• Des voyages que j’ai pu faire, c’est celui en Egypte qui m’a le plus impressionné. Le musée du Caire regorge de trésors à ne plus savoir où les mettre. Les pyramides s’élèvent en un cimetière monstrueux. Les chefs-d’œuvre s’égrainent le long du Nil comme les perles rares d’un collier fabuleux. Les murs de tombeaux éclairent de leurs fresques colorées les boyaux souterrains. Tout est grand, les colonnes, les statues, tout est beau et admirablement conservé depuis des millénaires grâce à la sécheresse du climat.

    Abu-Simbel.jpgPour aller à Abou simbel dans l’extrême sud du pays, nous avons traversé en voiture 400 km de désert. Nous étions seuls et c’est là que l’on ressent à quel point le désert est désert et d’un silence oppressant. Seuls, pas tout à fait. Nous avons rencontré un chamelier qui traversait le désert dans l’autre sens. D’abord lointain, se découpant sur un ciel immense à la manière d’une carte postale. Mais la poésie a cessé quand le chameau s’est approché de nous de son pas majestueux en rompant le silence du désert par les vociférations d’un transistor accroché à la selle.

    Les Egyptiens n’ont pas la chance d’être assis le cul sur une nappe de pétrole, mais ils ont celle d’avoir sur leur sol les trésors uniques laissés par l’époque des pharaons. C’est leur ressource principale, elle attirait le monde entier. Avec la tournure des évènements, j’ignore ce qu’il en sera dans l’avenir. Les femmes pourront-elles se vêtir à leur guise ? La plupart des islamistes, conscients de l’importance du tourisme tentent de rassurer. C’est ainsi que le porte-parole du parti Al-Nour [salafiste], Mohamed Nour a déclaré : « Le port du bikini n’est qu’un détail. Le tourisme en Egypte a besoin de profonds changements, qui sont plus urgents à traiter. C’est comme lorsqu'on fabrique une voiture : d’abord on s’attaque au plus important et ensuite, seulement, aux finitions, comme les freins ». Je ne sais pas si l’on peut faire confiance à quelqu’un qui considère les freins d’une voiture comme tout à fait secondaires.

    Espérons que les extrémistes ne se conduiront pas comme les talibans qui ont détruit des chefs-d’œuvre en Afghanistan, car ça les démange. Le porte-parole de l’Appel salafiste Abdel-Moneim Al-Chahhat a en effet déclaré que les statues des pharaons sont idolâtres et qu’il fallait les recouvrir de cire, estimant que La culture pharaonique est une culture pourrie”.


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  • Chacun sait que le rire est une bonne chose à tous les points de vue. Mais je constate avec regret qu’avec l’âge je ris plus difficilement à un spectacle. C’est que pour déclencher un rire il faut surprendre et que pour surprendre il faut beaucoup de talent et d’invention, surtout lorsqu’on s’adresse à un vieux singe.

    Par contre, rien n’est plus simple que d’émouvoir et je continue à l’être. Rien n’est plus simple que de décrire la noirceur du monde et des êtres, là, l’auteur ne nous surprend jamais, il n’invente rien, son talent est dans la mise en forme. Et pourtant la majorité des œuvres considérées comme des chefs-d’œuvre sont amères, tristes ou tragiques.

    Combien d’œuvres, gaies ou comiques, quel que soit l’art, sont-elles considérées comme des œuvres majeures ? Et même pour un artiste, sa production dramatique sera toujours estimée supérieure à sa production comique qualifiée de « légère », et pourtant elles font plus de bien que les tragédies devant lesquelles on s’extasie et qui, en fait, ne nous apprennent rien que nous ne connaissions déjà, même si l’on peut admirer leur mise en forme.

