• En Egypte on va imposer légalement l’obligation de croire en Dieu sous peine d’amendes ou de prison, un peu comme si l’on imposait par la loi à quelqu’un d’aimer d’amour une autre personne.

    Athées à l’amendeMais les autorités égyptiennes sont magnanimes, elles acceptent la croyance en un autre Dieu que celui des musulmans, ce que permettra aux coptes de vivre la leur entre deux incendies de leurs églises et avant d’être assassinés, de même pour les Juifs qui se sont cependant empressés pour la plupart d’aller croire ailleurs.

    J’ignore si cette remarquable tolérance s‘applique aux divinités hindous ou aux dieux primesautiers et turbulents de l’Olympe, mais j’en doute car ce ne sont pas des croyances inspirées par le Livre écrit par les Hébreux. L’Ancien Testament dont les auteurs sont accusés par les musulmans de l’avoir falsifié en leur défaveur mais qui semblent confondre le Coran dicté par Dieu (on y reconnaît bien son style), et la Bible hébraïque écrite, un peu en désordre, par des hommes qui ne pouvaient rien falsifier en l’absence de modèle antérieur. Dans le cas improbable où l’Ancien Testament aurait été directement inspirée par le Dieu des Juifs, Celui-ci, dont on connaît la jalousie et le mauvais caractère, n’aurait permis aucune falsification sans son accord, et les Juifs sont bien conscients qu’ils ont déjà suffisamment d’ennuis comme ça sans chercher à irriter Jéhovah.

    On voit que l’islam marche à grands pas, vers la lumière et la tolérance. Ainsi soit-il (on n’est jamais assez prudent).

    Athées à l’amende


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  • 258. Le mauvais exemple de l’hôpital télévisuel

    Bien que ne regardant habituellement pas les téléfilms prenant pour thème le milieu hospitalier, il m’est arrivé de voir quelques épisodes de la série TV « Dr House » dont on m’avait dit grand bien. J’en ai vu peu pour ne pas élever ma tension artérielle de façon dangereuse et pour ne pas incommoder mon entourage par mes ricanements désobligeants et mes remarques outrées. Cette série a eu un grand succès puisqu’en 2011, 8,4 millions de Français, en moyenne, ont regardé chaque semaine le personnage pervers du Dr House martyriser ses subalternes, mais également ses malades, et je crois que la série continue à passer sur des chaînes secondaires.

    Je ne sais pas si c’est la perversité du médecin boiteux (et fort mal dans sa peau) qui attirait les téléspectateurs ou la vision qu’on leur donnait de la médecine. Ce qui me faisait réagir, c’est justement cette vision grotesquement déformée de la pratique médicale.

    Ce service d’urgence mis en scène n’accueillait que des cas exceptionnels, ceux qu’un médecin ne voit qu’une ou deux fois dans sa vie et pratiquement aucun vieillard, alors que les gens âgés constituent la majorité des patients. Mais je comprends fort bien qu’une personne âgée atteinte d’une maladie courante n’est pas très télégénique et surtout ne pose habituellement aucun problème de diagnostic, ce qui ne cadrerait pas avec la substance même de cette série.

    Un patient qui tombait dans les griffes de l’équipe du Dr House subissait les affres d’explorations à la chaîne, les plus diverses et les plus agressives au gré des illuminations les plus fantaisistes des cerveaux médicaux, les diagnostics se succédant sans aucun rapport les uns avec les autres. Une hypothèse farfelue = une exploration souvent traumatisante et parfois dangereuse. Les explorations répétées ne laissant pas au malade le temps de respirer et donnant une idée de la confiance et de la résistance de l’Américain moyen.

    « Dans 22 épisodes, 18 patients ont été examiné ou ont subi un examen complémentaire à 225 reprises pour arriver au diagnostic final, soit un total de 14 actes par épisode, c'est-à-dire 1 toutes les 3,1 minutes » selon une étude menée par des urgentistes du SAMU 93 sur la saison 2011 de Dr House, publiée dans The American Journal of Medicine. « Parmi les examens complémentaires, l'IRM vient en tête (72 %), avant le bilan biologique standard (61 %), les biopsies (56 %), les échographies (39 %), les scanners (33 %), les angiographies (17 %), les EEG (17 %) et les ECG (11 %) [examen pourtant courant mais anodin et peu spectaculaire]. Vingt-deux autres examens ont été pratiqués au moins une fois au cours de la saison télévisuelle ». Des examens souvent sophistiqués immédiatement réalisés sans le moindre délai d’attente.

