• Ben voyons ! Il est proposé de demander aux médecins qui ont prescrit du Médiator de contribuer à l’indemnisation des victimes de ce médicament, notamment lorsqu’ils l’ont prescrit comme coupe-faim (hors Autorisation de Mise sur le Marché).« Ils le seront si les victimes le jugent bon ou si le laboratoire Servier le demande, a indiqué samedi le ministère de la Santé ». Parce que le laboratoire Servier peut encore demander quelque chose ?!! Sacré Xavier !

     

    Les organismes officiels de contrôle du médicament ont permis (soit pour des raisons peu avouables, soit par incompétence) le maintien et le remboursement de ce médicament, alors que les médecins qui n’ont pas la possibilité de contrôler  son innocuité à longue échéance, ne pouvaient que faire confiance aux experts payés pour assurer ce contrôle.

     

    Mais me direz-vous, certains médecins l’ont prescrit comme coupe-faim alors qu’il n’était pas indiqué pour cela ? Et alors ! Prescrire un coupe-faim est discutable, mais par la suite l’atteinte des valves cardiaques - effet secondaire possible superbement ignoré par les experts - n’a pas été proportionnellement plus fréquente chez les patients où ce médicament (considéré comme anodin) a été donné pour maigrir. Si cette prescription hors AMM a augmenté le nombre de patients soumis au Médiator, le laboratoire Servier en a tiré un large bénéfice et il serait curieux (mais rien n’est impossible) qu’il puisse reprocher quelque chose aux médecins qui, eux, ignoraient ce que ce laboratoire mettait à leur disposition qui, lui, ne l’ignorait sans doute pas.

     

    Lorsqu’un médicament est connu pour provoquer des complications sérieuses, il est impératif de respecter les indications pour lesquelles le rapport bénéfice/risque a été déterminé, mais lorsque les organismes officiels annoncent qu’un médicament peut être prescrit sans risque notable, l’utiliser pour une indication différente de celle qui a été déterminée au départ n’a rien de criminel. De nombreux médicaments ont ainsi vu leurs indications s‘élargir au fur et à mesure de leur emploi, indications qui ont été par la suite entérinées par les organismes de contrôle.

     

    Alors faire payer aux médecins la prescription d’un médicament que l’on a autorisé et considéré officiellement comme sans risque notable, c’est vraiment se débarrasser scandaleusement d’une patate chaude.


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  • Un accident automobile sur dix serait provoqué par le téléphone portable, que le conducteur utilise ou non un kit mains-libres. Que l’on soit au volant, en moto, ou en vélo, l’accident est provoqué par la distraction due à la conversation, surtout si  celle-ci est animée, teintée de colère ou ponctuée de rires. Si le conducteur regarde encore devant lui en étant ailleurs, il omet souvent de regarder son rétroviseur pour ne pas se distraire de la communication et il joint parfois le geste à la parole afin de convaincre son interlocuteur invisible.

    Les piétons ne sont pas épargnés et dans une ville, ce sont eux qui fournissent un grand nombre de victimes (En 2010, à Paris, les piétons ont représenté près de 42 % des tués (18) et 33 % des blessés graves (232). Si les automobilistes ou les motards en sont le plus souvent responsables, le piéton a sa part de responsabilité. C’est ainsi que le piéton connecté se permet de prendre des risques car il se sent instantanément revêtu d’une cabine téléphonique censée assurer son intimité et le protéger des évènements extérieurs. De ce fait, les conversations deviennent publiques et le piéton protégé par sa cabine fictive traverse les chaussées sans se préoccuper de la circulation, évitant machinalement (et avec une certaine habileté, il faut le reconnaître) les voitures comme un torero évite le taureau, les acclamations de la foule étant remplacées par les injures des automobilistes.

    Le-chat-GPS.jpgMais à présent, le téléphone portable ne sert pas seulement à téléphoner, il sert aussi à rédiger du courriel, des SMS et à en recevoir, à faire joujou, à consulter internet ou à suivre un trajet sur un plan GPS, aussi nombre de piétons, en général à la fleur de l’âge, marchent les yeux rivés sur cet objet miraculeux qui leur sert de doudou et qui permet de les repérer, traversent les rues tout en lisant ou tapotant et sur les trottoirs, le piéton classique qui avance en ne regardant que la rue et ses semblables doit prendre garde s’il veut éviter une collision, à moins de la rechercher en guise d’entrée en matière.

    L’expression « coup de téléphone » prend aujourd’hui tout son sens.


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  • On se demande parfois comment et sur quels critères sont choisis les experts, les auteurs de rapports, de solutions échappées jusqu’alors à toutes les têtes pensantes, de jugements qui se veulent impartiaux et définitifs. Pour éclairer cette question, je me suis permis de retranscrire ici un billet de Stéphane Vincent paru le 5 mai 2011 dans Cardiologie Pratique (en ligne).

    « SORTI DE LA NAPHTALINE…

    Une drôle d’idée : le président de la République a sorti de la naphtaline le Pr Philippe Even qui coulait une retraite paisible et poussiéreuse.
    Pour les plus jeunes d’entre vous, je rappellerai que Philippe Even avait connu son quart d’heure de célébrité en 1985 au cours d’une conférence de presse surréaliste où, aux côtés de Georgina Dufoix, il annonçait avoir vaincu le sida… avec la ciclosporine.
    La logique était implacable, traiter des immunodéprimés avec des immunodépresseurs !
    L’idée lui était venue en lisant (peut-être trop vite) le travail d’un chercheur sérieux qui étudiait l’effet de l’immunodépression sur les lymphocytes, en précisant à plusieurs reprises qu’il s’agissait d’une étude in vitro (une explication de la méprise de Monsieur Even était, peut-être, sa méconnaissance du latin).

     Philippe Even avait entrepris son « étude » sur 4 malades, sans le consentement éclairé des patients et sans même en informer le Comité national d’éthique, présidé à l’époque par le Pr Jean Bernard.
    Après le décès rapide de ses 4 patients, Philippe Even, sans être inquiété, tomba dans l’oubli.
    Il ne ressurgit qu’en 2006 pour annoncer à la presse, réunie une nouvelle fois, que « le tabagisme passif était totalement inoffensif » et il retomba dans l’oubli.

     Voilà… C’est à Monsieur Even que les plus hautes autorités ont demandé son avis sur les experts, l’AFSSAPS, les médicaments, etc.
    Et si on remettait Monsieur Even dans la naphtaline ? »

     

    Stéphane VINCENT

     

    A l’époque, j’avais entendu les déclarations révélant cette « découverte» thérapeutique du SIDA faites par le Pr Even et Georgina Dufoix qui était alors ministre de la santé et auteur du fameux « responsable mais non coupable » à propos de l’affaire du sang contaminé. Bien que non spécialiste de la question, j’avais été choqué par leur légèreté, leur inconsistance, et leur odeur de coup médiatique, déclarations indignes de la part d’un médecin sérieux sur un sujet aussi dramatique s’agissant d’une maladie qui, à l’époque, était rapidement mortelle. C’est cette colère rentrée qui, plus d’un quart de siècle après, m’a poussé à retranscrire ce billet.


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  • monet-impression.jpg

     

     

    IMPRESSION

     

    Un homme dressé dans sa barque sombre

    La main sur sa rame abandonnée

    Contemple fasciné

    Le soleil effacer la nuit et façonner les ombres

     

    L’œil rouge maquillé de mauve et de bleu

    Encore petit comme mal réveillé

    Saigne un peu

    Sur les écailles de l’eau glacée

     

    Les braises froides des nuages lourds

    Couvent de leur inquiétante lumière

    Le bleu tendre et naissant du jour

     

    L’azur commence à teinter la mer

    Par petites traînées de pleurs

    Sous le regard émerveillé du pêcheur

     

     

    Paul Obraska

     

    Claude Monet « Impression : au soleil levant »


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  • Bien sûr, il fallait s'y attendre, la mort prématurée de Ben Laden entraîne  un  bruissement médiatique allant dans tous les sens tel un mouvement brownien de particules élémentaires, très élémentaires.

    Les questions vaines se posent : fallait-il le tuer ? Fallait-il le juger ? Etait-ce bien lui ? N'est-ce pas un complot ? Les photos sont-elles truquées ? Est-ce bien son ADN ? Et sa sœur ? Fallait-il que sa course sur terre se termine dans la mer ?

    Mais il me semble que la question fondamentale n'ait pas été posée (à ma connaissance) : Est-il maintenant heureux ?

    Car ses dernières années n’ont pas été très folichonnes. Certes, il avait une notoriété que Lady Gaga pouvait lui envier, entretenue par quelques vidéos d’une grande sobriété dont devrait s’inspirer la chanteuse, certes, il a eu quelques satisfactions meurtrières, mais subir une traque de dix ans n’est pas des plus confortables (même dans une villa luxueuse).

    Cependant, cet homme était particulièrement pieux, à cheval sur le Coran (que personne ne soit heurté, ce n'est qu'une figure de rhétorique et il n'y a dans cette expression cavalière aucune marque d'irrespect), il est donc de la plus grande probabilité que de la mer il ait rejoint directement le paradis tant espéré, lieu de félicité, puisque personne n’en est revenu pour se plaindre. Maintenant, il peut vérifier lui-même l'exactitude des promesses faites à cette horde de jeunes gens qui l'ont précédé, taillés en pièces de boucherie par la bombe qu'ils portaient sur eux ou par leur entrée fracassante en avion dans des tours emplis d’innocents.

    Si cette personne si pieuse, si respectueuse de sa religion, investi d'une mission à ses yeux divine, n'est pas à présent heureuse, ce serait à désespérer de la religion.

    Cependant, ce qui doit un peu gâcher sa béatitude et sans doute l'inquiéter, est d'avoir été envoyé au Paradis par le Grand Satan. Va-t-on en Haut-Lieu se formaliser de ce parrainage peu recommandable ?


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  • Nous sommes allés voir l’exposition au Grand  Palais consacrée à Odilon Redon. La première depuis plus d’un demi-siècle. Un peintre du fantastique à l’époque du réalisme et de l’impressionnisme.

    Redon-homme-cactus-2.jpgSes lithographies (« ses noirs ») où l’onirisme est plus prêt duRedon-oeil-ballon.jpg cauchemar que du rêve avec une prédilection pour les têtes d’homme coupées servies sur un plateau ou dans un pot (« homme cactus »), les yeux exorbités ou sortis de la tête pour aller seuls dans le monde (« œil ballon »), des anges déchus ou des animaux fantastiques plutôt inquiétants (« araignée souriante »).

     

     

    Redon-araignee-souriante-copie-1.jpg

     

    Par contraste ses tableaux foisonnent de couleurs et ont une légèreté, une délicatesse et une poésie bien loin des cauchemars de ses lithographies mais toujours dans le rêve.

     

    Redon-ophelia.jpg

    « Ophélia » 

     

     Redon-nuages-en-fleurs.jpg

    « Nuages en fleurs »

     

     Redon-sphinx-rouge.jpg

    « Le sphinx rouge »


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  • DSC01095.JPGDécidemment, nous vivons des jours fastes. Après le mariage de Kate et de William (auquel, je le rappelle, je n’ai pas été invité), et comme un bonheur n’arrive jamais seul (version optimiste de la vie), demain le pape Jean-Paul II va être béatifié et le pape Benoît XVI le déclarera bienheureux. Etre heureux à en être béat tout en étant mort  est incontestablement un sort enviable. Le Vatican prévoit une « célébration très simple » : des foules de pèlerins sur la place Saint-Pierre et la présence – outre les cardinaux et les évêques -  de 87 délégations officielles dont 22 chefs d’Etat et de gouvernement, bref, une cérémonie intime qui ne durera que 2 heures et demi.

    Un résumé de la vie de Karol Wojtyla sera « esquissé » et je suppose que cette esquisse, dans sa sobriété, laissera de côté la protection des prêtres pédophiles qui se sont multipliés en toute béatitude sous son pontificat.

    La relique est déjà prête sous la forme d’une petite éprouvette de verre avec un peu de son sang (l’Eglise a un penchant aimable pour les fragments et les extraits de cadavres), elle sera présentée à la vénération mortifère des fidèles qui pourront, en outre, défiler devant la dépouille du pape JP II installée au cœur de la basilique jusqu’au lendemain matin.


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  • Ce matin, j'ai du me rendre à l'évidence car elle a été la plus forte. Les faits sont les faits et les choses sont les choses et vice versa dans les deux cas. Mes dispositions étaient pourtant prises, j'avais été chez le coiffeur pour qu'il me coupe les cheveux en quatre afin de leur donner du volume et je m'étais mis sur mon trente-trois (médecine oblige) et tout cela en vain !

     

    Je sais, la vie a des hauts et des bas, l'ascenseur social va dans les deux sens, ce qui le rend insensé, mais tout de même, il y a des coups bas que l'on ne peut pas prendre de haut. Je suis déçu, dépité, ulcéré (au choix) car je n'ai pas été invité au mariage de Kate et de William. Vous êtes incrédules, moi aussi !

