-
La fin de la pandémie favorise le retour exacerbé de la connerie humaine, comme le rebond d’une maladie devenue plus virulente après s’être calmée. Massacres et destructions absurdes en Ukraine déclenchés par le paranoïaque hypocondriaque du Kremlin. Carnaval militaire autour de Taïwan. Déchirements sur le bout de terre où ont poussé les religions du Dieu unique que l’on s’arrache. Pendus pour un bout de tissu céphalique que les Tartuffe prennent pour un cache-sexe. Défilés hostiles de victimes présumées dans les rues encombrées d’ordures consommées que l’on consume devant les vitrines brisées. Bagarres et fumées autour d’une bassine d’eau. Clowns dans le cirque du Palais Bourbon. CRS devant le Conseil constitutionnel pour protéger la loi, car la loi a besoin, aujourd'hui, d'être protégée (photo de Stéphane Maé). Et toutes les conneries de par le monde que je ne connais pas, dont je ne parle pas ou que j’ai oubliées ou que je veux oublier. Alors, j’ai la nostalgie du confinement. Le monde terrorisé par un minuscule amas de protéines porté par le vent s’était un peu calmé en ne pensant qu’à lui, laissant aux soignants le soin de s’agiter jusqu’à épuisement. J’ai la nostalgie des rues désertes abandonnées aux oiseaux dont on entendait les chants dans un silence enfin revenu dans les villes. « Tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre » disait Blaise Pascal.
9 commentaires -
-
-
Un peu de politique affliction pour se distraire…si l’on veut. On se souvient que la primaire destinée à choisir le candidat de la droite pour l’élection présidentielle de 2017 avait opté pour Fillon plutôt que pour Juppé, alors que ce dernier avait pourtant toutes les chances de la gagner pour succéder à François Hollande. Malgré cette primaire, qui mérite bien son nom, les chances pour Fillon d’être élu restaient grandes, la gauche paraissant déjà mal en point en choisissant comme champion, de façon toujours aussi primaire, le plus médiocre d'entre eux après le désistement piteux de Hollande. Mais c’était sans compter avec le Canard enchaîné qui révéla opportunément les magouilles, assez minables, il faut bien le dire, du dit Fillon qui perdit toute stature de présidentiable. Vint alors le divin Macron qui sauta de l'Olympe dans le trou du milieu en écrasant maladroitement les porcelaines installées dans le magasin depuis des décennies, et ce fut la fin du bipartisme à la mode anglo-saxonne et l’émergence des nostalgiques de Pétain et ceux de Robespierre qui étaient restés jusqu’à présent cantonnés dans l’arrière-salle tout à leurs rêves d'antan en attendant leur heure. Il est certain que c’est au Canard enchaîné que nous devons le bordel actuel, et il ne fait que commencer. J’espère cependant qu’aucun gouvernement ne viendra lui clouer le bec, même si parfois il serait plus judicieux qu'il le ferme. On ne peut s'empêcher de comparer le cas de Fillon et celui de Trump. La carrière politique de Fillon s'est arrêtée car il avait une tendance mesquine à économiser les bouts de chandelles jusqu'à se faire rembourser par sa propre fille le coût de son mariage. Le milliardaire Trump, dont la carrière professionnelle a été émaillée de procès, sera peut-être à nouveau le champion des Républicains pour la présidence des USA alors qu'il vient d'écoper de 34 chefs d'inculpation à New-York, qu'il avait tenté de manipuler les élections précédentes en Géorgie et qu'il avait encouragé ses troupes à envahir le Capitole pour en chasser les pédo-satanistes, ce qui ressemblait fort à un coup d'Etat foireux. A noter que la radinerie rapproche l'ex président des USA de notre ex premier ministre français, puisqu'il a fait passer sur ses comptes de campagne les 130000 dollars pour acheter (par l'intermédiaire de son avocat) le silence d'une prostituée avant l'élection de 2016. Trump se pose en victime aux yeux des siens toujours énamourés et du monde un tantinet stupéfait en dehors de Poutine qui le trouve à son goût. Une position de victime qui pourrait le favoriser dans la course à la Maison Blanche, si les oies du Capitole, à défaut de Canard, ne protègent pas la cité.
Après son inculpation, l’ancien président des États-Unis a fait fabriquer des t-shirts floqués d’une fausse photo d’identité judiciaire avec la mention "non coupable" pour susciter des appels aux dons. La classe...Mais il n'y a pas de petits bénéfices dans le rêve américain.
20 commentaires -
Dans mon petit billet "Sont-ils aussi nuls ?", j'osais, malgré mon incompétence dans ce domaine, poser cette question sur la réforme des retraites imposée par le gouvernement, non pas sur sa nécessité, mais sur son contenu bancal et mal pensé. Malgré le temps consacré à sa gestation, l'accouchement s'avère douloureux et son produit difforme. L'hebdomadaire Marianne du 23 mars avait consacré sa une à un appel pour un référendum afin de sortir de la crise. Comme on le sait, le referendum d'initiative partagée (RIP) est un processus lourd mais ses partisans ne manquent pas car il aurait pour conséquence d'abroger la loi déjà votée. Il est évident que si l'on pose la question : "Voulez-vous travailler deux ans de plus ?" (ou "approuvez-vous la réforme"), la réponse serait évidemment non. Posez la question dont on connait la réponse est certes démocratique mais inutile. Outre le fait qu'en France la tendance est de s'opposer aux propositions du gouvernement même lorsqu'elles sont favorables à long terme pour la population, tout est dans la formulation de la question. Supposons qu'au lieu de demander : "Voulez-vous travailler deux ans de plus", la question soumise au référendum serait : " Voulez-vous que vos enfants travaillent trois ans de plus pour payer vos retraites futures", et avec l'évolution démographique trois ans serait un allongement modeste, je ne suis pas sûr que la réponse serait positive. Et il est devenu de bon ton d'ajouter "quand je dis ça, je dis rien".
