• Quand j’entends le mot pédagogie, mon poil se hérisseDepuis des mois, les commentateurs de tous bords utilisent un mot passe-partout dans leurs commentaires : pédagogie. Une minorité réagirait mal aux injonctions sanitaires en raison d’un manque de pédagogie de la part des responsables qui ne fourniraient aucune explication compréhensible. Il est certain que nous assistons périodiquement à des contradictions et à des revirements liés à une situation incertaine et à un exécutif déboussolé, mais dans ces cas la pédagogie n’a pas à intervenir, sauf à expliquer que l’on ne sait pas et que l’on n’a rien à enseigner, une pédagogie que le gouvernement préfère éviter, il s’agit davantage d’un manque de clarté dans les décisions et donc d’une mauvaise communication. La déclaration réitérée du « manque de pédagogie » sur les ondes et les plateaux finit par me hérisser le poil pour deux raisons. La première tient au mépris qu’elle implique à l’égard du public et à l’infantilisation des masses que l'on considère comme composées d’élèves plus ou moins récalcitrants. La seconde est de constater que cela fait de longs mois que l’on répète la même chose sur tous les tons et par toutes les voix. La pédagogie sur cette pandémie abonde, elle est même en général bien faite et notamment par les médecins qui défilent sur les plateaux, à tel point que chacun se considère à présent comme un infectiologue compétent jusqu’à remettre en question les déclarations d’authentiques spécialistes des maladies infectieuses. Le mot « pédagogie » devrait donc disparaître des commentaires tout en continuant à être appliquée, mais quand on n’a rien à dire, le dégainer pour combler le vide du trop-plein des répétitions, en guise d’explication facile des oppositions ou de critique à l’égard du pouvoir manquerait cruellement. Je pense que les gens ont très bien compris ce qui se passe, mais une partie d’entre eux a une autre interprétation des faits et peuvent ne pas adhérer au récit officiel, soit parce qu’ils sont sensibles à d’autres arguments largement diffusés sur les réseaux sociaux et qui les arrangent davantage même quand ils sont discutables ou fallacieux, soit parce qu’ils n’adhèrent pas à ce récit officiel par principe et ce, quel qu’il soit. La pédagogie n’est efficace que pour ceux qui veulent apprendre.


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  • « Liberté, j’écris ton nom »…Parfois de traversDans ma lucarne j’ai vu hier une charmante infirmière déclarer qu’elle était pour la vaccination, mais aussi pour la liberté de se vacciner ou non. Une déclaration qui paraît sensée, et pourtant je trouve qu’elle ne l’est pas. Une personne contre la vaccination par peur ou pour des raisons obscures et qui refuse de se faire vacciner est plus cohérente même si ses raisons ne le sont pas. L’infirmière, elle, est consciente de l’intérêt de la vaccination, mais, par principe, elle veut conserver son libre choix. Elle veut choisir la vaccination comme elle choisit une paire de chaussures ou un film. Mais comment vouloir éventuellement refuser une méthode quand on sait que pour l’instant c’est la seule qui permettrait de sortir de cette épidémie, et une méthode qu’il faut appliquer vite si l’on veut qu’elle reste efficace. En réalité, ici, la liberté de choix risque dans l’avenir d’aboutir à une plus grande amputation de nos libertés, si ce n’est de notre vie. On entend les manifestants et les commentateurs considérer la liberté comme une valeur primordiale, comme une valeur à laquelle il serait interdit de toucher, mais il est banal de dire qu’en société nous ne sommes pas libres de faire ce que nous voulons, nous avons des obligations et tout est fait pour éviter à la population de s’entretuer ou de périr, c’est ainsi que nous respectons le code de la route, que nous enfermons les criminels et les psychiatriques dangereux (en théorie). Vivre en société, c’est évidemment abdiquer une partie de nos libertés. Aussi préserver la vie me parait être une valeur supérieure à la liberté individuelle, ce que semble avoir oublié les partisans d’une liberté sans entrave en pleine épidémie. C’est pour cette raison que je n’approuve pas la déclaration de cette infirmière qui paraît pourtant sensée. Par contre je comprends très bien (tout en réprouvant l'inconscience et l'irresponsabilité de telles attitudes) que l’on puisse refuser la vaccination si l’on estime, contre toute logique, qu’elle n’est pas efficace jusqu’au jour où l’on se retrouve en soins intensifs ou quand on pense qu’elle permet d’injecter une puce dans le bras sensible à la 5G, une croyance qui nécessite cependant intensément des soins. Illustration ; Yue Minjun : d’après « La liberté guidant le peuple » d'Eugène Delacroix.


