• Les recettes d’un remaniement

    Quelle que soit la tendance politique, le remaniement d’un gouvernement consiste en général :

    1. A changer de premier ministre en se basant essentiellement sur sa popularité. Parfois le choix par le Président est plus pervers lorsqu’il espère en le nommant à ce poste difficile une baisse de sa popularité pour éliminer un futur concurrent. Cette difficulté a été aujourd’hui illustrée par les manifestations puériles de l’opposition pendant le discours de politique générale tenu par le Premier Ministre Valls, manifestations affligeantes et indignes, donnant une piètre image des députés français devant la nation et l’étranger.

    2. A faire entrer un très petit contingent de nouvelles têtes permettant aux médias de publier quelques biographies et de susciter un minimum de curiosité de la part d’une fraction de la population que la politique continue malgré tout à intéresser. Quand il s’agit du retour de têtes anciennes, cela risque de provoquer une certaine lassitude, c’est donc une recette à manier avec prudence.

    3. En l’expulsion (avec la prévision d’un fauteuil de réception) de mauvaises têtes soit auprès du boss, soit dans la presse. Il est plus rare que des ministres partent d’eux-mêmes comme ce fut le cas des écologistes pour le récent gouvernement, sans doute effrayés par la responsabilité du ministère sur mesure qu’il leur était proposé, ce qui prouve qu’ils font plus de politique que d’écologie.

    4. En fait, l’objectif d’un remaniement est de conserver les mêmes ministres mais en les changeant d’affectation. Manœuvre qui consiste à retirer un ministre d’un ministère où il avait fini par connaître les dossiers, et engagé des projets, pour le mettre à la tête d’un ministère où, le plus souvent, il ne connait rien. Quand il se sera mis au courant, il y a de fortes chances qu’il soit muté ailleurs. Ce jeu de chaises alternatives étant basé sur le postulat habituellement appliqué qu’un ministre est au départ compétent sur rien ou incompétent sur tout. Deux ministres dans le gouvernement Valls peuvent illustrer la recette n°4 : Bernard Cazeneuve et Benoît Hamon.

    Cazeneuve est omniscient. D’abord aux affaires européennes, il s’est retrouvé au Budget et maintenant à l’Intérieur. Il n’y a aucun rapport entre ces postes mais cette personnalité n’a pas fait pas d’impairs visibles (jusqu’à présent) et il est devenu le ministre à tout faire et accepté sans réticence.

    Hamon a hérité de l’énorme et périlleux ministère de l’Education Nationale, cadeau empoisonné qui brûle les ailes de tous ceux qui l’ont accepté. Hamon a comme seul bagage universitaire une modeste licence en Histoire acquise à l’université de Brest, et sa participation aux manifestations en 1986 contre le projet de loi d’Alain Devaquet. C’est dire que cet ancien ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire et à la Consommation (sic) connait la complexité de l’Education nationale ! Chargé de l’éducation des jeunes Français, on peut être inquiet de sa déclaration à propos des écoutes téléphoniques touchant le précédent président de la République : « Quand on a rien à cacher, on n’a pas à redouter d’être écouté ». Il avait pourtant le bon profil pour être un ministre de l’Intérieur tel qu’en rêvent les régimes totalitaires.

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 9 Avril 2014 à 09:27

    Remarquez, à l'inverse, si, eux, ils ne nous cachaient rien, peut-être qu'on les écouterait !

     

    PS : plaisanterie mise à part, cette phrase résume pour moi le naufrage de ceux qui veulent à tout prix être plus à gauche que la gauche et qui finissent par rejoindre l'extrême-droite : absence de principe humaniste, totalitarisme sous-jacent, démagogie à tout-va et infantilisme intellectuel.

    2
    Mercredi 9 Avril 2014 à 11:28

    J'adhère au PS wink2

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