• Soleil-mefaits.jpgNous sommes le 1er juillet et pour ceux qui peuvent se le permettre, la période des vacances arrive. Chacun sait maintenant qu’une exposition excessive au soleil (si celui- ci daigne se montrer) n’est pas conseillée, ne serait-ce que pour éviter un vieillissement prématuré de la peau et l’acquisition gratuite de rides. On pourrait me répondre que les rides n’ont pas besoin de soleil pour apparaître et peut-être que notre astre est accusé plus ou moins à tort. Pour vous convaincre de sa part de responsabilité, regardez la photo ci-contre. Cet homme âgé de 66 ans, comme le dieu romain Janus, possède deux hémi-visages : le côté droit est normal et celui de gauche a un aspect nettement plus vieux et ridé. Cette particularité lui vaut une notoriété tardive et mondiale qu’il a acceptée d’endosser, car son visage a aussi un troisième côté : celui de démontrer l’effet nocif sur la peau de son exposition prolongée au soleil. En effet, pendant vingt-huit ans, il a réalisé la même tâche : livrer le lait aux habitants de Chicago au volant de son camion en suivant toujours le même trajet et en n’exposant ainsi au soleil que le côté gauche de son visage comme la Lune montre la même face à la Terre, ce qui explique sa pâleur et son air triste, l’autre face tournée vers les étoiles devrait être plus joviale.


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  • Nous sommes allés voir l’exposition des « nus de Degas ». Nous avons été déçus. Beaucoup de dessins et parmi les tableaux, j’ai surtout été attiré par ceux qui n’étaient pas de lui et qu’un esprit impertinent avait mis là pour que l’on puisse faire la différence.

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    Mais le musée lui-même, quel enchantement ! C’est toujours un plaisir de s’y rendre pour passer agréablement le temps dont on dispose. Au rez-de-chaussée, de chaque côté sont alignés des coffres-forts. Quand on y pénètre, leurs parois sont recouvertes de tableaux dont certains ont, en effet, une valeur inestimable.

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    Dans les étages, de petites salles réservent une profusion de surprises.

    Musée d’Orsay

    Un groupe d’enfants équipés comme pour naviguer sur les eaux de la culture écoute le capitaine. Deux enfants lèvent la main, j’ignore si c’est pour répondre à une question ou demander la permission d’aller faire pipi. Une statue blanche, à gauche, semble éprouver de la tristesse à voir cette jeunesse pleine de promesses, alors qu’elle reste pétrifiée dans le temps.

    NB. Les photos sont interdites dans le musée 


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  • Alors que l’économie européenne est en train de se déglinguer sous nos yeux dans une crise qui touche une bonne partie du monde, l’industrie du luxe ne s’est jamais aussi bien portée. Le poids du marché du luxe dans l’économie mondiale est d’un peu plus de 1000 milliards d’euros cette année et 1200 milliards sont attendus en 2014. L’Europe en profite largement (près de 2 millions d’emplois) et en particulier la France et l’Italie. Les griffes européennes dominent le marché mondial avec une production de 440 milliards d’euros (3% du PIB), ce qui rapporte aux Etats environ 110 milliards de taxes.

    Les Chinois, Indiens, Russes, Brésiliens et les ressortissants des Etats pétroliers du Moyen-Orient sont très demandeurs des grandes marques européennes comme Louis Vuitton, Hermès, Prada ou Gucci. Elles attirent les touristes qui se pressent dans les grands magasins parisiens dont la clientèle devient plus cosmopolite que parisienne.

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    Aux galeries Lafayette : groupe de Chinois vus de dos faisant sagement la queue devant le stand d’une marque de luxe et homme de la sécurité vu de face, pas content de me voir prendre une photo.

    Pour rendre hommage à une des rares industries françaises qui reste pour l’instant florissante et encore capable d’exporter – en attendant que les pays émergents la concurrencent et que les contrefaçons la submergent – Je me suis rendu pour la première fois dans une boutique Hermès (celle de la rue de Sèvres) où le luxe vous attend dès la porte qu’un portier en costume et cravate vous ouvre aimablement pour vous faire entrer et récidive à votre sortie alors même que vos bras ne sont pas encombrés car vous n’avez rien acheté. La classe.


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  • Il y a en ce moment à la pinacothèque de Paris, jusqu’au 9 septembre 2012, une exposition de la collection de Jonas Netter à qui l’on doit la découverte de Modigliani, de Soutine, d’Utrillo et de bien d’autres.