    Le plus difficile est de faire rire avec des situations dramatiques, c’est ce qui est tenté dans le film « Intouchables » qui connait un succès un peu inattendu. Les deux protagonistes vivent des situations désespérées : un grand noir, banlieusard, un peu violent, inculte, chômeur à la dérive, chassé de sa famille et un blanc riche, cultivé, amateur d’art mais tétraplégique dont il ne reste que l'intelligence et la parole. Ils n’ont en commun qu’une seule chose : l’humour. Le sourire (j’ai peu ri) vient de la confrontation de ces deux univers caricaturaux, aux antipodes, et pourtant proches l’un de l’autre de quelques kilomètres. Le noir apporte au blanc une certaine désinhibition, et une joie de vivre sans apitoiement, par contre je n’ai guère aimé sa dérision de la culture occidentale dont il ignore tout. Mais une façon de vivre son ignorance n’est-elle pas de dénigrer ce que l’on ne connait pas ? 

     

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  • Les Huns féroces sur leurs véloces éléphants

    qu’Hannibal avait bradés pour un plat de lentilles

    après sa victoire au festival de Cannes

    attendaient en vain que sonne l’olifant

    pour courir à trompe abattue achever au galop

    Hugo serré dans son col de Roncevaux

    à la bataille d’Hernani

     

    Le général sur son cheval chargé de médailles

    toutes gagnées au sang du front des autres

    regardait aux jumelles le champ de bataille

    où le Soldat Inconnu ne voulait plus marcher

    les jambes coupées en déclarant sa flamme

    à la Maintenon cantinière sans pareille

    toujours bénévole pour le salut de son âme

    restée longtemps au service du Roi Soleil

    qu’une fistule anale avait rendu atrabilaire

    Celui qui en a souffert comprendra la chose

     

    Mais la Maintenon avait un faible pour Mermoz

    dont les cheveux ondulés lui rappelaient la mer

    Il était avec Léonard de Vinci à la barbe fleurie

    en admiration devant  le « spirit of Saint Louis »

    Lindbergh voulait que Léonard croque son avion

    avant de rejoindre Gambetta assiégé à Paris

    et franchir avec lui d’une seule traite la Seine

    la ligne bleue des Vosges et l’Alsace en ballon

    Alors qu’ils survolaient l’hippodrome de Vincennes

    ils surprirent Pascal prendre des paris

    clandestinement sans quitter son Port-Royal

    Et en passant par la Hollande ils ont rencontré

    Descartes s’efforçant de continuer de penser

    Seule méthode en principe pour ne pas disparaître

     

    Le  cheval du général  étant parti paître

    entre les corps du champ de bataille

    où après le passage sur les ondes d’Attila

    l’herbe ne repoussait pas

    Le général était nu sans cheval ni médailles

    Et même avec la main dans son gilet pare-balles

    Il paraissait plus petit et moins malin

    seul et sans armes il n’était plus rien

    Il attendit que le fossé de Vincennes se libère

    pour installer dedans des catapultes en hâte

    destinées à lancer les premières pierres

    sur le front avancé de Goliath

    Il imitait en cela Archimède le Gréco-Sicilien

    Qui en ce moment même prenait son  bain de siège

    Et que Charlotte Corday par une regrettable erreur

    allait poignarder dans son bain

    en poussant le poignard de haut en bas

    pendant  que le savant pris au piège

    allait crier de bas en haut : eurêka !

     

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    Dessin de Philippe Geluck


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  • La sémantique du « politiquement correct » va parfois, à mon avis, à l’encontre même du but recherché. J’ai relevé deux expressions (mais il y en a bien d’autres) dont je  ne connais pas les auteurs imaginatifs, véhiculées par les médias, et qu’ils imposent petit à petit dans le langage courant. Ce sont des circonlocutions hypocrites qui cherchent à remplacer des termes simples et clairs et qui n’ont rien d’honteux, alors que vouloir les exprimer de façon indirecte rend justement honteux ce qu’ils signifient.