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  • Il est certain que les manifestations contre les mesures sanitaires prises par le gouvernement contre la pandémie au SARS-CoV-2 groupent des gens très différents sur lesquels les sondeurs et les commentateurs n’ont pas fini de gloser. La rhétorique et les slogans de certains d’entre eux évoquent un retour vers un passé lointain, le temps des épidémies dévastatrices où la peur faisait surgir les rumeurs, les complots, et la violence contre des boucs émissaires. Aujourd'hui on traite les pharmaciens de collaborateurs et les médecins de bourreaux.

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  • Etrange fascinationUn médecin urgentiste d’Amiens pour avoir prôné la vaccination afin d’éviter l’afflux prévisible de patients dans les services des urgences s’est vu sur un photomontage avec une croix gammée sur le front, traité de « collabo nazi », et accusé de participer à un génocide par la vaccination. La vaccination étant ainsi assimilée sans la moindre réticence à la solution finale qui visait l’extermination de tous les Juifs d’Europe, ce qui fut fait pour des millions d’entre eux dans les camps de concentration en même temps que des Gitans, des homosexuels et des résistants. Photo de "Robert Desnos poète surréaliste et résistant français, né le 4 juillet 1900 dans le 11ᵉ arrondissement de Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie un mois après sa libération par l'Armée rouge le dernier jour de la guerre"

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  • Lorsque que l’on est partisan d’une thèse, la tendance est d’interpréter la survenue des évènements, surtout s’ils sont imprévus, à la lumière de la cause que l’on défend. Nous le voyons avec la vaccination où les « antivax » tentent d’attribuer à celle-ci tous les incidents ou accidents survenant chez les vaccinés dans la période qui suit la vaccination.

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  • Je sens donc je suis…ou pas« Les personnes non-binaires ne se ressentent ni strictement homme, ni strictement femme, mais entre les deux, un mélange des deux, ou aucun des deux… Elles constituent environ 0,37% de la population américaine, soit 1 individu sur 273 ». Si la détermination biologique génétique et hormonale ne souffre d’aucune anomalie d’origine embryonnaire, la non-binarité est purement psychologique, de l’ordre du ressenti car jusqu’à présent on n’a trouvé aucune particularité dans le système nerveux ou les viscères permettant d’expliquer cette perception indéterminée de son genre ainsi considéré comme « fluide ». Un ressenti dans le domaine du genre ne se discute plus et permet de quitter le cadre de l’hétérosexualité pour rejoindre le groupe hétérogène des LGBTetc…qui s’étoffe chaque jour davantage. Ce qui est intéressant est la primauté donnée au ressenti : « je sens donc je suis ou pas ». Mais cette démarche psychologique pourrait être étendue à d’autres domaines où le ressenti détermine l’attitude. Un mégalomane se sent le plus grand, le paranoïaque le plus menacé et peu importe la réalité, mais doit-on respecter ce ressenti s'il ne cadre pas avec la réalité ? Inversement on ne peut pas imposer un ressenti qui n’est pas vécu. Cependant ne pas ressentir appartenir à un genre ne prouve pas que ce genre n’existe pas et que l’on n’en fait pas partie qu’on le veuille ou non. La biologie, jusqu’à preuve du contraire, n’est pas modifiable par la volonté ou le désir. Par contre on peut être indifférent à la biologie ou à la réalité et obliger les autres à l’être également. C'est à dire obliger les demeurés binaires à vous considérer tel que vous n'êtes pas parce que vous estimez l'être. Illustration : Charles d’Eon de Beaumont dans sa version femme.


