• Le mal du tempsLe mal du temps. J’ai trouvé cette expression dans un article de Kamel Daoud paru dans Le Point de ce jour où il compare les populistes et les islamistes qui ont comme ambition commune de revenir en arrière pour retrouver une période historique plus glorieuse. C’est surtout vrai pour les islamistes qui veulent remettre le compteur temporel au VIIe siècle jusqu’à utiliser des cartes imitant celles de cette époque mais en détruisant ce qui a précédé. Le mal du temps accable bien sûr l’individu vieillissant, mais c’est un mal qui touche nombre de pays ou de groupes humains. Des pays ont la nostalgie de leur gloire d’antan qu’ils aimeraient récupérer, des populistes persuadés que l’on peut encore effacer les scories du temps et tout recommencer. Pour un but inverse, se posant en victimes, des groupes humains : indigénistes, « décoloniaux », Afro-américains « éveillés » rejouent l’histoire et ne veulent surtout pas l’effacer bien qu’elle fut en leur défaveur, pour en tirer profit dans le présent en culpabilisant les descendants des oppresseurs jusqu’à remettre en cause leur apport à la civilisation. Une misérable revanche destructrice et raciste qui ne les grandit pas. Il y a d’autres moyens de se grandir que de vouloir abaisser les autres et de tenter de détruire ce que leurs ancêtres n’ont pas pu construire. Illustration : Magritte : « La mémoire ».


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  • Il arrive parfois que l’Union européenne s’en aille de la tête avec un vague pourrissement céphalique du côté de sa grosse commission. Nous avons eu la prodigieuse promotion du voile islamique comme un symbole de liberté avec des photomontages à l’appui montrant la même femme avec la moitié de sa tête voilée, aussi est-il surprenant que les Iraniennes qui bravent les barbus enturbannés en tentant de retirer leur voile n’aient pas compris le message. A la suite de ce symptôme de distraction, pour ne pas dire de débilité mentale, des hautes sphères européennes qui continuent généreusement, avec notre argent, à financer des associations proches des frères musulmans dont on connaît l’ouverture d’esprit sur le monde, nous avons eu l’accouchement par une commissaire, dont je me suis empressé d’oublier le nom, d’un lexique du langage proposé à l’ensemble des instances de l’UE pour ne pas heurter la sensibilité à fleur de peau des minorités et notamment celle d’une microscopique minorité très embarrassée par son sexe, ne sachant pas trop dans quel genre le mettre. Un embarras que je comprends fort bien, et qui nécessite sans doute de l’aide (l’assurance-maladie s’en charge), mais qui commence à nous emmerder, avec tout le respect que je dois à ces personnes que l’on peut considérer comme des victimes d'une erreur de distribution des organes génitaux. Les problèmes de cette microminorité, dont il faut sans doute tenir compte, finissent par occuper un espace disproportionné, qu’il s’agisse des toilettes où les pénis veulent se mêler aux vulves et vice-versa ou de la transformation du langage qui, comme dans le lexique de la grosse commission, cherche péniblement à faire disparaître la distinction masculin/féminin, une binarité dans laquelle la microminorité ne se reconnaît pas. Si l’on s’efforce ainsi d’exclure le sexe/genre, n’exclut-on pas du même coup la démocratie ? Depuis quand la majorité, très attachée au sexe que la nature lui a donné, doit-elle se plier aux oukases d’une minorité au genre indécis ? Respecter une minorité et même l’aider au besoin, c’est bien, respecter la majorité, notamment dans son langage qu’elle pratique depuis des lustres, est un impératif démocratique. Une démocratie qui, justement, ne rejette pas les minorités, alors qu’elles le sont dans les régimes autocratiques. A force d’inverser le sens de la démocratie, elle va finir par prendre une mauvaise direction.


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  • Quand des cultivés cultivent l’incultureIl arrive fréquemment que des gens cultivés disent des âneries. D’abord la culture a peu à voir avec l’intelligence, c’est plus une question de mémoire que de réflexion, ensuite on peut dire des âneries par intérêt, c’est à dire mentir en disant volontairement le faux pour en tirer profit, ce qui ne grandit guère la personne qui le dit. Nous avons deux exemples pour illustrer ce propos, deux personnalités placées aux extrêmes de l’échiquier politique : Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour, considérés tous deux comme des gens cultivés.

