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Conflit amoureux
Quand les journalistes interrogent les manifestants sur ce qui les pousse, jour après jour, à marcher dans les rues au risque de subir les bavures éventuelles des charges policières, la réponse est presque toujours la même : la colère. Mais contre quoi ? Là encore la réponse est quasi unanime : Macron. Mais pourquoi ? Là, les réponses sont de deux ordres, l’un n’excluant pas l’autre :
1) Parce qu’il est responsable de la situation. Notons que la situation est surtout le fait des manifestants eux-mêmes, alors que les motifs pour manifester sont soit insaisissables, soit multiples, et changeants, parfois individuels. La réforme des retraites étant cependant devenue ces dernières semaines le point de fixation le plus cohérent, bien qu’elle pourrait être à l’avantage d’une partie des gens qui manifestent.
2) Parce qu’il est méprisant. Les Français sont dirigés par leurs émotions alors qu’ils ont la réputation, manifestement usurpée, d’être soumis à la raison. Ils sont d’abord insatisfaits de nature et colériques de comportement. Quand ils ne savent pas exactement l’origine de leur colère, ils pensent que le gouvernement – dont on connaît la perversité machiavélique – lui, doit le savoir. Mais ils sont aussi sentimentaux. Ils veulent qu’on les aime et plus précisément être aimés du premier d’entre eux, ils sont évidemment furieux s’ils s’estiment méprisés et sont indulgents pour celui qui les flattent. Quant aux présidents de la République, ils ont tous voulu également être aimés, et Macron n’est sans doute pas le dernier à le vouloir. Il a séduit une partie de la classe politique, et pensait séduire davantage les Français. Mais ceux-ci n’aiment pas les premiers de la classe, surtout quand eux-mêmes sont les derniers. Ils ont toujours préféré Poulidor à Anquetil, le vaincu devenu inoffensif au vainqueur qui pourrait représenter une menace. Leur colère les rend aveugle et les égare, leur jalousie les perdra.
Il n’y a pas d’amour heureux.
Picasso : "Le baiser"
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Commentaires
Je crois que aujourd'hui ce sont surtout des casseurs des brises tout qui sont dans les rues : à casser des vitrines pour voler plus a l'aise, a casser du flic qui veulent les en empêcher... Mais c'est vrai aussi que Macron est très méprisant envers nous!
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Dimanche 19 Janvier 2020 à 18:38
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3brindamourDimanche 19 Janvier 2020 à 18:29Ils sont énervés parce que le président veut un régime de retraite plus juste et par exemple qu'un maçon puisse partir en retraite au même âge qu'un employé de la RATP.
Par contre cela ne les a jamais énervés que beaucoup d'agriculteurs après une vie de labeur perçoivent une retraite de moins de 1000€ ou que la France soit le pays champion du monde de redistribution de la richesse nationale vers le social, l'état et les retraites de la fonction publique.
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Dimanche 19 Janvier 2020 à 18:40
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Je crois, moi aussi, que ce n'est pas tant le fond de sa politique qu'on lui reproche.
Je crois que c'est plutôt son absence de charisme. Les calculs opportunistes dont il a fait preuve pour arriver au pouvoir donnent de lui l'image d'un petit futé arriviste et chanceux.
Il fait penser à Gontran le cousin chanceux et énervant de Donald Duck
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Dimanche 19 Janvier 2020 à 20:47
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Il faudrait aussi distinguer plusieurs types de colère...
- celle, réelle et profonde, silencieuse à ses débuts, des premiers "gilets jaunes des ronds-points", pressentie et détaillée par Jérôme Fourquet dans "L'Archipel français"
- celle entièrement feinte et instrumentée politiquement par quelques dizaines de... "syndicalistes" pourtant largement pourvus en avantages professionnels et en moyens de nuisance
- celle également artificielle et sans raison sinon celle de la violence brute des "black-blocs" et autres casseurs ou pilleurs de magasins
- celle de différents corps de métier, trop marginaux pour se faire entendre en dehors d'un mouvement général de grande ampleur (avocats, danseurs de l'Opéra, etc...)
Avec des interactions inévitables et éphémères entre les unes et les autres...
