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Je ne vois pas ce que l’on reproche aux organisateurs de la finale de la ligue des champions qui opposait le Real de Madrid et Liverpool au stade de France. Pourquoi faire des reproches au ministre de l’Intérieur Darmanin, au préfet Lallement, aux forces de l’ordre, aux syndicalistes de la RATP qui se sont opportunément mis en grève et en sont fiers. Quant aux voleurs du 93 ou d’ailleurs, on peut toujours compter sur eux, car étant en faveur de la diversité des victimes, ils ne font pas de différence entre les Chinois, les Anglais, les Espagnols et les autochtones. Tous se sont harmonieusement associés pour assurer le spectacle à l’extérieur du stade, alors qu’à l’intérieur, quel ennui ! Un seul but ! Voir courir 22 joueurs et les arbitres pour un résultat aussi modeste ne valait pas le déplacement. Par contre, à l’extérieur, quel suspense ! Des gens qui tentaient de pénétrer dans le stade en escaladant les grilles : vont-ils tomber, vont-ils réussir ? Qui allait agresser ceux qui se pressaient contre les grilles ? Les gendarmes ou les voleurs ? Des Anglais, munis ou non de faux billets, et des Espagnols ont même eu la chance de bénéficier des deux avec en prime le charme des volutes de gaz lacrymogène qui leur ont permis de pleurer sur le match pour lequel ils avaient fait quelques sacrifices. Mais l’essentiel n’est-il pas de participer ? D’ailleurs le monde entier a participé à ce spectacle total qu’il va sûrement nous envier.

La justice s’est donc pour l’instant opposée au nouveau règlement qui devait s’appliquer dans les piscines de Grenoble permettant de s’y baigner en burkini…ou seins nus. Bien entendu, le maire de la ville – dans son rôle parfait d’idiot utile -  a fait appel de cette décision. Ce « burkinisme » qui revient régulièrement à l’approche de l’été comme un virus saisonnier « s’offre à voir comme un monothéisme aquatique qui veut couvrir la femme dès qu’elle s’approche de l’eau…une religion faite de ruses où la victime en arrive à imaginer comme un droit le fait d’être sacrifiée…où l’Occident devra apparaître « blanc », agresseur attentatoire à la vertu »[1]. La femme ne serait donc pas la victime de ceux qui la couvrent pour la cacher mais de ceux qui lui permettent de se découvrir, c’est à dire aux yeux de ces vertueux pour qu’elle soit exhibée. Dans une hypocrisie grandiose, l’association islamiste, qui a longtemps œuvré pour que les femmes musulmanes puissent se baigner habillées, avait déclaré « qu’elle se battra autant pour le topless que pour le maillot couvrant ». « On proposerait alors ceci : que ceux qui se battent pour le burkini en Occident soient invités à se battre pour le topless ou le deux-pièces dans le monde musulman ». Les islamistes font semblant de défendre la liberté alors que « ce qu’ils demandent partout quand ils sont en démocratie, c’est la liberté d’y mettre fin », Cette apparente tolérance qu’ils peuvent se permettre en France cache en fait le mépris qu’ils ont pour les Françaises non musulmanes, car celles qui se baigneront les seins nus, avec leur permission, seront probablement considérées par ces puritains obsédés par le sexe comme des putains, à côté des musulmanes dont la vertu sera couverte des pieds à la tête, avec les pieds tout de même nus pour des raisons d’hygiène. Illustrations : Mirota : "Les baigneuses des années folles" et dessin de Gros.

[1] Toutes les citations en italique dans ce billet sont tirées d’un article de Kamel Daoud paru dans le Point du 26 mai 2022 et intitulé « Un islamisme topless ? »

L’entrefilet ci-contre cueilli dans le Canard enchainé du 25/05/22 montre à quel point l’Occident déraille. Nous assistons, navrés, à une extension déraisonnable du domaine de l’agression sexuelle. On ne voit plus guère où peut s’arrêter cette notion, chaque parole, chaque geste pourrait être interprété comme telle ou comme un harcèlement sexuel. J’ai lu récemment qu’une femme doit être interrogée par la police car accusée d’agression sexuelle dans une réunion de féministes par une autre femme qui lui reprocherait un geste équivoque alors que l’accusée était un peu pompette et la « victime » en désaccord avec elle. Du crime authentique d’agression sexuelle, qui nécessite dénonciation et procès, on glisse vers la condamnation de l’anodin et de la plaisanterie de mauvais goût, ce qui est une agression du goût mais pas du sexe. Sans compter une dénonciation factice par intérêt ou vengeance. Disons que les relations sociales risquent d’être marquées par la méfiance et l’hostilité et de devenir tendues, notamment entre homme et femme, mais également entre personnes du même sexe. Une partie de la population devient fragile, susceptible, victime en puissance, un statut recherché plus par intérêt ou vengeance que par un ressenti réel. A cela s’ajoute la dévalorisation de la notion d’agression sexuelle si l’on met sur le même plan, un simple geste ou une plaisanterie douteuse et un viol, comme est dévalorisée la notion de racisme si la critique des déclarations d’un « racisé » est jugée raciste indépendamment de la teneur des propos et uniquement parce qu’elle est critique.

J’ignore si Mélenchon sera le Premier ministre de Macron, car il faut bien savoir que les catastrophes n’arrivent pas qu’aux autres, mais avec ce rassemblement désuni des gauches, en parfait homme de spectacle, il joue avec conviction le rôle de futur Premier ministre jusqu’à déclarer lors de la formation du nouveau gouvernement : « Grande tension avant la nomination de mon prédécesseur. Sera-t-elle de droite ou bien de droite ? Personne ne veut le job. C’est un CDD de mission d’intérim » (le 16/05/22 sur Twitter). Et comme il s’y voit déjà, il fait l’éloge de l’établissement qu’il va honorer de sa présence : « J’ai vu de loin le jardin de Matignon, il est mieux que celui de l’Elysée » (Entretien dans l’Express dans lequel il déclare également « vous n’êtes pas des vaches sacrées, c’est ma personne qui est sacrée »). On pourrait certes penser qu’il s’agit d’humour, c’est possible, mais je n’en suis pas certain, et il est également possible que Méluche, dépité de ne pas avoir été élu Président de la République, verse dans la prophétie autoréalisatrice. Une attitude de confiance en soi qui cherche à entrainer la confiance accordée par les autres, et il faut avouer que les médias ont parlé de lui matin midi et soir. Il aimerait par son comportement conformer le réel à sa conviction, et en modifier le cours. La représentation du réel tente de remplacer le réel lui-même, « on ne perçoit que ce que l’on croit ».

NARCISSE 1er dit le "Bonimenteur"

A la tête d'un parti "dont certaines des composantes théoriques et pratiques sont le communautarisme ethnico-clérical, le culte du chef, la justification amourachée du caudillisme, le refus des verdicts du suffrage universel, l'agressivité anti-État, la normalisation des violences urbaines et la banalisation des plus outrancières violences verbales, l'acceptation, enfin, et l'instrumentalisation de la conjonction populisto-destructrice des extrêmes" (JF Kahn).

Posant volontiers en mâle dominant

Lors de la conférence de presse avec le secrétaire général de l’ONU António Guterres, j’ai eu le privilège (sic) en début d’après-midi t’entendre la traduction du discours de Sergueï Viktorovitch Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. J‘ai eu honte pour lui lorsqu’il a affirmé sans sourciller que son souci principal était la sauvegarde des populations civiles et que la Russie mettrait tout en œuvre pour l’assurer, après avoir menacé le monde d'une troisième guerre mondiale. Mentir avec un tel aplomb en sachant pertinemment que le monde entier sait qu’il ment, c’est vraiment un métier. On comprend qu’il soit toujours à son poste depuis 18 ans. Je pense que Poutine en professionnel reconnu doit apprécier ses performances. Illustration Magritte.

Tartrais fait dire à ce couple : « encore une rediffusion ? ». Non, on ne peut pas dire que c’était une rediffusion. D’abord, Mme Le Pen était moins amusante que la dernière fois, et c’est la raison pour laquelle on s’est ennuyé en regardant ce débat, d’autant plus que le dialogue était connu de tout le monde à force d’être répété sur les estrades. Les mimiques des acteurs étaient similaires, chacun regardant l’autre d’un air goguenard. Chacun semblait s’amuser du discours de l’autre. Ils devraient monter un numéro de duettistes. Un numéro qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. Une jeunesse décérébrée par la mélenchonite a mis à sac la Sorbonne, des antifascistes immatures et dont la culture historique semble en friche, utilisant des méthodes typiquement fascistes pour protester contre des élections démocratiques dont les résultats ne leur convenaient pas. Des étudiants dont on peut douter de l'intelligence car de telles manifestations peuvent au contraire faire voter pour la candidate dont ils ne veulent pas. Une jeunesse gâtée, en commençant par la tête.

Avec ce débat entre les deux finalistes de l’élection présidentielle qui aura lieu demain, les journalistes se régalent. On nous montre à de multiple reprises le lieu et le décor du match futur. J’ai même entendu une présentatrice parler de « terrain de jeu ». Pour la faune journalistique c’est plus un spectacle ludique attirant du monde qu’une manifestation politique de la plus haute importance puisqu’il s’agit d’un choix entre deux sociétés. A côté de la présentation itérative du ring, nous avons les commentateurs en pleine logorrhée prospective. Chacun allant de ses déclarations sur ce que les candidats allaient dire, sur ce qu’ils ne doivent pas faire ou dire et comment ils devraient se comporter. Je me demande d’ailleurs pourquoi chacun des candidats s’entoure de conseillers en communication : il leur suffirait d’ouvrir leur poste ou leur télévision pour connaître la marche à suivre.

En ce lundi de Pâques ensoleillé, assis sur un banc, devant cette belle nature paisible aux couleurs printanières, de quoi avons-nous parlé ? De la merde des hommes. D’un criminel imbécile qui menace le monde pour lui permettre de raser des villes et de massacrer un peuple à sa guise. Petit esprit borné qui ira rejoindre dans l’histoire les psychopathes patentés qui ont fait le malheur du monde. De quoi avons-nous parlé ? Des deux finalistes de l'élection présidentielle : de la médiocrité fait femme et de celui qui n’arrive pas à se défaire de son profil de petit Bonaparte. Et les fleurs éternelles nous regardent avec ironie en attendant d’être vitrifiées par un psychopathe quelconque qui se sentirait humilié.