     

    Pourtant je les connais, même si ce n'est que par des intermédiaires qui prenaient - comme il se doit - quelques renseignements au passage. Je sais, les tourtereaux, un peu faisandés depuis le temps qu'ils roucoulent, ne sont pas de ma génération, mais leur grand-mère non plus et pourtant elle est invitée malgré ses chapeaux excentriques. Bien sûr, je ne suis ni chanteur ni footballeur et un tantinet roturier, mais Kate aussi, cependant, en épluchant bien les fichiers qui n'ont pas lieu d'être, je devrais bien y trouver un quartier sensible de noblesse. Certes, je ne suis pas Grand-Breton, mais je peux remplacer le café par le thé (je serais un peu plus réticent pour la nourriture) et, comble de trahison, fêter Waterloo comme une victoire, mais dans une morne plaine. Alors, pourquoi ce mépris royal et cette discrimination ?

    Perfide Albion.


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  • J’ai lu une interview du philosophe Rémi Brague à propos de son dernier livre : «  Les ancres dans le ciel » (Le Point du 21/04/11). Commenter une interview alors que l’on n’a pas lu livre peut paraître osé. Cependant, c’est par une interview que l’on connait l’essentiel de la pensée d’un auteur car les essais philosophiques ont l’inconvénient de noyer cette pensée sous un flot de références qui finit par la dénaturer.

    Brague pose la question suivante : « De quel droit pouvons-nous préférer que l’aventure humaine continue plutôt qu’elle ne s’arrête ? » ou « Au nom de quoi faut-il se perpétuer ? », l’homme peut, en effet, décider aujourd’hui de ne pas faire d’enfants. Pourquoi tirer un être du néant, sachant que la vie se termine toujours mal et qu’elle n’est pas exempte de souffrances alors que cet être n’a rien demandé (et pour cause). Pour Brague, sans réponse à cette question « l’existence de l’espèce humaine perd sa légitimité ». Et la réponse de ce philosophe serait métaphysique : « l’être équivaut au bien », ce qui justifierait de l’imposer aux autres sans pouvoir leur demander leur avis. Pour cela il faudrait « un ancrage céleste », du « divin », une transcendance quelle que soit sa forme. « Un humanisme sans quelque chose comme une transcendance » ne lui parait pas sérieux.

     

    La vie est un bref passage entre deux néants. Etre tiré du néant donne au moins le choix d’y retourner en abrégeant sa vie. Le choix de vivre n’existe pas dans le néant. Il se trouve que les vivants dans leur très grande majorité font ce qu’ils peuvent pour rester en vie. S’ils y tiennent tant, cela vaut peut-être la peine de la leur donner puisqu’ils sont libres de la quitter quand ils le veulent.

     

    Les êtres humains font-ils des enfants pour perpétuer l’espèce ? Les motivations conscientes sont toutes autres et ressortent pour l’essentiel de convenances personnelles : perpétuation de ses gènes si on est orgueilleux, perpétuation d’un héritage, assurance pour sa vieillesse, accident de parcours ou tout simplement le plaisir d’avoir des enfants, de les voir pousser comme des fleurs, jusqu’au moment où elles deviennent carnivores…

    Faut-il considérer que le plaisir qui accompagne l’acte de procréation est de l’ordre transcendantal ? Ce qui le rend particulièrement attractif, même si dans l’espèce humaine plaisir et procréation font le plus souvent chambre à part.

     

    S’il n’est pas nécessaire de faire intervenir un postulat métaphysique (« l’être, équivaut au bien ») pour donner la vie et par là même perpétuer l’espèce humaine, la reproduction et la perpétuation des espèces en dehors de l’espèce humaine sont des plus mystérieux (Brague ne l’envisage pas dans son interview, mais peut-être le fait-il dans son livre).

    La vie des espèces animales et végétales est axée sur cette perpétuation, dans l’ignorance du droit, de leur légitimité et de la métaphysique. Et que d’astuces et d’efforts pour la réaliser ! Il suffit de voir le film « La Marche de l’Empereur » pour s’en rendre compte. Cet acharnement à se reproduire instinctivement contre tous les obstacles, en suivant parfois des filières invraisemblables, en obéissant à une programmation impérative et dans une obstination aveugle, est bien plus étonnant que la perpétuation de l’homme qui repose sur un choix le plus souvent égoïste.

