• Lorsque des cerveaux humains réagissent à un même évènement, l’intelligence de chacun des cerveaux est inversement proportionnelle au nombre de cerveaux réunis en un même lieu.

     

    Corollaire : le phénomène peut apparaitre si les cerveaux sont dispersés mais communicants de façon rapide.

     

    Le théorème s’applique, bien entendu, aux foules dont les réactions irrationnelles sont en faveur d’un degré de décérébration avancée. Mais il peut s’appliquer également aux spectateurs manipulés par un spectacle et dont les attitudes et les cris montrent l’abandon de tout contrôle.

    Le corollaire est illustré par le phénomène de rumeur ou de panique sans fondement conduisant à des réactions inconsidérées ou extrêmes qui s’accentuent ou se pérennisent par entraînement. L’attitude des acteurs des marchés financiers en est la démonstration en réagissant de façon primitive  par la peur ou l’euphorie.

    Comme tout théorème celui-ci pourrait présenter apparemment une exception : la confrontation des cerveaux dans un débat, celui-ci développant au contraire l’intelligence de chacun. Fausse exception, car il ne s’agit pas dans ce cas de réaction mais de réflexion.

     

    Pour compléter ce théorème et son corollaire (qui n’engagent que moi), il faudrait y ajouter la notion de « polarisation de groupe », développée à l’Université du Michigan dans les années 1970. Des expériences ayant démontré que l’on  devient plus extrême dans les opinions quand on discute avec ceux qui ont les mêmes. La polarisation de groupe apparait donc comme un lien  inter-cérébral amplificateur qui conduit à la perte du sens critique de chacun des participants.

    Ce phénomène n’est-il pas fréquemment observé dans la blogosphère ? Les blogueurs se groupent par affinités, leurs opinions sont donc souvent semblables, ce qui peut conduire à les rendre plus extrêmes par un effet de boule de neige entre commentaires et réponses.

     

    Buffet-clown-aux-poissons-rouges.jpg


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  • Jack-Vettriano.jpgIl est tout même curieux d’utiliser le mot « people » pour désigner des individus plutôt fortunés qui n’ont rien à voir avec le peuple : acteurs, chanteurs, vedettes des médias, écrivains à la mode, fils et filles à papa, grandes fortunes, nobles résiduels, personnages extravagants et même politiques qui ne négligent rien pour se faire voir, y compris à jouer les clowns à la télévision. 

    « Peuple » - masse anonyme et sans visage – ou « gens » pour désigner un groupe de personnes indéterminées, alors que les « people » sont connus de beaucoup car l’un de leurs objectifs est de se montrer devant celui des photographes afin de continuer à l’être, et pour cela courir les manifestations les plus diverses et répondre aux invitations où ils rencontreront plus ou moins les mêmes personnes mijotant en vase clos dans la consanguinité du champagne.

     

    Détournement du sens d’un mot, mais peut-être cette usurpation a-t-elle été faite initialement par ironie : désigner par le mot « people » ce qui est tout son contraire, comme les régimes dictatoriaux ont tendance à inclure le mot « démocratie » dans leur désignation, ce que ne font pas les démocraties authentiques. A leur époque, les « démocraties populaires » ajoutaient un pléonasme à la double usurpation de sens. Par contre, les « people » sont réellement populaires, car une partie conséquente du bon peuple d’en-bas suit avec fascination et envie leurs ébats mondains et leur vie dorée dans les magazines spécialisés : coucheries, mariages, divorces, grossesses, enfantements, habitats, confessions, et étalage de leurs écarts, certains d’entre eux finissant par se consumer à la lumière jusqu’à disparaître.

