• Ce billet est une mise à jour, dictée par l’expérience acquise, d’un article mis en ligne en juin 2008 (« Envoi de fleurs »).

     

    vermeer-dame-ecrivant-une-lettre.jpgOn a toujours besoin des autres pour exister. Enfin de moins en moins, puisque les autres s’en vont de plus en plus.

    Dans le monde des blogs, les autres réapparaissent et ils ont l’avantage (ou le désavantage ?) d’être désincarnés, lointains et plus ou moins anonymes. Ainsi se nouent ce que des blogueurs appellent des « amitiés virtuelles ». Il serait plus juste de parler de relations ou de correspondances car utiliser ici le beau mot d’amitié, c’est le galvauder. Il n’y a ni vision vivante, ni histoire commune, ni aide donnée ou reçue et les relations virtuelles peuvent disparaître aussi vite qu’elles apparaissent (que de visites flatteuses sans lendemain !), ce qui n’est pas le cas des relations amicales. L’amitié comme l’amour est toujours risquée, pas la relation entre blogueurs. Bien sûr, les blogueurs jouent le jeu sans être dupes, même si on est parfois surpris par des élans auxquels on peut être sensible.

     

    La question est de savoir si aller sur le blog d’autrui c’est y rechercher un contenu de qualité ou si en laissant  un commentaire en général flatteur, c’est espérer la réciproque. Ainsi peut s’installer, essentiellement pour les blogs à visée littéraire, un envoi de fleurs mutuel transformant la plateforme en une entreprise assimilable à « Interflora » et des textes médiocres en œuvres de génie. Mais le besoin et l’effort d’écrire – communs à tous les blogueurs - doivent toujours être respectés, quel qu’en soit le résultat, quitte à partir sur la pointe des pieds et en silence, un jugement personnel n’étant pas un critère de valeur.

     

    Je dois avouer qu’il m’arrive parfois de laisser un commentaire même lorsque je n’ai rien à dire, en espérant que le commenté(e) viendra me rendre la politesse en visitant mon blog (car celui qui écrit, même pour lui, espère bien un jour être lu). C’est le dernier billet mis en ligne qui a l’honneur d’être lu, les précédents étant navrés d’être le plus souvent méprisés. Je suis parfois surpris par la discordance entre la qualité d’un billet et le nombre de commentaires à son propos. Ce sont les plus courts et dont l’intérêt parait a priori limité qui en recueillent souvent le plus, venant ainsi apporter la preuve que la nature a horreur du vide.

     

    Bien que je visite presque toujours les mêmes blogs dont les auteurs me paraissent d’un haut niveau et bien que leur nombre est restreint (une multitude de blogs remarquables m’échappe en raison de ma paresse exploratoire), pour des raisons diverses, je n’ai pas établi de liens, si bien que je les visite en retour que lorsque leurs auteurs ont laissé un commentaire sur le mien. Ce renvoi mécanique d’ascenseur n’est pas la meilleure façon d’augmenter son audience, car cette manœuvre aboutit à tourner dans un cercle restreint, mais l’essentiel n’est-il pas qu’il soit apprécié ?

     

    Si les commentaires flatteurs ou approbateurs sur les blogs sont les plus nombreux, de vrais débats existent parfois, en général courtois et enrichissants. Ailleurs, les insultes ne sont pas exclues, il faut bien que les refoulés, cousins des délateurs anonymes, se défoulent et la plateforme se transforme alors en thérapeutique de libération émotionnelle.

    Il est certain que le blog peut avoir une vocation de psychothérapie. Certains blogs se livrent d'ailleurs à une concurrence victimaire. S’épancher devant un public sans visage est moins cher qu’une psychanalyse, le blogueur à l’écoute est aussi silencieux qu’un thérapeute, mais son commentaire a plus de compassion.

    D’autres servent plus ou moins de journal intime dont la séduction peut venir de l’autodérision et de leur humour.