    Nombreuses toiles d’Utrillo (mais aucune de sa collection blanche) représentant avec constance des rues et des maisons. Je préfère la peinture de sa mère Suzanne Valadon dont plusieurs toiles sont également exposées.

    J’ai ressenti mon inculture devant des tableaux dont les artistes m’étaient totalement inconnus : Kremegue, Kikoïne, Hayden, Ebiche, Antcher… (j’ai noté les noms car je ne les aurais sûrement pas retenus) et surtout Moïse Kisling dont j’ai aimé « La femme au pull-over rouge ».

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    Des tableaux de Soutine (pas les meilleurs), œuvres tourmentées, à l’image de leur créateur.

    Et Modigliani. J’avoue que je suis peu sensible à sa peinture et surtout à ses portraits qui me donnent l’impression (sûrement erronée étant donnée la cote de ce peintre) que quand on en a vu un, on les a tous vus : des têtes légèrement penchées, tantôt à droite, tantôt à gauche, emmanchées d’un long cou, parfois interminable, des visages ovalaires, allongés, semblables, des yeux fendus de la même façon, la même expression inexpressive du visage. En voici un exemplaire : « Mme Zborowska ».

     

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  • En période de paix, il est rare que les hommes politiques laissent derrière eux une œuvre marquante et durable. Les modifications qu’ils ont éventuellement introduites étant en général peu ambitieuses, transitoires, et susceptibles d’être elles-mêmes modifiées ou supprimées par les successeurs et de toute façon oubliées par le peuple.

    Un homme politique même médiocre peut rester dans les mémoires des générations futures, lorsqu’il est à l’origine d’un projet immobilier. Comme chacun sait, la pierre, il n’y a que ça de vrai et de sûr.

     

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    Georges Pompidou restera associé à la raffinerie Beaubourg dont il a voulu la création et si par la suite le projet a été combattu par Valery Giscard d’Estaing, il a été soutenu par Chirac.

    Valery Giscard d’Estaing a voulu la création du musée d’Orsay.

    Le nom de Mitterrand restera associé à la grande bibliothèque et à la construction de la pyramide du Louvre, très controversée à l’époque et soutenue là encore par Chirac et celui-ci a été à l’origine du musée du quai Branly.

    Je m’aperçois que Nicolas Sarkozy va quitter le pouvoir sans laisser – à ma connaissance - le moindre édicule à son nom. Les temps sont durs. 


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  • Grande animation dans les rues du centre. Le soir les terrasses débordent sur les chaussées étroites. La semaine précédente était sainte, cette foule devait se presser le long des multiples cortèges qui fêtaient avec ferveur la torture d’un homme devenu Dieu par sa résurrection provisoire.

    La dévotion au catholicisme s’exprime partout dans la ville. Beaucoup de noms de rue font référence à la religion, la gagnante est sans doute la Vierge Marie, mère juive ayant bénéficié de la notoriété de son fils, qui, par l’opération du Saint-Esprit, est également son Père.

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    Cathedrale-13.JPGLa cathédrale est évidemment une des plus grandes du monde. Elle est massive, impressionnante (c’était le but) mais sans harmonie. Le plus élégant est la Giralda, une tour de près de cent mètres, ancien minaret de l’ancienne mosquée dont le sommet est accessible par un plan incliné qui permettait au muezzin d’y monter à cheval et aux touristes d’y parvenir à pied sans trop d’effort (grâce soit rendue à l’architecte arabe pour sa prévenance).

    L’intérieur dégouline de richesses et de dorures. Tout est massif et surchargé, mais grandiose. Ce n’est pas seulement le cas de la cathédrale. Les églises et les chapelles existent à chaque coin de rue, parfois l’une en face de l’autre ou l’une à côté de l’autre. Quand on entre dans l’une d’elles, l’autel brille, écrasé par les ors et les ornements destinés à impressionner les fidèles. On peut tout de même s’étonner du contraste entre la nature du christianisme qui prônait la simplicité, le détachement des biens de ce monde et l’étalage un tantinet indécent de la richesse dans les lieux de culte.

