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    Une étude danoise en 2007 portant sur 5300 hommes, sur une période de 19 ans, a constaté que la testostérone (dite totale) diminue non seulement avec l’âge mais surtout au fil des générations, phénomène rapide si l’on tient compte du faible nombre de générations observées. Constatation qu’il faut rapprocher du déclin de la fonction reproductive chez l’homme dans les pays dits développés probablement lié au mode vie et à l’environnement.

    Cette diminution rapide de l’hormone mâle ne devrait-il pas contribuer à rapprocher l’homme de la femme ? De leur côté les femmes se rapprochent des hommes, elles grandissent au point que l’on voit de plus en plus de longs corps avec des têtes de dimensions normales (donc relativement petites), rejoignant en cela les jeunes hommes qui ressemblent de plus en à des aiguilles à tricoter, les habits deviennent unisexe, les femmes fument autant, sinon plus que les hommes, et beaucoup ont adopté les grossièretés du langage masculin et certaines leur violence.

    On s’achemine peu à peu vers un sexe unique ou variable avec une période intermédiaire que l’on observe déjà puisque le choix du sexe est devenu libre et assumé par la société.


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  • Pour exercer sa vigilance, je connais un bon exercice : marcher sur les trottoirs de Paris. Pas tous, certains sont inaccessibles en raison des travaux qui obligent à les contourner en passant sur la chaussée, le long des voitures hérissées de rétroviseurs menaçants.

    Dès que vous sortez, baisser les yeux, repérer les crottes de chien qui constellent le bitume et calculer votre itinéraire pour les éviter au mieux, mais à cet égard ne relâcher jamais votre vigilance : leur production se renouvelle et une glissade peut être mortelle.

    Ces premiers obstacles bien gérés, attention ! Vous devenez vous-même un obstacle. Vous imaginez peut-être, en toute logique, que sur les trottoirs vous ne serez amené à rencontrer que d’autres piétons : erreur de débutant ! Des tas de choses roulent sur les trottoirs :

    - Les planches à roulettes sont devenues moins fréquentes, mais si vous en rencontrez une, garez vous vite : la rencontre avec votre tibia est très traumatisante.

    - Ne vous laissez pas captiver par les élégantes évolutions des porteurs de rollers qui patinent sur le bitume comme on patine sur la glace, c’est élégant mais renversant.

    - Evitez de sourire en voyant passer un vieux monsieur sur une trottinette et faites attention de ne pas le renverser.

    - On rencontre moins de chaussures à roulettes et pas encore de chaussures bondissantes qui représentent un risque d’avenir.

    - Mais le risque présent majeur vient des cyclistes que l’écologie pousse à se reproduire. Le cycliste a une mentalité de piéton : il roule sur les trottoirs, sur les passages protégés, il prend les sens interdits et ne respecte pas les feux tricolores, il vous surprend toujours et vous ne savez pas à quel moment il va vous heurter.

    Enfin, restez humain : ne marchez pas sur le vagabond allongé sur le trottoir, ne trébuchez pas sur la mendiante assise le long d’un mur car elle a un enfant dans les bras.


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  • Depuis quelques temps on observe sur les trottoirs des petits groupes de personnes faisant le pied de grue devant les porches des immeubles. Que font-elles ?

    Elles ne manifestent pas car elles semblent paisibles, bavardent entre elles, ne portent ni banderoles, ni pancartes et ne crient aucun slogan composé de deux vers percutants.

    Bien que piétinant sur le trottoir, elles ne semblent pas vouloir offrir leurs charmes. Il existe, certes une prédominance féminine, mais elles sont vêtues sobrement, leur maintien est convenable et elles n’interpellent pas les passants.

    Elles ne se promènent pas, car elles ne s’éloignent pas du porche comme retenues par lui.

    Font-elles la queue pour entrer dans l’immeuble ? Non, car elles lui tournent le dos.

    Alors que font-elles ?

    Elles fument.

    Pour l’instant la température est clémente, mais qu’en sera-t-il cet hiver ? Les fumeurs emmitouflés, piétineront pour se réchauffer, une buée sortira de leur bouche autant que de fumée, les doigts gelés un peu tremblants serrant une cigarette humide.

    Ainsi les trottoirs des villes se peuplent : ceux qui sont dehors parce qu’ils n’ont pas de dedans et ceux qui ont un dedans et qui se mettent dehors.


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  • Malencontreusement entrecoupé par les cadavres carbonisés des téléfilms, le spectacle publicitaire nous offre le monde merveilleux des contes infantiles. On assiste, envieux, à l’orgasme des hommes et de femmes respirant l’arôme d’une tasse de café, les effluves d’un parfum, en goûtant un plat de pâtes ou en prenant le volant d’une voiture étincelante. Les banquiers, qui n’ont plus un sous en caisse, offrent un avenir doré en chantant devant des clients béats. Des ménagères s’extasient devant leur machine à laver. Des femmes s’échangent leurs yaourts en comparant leurs fesses et rajeunissent à vue d’œil sous l’effet d’enzymes gloutons bouffeurs de radicaux libres. Des personnes parlent délicieusement de leurs hémorroïdes, de leurs flatulences, ou de leur incontinence. Des victimes hilares parce que bien assurées, attendent de pied ferme la prochaine catastrophe.

