• Nourrir des serpents dans son seinDans le parlement européen issu des élections 2014, environ un eurodéputé sur sept y siégera avec l’ambition déclarée de le faire disparaître ou de donner aux institutions européennes un rôle fictif en plaidant pour la renaissance des nationalismes. Certains ont même déjà chaussé les bottes et s’entraînent à marcher au pas de l’oie pour être prêts à parachever l’œuvre destructrice du nazisme et du fascisme avec l’idée imbécile qu’il existe des races pures dont ils font évidemment partie. Je leur souhaite, par charité, que cela ne soit pas le cas car ce sont celles qui dégénèrent le plus vite jusqu’à disparaître totalement.

    Il y a tout de même une incohérence de vouloir accéder à une fonction dans le cadre de l’UE dont ils veulent la disparition plus ou moins complète, et la logique voudrait qu’ils la méprisent et refusent d’y participer. On peut cependant trouver trois raisons à ce paradoxe.

    La première raison est le mode de scrutin qui permet à des partis extrémistes d’apparaître sur la scène politique, alors que des modes de scrutin nationaux ne leur permettent pas toujours d’avoir une représentation parlementaire dans leur pays. C’est ce qui se passe notamment en France pour le FN. Dans le même ordre d’idée, le parlement européen est une belle terre d’accueil pour les recalés des scrutins ou des postes nationaux.

    La seconde raison serait une tentative de miner les institutions de l’UE de l’intérieur. C’est pour l’instant un objectif théorique étant donné la prépondérance des représentants partisans de l’UE.

    La troisième raison est purement intéressée, et que l’on ne vienne pas me dire que les convictions l’emportent sur le portefeuille, car les convictions devraient conduire à refuser toute rémunération de la part d’une institution tant haïe. En effet, bonne fille, l’UE rémunère largement ceux qui veulent sa mort parce qu’ils représentent une fraction de la population européenne, même lorsque leur présence et leur participation laissent à désirer. Un eurodéputé, s’il est assidu (indemnité forfaitaire de 304 euros pour chaque jour de présence aux organes du parlement), peut espérer percevoir 12255,87 euros brut par mois (la rémunération de base étant de 7956,87 euros brut par mois, mais deux fois moins s’il n’est pas présent à la moitié des séances pendant l’année. Il s’y ajoute une somme de 4299 euros par mois destinée à couvrir les frais parlementaires) et il peut se faire rembourser à hauteur de 4243 euros par an ses titres de transport (source : Gilles Gaetner dans Atlantico). (Cependant le coût annuel du parlement européen par habitant ne serait que de 3,10 €.) La soupe est bonne même lorsque l’on crache dedans.

    Gyula Benczur : « Le suicide de Cléopâtre »


    22 commentaires
  • Certes, les jeux du cirque sont la meilleure façon de distraire le bon peuple de ses préoccupations, et de détourner son regard des jeux du pouvoir ou de ses incapacités, mais cette manifestation comme d’autres manifestations sportives planétaires n’est-elle pas globalement négative ?

    La question se pose, car ces spectacles mondialisés coûtent souvent plus cher qu’ils ne rapportent, et ils servent d’abord à gonfler le prestige d’une classe dirigeante, surtout lorsque celle-ci a beaucoup à se faire pardonner.

    La question se pose lorsque les statistiques montrent que l’on observe chez les supporters pendant le Mondial une recrudescence de la consommation excessive d’alcool, des accidents de la route, des accidents cardiaques, des suicides et des dépressions. Une équipe qui perd entraîne chez ceux qui la soutiennent un stress émotionnel, cumulatif au fil des matchs, qui peut avoir davantage de conséquences délétères que lorsqu’elle gagne.

    « Selon une enquête réalisée dans la ville allemande de Munich, les admissions hospitalières pendant le Mondial 2006 ont augmenté de 266 % les jours où la Mannschaft jouait… Des chercheurs de l'Université de Birmingham au Royaume-Uni ont même préconisé que les séances de tirs au but soient bannies "pour des raisons de santé publique", après avoir découvert que les accidents cardiaques avaient bondi de 25 % le jour où l'Angleterre avait perdu contre l'Argentine lors de cet exercice au Mondial 1998. Les défaites de l'équipe anglaise lors de la Coupe du monde en 2002, 2006 et 2010 ont de même fait bondir de 38 % les violences conjugales dans le comté de Lancashire (Liverpool), selon des chiffres de la police. » (Weka.fr et AFP 2014). Certes, on peut considérer le football comme un dérivatif bénéfique à la violence, mais elle s’exprime très bien dans et hors du stade et parfois à la maison. Inversement un but vainqueur peut provoquer une recrudescence copulatoire (voir « D’un ballon à l’autre »).