    L’expression « issu de la diversité » couramment employée n’a aucun sens et est plutôt ridicule. On ne peut être issu que de sa mère et j’ai entendu un acteur dire avec bon sens qu’il n’était pas issu de la diversité mais de la Courneuve. Même si l’on accepte cette expression, nous faisons tous partie de la diversité. Mais voilà, la diversité est le plus souvent réservée aux citoyens noirs, à un moindre degré à ceux d’origine arabe et pratiquement pas aux jaunes. Pourquoi ?  Serait-il honteux de dire « noir » ? « Issu de la diversité » est ainsi une expression discriminatoire, voire raciste pour éviter de prononcer le mot « noir » et que l’on traduit à la rigueur par « black ». Et pourquoi ce concept de « diversité » puisqu’il s’agit tous de citoyens français ? Pourquoi les différencier et les mettre à part ? Pour les promouvoir ? S’ils ne peuvent pas se promouvoir seuls, c’est que là est le problème.

    Et que dire des « minorités visibles ». Un noir serait-il donc visible et un blanc invisible ? Pourquoi ne pas considérer qu’une personne dont la peau est noire ou sombre n’a qu’une différence de pigmentation comme peut l’avoir un roux et ne pas s’en préoccuper. Cette « visibilité » souligne une différence portant sur des caractères physiques : vous n’êtes pas comme nous, vous êtes « visibles ».

    Voilà comment le « politiquement correct » devient incorrect, car il exprime une réticence hypocrite. Cette hypocrisie nuisible chargée d’arrière-pensées qui conduit à ne pas exprimer les choses telles qu’elles sont, à ne pas aborder les problèmes tels qu’ils sont, à les effleurer de la langue, en les masquant plutôt que de les résoudre. Un citoyen doit être considéré comme tel, avec ses droits et ses devoirs et n’être jugé que sur sa personnalité, quels que soient son aspect physique ou ses origines, sans passer par ces circonlocutions acrobatiques qui, en voulant les masquer, mettent au contraire en exergue d’éventuelles différences par rapport à l’ensemble de la population et qui devraient n’avoir aucune importance.

     magritte-les-2-pipes.jpg

    Magritte : « Les deux mystères »


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  •  

    Je suis très dubitatif devant cette diversité tant vantée et que l’on nous engage à promouvoir comme perspective d’avenir. Entendons-nous bien, la diversité des personnes est une évidence. Que l’on soit blanc, noir ou jaune, que l’on soit grand ou petit, blond ou brun, on ne vaut que par ce que l’on est en tant que personne et par ce que l’on fait en tant que citoyen. Une personne ne peut être évaluée ni par son physique ni par ses origines. Juger un individu de la sorte, c’est lui faire d’emblée un procès d’intention, alors qu’on doit le respecter s’il est respectable.

    Par contre, nous avons tendance à juger a priori les groupes humains. Un groupe humain amène autre chose avec lui et ce qu’il amène dépasse l’individu : une histoire, des mœurs et souvent une religion, des particularités qu’il entend conserver en priorité, parfois contre les lois du pays. Un individu, s’il n’est pas assujetti au groupe, pourra faire ce qu’il veut de ce bagage et peut-être en faire profiter les autres, pas un groupe. Un individu, en plus de ce qui le caractérise et de ses antécédents, pourra faire siennes l’histoire et la culture du pays qu’il a choisi et qui l’adopte, rarement un groupe.

    Alors je reste dubitatif, pour ne pas dire plus, lorsqu’on nous engage dans un mode de vie sociale où la diversité n’est pas seulement constatée, mais revendiquée, assortie d’une juxtaposition des cultures, société multiculturelle qui ne peut aboutir qu’au communautarisme, intégration façon puzzle et rejet de l’assimilation.

    C’est prendre la France (et par extension l’Europe) pour un vaste camping où l’on vient poser sa roulotte et que l’on choisit pour la qualité de ses installations en réglant son dû à la direction ou en effectuant quelques travaux pour elle afin de pouvoir disposer de l’électricité et des sanitaires. Mais on reste dans sa roulotte et on se lie vraiment qu’avec les gens qui sont venus dans une roulotte de la même couleur. Quant au camping, on s’en moque un peu ; sa nature, son histoire laissent indifférent le campeur, mais celui-ci se manifestera auprès de la direction si l'on touche à sa roulotte ou si le confort apporté n’est pas à la hauteur de ses espérances.

