• La crise financière récente nous a donné deux motifs de satisfaction :

    D’abord, les banquiers qui jouent avec l’argent des autres au casino spéculatif ont constaté avec plaisir qu’en cas de pertes, les contribuables seront toujours là pour les renflouer, ils ont donc repris le jeu, mais cette fois en étant plus détendus.

    Qui dit qu’on ne lutte pas contre le stress au travail ?

    Ensuite, les retombées économiques de la crise financière pourraient réduire en 2009 les émissions de dioxyde de carbone de 3% par rapport à 2008 (d’après l’Agence internationale de l’énergie).

    Qui dit que les spéculateurs ne font rien pour sauver la planète ?

     

    Le Maghreb s’équipe en panneaux solaires. C’est une bonne nouvelle, car le soleil ne manque pas dans ces contrées. Une partie de l’équipement vient d’Italie par le canal d’une exportation simplifiée : 6% des installations vendues dans la péninsule italienne sont…Volés. Le marché noir prospère : un panneau vendu 700 euros en Italie se revend environ 200 euros au Maghreb. En février 2009, 19 voleurs, partisans de l’énergie propre, ont été arrêtés. La bande, dont le butin se monterait à environ 6 millions d’euros, démontait en une seule nuit des centaines de panneaux, immédiatement expédiés au Maghreb. La plus grosse affaire remonte à 2007, quand 7 000 panneaux de la centrale électrique Enel de Serre, près de Salerne, se sont volatilisés.

    Qui dit que le Nord ne s’occupe pas du Sud  ?

     

    La compagnie aérienne All Nippon Airways tente une expérience intéressante destinée à durer un mois (42 vols) ou plus si son résultat est satisfaisant : réduire la consommation de kérosène et donc les émissions de CO2, en espérant  diminuer de 5 tonnes leur empreinte carbone pendant cette période. Comment ? En allégeant leurs avions. En prenant moins de passagers ? Non, en allégeant les passagers ; il leur est demandé de se rendre aux WC avant d’embarquer.

    Qui dit que les entreprises se déshumanisent ?


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  • Il y a quelques années, l’Etat fabriquait le tabac, poison dont il assurait la vente et empochait les bénéfices, à ma connaissance il n’en conserve actuellement que les taxes. Le jeu, lorsqu’il devient pathologique est un poison dont l’effet est immédiat : temps consacré, activité professionnelle perturbée, ruine, dislocation des familles et parfois suicide. Mais les Etats aiment jouer avec les joueurs, flatter leur dangereuse manie, répandre la tentation à travers la télévision et même, depuis peu, l’introduire à domicile par la voie de l’Internet. Car, évidemment, c’est d’un excellent rapport pour les Etats et quelques officines que l’on pourrait assimiler à des trafiquants de drogues. Dans le même ordre d’idée, il ne serait pas illogique que les Etats vendent eux-mêmes les drogues aux drogués ce qui aurait l’intérêt de démanteler les réseaux de trafiquants et la criminalité qui va avec.

     

    D’après la revue médicale britannique The Lancet, qui cite des données de l'Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) il y aurait eu en 2006, 166 millions d'utilisateurs de cannabis âgés de 15 à 64 ans, soit 3,9 % de la population mondiale de cette tranche d'âge. Voilà un pactole qui échappe aux Etats, quel dommage !

     

    Le pouvoir est une drogue qui n'a d'égal que l'argent, son frère jumeau. Notre bon président a affirmé qu’à travers son fils Jean, c’était lui qui était visé. On doit ici rendre hommage à sa clairvoyance et sa sincérité, car c’est en effet son influence qui a permis à son rejeton d’accélérer sa carrière fulgurante en assurant le vote favorable des électeurs locaux et d’avoir la position dont il jouit actuellement pour un poste libéré comme par hasard pour lui. C’est en effet notre bon président qui est visé et c’est juste, car c’est lui le responsable. Entre nous, on se moque totalement de son fils qui serait bien bête de ne pas en profiter et à qui on souhaite sincèrement de réussir ses examens et de soigner son acné.