    La question se pose lorsqu’au Brésil, organisateur du Mondial 2014 et une des patries du football, les pauvres, que le football semble de moins en moins amuser, protestent contre les énormes dépenses nécessaires pour construire les infrastructures qui seront consacrées à jouer à la baballe avec les pieds, alors qu’ils dorment dans la rue et demandent à la FIFA, que l’argent semble toujours amuser, d’aller ailleurs.

    La question se pose lorsque la FIFA désigne le four du Qatar pour organiser le Mondial de 2022. Choix suspect et discuté d’un pays dont l’activité principale est de vendre du pétrole et du gaz, et d’acheter les œuvres des autres pays, les hommes et les consciences, tout en jouant un double jeu en armant des groupes terroristes contre l’Occident, ce que chacun sait, mais qui semble laisser le monde indifférent, intérêts obligent. Choix révoltant lorsque pour construire les infrastructures dans la perspective du Mondial de 2022, les Qataris utilisent, comme pour tous leurs travaux du BTP, des migrants (80% de la population de la péninsule qui s’élève à environ 2 millions) entassés dans des conditions misérables, par une chaleur torride, esclaves modernes dont on interdit le départ (les entrepreneurs conservant leurs passeports). La préparation de la « fête » du football aurait déjà ainsi fait plusieurs centaines de morts, et quelques milliers sont prévisibles pour satisfaire la vanité d’une grenouille gonflée au gaz et qui veut se faire plus grosse qu’un bœuf.

     

    Faut-il supprimer le Mondial de football ?

     


    4 commentaires
  • Hugo dans un discours de 1855 avait rêvé de l’Euro : « Une monnaie continentale ayant pour point d’appui le capital Europe tout entier et pour moteur l’activité libre de 200 millions d’hommes, cette monnaie une, remplacerait et résorberait toutes les absurdes variétés monétaires d’aujourd’hui, effigies de princes, figures des misères ; variétés qui sont autant de causes d’appauvrissement ; car, dans le va-et-vient monétaire, multiplier la variété, c’est multiplier le frottement ; multiplier le frottement ; c’est diminuer la circulation. En monnaie comme en toute chose, circulation, c’est l’unité » (cité par Michel Winock, historien).

    Il est vrai que l’on lit peu Victor Hugo sauf pour faire un film ou une comédie musicale d’une de ses œuvres. Lorsque l’on demanda à Gide quel était le plus grand écrivain français, il répondit : « Victor Hugo, hélas ! ». Je crois que l’on ne lit plus beaucoup Gide non plus.

    Evidemment, j’ai retranscris cette citation car nous sommes à la veille des élections européennes que les Français bouderont sans doute, et nombre de ceux qui iront voter, voteront pour les partis qui vouent l’UE aux gémonies, qu’il s’agisse des anticapitalistes génétiques qui ne savent pas trop par quoi remplacer le capitalisme honni et qui devraient se souvenir de la prédiction de Marx : « Ce qui survient une première fois comme tragédie se répète comme farce », ou les fervents de la ligne Maginot, symbole grandiose d’une France en retard d’une guerre , et qui refusent de voir que le monde a changé autour de l’hexagone.

    Mais ceux qui crachent sur l’UE, ne crachent pas sur les émoluments qu’elle leur accorde si généreusement, même s’ils ne mettent que rarement les pieds, après leur élection, au Parlement européen.

    On sait où mènent les nationalismes exacerbés, et sans l’UE qui pourrait-on accuser de tous les maux ? Le boche ou la perfide Albion ? Je les encourage donc à voter pour l’UE, bouc émissaire tout trouvé et moins dangereux, même si sa course est parfois un peu folle, qu’ils prennent soin – dans leur propre intérêt - de ne pas le tuer.


    10 commentaires
  • Je ne suis pas distrait, mais je pense à autre chose. Lors de l’envoi par courrier du chèque réglant le premier acompte de l’impôt sur le revenu en février dernier, par suite d’une manipulation malencontreuse entre plusieurs lettres que j’avais à poster, celle destinée au centre d’encaissement des impôts de Créteil a été mise dans la boîte aux lettres, non affranchie. Panique. J’attends la levée du soir et l’employé chargé de la levée m’assure fort aimablement : « on va vous la retrouver votre lettre ». Que nenni. Après avoir sorti une à une les lettres du panier, la mienne n’y était pas. Re-panique.

