• En Arabie Saoudite, deux médecins égyptiens, Mohamad Raouf et Chawqi Abd-Rabbo, accusés (sans aucune expertise médicale, ni véritable procès) d’avoir provoqué chez une patiente, épouse d’un haut dignitaire saoudien, une dépendance à la morphine, ont été condamnés à recevoir 1500 coups de fouet durant 15 années de détention.

    Cette patiente en abusant de la prescription avait réussi à obtenir d’un hôpital de Riyad, des doses très supérieures à celles recommandées par ces médecins. Le Conseil national de l’ordre des médecins et l’Académie de médecine s’insurgent contre de telles pratiques. Protestation qui, malheureusement, ne servira sans doute  à rien dans un pays où la technologie inventée et amenée par l’occident est au service de mœurs datant du Moyen-âge ou de l’Antiquité (Code de Hammourabi)


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  • Si vous voulez être heureux profitez des publicités sur les banques qui continuent à envahir les ondes et les écrans. Les banquiers philanthropiques, sourire aux lèvres et mains tendues, vous proposent, parfois en chantant, de résoudre tous vos problèmes financiers au besoin en se sacrifiant. Je ne sais pas pourquoi, j’ai beau être heureux, en les regardant j’ai comme une nausée.


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    Que Dieu me pardonne, mais je ne résiste pas à transcrire ici les paroles inspirées du cardinal-archevêque de Paris André Vingt-Trois prononcées à l’émission « Face aux chrétiens » le 6 novembre 2008 et rapportées par Le Canard enchaîné du 12 novembre 2008.

    Voici la réponse du saint homme à la question, ô combien épineuse, sur la possibilité que pourraient avoir les femmes de lire l’Evangile pendant la messe, comme le souhaitent certains évêques : « Les femmes lisent l’Ecriture tant qu’elles le veulent, je ne pense pas que ce soit une question très difficile […]. Ce qui est plus difficile, c’est d’avoir des femmes qui soient formées : le tout, ce n’est pas d’avoir une jupe, c’est d’avoir quelque chose dans la tête ». Et d’après le journal, cette « réflexion », preuve que le saint homme a quelque chose dans la tête, aurait été accompagnée de rires gras.

    Consternant.


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  • Curieux : Obama, on dit le plus souvent qu’il est noir, parfois qu’il est métis, jamais qu’il est blanc.


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  • Depuis 2006 la CNAM stocke dans un entrepôt d’Evreux les données sur la santé de 65 millions de personnes : l’ensemble des assurés, les professionnels de santé et les établissements prescripteurs (Système national d’information inter-régimes de l’assurance-maladie ou SNIIRAM).

    Les organismes complémentaires (assurances privées et mutuelles) lorgnent sur ces données et depuis l’arrêté du 28 octobre 2008 ils vont pouvoir y accéder, mais pour cela ils vont devoir payer en 2009 la coquette somme de 1 milliard d’euros (augmentation de la taxe sur le chiffre d’affaires).

    Mais soyez tranquilles il existera des règles et des contrôles pour l’utilisation de ces données. Comme le dit le responsable de chez AXA « …à terme, ces informations doivent nous permettre de proposer des contrats plus ciblés qui rembourseraient plus ou moins certaines prestations en fonction du profil de l’assuré… ». Suivez mon regard.


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  • Si vous avez besoin d’une greffe d’organe, venez en Chine. Nous vous garantissons un délai d’attente au maximum de 3 mois et même d’un mois pour un rein, ainsi que la livraison de produits de la plus grande fraîcheur.


    90% des organes transplantés en Chine proviennent de condamnés à mort (Pr Jiefu Huang, vice ministre de la Santé chinois [Lancet du 20 octobre 2008] )

    Les chirurgiens (un peu choqués, tout de même) se rendent sur le lieu de l’exécution, parfois programmée en fonction des besoins, et attendent dans un camion stérile. Les prélèvements sont effectués juste après l’exécution, alors que la mort n’est pas toujours immédiate.

    De l’intérêt de la peine de mort.


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  • Pour son budget l’hôpital va être désormais soumis à la « tarification à l’activité » (T2A). Or il y a des activités qui « rapportent », ce sont les actes techniques : la chirurgie et les examens sophistiqués nécessitant un plateau technique lourd. Par contre des services comme la pédiatrie, la gériatrie, les maladies infectieuses, les maladies chroniques exigent du personnel (onéreux) et ne « rapportent » guère ou sont même « déficitaires ».

    Dans le Canard enchaîné du 22 octobre 2008, B.R. écrit que le directeur de l’hôpital St Joseph par ses directives se conduit en digne chef d’entreprise : fermeture du service de pédiatrie, suppression des 2/3 des lits de gériatrie et le service des maladies infectieuses (dont le sida) doit bientôt  fermer. A cela ce directeur n’hésite pas à demander à son personnel de repérer d’éventuels donateurs (ceux assujettis à l’ISF), les rabatteurs pourraient en être récompensés par un éventuel intéressement.