Mais bon, ce n'est pas une analyse, juste un "ressenti" qui rejoint un peu l'avis de Pangloss.
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Dimanche 19 Janvier 2020 à 20:50
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6AndréDimanche 19 Janvier 2020 à 20:48Vous avez mis le doigt dessus: "Les Français sont dirigés par leurs émotions alors qu’ils ont la réputation, manifestement usurpée, d’être soumis à la raison. Ils sont d’abord insatisfaits de nature et colériques de comportement".
Or, qui a tendance à tout attendre d'une autorité supérieure, à la fois d'être câliné, rassuré et qui, quand ce qu'il exige ne vient pas, rage et trépigne? Les enfants.
Ca ne date pas de maintenant et je crois savoir que c'est depuis le Moyen-Age, ou du moins depuis l'avènement des Bourbons, que cette situation s'est installée: le souverain décide de tout et se conduit comme le "père" de ses sujets, lui accorde aide et protection, incarne l'autorité et la sagesse et assure la stabilité et la pérennité de la société. L'obéissance est devenue ainsi confortable.
Mais il arrive un temps où les "enfants" doivent grandir et ne plus accepter de dépendre de leurs "parents". C'est alors qu'on se prend des claques et qu'on découvre que personne d'autre que nous-même n'est apte à faire notre propre bonheur et pour cela, il faut bien bosser si on n'est pas un rentier. Ce qui vaut pour les individus vaut aussi pour les nations.
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Dimanche 19 Janvier 2020 à 20:58
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7AndréDimanche 19 Janvier 2020 à 21:11Tout à fait! Il n'y a qu'à voir le succès des trotinettes. J'en avais une quand j'étais gamin mais je me disais que plus tard, je conduirais une voiture. Alors voir des adultes jouer avec ça... Le syndrome de Peter Pan, si je ne m'abuse.
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Dimanche 19 Janvier 2020 à 23:36
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8Souris doncLundi 20 Janvier 2020 à 17:09Les Français sont des Italiens de mauvaise humeur. Des descendants des Gaulois. Qui ont coupé la tête de leur roi. Les Gaulois, Astérix-Obélix, une source d'inspiration intarissable pour Goscinny-Uderzo. Sauf que maintenant, les racailles de banlieue islamisées en rajoutent, en plus violent, comme les blackblocs et autres opportunistes des défilés qui vont se servir chez Chanel. Et les privilégiés de la retraite à 52 ans de la SNCF immobilisant un pays entier au moment des Fêtes.
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Lundi 20 Janvier 2020 à 17:55
Je crois que la formule amusante de Cocteau est dépassée. A la fois parce que les Français ont changé et les Italiens aussi. Et je trouve que l'on rigole de moins en moins. Il me semble que dans les désordres récents la participations des banlieusards fut limitée. Par contre les Français de souche ont été très présents.
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Souris doncLundi 20 Janvier 2020 à 18:18
Faut rwigoler avant que le ciel nous tombe sur la tête sur la tête.
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Lundi 20 Janvier 2020 à 18:32
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Certains ont en colère, certains sont désespérés, certains se sentent sacrifiés à d'autres intérêts que les leurs, certains sont mécontents de ne pouvoir acheter tout ce que leur promet la publicité, certains ne se reconnaissent pas dans l'image que les media renvoient d'eux, certains se sentent oublié des "gens d'en-haut", certains n'ont pas internet et voudraient avoir un être humain derrière le guichet, certains jugent Macron antipathique, certains veulent défendre leurs acquis sociaux, certains voudraient bien avoir des acquis sociaux ou -tout simplement- du boulot, certains voudraient tout changer et d'autres qu'on change trop de choses etc.
Mais tous ne manifestent pas.
Vous faites là une liste quasi complète des motifs de mécontentement. Oui, les Français sont insatisfaits, et on en trouvera peu de pleinement satisfaits de leur situation. La vie n'est jamais un long fleuve tranquille, et les autres ne sont pas forcément responsables de nos propres échecs. Les manifestations - surtout des soi-disant gilets jaunes - finissent par ne plus avoir de sens sinon politique par opposition au régime.