    Que faire ? Je fais opposition sur ce chèque qui, accompagné du TIP, paraissait perdu, et j’en envoi un second accompagné d’une lettre d’explication. Les jours passent mais mon compte courant ne bouge pas. Je tente de joindre par téléphone le centre de Créteil qui est une énorme usine de réception des chèques. Manifestement le robot que j’ai eu au bout du fil ne me comprenait pas, et soyons honnête, je comprends à sa décharge, qu’il ne me comprenne pas. Il y a même des jours où je ne me comprends pas moi-même !

    Je décide de me rendre à mon centre des impôts qui, bien entendu, ne se situe pas dans l’arrondissement où j’habite mais dans un autre, alors qu’il en existe un à côté de chez moi.

    Surprise. Le responsable, après vérification sur son ordinateur, m’annonce triomphalement que le chèque n°1, celui qui est parti dans une enveloppe non affranchie et que je n’avais pas retrouvée lors de la fouille de la boîte aux lettres, a été encaissé. Je remercie donc la bonne âme qui a peut-être affranchi avec ses deniers une lettre destinée aux impôts, à moins que le Centre de paiement de Créteil ait eu la générosité de m’offrir un timbre en échange de mon chèque.

    Je lève l’opposition sur le chèque n°1 (opposition qui n’aurait donc pas fonctionné), mais je suis un peu inquiet de ne pas avoir de nouvelle du chèque n°2. Pour ne pas faire de bêtise supplémentaire, je ne fais plus rien.

    Les jours passent et aucune trace de débit sur mon compte courant. Inquiet du sort du chèque n°2, j’envoie d’abord une lettre à mon centre personnel des impôts (celui qui est loin de chez moi). Puis, ne voyant rien partir, je téléphone. Cette fois pas de robot, mais une femme, une vraie, elles sont même deux qui causent ensemble et dont j’entends la conversation. Elles paraissent perplexes. Je ne figure pas dans les impayés, mon chèque n°1 aurait donc bien été encaissé. Elles vont faire une enquête à la recherche du chèque n°2 et me contacteront.

    Fin mars je reçois les résultats de leur enquête : le chèque n°1 a bien été encaissé, par contre pas de trace du chèque n°2 et il m’est conseillé de faire opposition sur ce dernier.

    Discipliné, je fais opposition sur le chèque n°2, et j’attends la suite car mon compte courant n’a toujours pas été amputé de la somme, malgré les affirmations réitérées des fonctionnaires du fisc. Je n’ose croire à un tel cadeau, mais que pouvais-je faire d’autre que d’attendre, je n’allais pas porter plainte contre le fisc pour ne pas avoir encaissé un chèque qu’il prétend avoir encaissé…

    Début mai, je reçois une lettre comminatoire. On me reproche d’avoir fait opposition sur le chèque n°2 (sur leur conseil) et il m’est demandé de régulariser ma situation au plus vite « sous peine de poursuites contentieuses à mon encontre ».

    Je me déplace donc à nouveau et là, miracle, je vois de mes yeux les deux chèques : le chèque n°1 (perdu, opposé, libéré et encaissé sans l’être) et le chèque n°2 qui a fait sa réapparition (libre, opposé, et que le fisc voulait encaisser sans le pouvoir). Il me restait à rédiger un 3ème chèque remis en mains propres, devant témoin, après avoir récupéré et ramené les deux fugueurs dans leur foyer. Cette fois j’ai assisté tristement mais avec soulagement à l’amputation de mon compte bancaire.

    De ces péripéties abracadabrantesques on peut tirer les moralités suivantes :

    1. Le simple fait de ne pas coller un timbre sur une enveloppe peut provoquer une cascade d’évènements imprévus illustrant à une petite échelle « l’effet papillon ».

    2. Une lettre non affranchie et apparemment perdue peut parvenir à son destinataire.

    3. L’informatique permet de rendre vrai ce qui devrait être et non ce qui est.

     

    Petite mésaventure fiscale

     


    18 commentaires
  • Ce matin sur France Inter, Mr Hamon, ministre de l’Education nationale, a largement utilisé une formule courante dans les milieux du pouvoir actuel et qui m’énerve à chaque fois que je l’entends : « le peuple de gauche ».

    D’abord elle est méprisante pour ceux qui ne sont pas de gauche, presque aussi méprisante que les déclarations faites par plusieurs responsables de droite affirmant l’illégitimité du gouvernement de gauche comme si le seul pouvoir légitime ne pouvait être que de droite.