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    Dessin de Philippe Geluck


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  • « Mais, quand elle eut grandi, fut devenue facile à renverser et marchait droit vers une révolution totale de l’Etat, ils s’aperçurent trop tard que nulle entreprise à son début ne doit être tenue pour insignifiante, car il n’en est aucune que la continuité ne puisse rendre vite considérable, lorsque le mépris qu’on a pour elle empêche d’en arrêter les progrès. » PLUTARQUE, Vie de César

     

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    George Grosz : « Caïn ou Hitler en Enfer »

     

    Depuis 66 ans, les grandes nations européennes sont en paix après s’être déchirées pendant des siècles. En raison des deux grands massacres stupides du XXe siècle et du manque de place sur les monuments aux morts des villages, l’idée d’une Europe unie s’est concrétisée. Des visionnaires comme Robert Schuman, Jean Monnet, Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi ont été à l’origine de sa naissance. Cette Union européenne a  avancé en claudiquant, cahin-caha, mettant parfois la charrue avant les bœufs, devenant obèse au point de s’étouffer, farcie de traités mal ficelés et inefficaces, coiffée d’instances où des inconnus désignés font la part belle aux excès du libéralisme, mais cette Union, aussi imparfaite soit-elle, existe et la paix avec elle.

    Une Union que les peuples comprennent mal et sur laquelle ils n’exercent pratiquement aucune souveraineté et lorsqu’ils expriment un avis contraire, il n’est pas pris en compte. Car l’idée d’une Europe unie n’est pas une idée des peuples mais de leurs élites et les peuples sont restés nationalistes, alors que ce sont eux qui meurent sur les champs de bataille.

    Et l’on voit à nouveau souffler de tous bords un vent mauvais. Les extrêmes rêvent d’un repli sur soi, un trublion socialiste invoque Bismarck, les Grecs appauvris par l’impéritie et la malhonnêteté de leurs gouvernements ressuscitent le fantôme d’Hitler.  

    Imbéciles dangereux recherchant ailleurs qu’en eux-mêmes un responsable de leurs malheurs.


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  • « Depuis que les hommes ne croient plus en Dieu, ce n’est pas qu’ils ne croient plus en rien, c’est qu’ils sont près à croire en tout » (G.K. Chesterton, cité par Taguieff).

    L’histoire est remplie de complots qui ont abouti ou échoué et d’un autre côté devant tout soupçon justifié, ceux qui sont mis en cause ont tendance à se défendre en accusant ceux qui les soupçonnent de fomenter un complot imaginaire. Défense qui parait maintenant toute naturelle car nous nageons dans un univers de complots, dans une vision paranoïaque du monde.

    Chaque évènement d’importance a sa version officielle et une contre-version « conspirationniste » qui permet une explication globale en bouchant les trous de la trame historique et en donnant sens et cohérence à ce qui parait ne pas en avoir. Dans cette perspective le hasard doit être aboli et si les preuves manquent, c’est qu’elles ont été soustraites.

    Postulats de Taguieff sur la pensée « conspirationniste » : 1. Rien n’arrive par accident 2. Tout ce qui arrive  est le résultat d’intentions ou de volontés cachées 3. Rien n’est tel qu’il parait être  4. Tout est lié ou connecté, mais de façon occulte.

    Internet fourmille de complots car il fournit aussi une masse considérable d’informations où le vrai côtoie le faux, l’imaginaire et le malveillant. Des informations que l’on peut arranger à sa guise en créant un scénario plausible avec des connexions cachées. Révélations dont se délectent les internautes, revanche des impuissants contre les complots des puissants qui, dans un esprit démoniaque, ne peuvent que vouloir le malheur des autres avec une volonté organisée et implacable de nuire ou de tromper.

    Pendant longtemps ce sont surtout les minorités – ceux qui se parlent entre eux – qui ont été accusés de comploter. Les francs-maçons ont un peu perdu la cote, par contre les juifs conservent une place de choix, bien qu’ils ne représentent que moins de 0,2% de la population mondiale et moins de 1% de la population française et qu’ils ont déjà beaucoup donné.