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  • La première fois où je suis allé à Venise, il y a longtemps, quand j’étais jeune (est-ce possible ?), je m’y suis rendu à bord d’une 2 CV, celle à petite cylindrée (375 cm2, je crois), celle où la demi vitre maintenue ouverte par un bitoniau enfoncé dans un bouton de caoutchouc tombait régulièrement sur le coude, celle où pour doubler un poids lourd sur une nationale, il fallait s’y reprendre à plusieurs fois, l’accélérateur au plancher, attendre de préférence une descente, le vent arrière et le signe amical de la main du chauffeur qui vous permettait de le dépasser en ralentissant un peu ( les autoroutes n’existaient pas encore, est-ce possible ?).

    Pour arriver à Venise on franchit évidemment un grand pont et ce pont aboutit à une place parfaitement circulaire. Arrivé sur la place, ma 2 CV oscillante était la seule voiture. Je fis le tour de la place sans voir de rues accessibles, je fis trois fois le tour de la place sans pouvoir en sortir. J’avisai alors un agent de police superbement vêtu de blanc qui, perplexe, me regardait tourner et lui demandai : « comment entre-t-on dans Venise ? » et il me répondit : « on n’entre pas dans Venise, il n’y a pas de voitures, il faut vous garer à l’extérieur de la ville ».

    J’ai su alors que j’aimerai cette ville.

     

    La seule fois où je suis allé à Los Angeles, une ville immense faite essentiellement d’autoroutes, je suis sorti de mon hôtel pour me promener. Une idée absurde. Le trottoir était si peu large que deux piétons ne pouvaient pas s’y croiser. Ce qui n’avait aucune d’importance car à perte de vue j’étais la seule personne qui marchait à pied. Les voitures défilaient sur la chaussée et les conducteurs ralentissaient un peu à mon niveau en me jetant des regards surpris, intrigués ou narquois.

    J’ai su alors que je n’aimerai pas cette ville.



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  • Lorsqu’on se rencontre, il est de bon aloi de s’intéresser à l’autre, même si le sort de l'autre ne vous intéresse pas. Deux formules sont couramment employées : en forme ? Ou ça va ? Et je crois que la formule choisie correspond à deux profils différents.

    Le « en forme ? » est le plus souvent prononcée par des gens jeunes, sportifs ou anciens sportifs, plutôt énergiques et qui, en fait, n’attendent pas la réponse, car pour eux il est évident que vous êtes en forme comme ils le sont eux-mêmes ou font semblant de l’être. D’ailleurs devant cette énergie vous avez des scrupules à les décevoir et à dire que vous êtes en méforme. Une telle affirmation paraîtrait déplacée.

    Le « ça va ? » est de tout âge, mais  c’est une formule le plus souvent employée par des personnes mûres. Une personne âgée qui en rencontre une autre hésite à la prononcer car il arrive un âge où ça ne va jamais. Dans le « ça va ? » il y a une petite crainte : que ça n’aille pas, ce qui vous obligerait à écouter ce qui ne va pas.

     

    Mais si vous êtes en ligne, c’est que ça ne va pas trop mal.


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  • Lorsqu’on se rencontre, on se salue. Poignée de main et plus si affinité. Mais nous sommes avertis que le virus guette, prêt à sauter véhiculé par une gouttelette des orifices d’autrui à vos propres orifices ou à être convoyé par la main amicale. Alors que faire ? Parler de profil ? Se laver les mains dès que possible après en avoir serré une étrangère ? En cachette, bien sûr, si on ne veut pas vexer autrui.

    Se saluer n’est donc pas aussi simple qu’il parait. Et que dire de la poignée de main elle-même qui peut déjà vous éclairer sur l’autre. Je ne parle pas de la main moite qui est un handicap et sur laquelle il ne faut porter aucun jugement. Je veux parler de deux opposées. La main énergique qui vous broie les phalanges et provoque une douleur (surtout si l'on porte une bague, ce qui est souvent le cas des femmes qui peuvent en porter plusieurs). Cet excès d’énergie me parait toujours suspect, cette main broyeuse peut cacher une faiblesse : donner l’apparence de la force qui n’existe pas. A l’opposé, rien n'est plus désagréable que la main molle qui se dépose dans la vôtre comme un steak décongelée, il est à craindre que son propriétaire soit à l’image de sa main.

    Mais en ligne, je peux vous saluer sans appréhension.

     


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  • Par arrêté municipal à Loye-sur-Arnon (Cher), la rue des Juifs a été débaptisée. Deux associations de lutte contre l’antisémitisme ont protesté et demandé au préfet l’annulation de cet arrêté (Le Point du 24/09/09). Bien.