    Parler d’un « peuple de gauche » implique une division de la population en deux parties et qu’il existe un « peuple de droite ». Comme cette dernière formule n’est jamais utilisée à ma connaissance, il est sous-entendu que le peuple est par définition de gauche, et qu’un pouvoir de gauche ne devrait tenir compte que de ceux qui sont ainsi estampillés.

    Le peuple est le peuple et il n'a pas à être qualifié. Les élections montrent bien que souvent peuple varie même s’il existe des franges qui votent aveuglément pour la gauche ou la droite quelles que soient les erreurs commises par l’une ou par l’autre. Ceux qui oscillent ainsi de la gauche à la droite et inversement ne feraient donc pas partie du peuple, mais ils y seront inclus s’ils votent à gauche, même si leur condition sociale ne les destinent pas à faire partie de ce qu’on appelle le peuple en langage marxiste.


    8 commentaires
  • Le poids du non-dit

    « Dans un rapport datant de 2012-2013, le Sirasco (service d’information, de renseignement, d’analyse stratégique sur la criminalité organisée. « Le Monde » du 14 décembre 2013) de la Police judiciaire dressait un panorama de la criminalité organisée sur le territoire.

    Constat : la montée en puissance des gangs issus des banlieues et des pays de l’Est. Qu’en est-il dans le Rhône ? Nous avons voulu savoir qui fait quoi dans le département et avons interrogé les services de police, de gendarmerie et des douanes qui nous ont donné les grandes tendances basées sur leurs observations (les statistiques par nationalité ne sont pas autorisées) »

    Tel est le début d’un article publié le 21/04/2014 dans "le Progrès" (de Lyon). Cet article illustré par une infographie a soulevé de vives protestations aussi bien à l’intérieur du journal qu’à l’extérieur car il contrevient au principe de ne pas mentionner la nationalité ou l’origine ethnique en matière de délit. Seul le FN semble se réjouir de cette publication.

    Montrer d’un doigt accusateur une population donnée est évidemment dangereux car les délinquants ne constituent  qu’une fraction de cette population et les autres, plus nombreux, risquent de leur être assimilés et d’être injustement rejetés. La généralisation est toujours source d’erreurs et d’injustices. Le passé a montré jusqu’où peut aller le rejet d’une population dans sa globalité. Parler tout de suite de racisme est la démarche habituelle. Si les délinquants, quelle que soit leur origine, s’attaque à la propriété des autres, ils ne sont pas pour autant leurs inférieurs (morale mise à part). Il faut noter que cette enquête est basée en particulier sur les arrestations, et comme le fait remarquer avec objectivité un policier dans l’article,« Pourquoi arrête-t-on surtout ces populations ? On ne sait pas si c’est parce qu’ils sont plus nombreux à commettre des faits ou qu’ils sont moins doués pour se cacher ».

    Cet article, et notamment son illustration, laisse en outre penser que la délinquance est le propre des immigrés ou de leurs descendants ce qui peut faire croire au public que immigration = délinquance, alors que l’immense majorité des immigrés cherche à travailler en France et non pas à voler les Français. Reste que proportionnellement la délinquance touche plus la population issue de l’immigration par rapport à la population générale (du moins je le suppose puisque les choses ne sont pas dites). Si les conditions sociales n’y sont sans doute pas pour rien, une partie du public a plutôt tendance à privilégier l’origine ethnique, ce qui peut conduire à un véritable racisme.

    La question est de savoir si dans une société qui se targue d’être transparente, le non-dit, mais que tout le monde connaît ou suppose et avec son risque d’amplification, n’a pas des effets pervers. Eviter de dire la vérité pour ne pas être taxé de (faux) racisme, est-il souhaitable ? Masquer des faits, s’ils sont véridiques, conduit à l’exaspération des victimes et à leur adhésion à des thèses extrêmes portées par ceux qui les dénoncent. On peut se demander si la publication de statistiques réelles, objectives et officielles ne serait plus saine.

     


    8 commentaires
  • Une équipe de Barcelone a analysé les naissances survenues dans le comté de Solsones et Bages en Catalogne, d'où est originaire Josep Guardiola, l'entraîneur du FC Barcelone. « Les auteurs ont constaté un pic « anormal » de naissances en février 2010, 16 % au-dessus des normes attendues. Si l'on retranche de la date de ces naissances les 269 jours communément admis pour la durée d'une grossesse, on arrive grosso modo à la date du 6 mai 2009, une date historique pour la Catalogne, car elle correspondait au but marqué par Andres Iniesta pour le FC Barcelone à la dernière minute de la finale de la Coupe d'Europe des Champions ! ».