12 commentaires -
-
-
C’est bien vrai ça ! S’il n’y avait pas eu les forces de l’ordre, les manifestants de la « marge » aurait pu enlever leur cagoule et jouer à la pétanque avec les boules qu’ils avaient péniblement transportées dans leur sac à dos. On pourrait même penser que ces joueurs de pétanque de la marge ne seraient peut-être pas venus s’ils n’avaient plus eu la perspective de se bagarrer dans la cour de récréation et de prendre les têtes des gendarmes ou des policiers pour des cochonnets. Bien que furieux d’être privés d’adversaires, ces GM (gentils manifestants) seraient tout de même venus jouer avec des allumettes et se défouler avec énergie sur des objets inanimés qui, comme chacun le sait, n’ont pas d’âme, mais un prix : matériel de travaux, matériel urbain, vitrines, banques et édifices officiels pour étancher leur soif révolutionnaire d’attardés bien nantis. Mais le plaisir n’est pas le même si on peut le faire en toute liberté, encore que…Supprimer les forces de l’ordre pour supprimer le désordre tient du même raisonnement qui conclut que pour ne pas entretenir la guerre en Ukraine il ne faut plus livrer d’armes aux Ukrainiens, ce qui permettrait aux Russes de les massacrer plus aisément et sans traîner, tout en se proclamant agressés.
12 commentaires -
Il va falloir être prudent et se mettre au nouveau régime. Une petite incursion, même furtive, sur la toile, et l’écoute, même d’une oreille distraite, des partis d’opposition m’avertissent sans le moindre doute que le régime de la France a changé et qu’il s’est mué en une dictature, surtout depuis ce putain de 49-3 qui est devenu entre les mains du Président Macron (c’est plus respectueux que Macron tout court) l’équivalent d’un coup d’Etat. Et les Mélenchonistes savent de quoi ils parlent avec leur connaissance attendrie du régime castriste ou vénézuélien et leur sympathie pour Poutine partagée par le RN. D’ailleurs je suis aveugle, j’aurais dû m’en douter. Qu’est devenu l’énergumène qui gifla le Président Macron ? On n’entend plus parler de lui, il doit croupir dans une prison, à moins qu’il ait été suicidé. Et ceux qui font subir les pires avanies à l’effigie du néo-dictateur que sont-ils devenus ? Et ces violences policières qui ont fait plus de blessés dans les forces de l’ordre que chez les manifestants, à tel point que les autorités iraniennes ont été jusqu’à nous faire la leçon, sachant de quoi elles parlent puisqu’elles ont à leur actif des centaines de manifestants tués par balle et quelques pendaisons. Une dictature sait en reconnaître une autre : voyez les mamours que se font le Russe, le Chinois et son petit ami coréen, l’Iranien, le Syrien sous le regard attendri du Turc. Le néo-dictateur de fabrication française ne va pas tolérer longtemps les médias qui osent le critiquer et les réseaux sociaux qui osent l’insulter. Je ferais d’ailleurs bien d’expurger de mon blog les critiques de l’Etat que j’ai pu laisser échapper dans mes billets. Lourd travail à prévoir car depuis le temps leur nombre est élevé, aussi élevé que le nombre d’articles signés par le Pr Raoult, c’est dire.
20 commentaires -
"Michel-Ange, un artiste obscène ? La directrice de l’école classique de Tallahassee, en Floride, Hope Carrasquilla a perdu son emploi lundi 20 mars après que des parents se sont plaints qu’on ait montré à leurs enfants, de 11-12 ans, la sculpture « David » datant du 16e siècle dans le cadre d'un enseignement sur l'art de la Renaissance. L’un d’entre eux la notamment qualifiée de « pornographique". A quand le "bûcher des vanités" où Savonarole fit brûler sur une place de Florence des merveilles de l'Art Florentin, Botticelli aurait lui-même apporté ses peintures considérées comme licencieuses pour alimenter le feu purificateur. Nos musées débordent d'oeuvres licencieuses, hommes et surtout femmes nus dans des postures équivoques, où les voiles transparents soulignent les formes plus qu'ils ne les cachent, sans compter les satyres dont les intentions sont, elles, manifestes. Couples régulièrement entourés d'anges, figures volantes heureusement asexuées, comme des cautions célestes aux ébats ébauchés. L' art est à nouveau attaqué, interprété selon des dogmes idéologiques ou religieux. Mais il l'a toujours été, jugé selon les critères sociaux du moment, et avec plus moins de sévérité selon les périodes de l'histoire. Nous avons connu l'art officiel de l'URSS et du régime nazi, celui-ci interdisant les oeuvres modernes considérées comme dégénérées, ce qui n'empêchait pas leurs responsables de les voler dans les musées et chez les particuliers lorsqu'ils étaient juifs après les avoir déportés. Lorsque l'art est censuré, c'est toujours un mauvais signe, même lorsqu'il s'agit de fresques des salles de garde de médecine jugées pornographiques ou sexistes et dont on impose aujourd'hui l'effacement. L'effacement des oeuvres artistiques ou l'interdiction de leur vision, quelle que soit leur valeur, est un effacement de la liberté de s'exprimer et de la liberté d'apprendre. Le retour du puritanisme, parfois sous le couvert d'une lutte contre le sexisme, s'accompagne néanmoins, à la portée de tous, d'une débauche mondiale de la pornographie numérique et de l'exposition peu esthétique de l'anatomie intime, les unes favorisant peut-être l'autre.
6 commentaires