• Le symbole de la cravateAu verso de la porte d’une de mes armoires des dizaines de cravates pendent totalement désoeuvrées depuis des années. Ce nombre élevé ne tient ni à des pulsions de collectionneur, ni à une coquetterie aigue, mais à l’affection de mon entourage (ou à son manque d’imagination) car la cravate était le cadeau tout trouvé et qui s’imposait par nature dans ma profession. Il fut un temps on où n’imaginait pas un médecin sans cravate dans un service hospitalier et dans beaucoup d’autres professions où la cravate évitait à la chemise ouverte de révéler le haut du torse. La cravate masque les éventuels poils du torse masculin, mais c’est avant tout une étrangleuse, le symbole d’une autodiscipline : « Laurent serrez ma haire avec ma discipline » disait Tartuffe pour paraître ce qu’il n’était pas. Tout le monde a remarqué le contraste entre les deux extrêmes sur les bancs de l’Assemblée Nationale : les Mélenchonistes qui exprimaient leur insoumission factice et usurpée par un laisser-aller vestimentaire et vociférant, et les Lepénistes cravatés et plutôt disciplinés. Il ne faut pas se fier aux apparences, et je crains que cette assemblée n’exprime à l'avenir que les apparences d'un jeu de rôle.


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  • Quand se dévoiler devient pénibleIssue d’une famille catholique, Mélanie a pris le voile, mais c’est pour entrer sous les ordres des hommes. L’ancienne rappeuse après quelques années de silence, dont nous lui sommes gré, revient nous raconter ses dérapages sur le grand (documentaire au festival de Cannes) et sur le petit écran, des apparitions qui ont nettement un goût de prosélytisme. Elle dit que sa dépression l’a mise dans le trou, je suis content pour elle qu’elle en soit sortie, mais comme on ne se change pas : elle en a fait un spectacle. J’ignore si cela lui rapporte autant que le rap, mais elle commence à nous emmerder avec ses états d’âme et sa métaphysique à quatre sous. Elle devrait à nouveau essayer le silence, ce serait apaisant pour tout le monde.


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  • Equilibre démographique à l’américaineLa Cour suprême des USA vient de prendre deux décisions complémentaires : la permission de porter une arme hors de son domicile, et la suppression du droit à l’avortement au niveau fédéral . Admirons le sens de l’équilibre des juges qui la composent. L’interdiction d’interrompre une grossesse à ses débuts lorsqu'elle est non désirée  devrait – en théorie – augmenter le nombre de naissances et la population, en retranchant cependant de celle-ci les femmes qui mourront des complications d’un avortement clandestin si elles n’ont pas la possibilité d’avorter dans un Etat des USA où l'IVG restera autorisée. Mais dans leur sagesse, les juges ont prévu l’extension logique des fusillades publiques en les rendant plus commodes, ce qui tendra à équilibrer la démographie. On se pose cependant des questions : le nombre supplémentaire de morts par arme à feu sera-t-il suffisant pour équilibrer l’augmentation des naissances non désirées ? Les tueurs continueront-ils à éliminer préférentiellement les enfants dans les écoles, en respectant ainsi une certaine similitude des âges entre les nés et les tués ? Illustration : Joseph Ducreux

    Equilibre démographique à l’américaine

    Dessin paru dans le Canard enchaîné du 29 juin 2022


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  • Les jeux du cirqueCette situation provoquée par les législatives fait des heureux : les politologues. Devant une équation à de multiples inconnues, ils gloussent de plaisir et glosent jusqu’à épuisement, enfourchant tous les médias à leur disposition, du tweet à la chronique, de l’interview à la table ronde. Ils retournent la situation dans tous les sens, permutant les pièces du logo dans divers montages, jouant avec les députés comme on joue aux échecs pour éviter le mat présidentiel. Il semble que les Français s’intéressent un peu plus à la politique en se posant la question : comment va-t-il s’en sortir ? En observant, certains avec joie, d’autres avec peine, le gladiateur en mauvaise posture dans l’arène politique. Sauf que les spectateurs ne sont pas en bien meilleure posture que lui.


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  • My gode !

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  • Le nouveau gouvernement

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  • Pain et salade

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  • Demain, vous allez voter pour le premier tour des législatives. Ah! vous n'allez pas voter...Mais si vous alliez par hasard voter, le magazine Marianne a eu l'idée de faire une petite liste de députés qui mériteraient d'être réélus en raison de leurs actions pendant la précédente mandature, mais aussi la liste de 6 personnalités dont l'Assemblée devrait se dispenser. Etant mauvaise langue, je reporte ci-dessous les mini-CV de cette dernière liste établis par le magazine :

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  • Une simplification de la vie politiqueOn dit que les hommes politiques qui réussissent sont des « tueurs ». Pour respecter la parité il est correct d’y ajouter que les femmes qui réussissent en politique sont également des « tueuses ». Bien sûr, on ne nait pas tueur ou tueuse, on le devient, et parfois en forçant sa nature…enfin, un peu. Quand on lit l’entrefilet ci-contre*, on pourrait s’en inspirer et gagner du temps en conseillant aux partis de recruter plus largement d’authentiques tueurs comme candidats à la députation. Car les vocations se perdent, et le recrutement politique devient difficile quand on voit le panel de candidats douteux ou médiocres que les partis sont obligés d’investir pour espérer des retombées financières, alors que le meurtre continue à avoir de nombreux adeptes disponibles. La crise de la vocation politique explique peut-être la crise de la vocation d’électeur. Il est probable que les électeurs reviendraient aux urnes si les débats à l’Assemblée tournaient rapidement en échanges de tirs, ce qui les amènerait à choisir dans chaque parti les meilleurs tireurs, et ferait des élections des épreuves sportives beaucoup plus attractives que les campagnes électorales que nous subissons aujourd’hui. Les dictatures, elles, ont parfaitement intégré cette simplification de la vie politique : les dictateurs sont d’authentiques tueurs, mais de masse, les opposants sont au cimetière, découpés ou non, les députés ne représentent plus le peuple mais le dictateur et s’ils se débattent, c’est pour lui plaire, tout en surveillant leur alimentation.

    *Germain Gaiffe, plus connu sous le nom du "dépeceur de Montauban", est candidat sans étiquette aux élections législatives dans la 2e circonscription du Vaucluse. L'homme de 55 ans, qui a passé presque la moitié de sa vie en prison, compte se faire élire en proposant d'interdire aux candidats ayant un casier de se présenter à une élection. 0riginal, non ?


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  • Complot municipal

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