    Afin d’ouvrir la discussion pour expliquer cet accroissement copulatoire provoqué par un ballon rond pénétrant dans une cage, je fournis ici quelques hypothèses explicatives :

    1. L’euphorie de la victoire donne des idées pour terminer la soirée en prouvant sa virilité à l’exemple des exploits sportifs des footballeurs.

    2. Une victoire ça s’arrose.

    3. Dans un esprit nationaliste, faire des petits catalans dont la valeur venait d’être démontrée sur le terrain.

    4. La pénétration du ballon dans la cage de l’adversaire provoque chez celui qui l’a fait pénétrer un état d’agitation qui s’apparente à un orgasme, d’autant plus que cette pénétration est suivie par des étreintes et des effusions entre partenaires, spectacle qui ne peut qu’encourager le sport en chambre.

    (Montesinos J et coll. : Barcelona baby boom: does sporting success affect birth rate ? BMJ 2013 ; Publication le 17 décembre 2013.)

    D’un ballon à l’autre


    8 commentaires
  • Dans ses « conversations avec le Christ », prédications de carême de monseigneur di Falco, celui-ci invite chaque fidèle à discuter avec Dieu. Le Point rapporte : « Il évoque les aspects et les particularités de ces prières : les sujets abordés avec Dieu, le ton sur lequel lui parler, la façon de reprendre un dialogue inachevé ou encore les bienfaits que procurent ces conversations. Rien n'est tabou avec Jésus. Il faut tout lui dire, car il s'y intéressera toujours. Attention, Jésus a horreur du mensonge et de l'hypocrisie. Il faut bien sûr écouter le Christ, mais pas seulement » : "Écouter n'est pas seulement entendre, mais mettre en pratique." "Écoutez-le. Tout ce qu'il vous dira, faites-le". Impressionnant.

    Que Jésus soit devenu pour les chrétiens le Dieu de notre univers en expansion par la grâce d’une décision humaine lors d’un concile trois siècles après sa mort, pourquoi pas, peut-être que les pères conciliaires étaient-ils inspirés par le Saint-Esprit. Qu’un croyant adresse des prières à sa divinité est une démarche inhérente à sa croyance. Mais que l’on prétende avoir une conversation et même une discussion (ce qui sous-entend un désaccord) avec une entité aussi fabuleuse que celle qui a pu créer les milliards de galaxies pour le plaisir des astronomes, et que cette entité prenne la peine de répondre, de converser, d’argumenter avec les ultramicroscopiques particules évanescentes que nous sommes, n’est-ce pas, monseigneur, un péché d’orgueil ?

    Di Falco a peut-être été influencé par les films où Fernandel jouait le rôle du prêtre Don Camillo qui avait le privilège de converser intimement avec Jésus dans un village italien. Il posait des questions sur de menus conflits à la statue du crucifié, mais formulait lui-même les réponses, c’était plus sûr et plus en adéquation avec ses propres désirs, car si son idole le regardait avec une certaine tristesse du haut de sa croix, il ne lui répondait que rarement de vive voix.

     

    Don Camillo est de retour

     





    10 commentaires
  • Les réactionnaires sont dans la rue

    De 25000 (selon le police) à 100000 (selon les organisateurs) réactionnaires ont manifesté hier contre la politique envisagée par le gouvernement. En effet, ils réclamaient «  l’égalité et la répartition des richesses ». Ne pouvant réclamer l’égalité en droit, puisque celle-ci existe déjà dans l’hexagone, il ne peut s’agir que de l’égalité dans la répartition des richesses, ce qui exigerait leur étatisation. En théorie cela s’appelle du communisme.

    Le communisme lorsqu’il a été appliqué a abouti à l’appauvrissement égalitaire de la population hormis des dirigeants qui ont largement joui des privilèges liés à leur position. L’appauvrissement étant un moindre mal en regard des inconvénients irrespirables et parfois sanglants d’un régime totalitaire dont la Corée du Nord est un exemple extrême. Seule la Chine a élevé le niveau de vie de sa population en introduisant dans son système une dose massive de capitalisme mais en creusant davantage les inégalités que dans les régimes capitalistes, sans cesser d’être totalitaire et parfois sanglant.