    Quant aux traitements, ils sont appliqués sans états d’âme, « pour voir », et pas des moindres : corticothérapie, chimiothérapie, chirurgie etc…Une idée = un traitement souvent majeur. Bien qu’à la décharge du Dr House, je dois dire que les traitements « d’épreuve » existent également dans la « vraie vie », mais avec plus de prudence.

    Et ce qu’il y a de remarquable dans cette médecine télévisuelle, c’est que tous les membres de cette équipe, dans l’ensemble jeune, étaient capables de réaliser toutes les explorations aussi spécialisées soient-elles et tous les traitements (y compris chirurgicaux) aussi complexes soient-ils.

    Ainsi cette série distille une fausse image de la médecine et bien souvent farfelue que les patients devraient bien vite oublier et surtout ne pas exiger dans leur propre intérêt

    La série télévisée Grey’s Anatomy a également du succès, mais je n’ai vu aucun de ses épisodes. Par contre une équipe américaine a publié une étude parue dans la revue Trauma Surgery & Acute Care Open, (rapportée par Univadis). Elle a comparé la représentation des traumatismes subis par 290 patients fictifs au cours de 269 épisodes de Grey’s Anatomy avec les blessures réelles subies par 4 812 patients. Ces chercheurs ont constaté que près des trois quarts des patients de la série télévisée sont directement passés du service des urgences à la salle d’opération alors que cela n’a été le cas que d’un seul patient sur quatre dans la réalité. Parmi les personnes gravement blessées, la moitié des patients fictifs ont passé moins d’une semaine à l’hôpital tandis que cela n’a été le cas que d’un seul patient sur cinq dans la réalité. Cette série donne donc l’impression que les soins sont appliqués avec une grande célérité et avec une grande efficacité puisque les personnes gravement blessées sortent vite de l’hôpital. Par contre le taux de mortalité était trois fois plus élevé dans Grey’s Anatomy que dans la vie réelle, ce qui jette un doute sérieux sur l’efficacité de l’hôpital fictif, et devrait pousser les patients à se faire plutôt hospitaliser dans un hôpital réel, malgré sa lenteur, que dans un hôpital fictif. Cette lenteur que des patients éduqués par les séries télévisées pourrait reprocher au personnel hospitalier réel qui, lui, fait ce qu’il peut, mais tue moins. Mais à choisir, je préfère la mort fictive à une mort réelle.


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  • Pourquoi existe-t-il une telle presse féminine ?

    A notre époque où l’égalité entre les sexes est à juste titre recherchée et où certaines voudraient même que l’humanité ne soit plus structurée en hommes et femmes, on peut s’étonner de l’abondance de la presse destinée spécifiquement aux femmes.

    Quand on voit les titres sur la couverture du magazine ci-dessus, on peut se demander si ceux et celles qui s’adressent aux femmes ne les prennent pas pour des débiles. Ce qui conduirait à penser que rien n’est plus misogyne qu’un magazine destiné aux femmes bien que le plus souvent dirigé et rédigé par celles-ci, rédactrices qui se conduiraient en définitive comme des collabos des antiféministes.

    Alors, je pose la question : pourquoi les féministes pure et dures permettent-elles que les femmes soient prises pour des demeurées dans ce genre de littérature qui leur est réservée ?

    Bien sûr, les pures et dures pourraient me dire : vous voyez ce que la pression sociale est capable de faire pour formater les femmes en les rejetant dans un stéréotype bien déterminé et de préférence sous doué.

    Peut-être, mais si cette presse féminine existe c’est parce qu’elle se vend et que ce sont les femmes qui l’achètent. On retombe dans le problème inextricable de l’œuf et de la poule.

    Mais, à l’inverse, il serait également misogyne de souhaiter la disparition, même par égard pour les femmes et par souci d’égalité, d’une presse indirectement misogyne par la futilité habituelle de son contenu, mais dont l’existence est souhaitée par la majorité des femmes à côté d’une presse unisexe qui ne fait pourtant pas défaut.