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  • Former ou déformer ?Le Figaro magazine vient de publier une enquête sur ce que les auteurs appellent les dérives de l’enseignement de certains enseignants à l’école. Cette publication a soulevé de très vives protestations de la part d’enseignants et de la gauche notamment du côté de sa part insoumise (dont on se demande toujours à quoi): Le syndicat SUD-Éducation a ainsi dénoncé des “attaques diffamatoires” envers le personnel enseignant, “jeté en pâture”. “Les articles vont jusqu’à reprocher à des associations agréées (...) d’intervenir dans le cadre de sensibilisations aux LGBTphobies, interventions qui rentrent pleinement dans les programmes et objectifs de l’Éducation Nationale”.

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  • Les mystères de la popularitéLe principal ressort de la popularité est de ne rien faire ou de cesser de faire quand on a plus ou moins bien fait. Quand on regarde le classement des personnalités, ce sont presque toujours celles qui ne font rien qui sont en tête. L’exemple type est Hulot. Certes il est dans le camp du Bien, même s’il a peu fait pour lui, mais s’il avait fait quelque chose peut-être serait-il moins populaire car il aurait forcément déçu une partie de la population. Il a donc préféré démissionner que de décevoir, ce qui a permis de maintenir sa popularité. Il y a des gens qui restent populaires après l’avoir été pendant leur activité, c’est le cas de Lang peu exposé dans ses activités actuelles et de Goldman, silencieux depuis vingt ans mais dont la voix continue à se faire entendre par ses œuvres. Le mystère de la popularité d’Edouard Philippe reste entier. Certes, il est plutôt sympathique avec sa barbe qui devient de plus en plus sel et de moins en moins poivre, mais il ne peut se prévaloir que d’échecs majeurs : deux décisions qui ont déclenché le mouvement des gilets jaunes qui a pourri le quinquennat de Macron, un entêtement sur la réforme des retraites qui a beaucoup contribué à son échec, et une gestion initiale de l’épidémie guère à son avantage. Ce qui n’empêche pas notre garnement de surfer sur une popularité qui le conduit à créer son propre parti. Si la popularité est parfois mystérieuse, l’impopularité l’est également. Macron a acquis une impopularité qui va jusqu’à la haine et l’agression physique. Il a certes renversé le jeu de quilles, mais ce sont surtout des petites phrases, des attitudes déplacées et des prises de position un peu trop fluctuantes qui, par leur légèreté, ont pesé lourd dans la balance au point d’effacer tout ce qui aurait pu le rendre populaire comme la baisse des impôts, la baisse du chômage et une gestion de l’épidémie qui s’est révélée jusqu’à présent plutôt satisfaisante après les cafouillages initiaux. Notons qu’il est habituel qu’une popularité ou une impopularité acquise dès le début se maintient assez longtemps. Macron a rapidement acquis son impopularité qui s’est maintenue comme pour la plupart des présidents de La Vème. Le peuple a de ce point de vue une certaine constance car il hésite à admettre qu’il s’est trompé mais quand il prend conscience d’avoir été floué, il n’hésite pas à brûler ce qu’il a adoré.


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  • QuérulenceNous vivons dans un Etat de droit et c’est tant mieux. Mais le droit est dans tous ses états et finira un jour par écraser l’Etat sans pour autant libérer le citoyen. Le droit devient de plus en plus lourd. A la législation pléthorique et en expansion continue que connaît le pays s’ajoute le droit européen en principe dominant. Aussi, dire que nul n’est censé ignorer la loi n’a aucun sens. Des poissons du barreau semblent se complaire dans le marécage procédurier, attirant le client par des appâts qui tiennent le plus souvent du mirage, en entrainant les grincheux dans des plaintes sans fondement mais qui leur permettent de se faire un nom ou d’être rémunérés à défaut de sortir victorieux des procès. C’est ainsi que « depuis le début de la crise sanitaire, les juridictions administratives ont croulé sous une avalanche de recours. Pour la seule année 2020, le Conseil d’Etat a ainsi dû examiner plus de 1000 recours contre les décisions prises par le gouvernement, les autorités médicales, les régions, les départements ou les mairies pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. ». Il arrive même que des requérants font d’abord des recours pour exiger le renforcement des contraintes sanitaires pour ensuite se plaindre de leur existence. Cela tient plus du grenouillage pour exister ou de la volonté de nuire que celle de gagner. Un professionnel du droit qui voulait sans doute se faire un nom a été jusqu’à créer un site qui lui a permis de recueillir gratuitement plus de 18000 plaignants pour une requête contre le pass sanitaire déposée devant la Cour Européenne des droits de l’homme. Ce recours fut rejeté. Ces abus dans l’utilisation du droit risque fort d’encombrer les juridictions jusqu’à bloquer leur fonctionnement. Le paradoxe serait que dans un Etat de droit, le droit ne puisse plus s’exercer et que les assoiffés de liberté ne puissent plus avoir la garantie de sa défense aussi bien par la Justice que par l'Etat, l'une et l'autre ne pouvant plus fonctionner. Mais plus absurde encore : pendant que la pandémie née en Chine fauchait plusieurs millions d'humains dans le monde et des dizaines de milliers en France, il y a des gens qui se préoccupent de déposer des recours auprès des tribunaux pour protester contre la façon dont les autorités et les soignants se sont efforcés comme ils le pouvaient de leur porter secours, et s'efforcent toujours de le faire. illustration : Daumier : "Un motif parfait". Source : CH. Journal International de Médecine