    Etre réactionnaire c’est s’opposer au progrès social. On peut discuter de la définition du progrès social. Est-ce avoir une population égalitairement pauvre (en enlevant tout espoir au pauvre de devenir riche, sauf en devenant dirigeant) ou est-ce avoir moins de pauvres sans pour autant avoir moins de riches ? Si l’on opte pour une pauvreté généralisée, est-ce un progrès social ? Certes on pourrait rêver d’une richesse généralisée, mais ce n’est qu’un rêve. Elever le niveau de vie des plus pauvres, ce serait déjà pas si mal, mais faire disparaître ou faire fuir les riches ou appauvrir les classes moyennes n’enrichirait guère les pauvres. L’imposition élevée en France (qui arrive juste derrière le Danemark) ne parvient pas à faire disparaître la pauvreté, même si diverses allocations de l’Etat-providence permettent d’en atténuer plus ou moins les conséquences.

    C’est pour toutes ces raisons que je dis que les 25000 (selon la police) à 100000 (selon les organisateurs) personnes qui ont défilé hier, avec les meilleures intentions, en réclamant l’égalité et la répartition des richesses, en escomptant naïvement leur génération spontanée, en reportant la dette de la France sur les générations futures, en voulant encore l'augmenter, s’opposent en fait au progrès social présent et à venir, et sont donc des réactionnaires.





    11 commentaires
  • Quelle que soit la tendance politique, le remaniement d’un gouvernement consiste en général :

    1. A changer de premier ministre en se basant essentiellement sur sa popularité. Parfois le choix par le Président est plus pervers lorsqu’il espère en le nommant à ce poste difficile une baisse de sa popularité pour éliminer un futur concurrent. Cette difficulté a été aujourd’hui illustrée par les manifestations puériles de l’opposition pendant le discours de politique générale tenu par le Premier Ministre Valls, manifestations affligeantes et indignes, donnant une piètre image des députés français devant la nation et l’étranger.

    2. A faire entrer un très petit contingent de nouvelles têtes permettant aux médias de publier quelques biographies et de susciter un minimum de curiosité de la part d’une fraction de la population que la politique continue malgré tout à intéresser. Quand il s’agit du retour de têtes anciennes, cela risque de provoquer une certaine lassitude, c’est donc une recette à manier avec prudence.

    3. En l’expulsion (avec la prévision d’un fauteuil de réception) de mauvaises têtes soit auprès du boss, soit dans la presse. Il est plus rare que des ministres partent d’eux-mêmes comme ce fut le cas des écologistes pour le récent gouvernement, sans doute effrayés par la responsabilité du ministère sur mesure qu’il leur était proposé, ce qui prouve qu’ils font plus de politique que d’écologie.

    4. En fait, l’objectif d’un remaniement est de conserver les mêmes ministres mais en les changeant d’affectation. Manœuvre qui consiste à retirer un ministre d’un ministère où il avait fini par connaître les dossiers, et engagé des projets, pour le mettre à la tête d’un ministère où, le plus souvent, il ne connait rien. Quand il se sera mis au courant, il y a de fortes chances qu’il soit muté ailleurs. Ce jeu de chaises alternatives étant basé sur le postulat habituellement appliqué qu’un ministre est au départ compétent sur rien ou incompétent sur tout. Deux ministres dans le gouvernement Valls peuvent illustrer la recette n°4 : Bernard Cazeneuve et Benoît Hamon.

    Cazeneuve est omniscient. D’abord aux affaires européennes, il s’est retrouvé au Budget et maintenant à l’Intérieur. Il n’y a aucun rapport entre ces postes mais cette personnalité n’a pas fait pas d’impairs visibles (jusqu’à présent) et il est devenu le ministre à tout faire et accepté sans réticence.

    Hamon a hérité de l’énorme et périlleux ministère de l’Education Nationale, cadeau empoisonné qui brûle les ailes de tous ceux qui l’ont accepté. Hamon a comme seul bagage universitaire une modeste licence en Histoire acquise à l’université de Brest, et sa participation aux manifestations en 1986 contre le projet de loi d’Alain Devaquet. C’est dire que cet ancien ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire et à la Consommation (sic) connait la complexité de l’Education nationale ! Chargé de l’éducation des jeunes Français, on peut être inquiet de sa déclaration à propos des écoutes téléphoniques touchant le précédent président de la République : « Quand on a rien à cacher, on n’a pas à redouter d’être écouté ». Il avait pourtant le bon profil pour être un ministre de l’Intérieur tel qu’en rêvent les régimes totalitaires.


    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique