• Echange culturel

    Les universités françaises font pâle figure dans les classements internationaux, n’est-ce pas injuste ? Un fait récent vient de montrer leur incontestable attractivité jusqu’à pousser une personne à changer de vie, à s’engager dans les études et à quitter une activité d’assassin et même de tortionnaire, pour se cultiver dans notre beau pays.

    Saluons donc la compréhension des fonctionnaires du consulat de France à Istanbul qui n’ont pas hésité à accorder à Majdi Mustafa Nema un visa Erasmus d'une durée de trois mois pour rejoindre l'université d'Aix-Marseille où son expérience en tant qu’ancien officier de l'armée syrienne, et de cadre d’un groupe radical islamiste aurait pu faire merveille dans une salle de dissection s’il n’avait pas été malencontreusement arrêté après l’intervention de plusieurs ONG, dont la Ligue des droits de l'homme, à l'origine de la plainte contre lui. Il est regrettable que cette plainte ait pu faire obstacle à sa réinsertion et sa volonté de s’amender en profitant des bienfaits de notre culture judéo-chrétienne.

    Sans ordonnance

    Sexe et peau

    Bernie Sanders, candidat à l’investiture démocrate, qui présente un programme social visant à lutter contre les inégalités est critiqué par une partie des siens et accusé de sexisme parce qu’il ne défend pas assez les droits des femmes et des minorités, c’est à dire, pour simplifier, qu'il ne se préoccupe pas assez du sexe et de la peau. En février 2019 lors de l’annonce de sa candidature à la présidentielle, un journaliste lui avait demandé « s’il n’avait pas peur, en tant qu’homme blanc, de ne pas être le mieux placé pour représenter le nouveau visage du Parti démocrate ». Sanders a répondu : « Il faut évaluer les candidats non pas selon la couleur de leur peau, de leur orientation, leur genre, ou leur âge. Nous devons tenter de passer à une société non discriminante qui considère les gens en fonction de leurs capacités ». Le pauvre n’a rien compris au progressisme dont les deux mamelles sont aujourd’hui aux USA le sexe et la peau.

    Le tabac tue

    A Lyon, une jeune femme a été jetée dans le Rhône et a failli mourir d’hypothermie pour avoir refusé de donner des cigarettes à deux individus dans le nuit du 7 au 8 février. Un acte de prévention payé d’ingratitude.

    Pour vivre heureux, il ne faut plus vivre caché

    37 millions de Français montrent leur bobine sur Facebook. Et moi, et moi, et moi…

    Après le jaune, il est  conseillé de se mettre au vert

    Ce lundi matin, des manifestants écologistes ont envahi le siège parisien de BlackRock, le plus grand gérant d'actifs au monde, rue du Quatre-Septembre à Paris, dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. L’écologie mène à tout et à n’importe quoi.    


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  • Le silence coupable de DieuQuand la loi sur la liberté d’expression du 29 juillet 1881, qui mettait fin à tous les délits d’opinion, fut promulguée en balayant au passage la domination de la morale religieuse, Clemenceau répondit à un évêque qui invoquait la blessure des catholiques : « Dieu se défendra bien lui-même, il n’a pas besoin pour cela de la Chambre des députés ».

    L’expérience a montré que lorsque l’on insulte Dieu, l’Insulté reste silencieux. On peut en conclure : soit que Dieu n’existe pas, soit qu’Il pardonne tout de Sa création. Le Coran invoquant sans cesse Sa miséricorde semble en faveur de la deuxième hypothèse, mais on ne peut exclure la première car la seconde tient pour acquise Son existence sans l’avoir démontrée.

    Kamel Daoud dans sa chronique du Point à propos de l’affaire Mila intitulée : « La multiplication des dieux » remarque : « quand un individu dit à un Dieu ce qu’il pense de lui en s’adressant à un plafond ou à un écran, certains, dans leur prétention, réagissent à sa place. Par un prêche, un couteau ou une menace sur Facebook. D’ailleurs, l’usurpation du divin (un métier en soi, sinon une arnaque millénaire) est toujours quelque chose de fascinant, sinon d’assassin ». Une armée d’usurpateurs dit-il ayant privatisé une religion se prennent pour Dieu. Il remarque que « les monothéismes ont, contrairement aux amusants polythéismes, cette particularité d’être les religions d’un Dieu unique au ciel et d’un million de dieux sur terre »…« Comment s’approprie-t-on une religion jusqu’à en faire une arme blanche et transformer l’intolérance en droit de défense ? Et si une religion n’appartient à personne, pourquoi certains réagissent-ils comme s’il s’agissait d’une propriété privée attaquée ? »

    Clemenceau avait tort. Dieu ne se défend pas, Il reste silencieux ou Il n’est pas là. Un silence coupable car aujourd'hui quand Il s'appelle Allah, Il laisse le champ libre à des assassins qui se croient mandatés pour Le défendre, mais en commettant eux-mêmes le blasphème suprême d’usurper Sa volonté, et de montrer, de surcroît, Sa faiblesse ou Son absence.


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    Comment se débarrasser du fardeau de la « blanchitude »

    Le Point.fr fait état d’un article paru dans The Guardian où l’on rapporte que deux femmes « racisées » ont trouvé un truc fabuleux pour gagner de l’argent. L’une est afro-américaine, l’autre s’identifie comme indo-américaine. Elles ont inventé « Le concept de Race for Dinner : une femme blanche se porte volontaire pour organiser un repas auquel sept autres femmes de couleur blanche (critère obligatoire) sont invitées dans le but de discuter des problèmes raciaux aux Etats-Unis ». Les deux fondatrices du projet sont là pour démontrer à quel point ces femme blanches se disant progressistes et d’esprit ouvert sont en réalité inconsciemment racistes, et à quel point elles devraient se sentir coupables de l’être.

    Ce lavage pour rendre le cerveau blanc moins blanc coûte la bagatelle de 2500 dollars la séance, et faisant coup double, les deux organisatrices espèrent que ces femmes aisées et proches du pouvoir influenceront à leur tour leur entourage pout les mettre sur la bonne voie.

    « Depuis 2019, les deux fondatrices du projet ont dirigé /vertement/ pas moins de 15 repas dans de grandes villes américaines et elles sont de plus en plus sollicitées » par de pauvres femmes handicapées par leur « blanchitude » et qui, pleines de bonnes intentions, cherchent à acquérir un comportement exemplaire.

    Les USA ont aussi leurs dîners de cons, mais ils sont hors de prix.

    Comment se débarrasser du fardeau de la « blanchitude »

    Illustration : Edvard Munch


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  • La Justice est-Elle indépendante de la justice ? 

    Jean-Marc Nattier : "La justice châtiant l'injustice"

    La Cour de cassation sera amenée à statuer sur le sort de Kobilli Traoré, Franco-Malien de religion musulmane, qui a reconnu avoir tué en avril 2017 Sarah Halimi, 64 ans, médecin à la retraite, de l’avoir défenestrée après l’avoir battue en la désignant comme Satan car juive. Crime manifestement antisémite accompagné d’invocations islamistes et de cris à la louange d’Allah qui peut être fier de ses adorateurs. Comme chacun le sait, ce Traoré est libre juridiquement (où est-il ?) , car bien que considéré sain d’esprit par les psychiatres (la question peut tout de même se poser), il fut déclaré irresponsable ayant commis son acte sous l’emprise du cannabis. Ainsi est-on sévèrement puni si l’on est responsable d’un accident mortel en conduisant après avoir pris du cannabis, par contre un assassin devient innocent s’il commet son crime sous l’effet de la même drogue. Les futurs assassins savent à présent comment procéder. Macron ayant osé dire que ce crime sur Sarah Halimi méritait tout de même un procès, il s’est fait remonter les bretelles par la Cour de cassation plus soucieuse de l’indépendance de la Justice, dont le président de la République est effectivement le garant, que de la justice elle-même.

    Récemment le procureur de Vienne a voulu poursuivre Mila, jeune fille ayant blasphémé sur l’islam en tant que religion (en réaction à un harceleur), mais sans s’attaquer aux croyants eux-mêmes, alors qu’elle est menacée de viol et de mort et qu’elle ne peut plus se rendre à son lycée. La ministre de la Justice, qui est censée connaître le droit, s’est permise de dire qu’une insulte à une religion est grave et touchait à la liberté de conscience, ce qui est une ânerie sans nom sur le plan juridique. Ce qui laisse penser que la justice au plus haut niveau peut être indépendante du droit.

    En France le blasphème n’est plus interdit depuis longtemps, mais il semble que cette interdiction réapparaisse, et uniquement à l’égard de l’islam, religion où l'on trouve un peu trop de fanatiques, de menaces et de meurtres (Charli Hebdo en sait quelque chose). Par contre, aucun procureur ne s’est manifesté (à juste titre) quand un imbécile se prétendant humoriste et dont je ne cite pas le nom car il est préférable de l’oublier, s’est illustré sur France Inter en traitant Jésus de « pédé » et aurait préféré qu’il soit « enculé » plutôt que crucifié. « Plaisanterie » qui manque sérieusement de finesse mais qui n’est pas interdite. Si cet humour a suscité quelques réactions de la part des catholiques mais aussi des LGBT, le parquet ne s'est heureusement pas manifesté et nous n’avons pas entendu la ministre de la Justice souligner la gravité d’un tel propos sur la liberté de conscience. On peut donc conclure qu'en matière de conscience le chrétien est bien moins fragile que le musulman.

    Il est heureux que la Justice soit indépendante, il serait bon qu’Elle ne le soit pas de la justice et on aimerait qu’Elle le soit de la peur. 

     


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  • Quand le bâtiment va, tout s’en va

    J’ai une certaine tendresse pour l’Hôtel-Dieu, hôpital vénérable à la belle architecture et situé en plein centre de Paris. Cette tendresse vient aussi du fait que c’est là que j’ai débuté mes études de médecine après l’année propédeutique de l’époque (physique, chimie, biologie, qui se déroulait à la Faculté des sciences). J’ai passé un an dans cet hôpital qui abritait dans ses locaux désuets mais pleins de charme (sans doute moins pour les patients alignés dans des salles communes) d’excellents services de médecine sur lesquels se penchaient des ancêtres aux noms prestigieux.

    Il est certain que cet établissement avec de belles cours intérieures et donnant sur le parvis de Notre-Dame a toujours attiré les convoitises et suscité des projets de transformation plus moins sensés, mais il semble que le plus farfelu mais le plus rentable ait eu gain de cause (avec l’aval de Martin Hirsch, directeur de l’AP, et de Mme Hidalgo, devenue un peu plus réticente dans la perspective des prochaines élections municipales), en suscitant cependant, novembre dernier, une protestation énergique de la « Commission du vieux Paris » qualifiant ce projet de « scandaleux » et l’opération de « vandalisme architectural »

    En effet, il est prévu de céder partiellement le plus vieil hôpital de Paris à un promoteur immobilier (Novaxia) pour 144 millions d'euros via un bail de 80 ans.

    Le tiers de sa surface, le mieux situé avec son jardin intérieur et devant le parvis, sera mis à la disposition du promoteur d’ici "trois, quatre ans". Dans ce laps de temps, les équipes hospitalières seront réinstallées dans de nouveaux locaux sur les deux tiers restants de l'hôpital, où sont prévus des travaux avec la construction d’immeubles de quatre étages avec, paraît-il, l’utilisation du charmant square Jean XXIII pour accueillir des baraquements.

    Sur le tiers cédé il est envisagé de bien belles choses, outre des logements pour étudiants, « un incubateur de start-up », sans oublier, bien entendu, car c’est le but de la manœuvre, une « offre variée de restauration (dont un restaurent gastronomique) et des commerces » sans doute orientés vers les touristes (Notre-Dame et Tour Eiffel miniatures ?) qui se pressent habituellement en face, sur le parvis.

    Si cette opération immobilière destructrice et irrespectueuse de l’environnement parait rentable, le moment choisi n’est peut-être pas adéquat en raison de la crise hospitalière que nous vivons.


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  • La dictature de papier

    On a vu des manifestants brandir des petites pancartes accusant l’Etat français d’être une dictature, venant ainsi compléter celles qui, ailleurs, l’accusaient d’être raciste, brandies par des antiracistes dont le trait dominant est d’être racistes. L’Etat français serait donc une dictature raciste. Est-ce vraiment le sentiment ressenti par tous ces brandisseurs de pancartes ? Sont-ils débiles ou incultes ? Ils sont plus vraisemblablement malhonnêtes.

    Les esprits totalitaires ou unidirectionnels ont une propension irrépressible à vider les mots de leur sens et à utiliser un langage inversé à l’appui de leur cause. On appelle ça de la propagande, c’est à dire un discours péremptoire contraire à la vérité, mais qui finit par faire douter d’elle. Goebbels avait été assez remarquable pour inverser le sens des mots. On a eu l’effroyable « le travail rend libre » à l’entrée de l’abattoir d’Auschwitz, mais aussi les démocraties populaires qui n’étaient ni démocratiques, ni populaires. Tous ceux qui prétendent parler au nom du peuple finissent par utiliser un langage inversé pour masquer les crimes à son égard.