    Je pense que le Vatican devrait faire de même, car le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle passe par cette commune et c’est pour cette raison que la rue des Juifs s’appellera désormais : Impasse des Pèlerins.

    On ne peut exprimer de façon plus explicite que les voies du Seigneur sont sans issue.

     

    Comment convertir les cyclistes au port du casque ? La solution a été trouvée au Danemark où a été lancée la campagne « Mets un casque parce que nous t’aimons » : le policier arrête le cycliste roulant tête nue et le prend dans ses bras en lui remettant un casque. En 2008, dans les régions où la campagne a été appliquée, seulement 6% des cyclistes roulaient avec un casque, en août 2009, ils étaient 44%.

    J’ignore si ce progrès est lié à la façon émouvante de relever l’infraction ou si c’est pour éviter qu’un policier vous prenne dans ses bras.

     

    Bien avant que l’écologie soit une préoccupation dominante, Saint-Exupéry a dit (je ne sais plus où) : « Nous n'héritons pas la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants. »

    En dehors de l’emprunt russe qui n’a jamais été remboursé, c’est à ma connaissance la seule opération où le remboursement sera inférieur à l’emprunt.


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  • Ils sont quatre des forces de l’ordre. Quatre qui se préparent soigneusement. Tout est dans la préparation. Ils vérifient leur équipement : engin à cogner, engin à électricité,  engin à balles, talkie-walkie. Attentifs, ils parlent peu. Ils sont prêts.

    En file indienne, ils se dirigent vers leur véhicule, un véhicule banalisé, bien que rien ne soit banal lorsqu’on part en mission. Pour quelle mission partent-ils ? Une intervention sur un braquage où des malfrats retiennent quelques bonus en otages ? Une souricière à St Denis pour arrêter les vendeurs de drogues qui fournissent en plein jour les drogués qui sombrent en pleine nuit ? Maîtriser  à leurs risques un forcené qui aimerait bien se farcir un policier ? (tous les goûts sont dans la nature).

    Ils traversent la ville sans gyrophare pour ne pas se faire repérer. L’atmosphère est tendue dans la voiture. Ils ont mal dormi.

    Ils s’arrêtent à un carrefour et les quatre descendent sans précipitation. Ils se postent devant une banque, bien d’aplomb sur leurs jambes, un peu en retrait, invisibles du carrefour. Le piège est en place.

    Le moment est venu. L’un d’eux bouge, met la main à la poche et siffle pour arrêter une voiture dont le conducteur en sortant du carrefour vient de s’engager, bien malgré lui, dans le couloir du bus.

    On respire. C’est bon de se savoir protégé.
    Je ne connais pas le nom de l'auteur de cette photo 
      


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  • Ce week-end, comme chaque année, il est permis au public de visiter châteaux et palais appartenant à quelques privilégiés. Les manants se précipitent en nombre pour entrer au moins une fois l’an dans les demeures hantées par leurs gouvernants et notamment au palais de l’Elysée et à l’hôtel Matignon. On ne peut que remercier le roi et les princes de montrer au petit peuple les décors dorés et l’ameublement somptueux dans lesquels ils vivent chaque jour. Effort culturel ou sadisme ?

     

    J’ai appris sur le blog de Sartan que la retraite de Chirac était de18800 € par mois (empilement des retraites des diverses fonctions exercées), à laquelle il faut ajouter les 12000 € par mois comme membre de droit du conseil constitutionnel. Avec une telle misère il est heureux qu’un ami libanais ait pu mettre à sa disposition un appartement à Paris, le temps de se retourner.

     

    1% de chômage en plus, c’est une augmentation de 0,7% du taux de suicide. Cette étude publiée dans le Lancet  établit, pour la première fois, un lien chiffré et direct entre la souffrance liée au travail et la crise.

    23 suicides de salariés de France Télécom, certains sur le lieu de travail ce qui est évidemment symbolique ou en laissant une lettre qui ne laisse aucun doute sur les motivations.

    A l’inverse, le groupe France Télécom est lui bien portant. Il  « sert 186 millions de clients à travers 30 pays » et a réalisé un chiffre d’affaires de 53,5 milliards d’euros en 2008. Mais ces suicides ne peuvent-ils pas être rapportés au taux moyen de suicides en France ?