     

    Dire que la reproduction est une des caractéristiques de la vie et sans elle, la vie disparaîtrait de la Terre est une évidence qui n’explique rien. On comprend qu’il soit tentant de faire intervenir la transcendance pour expliquer l’inexplicable, éloignant ainsi le mystère.

    Reste que l’Humanité a besoin des autres espèces pour survivre et qu’il faut espérer que ses appétits prédateurs ne conduiront pas à faire disparaître les miracles de la vie alors qu’elle fait tant d’efforts (parfois trop) pour se perpétuer.


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  • 5. La tension artérielle est-elle la même dans toutes les artères ?

    6. La tension artérielle est-elle toujours la même ?

    7. Quelle est la tension artérielle normale ? Ne dépend-elle pas de l’âge ?

    8. Comment peut-on savoir si l’on a une tension artérielle trop élevée ?

     

    5. La tension artérielle est-elle la même dans toutes les artères ?

    En principe la pression moyenne est la même, mais dans les artères périphériques la différence [différentielle] entre la pression maximale et la pression minimale augmente par rapport à celle observée dans l’aorte (vaisseau naissant du ventricule gauche et alimentant en sang riche en oxygène l’ensemble du réseau artériel). Il peut aussi exister une petite différence entre les deux bras (plus basse à gauche) et la pression est plus basse dans les petites artères Enfin si une artère est fortement rétrécie, la tension mesurée en aval du rétrécissement peut être très basse.

     

    6. La tension artérielle est-elle toujours la même ?

    Non, elle est variable. C’est pour cette raison que pour comparer il faut toujours la mesurer dans les mêmes conditions, au repos et dans la même position, de préférence couchée, la position assise et surtout debout impliquent la mise en jeu de mécanismes d’adaptation. L’heure même a une influence ; la TA étant plus élevée après le lever et en fin d’après midi. Elle s’élève lors de la digestion et s’abaisse pendant le sommeil. Mais ce sont surtout les efforts et les émotions qui entraînent les élévations les plus importantes. Les efforts provoquent normalement (mais dans certaines limites) une augmentation de la TA qui serait considérée comme pathologique au repos et c’est l’absence d’augmentation qui est considérée comme anormale. L’influence des émotions explique que parfois la mesure effectuée par le médecin donne des chiffres élevés (« effet blouse blanche »), ce qui a conduit à encourager l’auto-mesure par le patient lui-même et la mesure ambulatoire de la TA par des appareils automatiques qui ont, en outre, l’avantage de fournir une courbe de la pression artérielle sur les 24 heures et notamment la nuit. Cette mesure au domicile est importante car si la TA peut se majorer en présence du médecin, elle peut être aussi plus élevée à domicile qu’au cabinet médical [hypertension artérielle « masquée »]. C’est finalement le niveau de la TA mesurée à domicile qui traduit le mieux le risque encouru par le patient.

     

    7. Quelle est la tension artérielle normale ? Ne dépend-elle pas de l’âge ?

    On estime que pour un adulte la TA ne devrait pas dépasser au repos 140 mm Hg pour la maxima et 90 mm Hg pour la minima. Mais le risque cardio-vasculaire croit régulièrement avec le niveau de la TA à partir 115/75 mm Hg  Les chiffres normaux pour un enfant sont bien plus bas. C’est vrai que les chiffres chez l’adulte peuvent s’élever avec l’âge, mais on ne considère plus que cette élévation est normale, elle peut être liée à l’induration des artères qui tend à accroître la maxima et à abaisser la minima. En effet des artères souples amortissent en se gonflant le coup de bélier de la contraction cardiaque et lorsque cette dernière cesse, le sang emmagasiné par les grosses artères se déverse par un effet d’élasticité vers la périphérie et assure une décroissance progressive de la pression. L’élévation de la différence entre la maxima et la minima reflète le degré de rigidité artérielle et le risque cardio-vasculaire dépend plus de la pression maxima [systolique] que de la pression minima [diastolique].

     

    8. Comment peut-on savoir si l’on a une tension artérielle trop élevée ?

    En la mesurant. Il ne faut pas compter sur les symptômes. Ils peuvent exister, comme les maux de tête, mais ils ne sont pas spécifiques et ils sont souvent totalement absents. Sa mesure est heureusement fréquente et elle doit l’être d’autant plus qu’il existe des hypertendus dans la famille.


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