    Elle est pas belle la vie ?


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    On assiste chez l’homo sapiens à une mutation à l’origine d’un nouvel organe. Cet organe a ceci de particulier qu’il tend à rapprocher l’homo sapiens des marsupiaux. C’est un organe de petite taille, de forme rectangulaire, lisse, de couleur variable, placé dans une poche ventrale ou thoracique et relié à l’organisme au niveau des conduits auditifs par des cordons fins, un cordon pour chaque oreille.

    L’apparition de cet organe doit correspondre à un besoin si l’on en croit la théorie de Darwin, c’est toujours le cas au cours de l’évolution (l’appendice et l’hymen, dont on ne voit pas  à première vue l’utilité, ont cependant un intérêt : le premier contribue au pouvoir d’achat des chirurgiens et le second permet de repérer les imbéciles).

    Ce nouvel organe nourrit manifestement les oreilles et cela quelle que soit la position du sujet et quel que soit le lieu où il se trouve. Il a été observé que le muté, lorsque l’organe fonctionne, a tendance à hocher rythmiquement la tête, ce qui laisse penser que le flux de nourriture qui se déverse dans les oreilles  est parfois syncopé. Toutes les études soulignent que lorsque l’organe fonctionne les yeux du sujet semblent un peu vides : le regard se vide en même temps que les oreilles se remplissent. Ceci a été constaté par de multiples observateurs, notamment lorsqu’ils se rendent dans les transports en commun. Pour élucider ce phénomène, ils se sont penchés sur la composition du flux auriculaire afin de déterminer si le degré d’hébétude en dépend. On se heurte ici à un problème délicat : chaque sujet a sa nourriture propre, elle peut être dure et râpée ou fluide et insipide mais le vide oculaire reste similaire, par contre les mouvements rythmés de la tête sont parallèles à la dureté du flux.

    Cet organe surnuméraire qui a fait récemment son apparition à la suite de mutations technologiques résistera-t-il à la concurrence, moteur principal de l’évolution ?


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    Ce qui est consolant, c’est que les choses n’ont pas de fin, les choses, pas les sentiments. A condition que la matière continue d’exister. Même pour les êtres vivants. Dans les religions qui ont été faites pour ça, la mort est le début d’autre chose : l’esprit des êtres survit quelque part et la plupart offrent même l’espoir de la résurrection ou de la réincarnation. Dès que les hommes ont eu conscience de leur mort, les religions sont venues les consoler. Rien de mieux n’a été trouvé comme pompes funèbres optimistes. A cet égard la gestion de la mort la plus accomplie a été assurée par les anciens Egyptiens qui passaient leur vie à préparer leur mort, la mort étant la grande affaire de la vie. Eclairer la vie par la mort est une belle démarche surréaliste. Les autres religions ont suivi mais avec plus de timidité et d'hypocrisie sans vraiment choisir entre la Vie et la Mort.

    Pour les incroyants le devenir de leur être se présente sous un jour moins serein. Ils n’ont que leur corps qui avec le temps devient atomes et molécules (Comme le disaient les frères Goncourt - on ne sait jamais lequel - "Qu'est-ce que la vie ? L'usufruit d'une agrégation de molécules "). Les incroyants ne finissent pas pour autant : ces briques élémentaires servent à construire autre chose. Imaginons que la matière qui constituait un incroyant soit absorbée par de l’herbe et que l’herbe soit absorbée par une vache, la matière de l’incroyant devient vache (et sacrée en Inde). Qu’il le veuille ou pas, l’incroyant devrait croire en la réincarnation. L’ennui est qu’il ne se réincarne pas en une vache entière, dans le meilleur des cas il peut espérer se transformer en un bout de steak. Après avoir été amené à croire en la réincarnation (partielle), l’incroyant devrait-il devenir végétarien ? On voit que les choses ne sont pas simples pour un incroyant et on comprend le succès des religions qui organisent les choses de façon moins aléatoire et plus cohérente.

     


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  • Certains jeunes aiment les capuches. Il faut dire que c'est commode. La capuche abrite de la pluie, du froid, de l'insolation...Et de la police. En effet comment reconnaître sous leur capuche, même avec des caméras de surveillance, tous ces moines qui s'affèrent autour des voitures en flammes comme autant de bûchers et devant les vitrines brisées comme autant d'idoles abattues.
    L'ennui est que la capuche, si commode, devient un signe distinctif suspect pour d'innocents jeunes gens qui veulent simplement suivre une mode et avoir un aspect un peu provocateur puisqu'ils ont l'âge de la révolte.
    On voit donc fréquemment des jeunes hommes conserver la capuche sur la tête alors qu'il ne pleut pas, qu'il ne fait ni froid, ni grand soleil et parfois dans le métro, mais en étant parfaitement paisibles. Dans ces cas la capuche qui ne sert ni à s'abriter, ni à détruire de façon anonyme, devient ridicule. Est-ce pour se donner un air mystérieux et inquiétant comme dans certaines BD ? Ou alors ne serait-ce pas pour empêcher leur tête de s'envoler ?