    D’après les chiffres de l’Inserm de 2007 le taux de suicides en France est de 17,1 pour 100000 habitants. Celui de France Telecom est de 22,5 pour 100000 employés, mais en 18 mois, ce qui fait un taux annuel de 15 pour 100000. Cependant le taux devrait être bien plus bas car ce n’est pas une population à risque (chômeurs, SDF, personnes âgées, maladies psychiatriques graves).

     

    Dans ces « rompus », ce n’est pas par hasard que j’ai associé la 3ème brève aux deux précédentes.


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  • Nicolas de Staël : série des footballeurs

    J’aime le football

    Comment ne pas être ébloui par ces hommes en caleçon qui se vendent à  prix d’or dans les foires aux joueurs, après examen des muscles et des articulations (les dents importent peu).

    Comment ne pas admirer leur maîtrise lorsque se tordant à terre de douleurs, ils réussissent malgré leurs souffrances à garder un œil attentif sur l’arbitre et sa poche miraculeuse d’où peut sortir à tout moment un carton coloré du meilleur effet.

    Comment ne pas haleter pendant l’attente longue, très longue, très très longue, aussi longue que l’attente de la femme désirée, avant que l’élu tire son coup décisif dans la vulve des buts. Comment ne pas être bouleversé par l’orgasme intense qui s’empare alors de lui, au point de le faire courir tel un possédé en soulevant son maillot, pour se dresser à un coin du terrain face à ses supporters en délire comme le coq après s’être farci une poule.

    Comment ne pas être ému par la fraternité qui s’empare alors de ses camarades, soucieux de partager avec lui cet orgasme sans pareil en l’enfouissant les uns après les autres sous leurs corps en une superbe partouse homosexuelle lubrifiée par leur sueur commune.

     

    Et que dire de ces foules colorées, chantantes, hurlantes, l’insulte à la bouche à défaut de bave, de préférence raciste, prêtes à en venir aux mains ou aux couteaux pour que « leur sang abreuve nos sillons ». Comment ne pas s’extasier devant ces faces peintes aux couleurs nationales masquant avec bonheur l’hébétude qui parvient à atteindre même les gens sobres, même les gens intelligents, même les gens cultivés.

    Comment ne pas être pris de vertige devant un tel spectacle en sondant les profondeurs de la connerie humaine…

    Et j’aime le football.


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    Avez-vous remarqué le nombre de footballeurs qui font le signe de croix en entrant sur le terrain. Lors de la coupe d’Europe 2008, le joueur turc qui avait marqué contre l’équipe croate le but décisif avait affirmé que c’était Allah qui lui avait donné la force de réaliser son exploit. Un joueur français converti à l’Islam ne manque pas avant un match de faire une prière, paumes vers le ciel, mais lui a récolté pour sa peine une entorse grave de la cheville. Que conclure de ces quelques observations :

    1° Que malgré l’immensité de l’univers (c'est-à-dire la valeur de l’année lumière :  9461 milliards de Km, multipliée par 15 milliards !!!), Dieu s’intéresse à l’ultra microscopique Terre et plus spécifiquement aux terrains de football où se jouent diverses coupes. Ce qui prouve Son Omniprésence.

    2° Que les footballeurs cherchent par leurs prières à entrer dans les bonnes grâces de Dieu (c’est le même pour toutes les religions monothéistes : un Dieu unique ne peut pas avoir de concurrent), le considérant comme un entraîneur transcendantal puisqu’ils ont la même attitude pour leur entraîneur terrestre.

    3° Qu’ils mettent Dieu dans l’embarras (je sais qu’une telle affirmation peut se discuter), car comment favoriser en même temps les deux équipes adverses d’où montent les prières vers lui, toutes étant sincères. Il ne peut – dans Sa Grande Justice – que laisser aux joueurs leur sort entre leurs propres mains ou plutôt leurs propres pieds.

    4° De la troisième conclusion découle la quatrième : les manifestations religieuses sur un terrain de football (je n’oserais pas m’avancer pour les autres lieux) ne servent à rien.

    5° De la quatrième découle la cinquième : les footballeurs sont parfois à côté de leurs pompes, ce qui peut expliquer certains mauvais résultats, les pompes étant indispensables pour jouer correctement au football.


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