    C’est compliqué. D’autant plus que l’on pourrait me qualifier de misogyne pour avoir considéré, peut-être injustement, que les sujets qui intéressent une majorité de femmes ne sont pas dignes d’intérêt.


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  • L’origine de la violence conjugaleMasaccio représente ici le premier couple humain hétérosexuel chassé du Paradis pour faute grave.

    On se rend compte qu’Adam, un peu demeuré, comme les faits qui ontL’origine de la violence conjugale précédé son expulsion l’avaient montré, n’a toujours pas très bien compris ce qu’est le Bien et le Mal car au lieu de masquer son sexe largement (en fait, pas encore) exposé, se cache le visage, et on peut même se demander s’il ne tient pas dans les mains une feuille de vigne donnée par une bonne âme (il n’en manque pas au Paradis) avant son expulsion des lieux qu’il occupait gratis. Une feuille de vigne dont il ne sait que faire et qu’il a mise au mauvais endroit, ce qui lui fait perdre la face devant les anges dont l'un brandit fâcheusement une épée en ce havre de paix.

    Eve, déjà plus fine, fait de suite la différence entre le Bien et le Mal, et réussit en un même mouvement à cacher (la pudeur venant de naître) ses seins et son sexe, alors que celui-ci est bien moins visible que celui de son compagnon, d’autant plus que, comme d’habitude, les peintres de l’époque (et même ultérieurement) ne montraient le pubis féminin que complètement épilé.

    Adam ne montre pas son visage. Sans doute a-t-il honte, mais de quoi ? D’avoir cédé à Eve ? D’être chassé du paradis ? Mais regardons le visage tourmenté d’Eve qui montre de la souffrance : ne vient-elle pas de subir pour la première fois les coups de son compagnon exaspéré par la situation dont il attribue la responsabilité à Eve ? Le visage dans ses mains, Adam dit déjà qu’il ne recommencera plus, mais Dieu sait que l’on ne peut pas lui faire confiance.


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  • Le masochisme du lecteur

    Par une fatalité à laquelle j’aurais pu aisément m’opposer, j’ai failli lire complètement un troisième roman d’Annie Ernaux. 

    Je viens d’interrompre « La honte » à la page 116, après avoir subi, je ne sais pour quelle raison, « la place » et « L’événement ». Il faut dire que les titres sont aussi brefs que les livres qui dépassent péniblement les 100 pages et comme le disait le non regretté Céline : "en laissant tomber un de ses livres, on ne risque pas de se faire mal au pied". Ce sont des titres percutants qui promettent monts et merveilles, mais ce ne sont que promesses de Gascon : ils recouvrent du vide. De petits souvenirs personnels d’une vie – apparemment – sans relief et médiocre. Un nombrilisme sans intérêt raconté gentiment, une littérature d’agence immobilière (elle excelle dans la description de l’épicerie de ses parents) digne d’un journal intime de jeune fille mais un peu trop délayé à mon goût, mais il faut tout de même dépasser les 100 pages pour être prise au sérieux.

    Cette écrivaine (le terme au féminin prend ici tout son sens) est surtout publiée par Gallimard, s’il vous plait, et d’après la dernière page de « La honte » elle a commis 18 livres jusqu’à l’année 2016. Je suppose donc qu’elle a du succès, ce qui explique que ces opuscules m’ont été offerts afin que je puisse rester dans le vent (une brise suffirait) et que je me suis efforcé de les lire par égard pour mes donateurs (qui, je l’espère, ne visitent pas mon blog).

    Bien sûr, sur ces 18 livres je n’en ai subi que 3 (c’est à dire 350 pages environ tout de même) en espérant sans doute, en passant de l’un à l’autre, voir apparaître enfin une épaisseur littéraire (je ne parle pas de l’épaisseur du livre, car j’ai lu des livres courts qui étaient des bijoux). Mais peut-être que les 15 autres sont des chefs-d’œuvre, j’en doute cependant car il me semble que Mme Ernaux n’a rien à dire.