     

    A côté des blogs qui exposent une matière précise (la cuisine et le tricot semblent avoir beaucoup de succès), de nombreux sites publient des billets qui, renforcés par leurs commentaires, servent en fait d’exutoires, tantôt sous la forme d’analyses critiques ou de « coups de gueule » sur le monde qui nous entoure, avec un regard moins convenu que celui des journaux, tantôt portés par un souffle révolutionnaire ou anarchique, libération vengeresse d’autant plus explosive qu’elle ne débouche sur aucun acte et sur aucun risque et que l’auteur, prudent, garde le plus souvent l’anonymat.

     

    Illustration : Jan Vermeer « Dame écrivant une lettre »


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  • vuillard6.jpgFAITS DIVERS

    Avec  l’appui du ministre de l’intérieur, une manifestation de policiers est venue soutenir leurs collègues coupables d’avoir désigné un faux coupable au risque de le faire emprisonner à perpétuité, afin d’éviter de rendre des comptes pour les dégâts qu’ils avaient eux-mêmes occasionnés à leur voiture de fonction. Devant la sanction infligée aux vrais coupables assermentés, le Parquet a fait appel. Nous conseillons de plaider l’irresponsabilité.

     

    POLITIQUE

    - Copé est accusé d’avoir attribué des valeurs au FN. Le Pen garde la main sur l’argent de son parti.

    - Marine Le Pen dénonce « les prières des rues » des musulmans (avec des parallèles douteux) et des socialistes lui reprochent de s’attaquer directement à la laïcité.

     

    ECONOMIE

    Afin de lutter contre le chômage et relancer les activités du BTP, un projet de rénovation de la capitale voit enfin le jour. Le ministre de l’Intérieur Mr Brice Hortefeux vient d’inaugurer en grandes pompes (il chausse du 46) la première rue inclinée de Paris à avoir été redressée (non sans mal) et mise à l’horizontale, pour éviter aux véhicules et aux piétons de déraper en cas de neige ou de verglas. Il faut s’incliner ici devant l’ambition de ce projet à longue échéance qui honore l’imagination constructive de nos élites. (Agence âne debout)

     

    ECOLOGIE

    Le climat se réchauffe à la conférence de Cancun : le principe des négociations qui n’aboutissent pas a été maintenu.

     

    SANTE

    4000 pharmaciens se seraient soignés en utilisant un logiciel permettant de frauder le fisc. Une façon de se dorer la pilule à condition de ne pas être mis en boîte avant.

     

    SPECTACLE

    - Dans une tragi-comédie montée à la télévision grâce à une subvention du gouvernement iranien, Sakineh a joué un rôle de composition qui n’a pas convaincu.

    - A Oslo, l’homme invisible Xiaobo a été applaudi. Le Milieu de l’Empire pour pouvoir s’assoir dessus a bloqué le mot-clef « chaise vide » sur internet.

     

    LOISIRS

    Une bataille enfantine de boules de neige a fait la joie des spectateurs. François a envoyé une petite boule de 3 cm à France (surnommée Météo) qui a répliqué en lançant une grosse boule de 10 cm. Ségolène qui n’a pourtant rien reçu, sa boule s’étant perdue, a exigé des excuses de François.

     

    Illustration : Edouard Vuillard : « Le liseur »


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    brouwer devoirsCe tableau a été peint par le peintre flamand Adriaen Brouwer au début du XVIIe siècle (il est mort de la peste en 1638) et s’intitule « Devoirs désagréables d’un père ». Je pense qu’il peut s’interpréter de deux façons.

     

    La première interprétation serait logique si l’on tient compte de l’époque : le père donne la fessée à son enfant.

    Pendant des siècles les rôles du père et de la mère étaient bien définis au sein de la famille. La mère s’occupait de l’enfant en bas âge, de la cuisine, de son intérieur, mais chez les gens riches ces tâches pouvaient être confiées - sous le contrôle de l’épouse – à une nourrice, une gouvernante et des domestiques, l’épouse elle-même étant subordonnée à son époux.

    Le père, c’était l’autorité, la protection de sa famille (allant jusqu’à la guerre) et il avait le devoir de subvenir à ses besoins. Il ne s’occupait de l’enfant que plus tard pour l’éducation, l’apprentissage d’un métier ou de la guerre. Les caractéristiques de ce rôle masculin constituaient aussi des traits apparents de la virilité.

     

    Mais il y a une deuxième interprétation possible suggérée par le torchon tenu par la main du père. Que fait-il dans sa main, si ce n’est pour torcher son enfant ? Car pour lui donner la fessée, ce n’est guère commode. Dans ce cas on aurait là l’ancêtre des « nouveaux pères ».

    En effet, ces dernières décennies le rôle du père au sein de la famille et vis-à-vis de l’enfant  a changé. Le père tient de plus en plus à partager avec la mère (et parfois seul) toutes les tâches que nécessitent un enfant en bas âge. La grande majorité des pères (86% selon Ipsos en avril 2004)) serait prête à prendre un congé paternité de quelques mois au moment de la naissance et même pour la plupart d’entre eux une année sabbatique pour vivre plus intensément leur paternité (c’est l’impact financier qui les retiendrait). Ce sont les plus jeunes (avant 35 ans) qui paraissent les plus convaincus. La mentalité de l’homme a changé, même aux yeux des femmes,  cependant plus sceptiques. Ajoutons que, selon le sondage Ipsos, près d'un homme sur 10 aimerait « beaucoup » être enceint et près de 4 sur 10 pourraient l'envisager.

     

    Dans nos sociétés occidentales on assiste donc à une tendance, pour ce qui concerne leur rôle respectif, vers une féminisation de l’homme et parallèlement à une masculinisation de la femme. Leurs domaines se chevauchent. Se chevaucher, n’est-ce pas la meilleure façon de faire des enfants ?


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  • 27. PEUT-ON EMPÊCHER UNE ARTERE CORONAIRE OU UN PONTAGE DE SE BOUCHER ?

     

    Deux mécanismes, plus ou moins associés, conduisent à l’occlusion : la progression en général lente de l’athérosclérose et la formation en général rapide d’un caillot, si celui-ci est petit il contribuera à la progression de l’athérome, s’il est volumineux il bouchera brutalement le vaisseau et privera de sang le territoire correspondant provoquant sa nécrose, c’est à dire un infarctus du myocarde si l’occlusion est prolongée.

    Le traitement médical tente d’agir sur ces deux mécanismes. Prévenir l’athérosclérose et sa progression est le grand défi, il s’applique même aux sujets qui n’ont pas de maladie des coronaires mais qui ont les conditions pour en avoir une. Prévenir l’athérosclérose, c’est corriger les facteurs de risque : abaisser le taux de cholestérol (LDL) ou de triglycérides, normaliser la tension artérielle, équilibrer un diabète, supprimer le tabac, se remuer un peu…On aura beau dilater, couper, pulvériser, étayer, ponter, si la personne continue à fumer par la suite, à négliger son hypertension artérielle ou son diabète, elle risque de se retrouver rapidement dans une situation plus mauvaise qu’auparavant. A cette prévention s’ajoute la prescription de médicaments [statines] qui ont l’intérêt d’abaisser le taux de cholestérol mais également d’agir sur les plaques d’athérome.

    Prévenir la formation des caillots c’est s’opposer plus ou moins à un des maillons de la chaîne de la coagulation sanguine [hémostase]. La coagulation permet d’éviter l’irruption du sang à l’extérieur des vaisseaux et sa perte par hémorragie. Son déclenchement par activation en cascade des acteurs successifs de la coagulation dans le cas des plaques d’athérome n’est pas provoqué par une brèche du vaisseau lui-même mais par celle de la plaque. On peut par des médicaments intervenir à différents niveaux de cette chaîne. Leur choix dépend du stade aigu ou chronique de la maladie et du risque hémorragique qu’ils entraînent. En prévention, on privilégie en général les médicaments qui s’opposent à l’agrégation des plaquettes (l’aspirine en est un), premiers acteurs à se précipiter et à s’agglomérer sur la brèche. Les antiagrégants plaquettaires exposent à un risque hémorragique faible (sauf en cas d’intervention chirurgicale) très inférieur à celui lié aux antivitamines K qui retardent la coagulation au point de l’abolir en cas de surdosage, ils ont longtemps été utilisés seuls et restent indiquées dans certains cas. Dans les formes aiguës de la maladie coronarienne où l’occlusion partielle ou totale s’est déjà installée, en dehors de la thrombolyse qui cherche à dissoudre le caillot, on agit énergiquement sur la coagulation en utilisant à la fois des antiagrégants plaquettaires et une héparine qui agit sur la formation du caillot.

     

     

    MINI LEXIQUE

    - Coronaires : artères disposées en couronne autour du cœur lui amenant le sang riche en oxygène à partir de l’aorte. Leur atteinte, le plus souvent par l’athérome, est à l’origine de l’angor, de l’infarctus du myocarde et de leurs conséquences.

    - Athérome ou athérosclérose : plaques fibro-graisseuses, parfois calcifiées, infiltrant la paroi artérielle au contact du courant sanguin. Elles rétrécissent la lumière artérielle et peuvent se rompre, rupture ou ulcération à l’origine de la formation d’un caillot.

    - Angine de poitrine ou angor ou douleur angineuse : serrement douloureux et souvent angoissant du thorax et parfois d’un ou des deux bras et/ou de la mâchoire. Cette douleur est le plus souvent liée à une atteinte  des coronaires, mais pas toujours.

    - Infarctus du myocarde : destruction par privation prolongée d’oxygène liée à un défaut d’irrigation sanguine (par occlusion d’une coronaire, le plus souvent par un caillot) d’une partie du muscle cardiaque (myocarde) remplacée ultérieurement par un tissu cicatriciel dépourvu de la propriété de se contracter.

    - Embolie : caillot sanguin (thrombose) emporté par le courant sanguin (veineux ou artérielle) et venant occlure un vaisseau à distance de son point de formation.

    - Arrêt cardiaque : absence de contraction coordonnée du muscle cardiaque (fibrillation ventriculaire) ou pause (absence de l’activité électrique à l’origine des contractions).

    - Thrombolyse ou fibrinolyse : introduction par voie veineuse d’une substance capable de dissoudre un caillot récent.

    - Angioplastie : dilatation d’un rétrécissement artériel par gonflage d’un ballonnet porté par une sonde introduite par voie transcutanée au niveau d’une artère périphérique.

    - Stent : tube grillagé serti sur le ballonnet dégonflé et que le gonflage du ballonnet permet de déployer. Au dégonflage, le stent est largué contre les parois de l’artère pour empêcher leur rétraction. Il est actif lorsqu’il est imprégné d’une substance capable de lutter contre une éventuelle exubérance cicatricielle de l’artère.

    - Pontage : conduit vasculaire ou prothétique apportant du sang en aval d’un rétrécissement à partir de la même artère ou d’une autre.


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  • IMAGE_209.jpgComme dans beaucoup de régions de France, il a neigé aujourd’hui sur Paris. Rien d’extraordinaire. La neige était annoncée, mais rien n’a été prévu.

    Les bus ont cessé de circuler, les voitures dérapent, s’encastrent et protestent en jouant du klaxon dans leur désespoir.

    La neige blanche devient de la boue grise et les piétons, désorientés par l’absence de bus, tentent de ne pas tomber en glissant sur leurs chaussures cirées.