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    Le musée des beaux arts est le pendant artistique de cette dévotion. Ses collections proviennent essentiellement des couvents et des monastères. On y trouve des grands noms : Lucas Cranach, Murillo, Zurbaran, Bruegel, Vélasquez, Goya, mais tous les sujets des tableaux sont évidemment religieux : calvaire, sang, crâne sont les favoris et cerise sur le gâteau, une tête coupée de Saint Jean-Baptiste dans une boîte en verre, la tranche du cou digne d’une planche anatomique. On peut tout de même s’étonner que le Christianisme qui prône l’amour du prochain soit aussi morbide avec un goût prononcé pour la mort, la torture, le sang et les fragments humains. Pendant la semaine sainte, aux Philippines, une centaine de personnes se sont flagellées et 27 se sont fait crucifier !


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  • Aile-d-avion.JPGJe suis toujours surpris que la masse énorme d’un avion puisse aussi fréquemment quitter le sol, et s’élever au-dessus des nuages en laissant derrière lui le patchwork rectangulaire des champs bruns et verts et les têtes d’épingle des villages le long des fils des routes. Je suis toujours surpris que l’avion puisse me déposer aussi fréquemment en douceur si loin de chez moi en si peu de temps.

    Cette fois ce fut Séville.

    C’est une ville multicolore : couleurs des façades où l’ocre domine et le vert profond des jardins qui s’étendent largement en pleine cité où l’oranger roi exhale en avril le parfum de ses fleurs que l’on ne peut s’empêcher de cueillir pour mieux les respirer.

    Les jardins et les fleurs sont partout. Dans les maisons où l’on aperçoit de charmants patios à travers les grilles.

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    A l’intérieur des murailles de l’Alcazar, grand jardin où règne la sérénité et que l’on rejoint après avoir été ébloui par les salles du palais finement décorées du sol au plafond sans le moindre vide.

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    A l’intérieur même de la cathédrale où les orangers surgissent de la pierre.

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    Dans le parc Maria Luisa, la cité pénètre cette fois dans la verdure avec la curieuse place d’Espagne bordée d’un bâtiment en demi-cercle, flanqué d’une tour à chaque extrémité.

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    Séville, dans un subtil mariage a gardé son empreinte mauresque dans les belles maisons et bien  sûr dans l’Alcazar.

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    Mais l’empreinte orientale existe partout dans la ville, dans les rues du quartier juif.

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    Et dans les grandes artères.

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  • singes-bb-1.JPGJ’ai été touché par cette photo, parue dans Le Point du 29/03/12, de deux bébés singes magots enfermés dans une cage à chat, transportés illégalement, et saisis par les douaniers d’Hendaye en août 2011. Ils font partie de ces espèces protégées mais dont des réseaux bien organisés font largement commerce à travers la planète pour satisfaire les goûts d’abrutis irresponsables.

    Deux petits êtres qui se tiennent embrassés l’un contre l’autre dans une protection dérisoire et touchante, sans doute terrorisés et le cœur battant. Leur destin n’a pas été trop cruel puisqu’ils ont été confiés à l’espace zoologique de Saint-Martin-la-Plaine.

    Mais en les voyant, je n’ai pu m’empêcher de penser à tous ces êtres humains qui, eux aussi, à travers l’histoire, ont été transportés, serrés les uns contre les autres, apeurés, désespérés, dans l’ignorance de leur destin au bout du chemin et qui fut souvent pire que celui des animaux.


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    Comme chaque année, le printemps nous offre des fleurs virginales, délicates et lumineuses. Je ne suis pas certain qu’il nous les offre, il se les offre à lui-même car il les mérite bien, accomplissant année après année ce miracle du renouveau de la vie.  Nous, nous ne les méritons pas, seul animal qui tue l’autre, non pour se défendre, non pour survivre, mais par haine ou pour le plaisir de tuer Alors, on passe devant, profitant d’un cadeau qui ne nous est pas destiné, nous, les voleurs de vie.


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  • politiques-agonie.jpgNon, ce n’est pas l’image de ces trois candidats à la phase terminale de leur campagne présidentielle, mais celle qui illustre la campagne de « l’Association pour le droit de mourir dans la dignité » représentant dans un montage indigne et irrespectueux ceux qui sont opposés à une légalisation de l’euthanasie, accompagné du message suivant : « Doit-on vous mettre dans une telle position pour faire évoluer la vôtre sur l’euthanasie ».

    Je préfère la vision de mon premier arbre en fleurs du nouveau printemps qui simule avec malice une parure de flocons de neige.

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