    Le brandisseur de pancarte accusant Macron d’être un dictateur se rend bien compte que sa durée de vie serait plutôt brève s’il manifestait dans une authentique dictature. Il serait bien embarrassé si on lui demandait combien de prisonniers politiques sont aujourd’hui dans les geôles en France, combien parmi eux ont été torturés, combien d’opposants ont été assassinés, combien de manifestants ont été tués par balles réelles, combien d’élections ont été manipulées et combien d’entre elles n’ont eu qu’un seul candidat autorisé à se présenter. Car tous les dictateurs tiennent à se revêtir des oripeaux du démocrate.

    Comme les brandisseurs de pancartes dans les démocraties tiennent à revêtir les oripeaux des révolutionnaires. Alors il faut inventer une dictature pour jouer aux dissidents ou aux insoumis, car sans elle où est la dissidence, où est l’insoumission ? Certes, le jeu est sans risque, mais au moins revendiquer le statut de dissident ou d’insoumis, même si ce n’est que pour acquérir une stature de papier à l'abri des flammes.

    Illustration Yue Minjun


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  • Conflit amoureuxQuand les journalistes interrogent les manifestants sur ce qui les pousse, jour après jour, à marcher dans les rues au risque de subir les bavures éventuelles des charges policières, la réponse est presque toujours la même : la colère. Mais contre quoi ? Là encore la réponse est quasi unanime : Macron. Mais pourquoi ? Là, les réponses sont de deux ordres, l’un n’excluant pas l’autre :

    1) Parce qu’il est responsable de la situation. Notons que la situation est surtout le fait des manifestants eux-mêmes, alors que les motifs pour manifester sont soit insaisissables, soit multiples, et changeants, parfois individuels. La réforme des retraites étant cependant devenue ces dernières semaines le point de fixation le plus cohérent, bien qu’elle pourrait être à l’avantage d’une partie des gens qui manifestent.

    2) Parce qu’il est méprisant. Les Français sont dirigés par leurs émotions alors qu’ils ont la réputation, manifestement usurpée, d’être soumis à la raison. Ils sont d’abord insatisfaits de nature et colériques de comportement. Quand ils ne savent pas exactement l’origine de leur colère, ils pensent que le gouvernement – dont on connaît la perversité machiavélique – lui, doit le savoir. Mais ils sont aussi sentimentaux. Ils veulent qu’on les aime et plus précisément être aimés du premier d’entre eux, ils sont évidemment furieux s’ils s’estiment méprisés et sont indulgents pour celui qui les flattent. Quant aux présidents de la République, ils ont tous voulu également être aimés, et Macron n’est sans doute pas le dernier à le vouloir. Il a séduit une partie de la classe politique, et pensait séduire davantage les Français. Mais ceux-ci n’aiment pas les premiers de la classe, surtout quand eux-mêmes sont les derniers. Ils ont toujours préféré Poulidor à Anquetil, le vaincu devenu inoffensif au vainqueur qui pourrait représenter une menace. Leur colère les rend aveugle et les égare, leur jalousie les perdra.

    Il n’y a pas d’amour heureux.

    Picasso : "Le baiser"


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  • Le calvaire d’un veinardDans Le Point du 16/01/20, je suis tombé sur un article où le journaliste Michka Assayas, que je ne connais pas car il semble surtout s’être exprimé sur la musique rock, mais qui vient de se faire connaître en déclarant avoir été touché par le récit de Vanessa Springora sur l’emprise qu’exerça sur elle Gabriel Matzneff (encore !). Et le pauvre chou en profite pour témoigner de ce qu’il a vécu à l’adolescence. Il proclame, ému : « mon « prédateur » était une « prédatrice ». Et que lui a donc fait cette cruelle « prédatrice » : l’amour, alors qu’il avait 15 ans. Ecrasons une larme, pleurons sur cette victime qui fut invitée à s’allonger sur une de ses professeurs (32 ans) et gentiment guidée par elle vers l’orgasme. Ce qui avoue-le est particulièrement déplaisant. Notre pauvre victime a trouvé cette épreuve « déconcertante » et la commente ainsi : « Cependant, assez vite, je me laissai emporter par cette vague folle qu'elle avait soulevée en moi, source à la fois de désir et de dégoût ». Du dégoût ? Diantre, le pauvre garçon.

    Dans l’article notre victime cite l’avis de la pédopsychiatre Marie-Rose Moro (paru dans Libération, journal que l’on a connu plus permissif) : « quel que soit le contexte, avoir des relations sexuelles sous emprise quand on est adolescent reste violent et déstructurant » et que « ça reste des expériences traumatisantes dont on ne se remet jamais », et celui qui fut dépucelé aimablement à l’âge de 15 ans ajoute : « je ne peux que lui donner raison ». Reste à définir exactement ce qu’est l’emprise lorsqu’il n’y a ni violence ni chantage.

    Mais je me rends compte à présent à quoi j’ai échappé, car à 15 ans j’aurais rêvé de faire l’amour avec une femme de 32 ans. Ce rêve ne s’étant jamais réalisé, j’ai eu la chance de ne pas subir ce traumatisme violent et déstructurant dont je ne me serais jamais remis alors que j’avais l’inconscience d’en rêver, comme probablement beaucoup d’autres, les imprudents !


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  • A Paris le temps est morose : gris, pluvieux, venteux et froid. Un temps qui incite à la paresse. Une paresse que je peux me permettre alors que d’autres se tuent dans les transports plutôt qu’au travail. Une morosité qui ne peut que s’accentuer lorsqu’on écoute les chroniqueurs débattre sans fin sur cette réforme des retraites, en se répétant inlassablement. La vacuité est un art qui permet de remplir les ondes. Le fait saillant qui ressort des conversations de plateau entre ces chroniqueurs savants est qu’ils ne comprennent rien à cette réforme qualifiée pompeusement de systémique car le gouvernement se garde bien d’en dérouler les conséquences pour chacun, mais il n’est pas certain qu’il les connaisse lui-même. Le débat semble ainsi se dérouler entre deux vacuités. Mais comme la nature a horreur du vide, la vacuité traînante de la gouvernance est remplie par des débordements quasi quotidiens dans les rues, et ceci depuis près d’un an et demi ou en faisant naître des actions stupides comme le jet de vieux manuels scolaires par des enseignants mal éduqués par-dessus la grille du rectorat de Clermont-Ferrand.

    Un débat ente deux vacuités ne fait de mal à personne, mais nous sommes entrés dans l’ère de la violence démocratique. Violences policières contre violences militantes. Insultes électroniques, menaces de mort et agressions. Et tout ça dans un pays où l'on travaille le moins longtemps (quand on trouve du travail), le plus imposé, le moins inégalitaire, le plus assisté, et de ce fait un des plus endettés. Il semble que les Français ont le goût du pire. Curieusement, ce sont des révolutionnaires conservateurs qui réclament le changement dont ils ne veulent pas. C’est compliqué.

    Heureusement que dans cette atmosphère morose et incertaine, il existe encore une valeur sûre pour nous égayer, je veux parler de Ségolène Royal. Elle ne déçoit jamais dans sa volonté d’exister, et bien qu’en passe d’être licenciée, elle s’accroche à la banquise en attendant sa fonte.


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  • La culture donne aussi des patates

    Pour compléter l'article précédent, je rapporte ci-dessous la fin d'une interview de Bernard Kouchner parue aujourd'hui dans Le Point.fr et que je livre à votre réflexion :

    "Pourtant vous avez signé sa pétition en 1977 pour prendre la défense d'adultes accusés d'avoir eu des relations sexuelles avec des enfants.

    Sa pétition ? Mais la pétition de Matzneff, je ne l'ai pas lue ! Daniel Cohn-Bendit et moi l'avons signée parce que Jack Lang nous l'avait demandé. C'était il y a 40 ans. C'est une énorme erreur. Il y avait derrière une odeur de pédophilie, c'est clair. C'était une connerie absolue. Plus qu'une connerie, une sorte de recherche de l'oppression. Je regrette beaucoup.

    Comment expliquer que tant de grands noms – Sartre, Aragon, Barthes – aient aussi signé ? Que la quasi-totalité des intellectuels de l'époque défendait ou du moins tolérait des pratiques qui aujourd'hui font scandale ?

    C'est difficile à expliquer. Autre temps, autres mœurs. La période était bêtement laxiste, permissive. Les idéologies nous submergeaient. Connaissez-vous cette phrase de Camus : « Quelque chose en eux aspire à la servitude » ?"

    Ce qui confirme  que tous ces intellectuels prestigieux étaient en fait des guignols. Ils signaient une pétition sans la lire parce qu'un copain le leur demandait. Et quelle admirable phrase de Camus :« Quelque chose en eux aspire à la servitude », des guignols dont d'autres tiraient les ficelles. Comme quoi la culture peut aussi donner des patates.

    Voir aussi : L'idéologie rend-elle idiot ?

     

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