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  • Des Don Quichotte chargent des éoliennesJean Castex et 4 ministres (les ministres de la Transition écologique Barbara Pompili et de l’Économie Bruno Le Maire, ainsi que les ministres délégués aux Transports Jean-Baptiste Djebbari et au Logement Emmanuelle Wargon) sont poursuivis devant la Cour de Justice de la République. Deux militants écologistes et un eurodéputé ont en effet dénoncé le 16 juin le gouvernement pour « abstention de combattre un sinistre » leur reprochant leur inaction contre le changement climatique. L’eurodéputé déclarant à l’AFP “On voit tous les jours comment la crise climatique s’aggrave. Le monstre est en train d’échapper à ses créateurs”. Les “renoncements” par rapport aux propositions de la Convention citoyenne sur le climat sont vertement reprochés et les insuffisances du projet de loi « Climat et résilience » sont soulignées. Et une militante d’ajouter : “Avec cette menace, ils réfléchiront peut-être à deux fois avant de prendre des décisions qui impactent la vie de millions de personnes”. Le quintette ministériel est en passe d’être accusé de crime contre l’humanité. On sent chez ces écologistes, probablement sincères, un véritable affolement, ce qui amène quelques remarques :

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  • Du jaune à l’horizonDéclaration n°1 : « Aller beaucoup plus vite et fort sur la réduction du trafic dans les zones à fortes émissions ». Déclaration n°2 : « A la fin, quand vous avez tout bien fait, on vous dit soudainement : « Cette vie, ces trajets, on va les taxer fort ; si vous voulez échapper à cela, il faudra réduire les déplacements… » Les gens forcément deviennent fous ! ».

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  • Pourquoi tant de haine ?Depuis que la tête de Louis XVI tombât dans le panier, les Français furent rarement tendres pour leurs dirigeants. Les derniers ont été gâtés : les tics de Sarkozy et la normalité molle de Hollande ont été moqués. Avec Macron, on n’est plus dans la critique ou la moquerie, mais dans la haine. L’opposition, quelle que soit sa couleur, n’hésite pas proclamer : « tout sauf Macron ». Tout, c’est à dire les extrémistes qu’ils soient à gauche chez les adorateurs de feu le dictateur Castro ou à droite où l’on trouve, quoi qu’ils puissent dire, des nostalgiques de l’Etat vichyssois. Je suis loin d’être un laudateur de l’actuel président, j’ai beaucoup de critiques à son égard et certaines sérieuses, mais pourquoi tant de haine ? Certes, il a fait du champ politique un champ de ruines en faisant exploser les deux partis qui dirigeaient la France en alternance depuis des décennies. Il est certain que les partisans de l’un comme de l’autre ont des raisons de lui en vouloir, mais on ne peut pas à la fois espérer un changement du monde politique et de son personnel, et haïr celui qui a tenté de le faire, même si c’est par ambition personnelle (ce qui est le cas de tous les politiques) au point de préférer les extrêmes plutôt qu’un dirigeant modéré aussi critiquable soit-il. Un dirigeant qui, de plus, fut confronté pendant son mandat à des crises inédites et dont la responsabilité, pour la plupart, devraient être attribuée à ses prédécesseurs plutôt qu’à sa propre action. Je ne pense tout de même pas que cette haine puisse être liée au péché mignon des Français qui est l’envie. L’envie de voir un homme jeune, assez bien de sa personne, probablement doué (c’est pourquoi je m’étonne de ses bévues), à qui tout a réussi jusqu’à atteindre la fonction suprême contre toute attente, sans passer par le cursus politique long et périlleux suivi par tous. Intolérable.  


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  • L’universalisme caninL’espèce canine me semble être une des espèces qui comporte le plus de « racisés » et où les différences morphologiques et parfois comportementales sont les plus importantes. A première vue, il n’y a rien de commun entre l’aspect d’un basset et celui d’un chien-loup, comme il n’y rien de commun entre celui d’un lévrier et celui d’un bouledogue. Pourtant nous savons sans hésitation que ce sont tous des chiens, et eux se reconnaissent parfaitement entre eux. Une reconnaissance parfois hostile pour marquer leur territoire, la concurrence étant une forme de reconnaissance, mais le plus souvent avec bienveillance en cherchant à faire copin copin jusqu’à se humer le trou du cul. En se reconnaissant de laL’universalisme canin même espèce malgré la multiplicité de leur aspect réciproque, les chiens nous donnent une leçon d’universalisme. Clifford D. SimaK dans un remarquable ouvrage d’anticipation : « Demain les chiens », recueil de nouvelles que j’ai lu il y a très longtemps, et qui est un des rares livres de science-fiction que j’ai conservés, nous a montré que le chien était l’avenir de l’homme.


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