    Déclaration récente d’Adonis Georgiadis, secrétaire d’Etat du gouvernement grec, issu de l’extrême droite: « Le peuple juif, en contrôlant le système bancaire mondial, peut l’utiliser comme arme pour faire chanter et contrôler les pays étrangers, comme la Grèce ». Sacrés Juifs ! Ils contrôlent même les banques chinoises, japonaises et…arabes et sont bien entendu responsables du naufrage de la Grèce.

    Mais sur l’Internet occidental ce sont plus volontiers les Etats (notamment l’Etat américain, et cerise sur le gâteau, de préférence manipulé par le lobby juif)  et les systèmes politiques qui sont accusés de comploter. Car ceux-ci ne se sont pas privés de mentir et de tromper leurs concitoyens, alors le doute s’est instauré. Doute sur les failles ou les contradictions dans les thèses officielles. Les médias étant de connivence, la vérité ne peut se trouver que dans l’espace libre d’Internet et les internautes, qui révèlent cette vérité dans un esprit de résistance contre la désinformation officielle, imitent la démarche scientifique pour réécrire l’Histoire en donnant à un  réel avec des zones d’ombres un aspect rationnel et peut importe que leur version est le plus souvent imaginaire puisqu’elle est cohérente.

    Pourtant, ce n’est pas parce que le monde est absurde et chaotique qu’il faut absolument lui trouver un sens logique.


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  • id-es-de-M-2.jpgUne chose me surprend toujours : les politiciens et les partis se comportent comme si les électeurs leur appartenaient et s’en servent comme des troupeaux que l’on peut vendre ou  confier à d’autres. Les électeurs potentiels devenant des monnaies d’échange dans les tractations des appareils pour obtenir des circonscriptions ou des ministères futurs. Des troupeaux censés comme une seule bête suivre les instructions du berger et aller là où on leur dira d’aller. Certes, les militants inscrits à un parti suivront peut-être les consignes de vote de sa direction, mais que représentent-ils ? Peanuts. Les électeurs, que les partis considèrent ou font semblant de considérer comme décérébrés et aussi passifs qu’une monnaie d’échange, iront où ils voudront sans le moindre égard pour les souhaits du berger.

    Martine Aubry, avant les primaires socialistes, pour obtenir les bonnes grâces des écologistes leur a fait moult concessions, surestimant manifestement leur poids électoral ou tout simplement le nombre d’électeurs sensibles à ce genre de tractations politiciennes ou peut-être même les ignoraient-ils. Le résultat n’a pas été à la hauteur de ses espérances : les électeurs ont choisi entre deux personnes (plutôt qu’entre deux programmes). Des mains se tendent des deux bords vers François Bayrou comme s’il lui était possible de faire transhumer ses futurs électeurs vers l’un ou l’autre bord. Les électeurs centristes ont évidemment vocation à se diviser en deux.

    Ce petit monde s’agite, pond des petites phrases concoctées par des conseillers et les médias tourbillonnent autour comme des mouches à l’affût d’alliances secrètes et de territoires partagés entre des généraux sans armées.  


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  • Mon cher François,

     

    Je me permets de t’appeler par ton prénom et de te tutoyer, suivant ainsi la curieuse manie que vous avez entre vous de vous traiter de camarades alors que beaucoup se détestent et que les embrassades vont jusqu’à la morsure.

    A propos de morsure, je te signale que tu es en train de te faire grignoter ton fromage. Tu vois bien que ta petite camarade, la dénommée Martine, n’a pas digéré que sa propre classe te désigne comme délégué à sa place, alors elle donne à  une classe voisine des cadeaux, sous forme de circonscriptions entourées d’un nœud rose, qui étaient destinés à tes petits camarades de jeu. Elle soigne l’équipe verte pour t’atomiser et t’embarrasser jusqu’à te faire dire n’importe quoi pour leur plaire. Mais, mon petit François, pourquoi veux-tu leur plaire ? Surtout avant le premier tour de l’épreuve puisqu’ils ont une concurrente en principe contre toi et qui va sans doute avoir une note minable. Au second tour, si tu es toujours là, crois-tu qu’ils vont appeler à soutenir l’actuel tenant du titre ? C’est eux qui ont besoin de toi car ils sont dans la mouise, question fric.