    Illustration : Jacob Lawrence : "The library"


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  • La parole se libère, ça pétarade de partout et dans tous les sens. Quelques hommes et beaucoup de femmes qui, jusqu’à présent, étouffaient sous un bâillon peuvent enfin parler, et paf ! ça explose depuis quelques mois et parfois à tort et à travers.

    Dans le milieu du spectacle où pour réussir des belles et quelques beaux furent amenés à donner un peu de leurs corps avant de pouvoir l’exposer en entier au public.

    Dans les entreprises où l’on pouvait être promue ou licenciée selon que l’on s’ouvrait ou se fermait.

    Dans des organisations dont l’habitude est pourtant d’exhiber sa morale en bandoulière, et d’avoir l’anathème facile, comme l’ONG anglaise Oxfam où des charitables patentés avaient disposé en Haïti du peu qui restait à prendre dans ce pays dévasté avant de donner. Au syndicat étudiant UNEF ou dans les mouvements de jeunesse socialiste ou communiste, organisations assimilées par certains à des terrains de chasse sexuelle, mais de gauche, pas de mésalliance dans le viol.

    Et bien sûr en politique où l’amour du pouvoir pouvait amener à vouloir l’exercer dans des fonctions hors cadre.

    Alors pourquoi reprocher à Wauquiez d’avoir libéré sa parole ?

    Bien sûr, il ne faut pas mélanger la dénonciation du pire et la franchise osée pour ne pas dire égarée dont il a fait preuve, mais il n’y a pas que le sexe dans la vie. Le pauvre Wauquiez étouffait depuis des années, et d’un coup tout est sorti, il a dit tout ce qu’il avait sur la patate, tout ce qu’il pensait de ses petits camarades de jeu. Pour une fois qu’un politicien dit ce qu’il pense. Je sais, c’est troublant, car on est vacciné au mensonge et léché par la langue de bois. Mais le président de LR a compris qu’il n’est pas sain pour lui de continuer à se retenir, la preuve : il l’a longtemps fait et ses cheveux sont devenus prématurément blancs.

    Le voilà enfin libéré…mais peut-être définitivement car les agressions ne sont plus pardonnées.


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  • Cet après-midi, dans le métro, était assise en face de moi une jeune fille. Bien sûr, son jean était largement déchiré aux genoux, les trous laissant voir les rotules striées de fils de tissu. Bien sûr, elle avait le portable à la main et les écouteurs aux oreilles. Mais pendant tout le trajet cette jeune fille a mastiqué son chewing-gum, les yeux dans le vague. Une mastication appliquée, énergique, permanente, sans le moindre répit. Un exercice qui à la longue devrait lui créer des muscles masticatoires maousses. Elle est descendue avant moi tout en continuant sa rumination de bovidé.

    Sa place fut rapidement occupée par une femme d’âge bien mûr et voilée et que faisait-elle ? Elle mâchait un chewing-gum – je n’invente rien – j’ai donc eu à nouveau ce spectacle enrichissant de la mastication perpétuelle, qui s’accompagnait, comme pour la jeune fille précédente, d’un regard manifestement bovin, à croire que l’activité masticatoire, pour peu qu’elle soit prolongée, exige la concentration d’une vie intérieure.

    Mâcher du chewing-gum semble donc être une activité universelle, par-delà l’origine ethnique, par-delà les croyances, par-delà les âges. Faut-il encourager cette activité pour réunir les peuples ? Je vais apporter au débat un article intitulé : « La vérité sur le chewing-gum » que j’avais publié il y a dix ans et que je vous retranscris ici :

    Le Pr Gilbert-Dreyfus, Membre de l'Académie de Médecine, s'est attaqué en 1981 au chewing-gum (La Revue de Médecine n° 44 du 28 Décembre 1981) avec la plus grande énergie. Manie transmise par les troupes américaines venues libérer la France, il l'accuse de provoquer une « énorme aérogastrocolie » entraînant des palpitations, des éructations et l'émission salvatrice de gaz intestinaux. La perturbation de la digestion serait la cause chez l'enfant d'un ralentissement de la croissance. S'y ajoute - et en cela il n'avait pas tort - la nocivité des colorants et des sucres rapides. Nous le laissons conclure : « N'ayons pas peur de proclamer bien haut, en guise de conclusion, qu'il faudrait mettre un terme au scandale du chewing-gum, et tâcher d'obtenir que soit supprimée en France la vente de ce « produit » aussi malfaisant que l'alcool, la drogue et autres toxicomanies. Invitons, en attendant, les amateurs de chewing-gum à cracher leur salive contaminée jusqu'à n'avoir plus en bouche qu'un petit magma caoutchouteux, jaunâtre et fade ».

