individu ou à un problème de santé publique. On traite (avec risques) une incapacité sans risque et non une pathologie, même si cette incapacité est mal vécue. On intervient pour le confort psychologique des personnes et dans un souci d’égalité cette intervention est prise en charge par la collectivité.

    C’est l’utilisation de la médecine pour obtenir ce que l’on veut, comme l’est la chirurgie esthétique pour devenir ce que l’on rêve d’être.

    Je pense qu’il ne faut pas aller trop loin pour satisfaire les désirs de chacun et qu’il y a des convenances qui finissent par devenir inconvenantes.

     

     

    Illustration : Chagall « Naissance »


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  •  

    - Entre un petit patron créateur d’entreprise et un grand patron du CAC 40, il existe un écart de salaire de  6250 %. Pour une lutte des classes au MEDEF.

     - Un ouvrier dans un atelier de textile au Bangladesh est payé 17 euros par mois. Les autorités ont élevé le salaire mensuel à 32 euros. En vain. Protestations : 4 ouvriers tués.

    - Des magnats asiatiques ouvrent 4 palaces à Paris. Dans le Shangri-la avenue d’Iéna, la nuit est à 18000 euros dans la suite impériale (somnifère compris ?).


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  • pissaro45 

    LA NUIT ECLAIREE

     

    Du bleu de la nuit, des étoiles perdues

    Ont retrouvé leur chemin dans la cité,

    Et sages, se sont alignées dans les rues.

     

    Les arbres sombres nimbés de lumière

    Comme  une file de fantômes dressés,

    Le feuillage éclairé par les réverbères.

     

    Des flots jaunes se déversent des vitrines,

    Attirant à elles les passants émerveillés,

    Ils restent là, immobiles sous la bruine.

     

    Les enfants en extase y collent leur nez,

    Un sourire de joie éclairant leur bobine,

    En y laissant la trace fugace d’une buée.

     

    Dans les cavernes lumineuses des magasins

    S’agitent les poupées d’un monde féerique,

    La forêt de fils leur offre une vie de pantin.

     

    Et aux accents d’une joyeuse ritournelle,

    Leur peuple pris d’une danse mécanique,

    Fête sans fin la venue prochaine de Noël.

     

     

    Paul Obraska

     

    Illustration : Camille Pissarro « Boulevard Montmartre, la nuit »


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  • L’AUTEUR DE CE BLOG, CONSCIENT DE SES RESPONSABILITES, AVERTIT LES PARENTS QUE LE POEME « 12 NOCTURNES » , CI-DESSOUS, EST INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS. IL EST EGALEMENT CONSCIENT DU RIDICULE DE CET AVERTISSEMENT, SACHANT QUE LES ENFANTS REGARDENT SUR LES ECRANS DES HORREURS QUI DEVRAIENT ÊTRE INTERDITES AUX PARENTS.


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  • dali94

    12 NOCTURNES

     

    1

    La Lune livide est une enfant sage

    Elle a beau se cacher la face

    Derrière un voile gris de nuages

    Elle est obligée de regarder en face

    La grosse Terre bleutée

    Sans pouvoir se retourner

    Ce n’est pas un spectacle pour les enfants

    Mais que voulez-vous, la Terre

    C’est sa mère

    Et on ne choisit pas ses parents

     

    2

    Un bout de Lune égaré est tombé

    Dans une flaque ronde de lumière

    Où un homme saoul s’est oublié

    Les mains au cou du réverbère

     

    3

    A la pleine Lune ou un autre quartier

    Dans un immense coffre-fort de béton

    Où les gens avant de se coucher

    Entreposent leur avoir à explosions

    Un spécimen mâle de l’Humanité

    Ouvre avec une lame la combinaison

    D’une femme inerte avant de la violer

     

    4

    Un père à petits pas prudents

    Sans faire craquer les lames du plancher

    Se glisse dans le silence de l’appartement

    Regarde avec amour sa fille endormie

    Qu’un rayon de Lune caresse en passant

    Dans la petite chambre aux murs fleuris

    Et se penche sur la belle enfant offerte

    La braguette ouverte

     

    5

    Dans un bois bétonné ou une rue déserte

    Des files de filles aux fesses découvertes

    Se penchent sur les vitres entr’ouvertes

    Au clair de Lune les couples se concertent

    Pour choisir entre sexe et bouche experte

     

    6

    Avant de se fermer une bouche de métro

    A vomi sur le sol un paquet-cadeau

    Une grande boîte entourée de papier

    Avec dedans un homme marron glacé

     

    7

    Une femme crie au secours dans la nuit

    La Lune écoute monter les cris de terreur

    Les gens agacés tournent dans leur lit

    Tout de même, il est plus de 22 heures !

     

    8

    Une femme dans une chambre à coucher

    Regarde le point rouge fixe de la télé 

    Et les chiffres bleus des heures défiler

    L’époux couché bouge à ses côtés

    Son gros ventre monte et descend

    Il s’étouffe parfois dans ses ronflements

    Et la femme pense dans son insomnie

    Qu’il est bon d’avoir de la compagnie

     

    9

    La bouffe roule vers les garde-manger

    Le malade garde l’espoir d’être guéri

    Le médecin de garde ne peut rien pour lui

    Le gardien de la paix n’est pas apaisé

    Le voleur se garde de la Lune et s’enfuit

    Le gardien de nuit n’a plus rien à garder

     

    10

    Un balayeur noir a envie de pisser

    Combien de corps encore à enjamber ?