    Et le redoublant Chevènement, tu ne devrais pas lui dire de retourner à sa sieste ? Et le turbulent Mélenchon, qui, dans ses rodomontades, exige que tous s’en aillent, alors qu’il est dans le fromage depuis plus longtemps que la plupart d’entre eux. Tu ne pourrais pas lui dire de fermer sa grande gueule et de se dispenser de l’insulte et du mépris facile, tu crois qu’il va appeler à se mobiliser contre toi lorsqu’il sera mis sur la touche ? On dit que tu as de l’esprit, tu pourrais peut-être t’en servir. Je te signale que « les guignols de l’info » te font passer pour un débile et question communication, ils sont très forts.

    Avant de prendre une haute posture, mon cher François, il faut peut-être descendre un peu dans la cour et faire le ménage dans ton propre camp où ceux d’en face trouvent leurs meilleurs alliés. Tu pourrais dire à tes camarades, qui t’embrassent pour mieux t’étouffer, que sans toi ils seront privés de  dessert, c’est un argument auquel ils sont habituellement sensibles. A moins, compte tenu des circonstances, qu’ils aient finalement peu d’envie d’être aux manettes alors qu’ils sont si pépères dans leurs baronnies où ils peuvent paisiblement baratter leur beurre.

    Mon cher François, avec de tels zozos, je te souhaite bien du courage.

     

    Dr WO


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    La démocratie est un régime où le peuple exerce sa souveraineté soit de façon directe, soit par ses représentants élus.

     

    En Iran. Le peuple a appelé au pouvoir en 1979 le principal opposant au Shah Pahlavi, le chef religieux Khomeini exilé en France (bien mal récompensée par la suite) qui, dès son retour, a instauré une République islamique. On connait la suite : les élections existent, mais le peuple ne peut choisir qu’entre des partis islamiques.

     

    En Algérie. En 1992, le FIS (Front Islamique du Salut) face à un pouvoir militaire considéré comme corrompu, remporte le premier tour des élections législatives, élections qui seront annulées. Le pouvoir devra faire face pendant des années au GIA (Groupe Islamiste Armée) qui par ses crimes et ses viols montrera un aspect bien différent de celui du FIS qui, pour gagner les élections, apportait son aide à la population.

     

    En Turquie. Le peuple a choisi à deux reprises (2003 – 2007) le parti islamique (AKP) pour être au pouvoir. Pour l’instant, l’armée, héritière d’Atatürk, veille au respect de la laïcité.

     

    En Tunisie. Après avoir renversé un autocrate, le peuple qui avait acquis avec Bourguiba une certaine modernité a, par des élections libres, choisi comme premier parti un parti islamique (Ennahda).

     

    En Egypte. Il est probable que lors des élections prochaines, les vainqueurs seront les Frères musulmans que Moubarak avait mis hors la loi.

     

    En Libye. Les personnalités qui exercent transitoirement le pouvoir ne cachent pas leur attachement à l’Islam dont devrait s’inspirer la prochaine constitution.

     

    Au Maroc. Les élections récentes mettent en tête un parti islamique (le parti justice et développement).

     

     

    Ce tour d’horizon très succinct et incomplet montre à l’évidence qu’à chaque fois qu’un peuple à grande majorité musulmane avait le choix, il choisissait de mettre le pouvoir entre les mains des islamistes et que ceux-ci n’y parvenaient pas que lorsque le régime en place, en général militaire et/ou dictatorial, s’y opposait. Autrement dit, les musulmans choisissent démocratiquement un parti religieux, et de leur religion, pour les diriger, quitte à s’en mordre les doigts par la suite comme en Iran. Alors, il faut cesser de projeter notre schéma démocratique sur des pays qui ont une autre conception de la démocratie que la nôtre et où la religion irrigue la société.


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