     

    Illustration : Jack Vettriano


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  • ElleAu cours de l’année, le sexe figure en bonne place dans tous les magazines féminins généralistes comme Elle, à croire que leurs rédactions sont dirigées par des obsédé(e)s sexuel(le)s, mais pendant la période des vacances et les chaleurs supposées de l’été, l’analyse des rapports entre hommes et femmes subit une véritable flambée jusqu’à devenir torride. On y pose des questions explosives comme : « Etes-vous une bombe ? », et les tests fleurissent pour évaluer la sexualité de la population féminine sexuellement active et de la gent masculine pour laquelle on ne manque pas de sévérité, voire d’ironie. Les lectrices semblent apparemment avides de comparer leur sexualité à celle des autres et d’évaluer à l’occasion la qualité du mâle choisi. Le sujet est inépuisable et il faut saluer ici l’imagination (ou son manque) des journalistes pour renouveler les tests et les  questions, verve qui s’apparente à celle des auteurs des films pornographiques qui pénètrent sans se lasser dans la sphère privée pour satisfaire son public.

     

    La question la plus talentueuse a été posée dans un de ces magazines à la fin du siècle dernier et formulée ainsi : « Etes-vous une salope ? ». Un journaliste n’avait pas hésité sur les ondes à poser cette question à une dame, qui lui avait répondu : « Hélas ! Non. ».


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  • Von-Stuck-Franz-mort-d-une-Amazone.jpgSi dans le monde occidental l’égalité en droit des hommes et des femmes est théoriquement acquise, dans les faits ce n’est pas toujours le cas (ne serait-ce que pour la différence de salaire fréquemment constatée) et le machisme n’a pas pour autant disparu. La solution est simple : il faut faire disparaître les sexes.

    Que les hommes ne s’inquiètent pas, ceux qui tiennent à leurs attributs pourront les conserver en tant que « présupposition biologique » comme le dit l’Américaine Judith Butler (théoricienne du genre). Selon les études sur le genre, courant déjà ancien venu des USA, c’est la différence entre les sexes, « l’hétérosexisme », qui conduit à l’inégalité et à la domination masculine. Il faut donc faire disparaître le sexe biologique au profit du sexe social et distinguer sexe et genre sans que l’un soit accolé à l’autre par l’éducation, celle-ci imposerait un stéréotype à chaque sexe biologique sans permettre à chacun la liberté de l’adopter ou non. Le sexe biologique ne signifiant plus rien, il serait souhaitable selon certains ou plutôt certaines, de ne pas le préciser sur les papiers d’identité et il serait nécessaire de ne plus structurer l’humanité en hommes et femmes.

    Cette conception, on pourrait même dire cette idéologie, progresse.

    Ainsi, depuis peu, les éducateurs d’une école maternelle suédoise n’utilisent plus les pronoms discriminants  « il » ou « elle » au profit d’une forme neutre « ami », les contes de fées particulièrement sexistes ont été remplacés par des histoires de couples homosexuels et de familles monoparentales.

    Une exposition sur le thème « De quel sexe êtes-vous ? » a eu lieu en Belgique, et est actuellement dans la région Nord avec comme questions posées sur le catalogue : « Comment savez-vous de quel sexe vous êtes ? », « Comment peut-on réellement différencier l’homme et la femme ? », « Combien y a-t-il de sexes ? ». Des questions pour un champion.

    Elle est introduite dans les manuels scolaires. Le Bulletin officiel du 30 /09/2010 invite les enseignants de SVT à envisager un chapitre de leur programme intitulé « Devenir homme ou femme ». Dans la manuel de biologie Belin figure le paragraphe suivant : « Je peux être un homme et attiré par les femmes, mais je peux aussi me sentir 100% un homme viril et être attiré par les hommes. Et je peux être une femme attirée par les hommes ou une femme attirée par les femmes ». On se demande ce que les inclinaisons sexuelles viennent faire dans un livre de biologie destiné aux adolescents, c’est l’introduction de l’idéologie dans la science, ce qui n’est jamais très bon comme le montre l’introduction aux USA du créationnisme dans les théories de l’évolution.

    Le thème du genre sera enseigné comme matière obligatoire dès septembre à Science po Paris avec, semble-t-il, le louable désir de cerner les causes à l’origine des inégalités sociales persistantes entre les sexes.