    Il faut se rendre l'évidence, l'académie de médecine n'est pas écoutée.


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  • Les crânes d’œuf qui président aux destinées de l’éducation nationale, dont le premier d’entre eux a la tête de l’emploi, débattent ardemment pour donner un autre nom à la dernière classe de l’enseignement secondaire qui jusqu’à présent était appelée « terminale ». Evidemment, cette dénomination peut évoquer la phase terminale en soins palliatifs, ce qui suggère fâcheusement une sortie sans espoir de l’enseignement secondaire, un avenir pessimiste qu’il serait préférable de masquer.

    Et quoi de plus efficace que de changer de nom ? En changeant de nom, on change quasiment la chose.

    D’après les médias deux termes circuleraient :

    - Certains seraient tentés par « classe tremplin », idée peut-être suggérée par les JO d’hiver qui se déroulent en ce moment. Un petit côté sportif sympathique mais qui n’exclut pas, justement, une chute à l’issue du saut, et d’autant plus traumatisante que l’on tombe de haut.

    - La dénomination qui semble pour l’instant avoir la faveur est « classe de maturité ». Contrairement à « tremplin » on ne promet rien, c’est plus prudent. Le terme de « maturité » a l’avantage de flatter les jeunes gens en fin de course. On leur dit ainsi : « vous êtes mûr », mais pour quoi ? Car on sait qu’un fruit mûr est près de la chute.

    Par ailleurs, ces jeunes gens sont proches de la majorité, ou l’ont déjà atteinte ou même dépassée pour les retardataires, mais quand on voit le nombre d’adolescents attardés jusqu’à la trentaine (et plus si affinité) qui passent plus de temps à faire joujou avec les gadgets électroniques ou sur les réseaux sociaux qu’à devenir indépendants, on peut se demander si le terme de « maturité » traduit bien l’état d’esprit des jeunes gens à la fin de leurs études secondaires.

    On pourrait me rétorquer, qu’en tant que vieux con, je n’ai pas à juger les jeunes même quand ils sont idiots. Vous avez raison.

    Pour en terminer avec la terminale


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  • Dix ans déjà !

    Aujourd’hui, ce blog a dix ans.

    La première surprise est d’être toujours là. Je parle à la fois pour lui et pour son auteur, mais si l’un ne va pas sans l’autre, l’autre peut aller sans l’un pendant un certain temps qui n’est jamais certain.

    La seconde est que des internautes persistent à venir y jeter un coup d’œil, et qu’une poignée de fidèles, dont je remercie ici la constance, continuent à laisser des commentaires drôles et/ou intelligents sans lesquels ce blog n’aurait qu’un intérêt relatif puisque, en dehors de la médecine, il traite rarement les choses à fond mais joue davantage sur un peu de poésie et beaucoup d’ironie. Une ironie qui n’est vraiment réussie que lorsqu’il s’agit d’autodérision, la forme d’ironie que je préfère car j’aime moins la méchanceté et encore moins la haine.

    En dix ans j’ai pu voir apparaître et disparaître des visiteurs. Le plus triste est que certains ou certaines ont probablement disparu physiquement. Parmi les survivants, les uns se sont lassés des blogs, les autres ont leurs raisons pour ne plus venir, et parfois on se demande si l’on n’a pas heurté la sensibilité ou les convictions de quelques-uns.

    Marc Chagall : « Bella », son grand amour, puisque nous sommes le 14 février.


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  • Dans l’émission TV « C dans l’air » (France 5) l’animateur a l’habitude d’annoncer et de présenter brièvement les sujets sur lesquels les invités et les journalistes présents seront amenés à débattre. Lors d’une émission à la fin de la semaine dernière, il annonça que les sélectionnés devront débattre sur l’éviction de Mennel Ibtissem, la chanteuse musulmane, candidate de l’émission « The Voice » (TF1), départ provoqué, affirma-t-il, sous la pression de la « fachosphère ».