    Les considérations météorologiques vont occuper les journaux du soir.

    Il y a des pays où ceci est habituel une bonne partie de l’année. Mais comment font-ils ?IMAGE_210.jpg


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  • FAITS DIVERS

    - Cantona a loué un véhicule utilitaire pour vider son compte en banque.

    - Liliane, fatiguée, s’est débarrassée de son Banier trop lourd à porter.

     

    POLITIQUE

    - François Baroin a déclaré « J’ai toujours pensé qu’une société transparente, c’était une société totalitaire » (à propos du site WikiLeaks). Ce qui veut dire qu’un régime où les citoyens n’ont pas accès à l’information est une société démocratique. C’est transparent.

    - Rien d’autre.

     

    INTERNATIONAL

    - « A Bombay, Nicolas Sarkozy met la pression sur le Pakistan » (agence Reuters). Les 180 millions de Pakistanais se sont mis aux abris.

     

    SOCIETE

    - « Ah là là ! Dans quel monde vit-on ? Les jeunes d’aujourd’hui passent leur temps devant leurs écrans d’ordinateur et ne font même plus l’effort de regarder la télé ! » (Dessin de Bouchard).

    - Après les sex toys féminins, le marché des sex toys masculins est en pleine expansion. Les travaux manuels sont de plus en plus délaissés.

     

    SANTE

    - L’Afrique s’est fracturé la Côte d’Ivoire.

    - On ignore toujours comment l’agent du Qatar a atteint la FIFA.


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  • De nombreux produits « médicaux » sont en vente sur internet fabriqués on ne sait où et on ne sait par qui, ne faisant l’objet d’aucun contrôle sanitaire, on ne sait pas ce qu’ils contiennent.

    Il en est ainsi d’un produit dénommé ANABOL TABLETS, dont le fabriquant serait situé en Thaïlande et qui prétend contenir un anabolisant : la méthandienone, mais d’après l’Afssaps (à l’origine d’une alerte), l’analyse de ce produit indique qu’il n’en contient pas. Par contre, il contiendrait de la sibutramine dont la consommation est à présent interdite en France en raison de ses effets cardio-vasculaires nocifs (élévation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque). Cet exemple montre qu’il est stupide et dangereux d’acheter des médicaments par internet.

    L’industrie pharmaceutique s’inquiète à juste titre de la contrefaçon, mais on se demande si la raison en est uniquement humanitaire. C’est en tout cas cet argument qui a conduit fin novembre le Parlement européen à adopter en première lecture une proposition de directive permettant notamment à l’industrie pharmaceutique d’informer directement les patients sur les médicaments soumis à prescription.

    On peut douter que cette information faite par l’industrie pharmaceutique sera fiable, indépendante, objective, non promotionnelle et comparative. En toute logique, ce type d’information devrait être réservé aux professionnels de santé et aux autorités sanitaires nationales et non aux marchands qui vendent les produits en question.

    La publicité directe aux consommateurs de médicaments délivrés uniquement sur ordonnance a été interdite en Europe depuis 1992. La Mutualité française redoute que cette proposition « organise, de fait, la dérégulation de la communication des laboratoires pharmaceutiques vers les grand public […] et que la frontière entre la publicité et l’information reste floue ». On ne saurait mieux dire. Aux USA, la libéralisation des règles sur l’information a eu pour effet d’augmenter les dépenses, sans aucun intérêt sanitaire.

    Ce projet de directive (qui doit être soumis au vote du conseil de l’Union) est en chantier depuis 2008. On doit saluer ici l’efficacité des groupes de pression dont l’action est cependant facilitée par l’union de 27 pays sur lesquels ils peuvent agir d’un seul coup pour assurer leurs intérêts.

    Les industries pharmaceutique et agro-alimentaire  ne sont évidemment pas les seules à profiter du système et de la sensibilité marchande des responsables européens. C’est ainsi que pour répondre aux exigences de Bruxelles, il a été récemment introduite dans le projet de loi de Finances rectificative une disposition visant à supprimer les restrictions à l’achat de tabac à l’étranger.

    Les instances européennes ont le souci de la concurrence (dont on attend toujours l’impact sur les prix) et de la libre circulation des marchandises, même si elles sont un peu empoisonnées, lorsque leur commerce rapporte et que leur nocivité n’est ni immédiate, ni trop visible, ni facile à démontrer.

    La Vérité aveugle et oblige parfois la Liberté à fermer les yeux.


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  • vuillard24.jpg

    Edouard Vuillard « Scène d’intérieur dit mystère »

     

    POUSSIERES

     

    Dans la maison aux volets clos

    Housses grises sur les crapauds

    Drap blanc couché sur le divan

    A l’abri des éternelles poussières

    Scintillantes dans les raies de lumière

     

    Ils attendent immuables et patients

    Que revienne un jour l’hôte des lieux

    Il viendra peut-être ou peut-être pas

    Se déposer sur les housses et le drap

    Lorsque le souffle du vent facétieux

    Portera de loin ses cendres inertes

    Dispersées au-dessus de la mer

    Jusqu’aux raies de lumière

    De la maison déserte

     

     

    Paul Obraska


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  • sloan_election_night.jpgL’embêtant avec des élections est qu’on peut les perdre, aussi chaque pouvoir a une interprétation qui lui est propre des résultats d’un scrutin ou même de l’intérêt d’être élu ou non. Les modes d’emploi en sont très divers :

     

    1) Ne jamais organiser d’élections populaires en considérant que le pouvoir sait mieux que le peuple ce qui est bon pour lui.

     

    2) Organiser des élections avec un seul candidat en lice, celui du pouvoir, considérant que le pouvoir est par définition l’émanation du peuple.

     

    3) Organiser des élections comme on joue à la roulette, le pouvoir espérant être conforté par le peuple et apparaître aux yeux du monde comme un régime démocratique. Qu’à cela ne tienne, s’il les perd, il les annule ou se proclame vainqueur d’une façon ou d’une autre : fraudes réelles, imaginaires ou provoquées, accusation d’une intervention étrangère, décision d’un conseil quelconque tenu par le pouvoir ou autre argutie. Cette façon d’agir tient de la légitime défense, car si l’opposition arrive au pouvoir et à ses avantages, elle risque fort de faire payer au vaincu ses actions passées.

     

    4) Respecter les résultats des élections, le pouvoir ayant fait ce qu’il peut pour le garder en jouant sur le mode électoral et le découpage des circonscriptions. C’est le mode d’emploi des régimes démocratiques, ce qui ne veut pas dire que ce respect des résultats d’un scrutin s’applique automatiquement aux résultats d’un référendum dont on peut ne pas tenir compte ou faire revoter pour obtenir le bon résultat. Ce qui ne veut pas dire que l’opinion d’un député élu du peuple, mais au sein du parti au pouvoir, ait une influence puisqu’il doit se soumettre au pouvoir s’il veut obtenir l’investiture pour être réélu, sa réélection étant le moteur principal de son action.

     

    5) Opter pour des élections justes avec une représentation proportionnelle à l’image de toutes les tendances d’un peuple, ce qui aboutit à un gouvernement injuste où ce sont les tendances les plus faibles qui ont le plus d’influence par le jeu des alliances nécessaires pour gouverner.

     

    Illustration : John Sloan "Nuit d'élection"


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  • Mme Juppé étant directrice déléguée du groupe Lagardère qui, entre autres, est marchand d’armes, il était donc normal que son mari ait été placé à la tête du ministère de la défense, premier client du groupe en question. C’est plus facile pour les contacts qui peuvent même se faire dans l’intimité. N’est-ce pas de l’organisation ? Avec l’habitude, nous sommes blindés.


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