    Si éducation et stéréotypes jouent un rôle certain, on perd peut-être de vue que mis à part leur appareil sexuel, qui semble devenir un objet de mépris donnant un mauvais genre, les hommes et les femmes ont d’autres différences physiologiques, notamment les caractères sexuels secondaires liés aux sécrétions hormonales et si l’homme a en général une musculature plus puissante (à l’origine de sa domination), la femme est seule capable d’enfanter et d’allaiter, ce qui fait tout de même une différence de taille.[1]

     

    Franz Von Stuck : « Mort d’une amazone »



    [1]Cette article est inspiré de celui paru dans Le Point du 21/07/11, intitulé : « La famille où les enfants n’ont pas de sexe » et rédigé par Emilie Lanez.


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  • Le dernier remaniement du gouvernement constitue une avancée originale dans la gestion des affaires de la France. Un nouveau ministère a été créé avec un judoka à sa tête pour persuader énergiquement certains Français résidant à l’étranger de payer leurs impôts en France. Le ministère des anciens combattants a été ressuscité en espérant faire sortir nos grognards de terre. Ce sont des innovations que l’on peut déjà saluer.

    picasso3.jpgMais le plus important est d’avoir mis un médecin aux Affaires européennes. Certes, ce médecin, qui aurait préféré le ministère de la Santé, ne connait rien à l’Europe, mais il connait la médecine, or convenez que l’Union Européenne est bien malade et qu’un médecin à son chevet est tout à fait indiqué.

    Dans son ensemble, l’UE est devenue obèse et on sait que l’obésité prédispose à bien des troubles, ce qui ne saurait échapper au Dr Leonetti, cardiologue de formation.

    Lorsque la Grèce, après avoir subi sa saignée, sera exsangue malgré les transfusions, il sera bon de lui tenir la main à défaut de la guérir.  D’autres pays comme l’Espagne et le Portugal risque de s’enGrècer et de subir le même sort.

    La Belgique souffre d’un dédoublement de la personnalité et sans tête, elle continue à marcher (pas si mal) comme un poulet qui continue à courir après avoir été décapité.

    Le Luxembourg se renferme sur ses banques.

    L’Allemagne et l’Autriche commence à être touchée par la maladie d’Alzheimer avec quelque nazillons dans les trous de mémoire. Le Danemark, la Suède, la Hongrie et même les Pays-Bas ont des réactions allergiques violentes aux étrangers, la Hollande réservant son cannabis à son usage personnel pour calmer son prurit.

    La Roumanie a une hémorragie de Roms qui fait tache.

    Le Royaume-Uni se bourre de sucreries royales.

    L’Irlande après s’être sucrée, digère mal sa déconvenue dans son coin.

    Chypre a un bout de Turquie planté dans le dos.

    La Pologne souffre de son  catholicisme aigu depuis la mort de son pape.

    L’Italie a une politique sexuellement transmissible.

    Et que dire de la France ? Rien. La France est saine. Le train de vie des élites qui nous dirigent a diminué, réduit au strict nécessaire (le Président a même vendu son avion luxueux), les banques de dépôt ne spéculent plus, la masse salariale varie de la même façon que les rémunérations devenues plus décentes des dirigeants des grandes entreprises, l’Education Nationale est enfin efficace, les entreprises manufacturières ont cessé de se disperser ailleurs, le chômage a diminué et le pouvoir d’achat a augmenté. La dette, en passe d’être résorbée, n’est plus qu’un mauvais souvenir.

    Mais moi, visiblement, je ne me sens pas très bien.

     

    Pablo Picasso : « Science et Charité »


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  • Buffet-clown-derri-re-le-globe.jpgCe billet est le 1000ème article depuis la création de ce blog.

    La 1000ème au théâtre est affichée fièrement car c’est la preuve du succès de la pièce. Pour un blog ce n’est pas une preuve de succès, mais de persévérance, de temps consacré et du plaisir d’écrire.

    J’ai partagé avec quelques-uns et quelques-unes – et c’est une occasion pour moi de les remercier – des sujets très divers, mais atteindre le 1000èmec’est forcément se répéter. Au théâtre on se répète dès la deuxième.

     

    Un blog est souvent un petit « Café du Commerce ». On peut y entrer par hasard, regarder le décor, les images accrochées au mur, les citations favorites du patron, prendre un petit quelque-chose servi sur le comptoir et partir sans jamais revenir.