    Je n’ai pas écouté le débat (qui s’était peut-être avéré de bonne qualité) puisque par cette présentation les partisans de son éviction étaient d’emblée considérés par l’animateur de l’émission comme des fascistes. Le risque était donc d’assister à un débat orienté qui m’aurait irrité, et par mesure sanitaire j’ai préféré l’éviter (peut-être à tort).

    Comme chacun le sait maintenant, cette jeune musulmane qui cachait ses cheveux érogènes sous un turban s’était auparavant laissé aller sur un réseau social au penchant fort répandu dans la jeune génération musulmane, encouragé en cela par des maîtres à penser comme les frères Ramadan, qui est celui d’exprimer un doute sur la responsabilité des islamistes dans les attentats, alors qu’ils en sont manifestement les auteurs, ou celui de considérer ces derniers comme des victimes de la société française, celle-ci les ayant conduits par un engrenage fatal à en être les bourreaux.

    Ces opinions, qui cherchent à dédouaner les islamistes (toujours teintées d’une touche bienvenue d’antisémitisme), avaient été émises par la candidate enturbannée à propos du massacre motorisé de Nice et de l’exploit que fut l’assassinat d’un vieux prêtre catholique dans son église (« les vrais terroristes, c’est notre gouvernement » affirmait-elle à l’occasion de cet assassinat).

    Cette charmante personne, sans doute talentueuse pour ce qui concerne le chant, avait ainsi trouvé des excuses aux terroristes ou doutait de leur responsabilité (rejeté de préférence sur l’Etat français), opinion qui pouvait heurter les gens (notamment les victimes) et il n’est donc pas étonnant qu’ils aient trouvé irritant de la voir pousser la chansonnette en français, en anglais et en arabe devant des millions de téléspectateurs.

    Bien sûr, nous dit-on, elle a présenté ses excuses. La belle affaire ! Elle avait tout intérêt à le faire pour rester dans la compétition, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne croit pas à ce qu’elle a étalé sur le réseau social ; on ne change pas radicalement en si peu de temps (je rappelle que les attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray commentés si bêtement par Mennel Ibtissem datent de 18 mois environ).

    Donc si l’on estime que les opinions exprimées par cette jeune femme sont plutôt condamnables, on est de ce fait considéré comme un fasciste uniquement parce qu’elles l’ont été lorsqu’elle était un peu plus jeune (de 18 mois !), ce qui devrait les rendre anodines, voire enfantines, ou pardonnables parce qu’idiotes, mais l’idiotie peut devenir meurtrière.

    Je ne lui conteste pas le droit d’exprimer ses opinions aussi idiotes et partisanes soient-elles, mais nous avons aussi le droit de les condamner, et de sanctionner d’une façon ou d’une autre la personne qui les portent lorsque ces opinions peuvent devenir dangereuses car se conformant à la doxa islamiste. Il ne me paraît pas inconvenant de souhaiter ne plus voir sa bobine sur nos écrans sans être traité pour autant de fasciste, sans être rangé dans le camp du Mal qui est aujourd’hui plutôt celui dont cette jeune musulmane minimisait le rôle il y a peu.

    Avoir la même opinion qu’un fasciste sur un point précis ne fait pas de vous un fasciste. Il existe des gens qui condamnent les amalgames lorsqu’ils touchent l’islam, mais les utilisent volontiers ailleurs.

    On est facilement traité de fasciste lorsque l’on sort du politiquement correct et par des personnes (surtout lorsqu’elles sont jeunes) qui, le plus souvent, ne savent pas très bien ce qu’est le fascisme. On est aussi volontiers traité de fasciste lorsque l’on se permet d’avoir un jugement dit « islamophobe » vis à vis d’un islam qui peut tout de même être considéré comme fascisant par bien des aspects, ne serait-ce que par sa propagande qui consiste à traiter l’autre de ce que l’on est soi-même. Une propagande réussie puisqu’elle permet à l’islam, même dans ses limites peu fréquentables comme la misogynie, d’être soutenu de façon paradoxale par des couches areligieuses de la population qui se disent justement antifascistes et/ou féministes.


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