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  • Une discrimination ethnique peut-elle être positive ?Dans l’appel que j’ai rapporté hier, la violoniste Zhang Zhang s’insurge contre le licenciement de musiciens d’un orchestre parce qu’ils sont blancs pour laisser leur place à des musiciens « issus de la diversité », opération approuvée par les journalistes et elle fait le parallèle entre cette discrimination ethnique et la discrimination désastreuse ayant caractérisé la « révolution culturelle » chinoise. Elle trouve l’expulsion de ces musiciens blancs à la fois absurde et injuste. Injuste car les musiciens d’un orchestre sont recrutés à l’aveugle en jouant derrière un paravent ce qui a d’ailleurs abouti à une composition des orchestres parfaitement équilibrée entre les hommes et les femmes. 

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  • Sandrine Rousseau à l’issue du premier tour de la primaire des écologistes va peut-être postuler pour la présidence de la République française. C’est une « écoféministe ». Voilà un concept idéologique qui vient s’ajouter à tous les autres. Les idéologies religieuses étant hors concours, depuis la rétraction du communisme, devenu croupion en Europe, étiolé à Cuba, plus ou moins regretté en Russie, transformé en capitalisme sous contrôle en Chine, ou ubuesque en Corée du Nord, les micro-idéologies fleurissent dans les démocraties.

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  • Inclusi.f.veIl est à présent rare qu’une déclaration ou un débat portant sur la société n’inclut pas les termes d’inclusif ou d’inclusive (en présentant mes excuses pour avoir placé la forme masculine de cet adjectif avant sa forme féminine). On pourrait considérer cela comme une véritable intoxication par ce mot, ceci peut se comprendre car le prononcer vous range d’emblée dans le camp progressiste et même du Bien. C’est une intoxication qui rapporte et inversement si vous ne tenez pas compte de l’inclusif vous vous retrouvez exclu. Notre ministre des affaires étrangères Le Drian n’a-t-il pas espéré que les « nouveaux » talibans se montreront plus inclusifs ? Ils l’ont d’ailleurs immédiatement montré en imposant aux femmes des tenues totalement inclusives et exclusivement noires.

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  • La castration des ballons« Certaines municipalités ont fait le choix de supprimer les cages de football, jugées sexistes. Ces cours de récré « dégenrées » et végétalisées /notamment par des potagers/, censées rééquilibrer l’espace disponible pour les filles et pour les garçons, ne sont pas du goût de tous. En déplacement dans une école de Lyon, Grégory Doucet a essuyé les critiques d’un élève ». Il est certain que personne ne doit manquer d’espace dans une cour de récréation. Ce n’est pas une question de sexe, c’est une question d’équité. Si les filles s’intéressent moins au football, bien qu’il y ait d’excellentes équipes féminines dans ce sport, il est absurde de supprimer un jeu prisé par les garçons parce qu’il l’est moins par les filles. On pourrait considérer cela comme un sexisme anti-masculin. L’évolution asexuée de la société, allant vers l’individu unisexe ou multisexe (au choix) ne me semble pas un idéal. Si la mixité est une bonne chose elle ne devrait pas se faire aux dépens d’une des parties (si j’ose dire).  Illustration : « La castration d’Uranus »


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