    Il y a les habitués qui viennent parler de l’air du temps, du dernier évènement, du dernier scandale, en commentant les journaux, certains refont le monde en élevant la voix et on les écoute parce qu’ils parlent bien, d’autres partagent des confidences ou des découvertes.

    Le patron pour distraire et conserver ses clients raconte de temps en temps une bonne histoire, mais en bon commerçant il doit aussi aller fréquenter le commerce des autres et apprécier leurs produits.

     

    Me voilà propriétaire d’une cave où sont entreposées mille bouteilles dans une semi-obscurité. Elles commencent à prendre de l’âge et à se couvrir de poussières.

     

     Bernard Buffet : « Clown derrière le globe »


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  • poussin-le-deluge.jpg

     

    Je hais les joints. Non pas ceux que certains fument pour changer leur regard et se ramollir le cerveau, que des herboristes clandestins vendent dans la rue, ou que des jardiniers cultivent dans leur appartement pour embellir leurs fins de mois.

     

    Non, je hais le joint minable, cette rondelle ridicule que l’on est obligé de mettre pour qu’un robinet reste étanche. Il faut se rendre à l’évidence : c’est sur cette mince rondelle primitive que repose la prévention des inondations privées lorsqu’il s’agit d’un robinet dit d’arrêt qui, paradoxalement, est la source d’une fuite.

    Quand on regarde cette misérable rondelle, on ne comprend pas l’immense responsabilité qui lui est confiée. Car la rondelle est fragile, on se rend bien compte que sa vie est limitée et que son destin est de pourrir.

     

    Alors que se passe-t-il lorsque cette piteuse rondelle est morte ? L’eau s’écoule d’abord sournoisement en goutte à goutte puis à flot, déclenchant la fureur du voisin sous-jacent.

    Et il faut bien savoir que cette rondelle perverse n’expire que le week-end et comme le dit Woody Allen : « Non seulement Dieu n’existe pas, mais allez trouver un plombier le dimanche ».

     

    Alors, je lance ici un appel à tous les inventeurs qui ont permis aux hommes d’aller sur la Lune, de jeter entre eux des liens invisibles à la vitesse de la lumière, de remplacer le mouchoir en tissu par le mouchoir en papier : faites quelque chose pour rendre les robinets étanches sans devoir faire appel à cette petite rondelle ridicule et infidèle mais dont nous sommes tous si dépendants !

    Que dites-vous ? Que ce serait retirer le pain de la bouche des plombiers ? Ah ! Si la rondelle a un rôle social, je n’ai plus rien à dire.

     

    NB Je n’ai aucun don pour le bricolage.

     

    Illustration Nicolas Poussin : « Le déluge »


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  • L’écologie est, en effet, une science  (elle a plus d’un siècle) qui étudie les rapports des  vivants entre eux et avec le milieu où ils vivent. Je ne parlais pas de la science qui ne fait évidemment peur à personne, mais des conclusions que ceux qui se disent écologistes (non scientifiques) peuvent tirer d’une science probabiliste et des applications qui à leurs yeux sont indispensables à mettre en œuvre en considérant que les conclusions qu’ils en tirent sont certaines, ce qui n’est jamais le cas : la Terre a connu des changements climatiques, des catastrophes naturelles et des retournements imprévisibles, sans compter sur l’adaptabilité des vivants et notamment de l’homme. Reste que si l’on extrapole la situation actuelle, il y a de quoi se faire du souci pour les générations futures, mais une extrapolation n’est pas une certitude.

     

    Dans mon article je pars de l’hypothèse où les écologistes auraient le pouvoir d’appliquer leurs idées et qu’ils veuillent le faire (si ce ne sont que des politiciens qui utilisent « l’écologie » que pour obtenir des postes, mon hypothèse n’a aucune valeur). Oui, je crois que l’écologie militante est une idéologie avec un caractère presque religieux (La Terre notre mère et sa biosphère  dont nous sommes responsables et les hommes sont coupables de la mettre à sac pour leurs besoins immédiats. Voir les illustrations filmées). Ce qui ne  veut pas dire que cette idéologie est mauvaise et sans fondement et qu’il n’est pas nécessaire de s’opposer à des actions destructrices et intéressées ou dangereuses, mais une conception globale du monde et les changements de la société qui devraient en découler ou être imposés constituent une idéologie.

     

    Le terme totalitaire que j’ai utilisé a pu paraître choquant, parce qu’il est habituellement appliqué aux dictatures à parti unique. Ce n’est évidemment pas dans ce sens que je l’ai employé (je ne pense pas que les écologistes, déjà particulièrement morcelés, puissent constituer un parti unique !), mais dans le sens où les idées écologistes sont d’intervenir dans chacune de nos activités, d’imposer des normes et de modifier nos comportements, qu’on le veuille ou non. Le totalitarisme ne laisse pas le choix. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas souvent nécessaire d’imposer des règles lorsque celles-ci permettent de vivre en société et de protéger les individus, parfois contre eux-mêmes (comme la limitation de vitesse). Mais j’aimerais choisir mes ampoules électriques sans qu’elles me soient imposées…


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    Nombre de préoccupations écologiques ne sont pas contestables, comme (pour ne citer que quelques exemples) le danger que représentent la fracture des schistes sous pression d’eau dans les profondeurs de la terre pour en tirer du gaz, celui des centrales nucléaires et de leurs déchets actifs pendant des décennies ou les conséquences des déforestations inconsidérées.

    Mais l’écologie est devenue politique. L’ambition d’un parti est de prendre le pouvoir ou de l’influencer suffisamment pour que ses idées soient prises largement en compte.

     

    Or, l’écologie est une idéologie. Elle a une conception du monde et de la société. C’est même une conception quasi religieuse, introduisant la notion de culpabilité, où la planète, la nature, la conservation de la biodiversité sont au moins à égalité avec l’humanité et pour certains intégristes, l’être humain et ses créations passent même après. Un écologiste responsable devrait ne pas naître ou être peu durable pour ne pas consommer les ressources de la planète et laisser sa ration d’eau, de nourriture et d’énergie aux générations futures. Car comme dans beaucoup d’idéologies il faut tout faire pour que les lendemains puissent chanter. Organiser le monde d’aujourd’hui pour le futur, c’est ça être responsable.

    Si on ne peut être que d’accord avec les écologistes lorsqu’ils s’élèvent contre la destruction et la pollution de la planète quand elles n’ont comme seul motif que l’appât du gain, cela devient plus difficile à défendre lorsqu’il s’agit d’élever le niveau de vie des populations qui vivent dans la pauvreté et qui désirent rejoindre celui des écologistes.

     

    L’écologie peut même devenir une idéologie totalitaire et la plus totalitaire qui soit. Car aucune idéologie – en dehors de certaines religions - n’a eu l’intention d’imposer à tous une façon de vivre et d’orienter les gestes de chacun : comment se déplacer, comment voyager, quoi manger, comment s’habiller (condamnation des fourrures par ex.), comment bâtir son toit, comment se chauffer, comment s’éclairer, que faire de ses déchets et même avec quoi se torcher le derrière. Un consensus qui tendrait à culpabiliser ceux qui ne le suivent pas, si on ne les oblige pas à le suivre (de nouvelles ampoules électriques, qui ne sont pas sans inconvénients, doivent ainsi remplacer les anciennes, sans danger). 

    N’a-t-on pas vu un maire demander à ses ouailles de signaler ceux qui n’avaient pas une attitude « citoyenne » à propos des déchets. Il ne manquait plus que la délation : la voilà.

     

    REPONSE AUX COMMENTAIRES

     

    L’écologie est, en effet, une science (elle a plus d’un siècle) qui étudie les rapports des vivants entre eux et avec le milieu où ils vivent. Je ne parlais pas de la science qui ne fait évidemment peur à personne, mais des conclusions que ceux qui se disent écologistes (non scientifiques) peuvent tirer d’une science probabiliste et des applications qui à leurs yeux sont indispensables à mettre en œuvre en considérant que les conclusions qu’ils en tirent sont certaines, ce qui n’est jamais le cas : la Terre a connu des changements climatiques, des catastrophes naturelles et des retournements imprévisibles, sans compter sur l’adaptabilité des vivants et notamment de l’homme. Reste que si l’on extrapole la situation actuelle, il y a de quoi se faire du souci pour les générations futures, mais une extrapolation n’est pas une certitude.

    Dans mon article je pars de l’hypothèse où les écologistes auraient le pouvoir d’appliquer leurs idées et qu’ils veuillent le faire (si ce ne sont que des politiciens qui utilisent « l’écologie » que pour obtenir des postes, mon hypothèse n’a aucune valeur). Oui, je crois que l’écologie militante est une idéologie avec un caractère presque religieux (La Terre notre mère et sa biosphère dont nous sommes responsables et les hommes sont coupables de la mettre à sac pour leurs besoins immédiats. Voir les illustrations filmées). Ce qui ne veut pas dire que cette idéologie est mauvaise et sans fondement et qu’il n’est pas nécessaire de s’opposer à des actions destructrices et intéressées ou dangereuses, mais une conception globale du monde et les changements de la société qui devraient en découler ou être imposés constituent une idéologie.

    Le terme totalitaire que j’ai utilisé a pu paraître choquant, parce qu’il est habituellement appliqué aux dictatures à parti unique. Ce n’est évidemment pas dans ce sens que je l’ai employé (je ne pense pas que les écologistes, déjà particulièrement morcelés, puissent constituer un parti unique !), mais dans le sens où les idées écologistes sont d’intervenir dans chacune de nos activités, d’imposer des normes et de modifier nos comportements, qu’on le veuille ou non. Le totalitarisme ne laisse pas le choix. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas souvent nécessaire d’imposer des règles lorsque celles-ci permettent de vivre en société et de protéger les individus, parfois contre eux-mêmes (comme la limitation de vitesse). Mais j’aimerais choisir mes ampoules électriques sans qu’elles me soient imposées…


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  • Buffet-clown-derri-re-le-globe.jpgLe capitalisme est une façon de fonctionner de l’économie qui a permis son développement et jusqu’à présent les autres modèles qui ont été essayés ont échoué et souvent douloureusement. Mais le capitalisme n’est pas une idéologie et n’est pas censé être moral.

     

    Or, depuis quelques années, il tente de se vêtir de lin blanc en adoptant une posture morale, celle véhiculée par l’écologie. Le paradoxe est, évidemment, que si l’écologie a pris une telle expansion, au point de devenir une véritable idéologie, c’est justement en réaction aux abus mêmes du capitalisme.

     

    Les grandes entreprises sont-elles devenues vertueuses et ont-elles le souci de l’avenir de la planète ? Bien sûr que non. Leur but est de vendre ce qu’elles produisent. La pression écologique cherche à modifier les comportements au niveau d’un pays et au niveau individuel. Si le comportement des consommateurs change, les marchands doivent suivre dans le même sens, en faire un argument de vente et préserver leurs intérêts. Elles vont donc soutenir les fondations écologiques et leurs productions, entrer l’écologie dans leur publicité, former ses cadres dans cette perspective, adopter le langage vert avec les maître-mots : responsable, durable, renouvelable, recyclable, réchauffement climatique, bilan CO2, respect de l’environnement, protection de la nature… Et en profiter pour faire des économies (la facture électronique est présentée comme un geste pour l’environnement) ou pour vendre plus cher les produits fabriqués. Le commerce écolo est né.

     

    A titre d’exemple, voici la page de présentation d’une entreprise australienne de services funéraires :

    « Pour chaque cercueil produit, nous achetons des crédits carbone chez Positive Climate. Nous compensons ainsi aussi bien la fabrication que le transport. Dans notre offre, nous avons un cercueil durable en pin australien, issu de plantations 100% responsables et nous utilisons des colles et des laques respectueuses de l’environnement. Nous pensons qu’un produit réellement durable doit être fait localement, à partir des matériaux locaux. La durabilité est un processus global, et nous sommes fiers de proposer un cercueil véritablement durable à nos clients »[1]

    Il est certain que le contenant est beaucoup plus durable que le contenu.



    [1]En vérifiant aujourd’hui, il semble que ce texte ait disparu de « Caskets Direct » dont le siège est à West Footscay (Australie)


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