    Il voit en passant les lunes dénudées

    Le responsable municipal de la propreté

    Arrivera-t-il à temps pour se soulager ?

     

    11

    Dans les beaux quartiers de Paris

    Dans un petit local noir surpeuplé

    Les gens ne dorment pas, ils crient

    Plus fort que le tintamarre syncopé

    Ils s’agitent, ils boivent, ils suent

    Mains frôleuses et sexe à l’affût

    Ils fument et se croisent aux vécés

    Après avoir été longtemps enfermés

    Ils s’expulsent au petit matin

    Nauséeux, fripés, fatigués, drogués

    Ils s’embrassent et se serrent la main

    Encore une fois

    Comme la Lune ils vont se coucher

    La belle vie, quoi

     

    12

    C’est un bel arbre comme un monument

    On s’y abrite de la pluie et du vent

    Au clair de la Lune effarée

    Une automobile en pièces détachées

    Expire son huile et fume à ses pieds

    De beaux jeunes gens se sont éclatés

     

    Paul Obraska

     

    Illustration : Salvador Dali : « Madrid. Homme ivre »


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  • Le Dossier médical personnel (DMP) doit être lancé dans les prochains jours (selon l’Asip Santé, l’agence d’état qui pilote le projet) « Facultatif, ce dossier virtuel doit offrir aux patients volontaires un accès effectif à leurs données médicales, le DMP devant rapidement devenir consultable de chez soi par internet. Côté médecins, le DMP est censé permettre une meilleure coordination des soins et éviter les examens inutiles » (AFP).

    C’est Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, qui avait présenté ce projet en 2004 comme une des solutions majeures pour diminuer le déficit de l’assurance Maladie (l’estimation des économies avait été chiffrée à l’époque en milliards d’euros !..) tout en assurant les meilleurs soins. Depuis ce projet a eu bien des déboires et il est à présent envisagé comme facultatif et les économies qu’il pourrait générer sont mises en sourdine.

     

    Stocké par un hébergeur de données sécurisées, le DMP doit s’enrichir peu à peu, des prescriptions, comptes rendus de radiologie ou autres résultats d'analyses et chaque patient pourra demander à un professionnel de santé de lui en ouvrir un, que pourront ensuite consulter et compléter des confrères, en ville ou à l'hôpital, toujours avec l'accord du patient. Cette centralisation parait à priori séduisante (elle est faite habituellement par le médecin traitant), mais s’il ne s’agit que des prescriptions et des comptes rendus d’examens, ils ont été délivrés à chaque fois au patient et il suffirait pour lui de les conserver. Il est vrai que la forme informatique est plus commode et qu’il est parfois difficile d’obtenir le dossier hospitalier.

     

    Permettra-t-il de faire des économies ? Assurément non.

    D’abord l’opération a un coût, exige du matériel et l’ouverture comme le suivi d’un DMP exigent du temps, ce qui conduira à rémunérer le médecin (le dossier qu’il consacre habituellement au patient étant beaucoup plus rapide à établir et à mettre à jour).

    Ensuite faire des économies en évitant les examens inutiles est un peu illusoire, sauf s’il s’agit d’une redondance avec un intervalle de quelques jours, mais le DMP ne sera pas mis à jour aussi rapidement, si l’intervalle est de quelques mois, voire de quelques semaines, l’examen ancien est évidemment devenu obsolète et devra être refait (avant d’être malade, on est en bonne santé).

     

    Le DMP sera-t-il fiable ?

    D’abord, cela dépend comme toujours de la compétence des médecins qui fournissent les données. Espérons que les uns n’ajouteront pas leurs erreurs à celles des autres.

    Ensuite et surtout, le patient aura la possibilité de masquer certaines données (comme une maladie sexuellement transmissible), alors qu’elle est la valeur d’un dossier incomplet ?

     

    Le DMP peut-il être dangereux ?

    Déjà s’il manque des données ou si elles sont erronées, il peut le devenir. De façon paradoxale, on pourrait dire que plus on a confiance en sa fiabilité plus il existe un risque. Dans la pratique médicale, la remise en question doit être permanente : doute sur les conclusions des autres et doute sur ses propres conclusions antérieures.

    Le patient ne sera-t-il pas perdu et inquiet par la masse des informations qu’il ne sait pas interpréter ? Ensuite est-il souhaitable qu’un malade ait accès sans réserve au pronostic de sa maladie ?

    Enfin peut-on affirmer que la confidentialité du DMP sera garantie à l’avenir ? Si l’on s’en donne la peine, il sera sans doute possible de parvenir à y pénétrer et ces dossiers pourraient intéresser des journalistes, les compagnies d’assurances ou les employeurs (s’ils n’exigent pas un jour de les consulter). Jusqu’à présent il n’existait qu’un seul fichage de la population en matière de santé : celui de l’assurance Maladie.


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  • Dans le baromètre Ipsos/Le Point, la question posée, le 3 et 4/12/10, à 959 personnes de 18 ans et plus, était : «Quel jugement portez-vous sur l’action des personnalités politiques suivantes ? ». Ceux qui recueillent plus de 50% d’avis favorables sont : Strauss-Kahn, Delanoë, Rama Yade, Borloo et Lang…On peut en conclure que moins une personnalité agit pour la nation, plus elle est appréciée.


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  • DSC00180.jpgA Paris, il fait froid, il fait gris, alors un peu de lumière et de couleurs, offertes de bon coeur, ça ne se refuse pas.


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