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  • Je suis rassuré de savoir que les sociétés commerciales ou des sectes comme l'église de scientologie sont juridiquement des personnes morales. Nous pouvons donc leur faire confiance. Il ne leur viendrait pas à l'idée d'escroquer leurs prochains, de gagner à tout prix de l'argent en mettant à la porte leur personnel pour valoriser les actions de leurs actionnaires ou de pousser au suicide leurs affiliés ruinés.

    Il est également rassurant de savoir que les armées ne font plus la guerre : elles pacifient, elles font la paix. Bien sûr, il y a des dégâts collatéraux mais comme le terme l'indique, on les met de côté. De même, en faisant la paix il est consolant de mourir par des tirs amis, ce n'est tout de même pas la même chose que de mourir par des tirs ennemis manifestement agressifs et hostiles.

    Les complications provoquées par un traitement ne sont heureusement que des effets secondaires, enfin, c'est l'avis du médecin, pas du malade. Ils peuvent aussi s'appeler effets collatéraux

    C'est sans doute pour faire plaisir que les mots « peuple » et « populaire » sont fréquemment utilisés dans le nom des mouvements de droite qui représentent essentiellement les couches non populaires et presque toujours utilisés dans les régimes totalitaires où le peuple n'a évidemment jamais la parole puisque qu'on parle pour lui.

    Il est aussi agréable de constater que le plus souvent les gouvernements organisent une concertation après avoir pris leur décision et ceci - à l'évidence - pour faire gagner du temps aux gens concernés. Le mot concertation n'est pas inversé, c'est l'ordre des choses qui l'est.


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  • Ces dernières années la façon de se vêtir s'est beaucoup diversifiée. On voit de tout et c'est tant mieux. Le tee-shirt a pris le pas sur la chemise : il a l'avantage de ne pas avoir de col susceptible de se salir et il est moins cher, en outre on peut y inscrire dessus ses opinions. La mini jupe voisine avec la jupe longue. J'avoue avoir un faible pour la mini jupe : l'avantage est de montrer les jambes des femmes (et souvent uniquement le haut lorsque des bottes viennent gainer le bas), l'inconvénient est de révéler les jambes des femmes que l'on aimerait voir cachées et d'obliger les pudiques à tirer sur leur jupe, ce qui est paradoxal.

    Les jeans « taille basse » ont permis aux jeunes filles de révéler leur nombril et le haut de leur string ( la vue du caleçon des hommes est moins divertissante). Cette façon d'être à moitié déshabillées dans la rue permet, certes de gagner du temps dans certaines circonstances, mais c'est aussi une invitation pleine de promesses. Les bourrelets graisseux qui dépassent parfois de la ceinture peuvent cependant constituer un frein aux appétits sexuels du spectateur.

    La mode du jean soigneusement déchiré aux genoux m'horripile, on n'a pas le droit de jouer ainsi au pauvre en simulant des guenilles, la dignité des pauvres est justement de ne pas en avoir. C'est une provocation minable, le trou aux genoux s'accompagne d'un trou à la tête.

    Des jeunes hommes s'exhibent encore avec des jeans dont l'entre-jambes affleure les genoux. Le seul avantage que j'y vois est de pouvoir y mettre aisément une couche qui resterait invisible. Le paradoxe est que cette mode a été adoptée uniquement par des jeunes alors qu'elle conviendrait parfaitement aux vieux incontinents.

    La tendance est de ne rien mettre dans le pantalon. Chemise ou tee-shirt dépasse de la veste ou du blouson. L'inconvénient est de laisser penser que l'on s'est habillé à la hâte et de façon un peu distraite, mais les avantages sont là : il est plus simple et plus rapide de s'habiller et combien plus aisé d'uriner pour les hommes sans avoir à écarter tous ces bouts pelotonnés dans la culotte, avantage apprécié en cas d'urgence.


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  • J'ai beau chercher, même en mangeant des madeleines, je ne retrouve pas le temps perdu. Je suis un peu distrait et je ne sais plus où je l'ai mis. L'ai-je un jour possédé ? Et ne serait-ce pas une illusion ? Après tout le Temps n'existe pas en soi, ce n'est qu'une déformation de l'Espace. Il n'apparaît que lorsque les choses changent : la course d'une aiguille ou de l'ombre sur un cadran, du sable ou de l'eau qui s'écoule, le déplacement des étoiles et des planètes, un enfant qui grandit, l'apparition des rides, l'usure des objets, l'érosion des montagnes...Enfin tout ce qui change de forme, naît ou meurt, tout ce qui fait que l'Univers est toujours là, mais jamais le même. Si l'Espace et son contenu restaient immobiles et immuables, le Temps serait aboli. Mais alors deux questions se posent :

    1° Peut-on abolir quelque chose qui n'existe pas en soi ?

    2°Si l'espace et son contenu restaient immobiles et immuables, depuis combien de temps le seraient-ils ?

    Je suis d'accord avec vous, j'ai encore perdu du temps.


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