    Mais ces actes qui « rapportent », qui les paye ? L’assurance-maladie bien sûr. L’opération consiste donc à combler le déficit de l’hôpital en creusant le déficit de la Sécurité Sociale, les deux appartenant en principe au même pays, dirigés par les mêmes ministères. On ne soigne plus la débilité mentale car ça ne « rapporte » pas.

    Pour compléter cette vision marchande de la maladie et du malade, je me permets de rééditer ici ma « chronique médicale » sur le nouveau langage de la médecine

     

    Un nouveau langage est apparu en médecine et dans les lois qui la concernent, fortement inspiré de celui de l’entreprise et introduisant enfin la pratique médicale dans l’économie de marché en dehors de laquelle il n’y a pas de salut. Voici un petit glossaire médico-libéral qui permettra aux attardés de se mettre à la page :

     

    Usager du système de santé désigne en fait tout le monde, puisque dès la naissance on acquiert ce statut, ne serait-ce que par les vaccinations obligatoires. On devient usager du système de santé bien avant d’être abonné à un distributeur de service quelconque. D’après le code civil « L’usager ne peut céder ni louer son droit à un autre », c’est un privilège de naissance dans les heureux pays où ce système existe. Etre un usager plutôt qu’un patient contribue à banaliser la maladie et à en faire un état commun, presque normal.

     

    Consommateur de soins désigne une personne malade ou craignant de l’être. Il était opportun de remplacer le terme malade par consommateur, plus  valorisant. La maladie constitue un handicap et introduit une discrimination, alors que consommer des soins c’est comme acheter une marchandise et participer à l’activité économique du pays.

     

    Producteurs de soins. Le médecin en fait partie, mais il n’est pas le seul. Un producteur de soins a la particularité de ne rien produire et élever le médecin au rang de producteur devrait le satisfaire. Formé pour porter secours aux autres, il avait jusqu’à présent une conception romantique de son rôle et devenir enfin un acteur économique est tout de même plus sérieux.

     

    Capital santé. Etre malade ou en bonne santé ne signifie plus grand chose. Nous sommes tous capitalistes. Notre santé constitue un capital. Malheureusement, on ne peut ni l’investir, ni le faire fructifier. Par contre, on peut tenter de le préserver ou de le récupérer. « …le patient est prêt à participer à la décision médicale et à acquérir une certaine autonomie dans la gestion de son capital santé »[1]. Le capital santé, comme tout capital qui dort, s’érode avec le temps, sa particularité est de disparaître avec le capitaliste. Ses descendants n’héritent que du capital génétique qu’ils ne peuvent refuser même lorsqu’il est défaillant.

     

    Propriétaire. Un consommateur de soins est propriétaire de sa maladie (et bien sûr du dossier qui la décrit). Le détenteur cette propriété cherche à s’en débarrasser au plus vite et à tous prix, jusqu’à rémunérer celui qui l’en débarrassera. Quoi qu’il en soit, la propriété est sacrée et il n’est pas question que le médecin s’en empare comme si elle était sienne et prenne des décisions au nom du propriétaire légitime. Le médecin ne doit pas s’approprier indûment la maladie de son patient et lui retirer cet avantage sans son avis.

     

    Gestion. Ce terme fait fortune dans tous les domaines et il n’y a aucune raison de ne pas l’appliquer à la médecine. On gère un amour, une amitié, un mariage, des enfants…Alors on peut gérer un malade, une maladie, un traitement comme on gère une entreprise.

     

    Co-gestion. Laissons la parole au Dr M. Ducloux, Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins[2] : «  le passage du malade passif, dans une relation de bienveillant paternalisme médical, à un patient devenant davantage actif et co-gestionnaire de sa santé ». En bonne logique économique, il aurait du parler de la co-gestion du capital santé. Chacun sait à présent que le médecin et le consommateur de soins sont des partenaires, voire des associés dans la gestion de la maladie, mais seul l’un d’entre eux en est le propriétaire et l’autre fait de son mieux pour l’exproprier en ménageant sa susceptibilité.

     

    Négociation. Il est évident que les partenaires d’une co-gestion sont amenés à négocier. Ils négocient quoi ? Les examens et le traitement dont doit bénéficier l’un d’eux, toujours le même. Et que se passe-t-il si ce dernier les refuse ? Il reste propriétaire de sa maladie. C’est tout.

     

    Prestataire de service. La jurisprudence[3] fait du médecin un prestataire de service comme un autre, soumis aux mêmes obligations vis à vis de son client qu’un assureur, un vendeur ou un banquier. Non seulement le médecin doit dire la vérité, mais il doit aussi prouver qu’il l’a dite et que son patient l’a bien comprise. Dans le contrat qu’il passe avec le consommateur de soins, les petits caractères illisibles qui viseraient à tromper son client sont interdits. La transparence permet au consommateur de soins de se voir tel qu’il est, à lui d’assumer pleinement sa propriété.

     

    C’est beau l’humanisme.

     

    [1] Philippe Eveillard, La Revue du Praticien / 2004 : 54

    [2] Conférence inaugurale du Médec 2004

    [3] « Celui qui est légalement ou contractuellement tenu d’une obligation particulière d’information doit rapporter la preuve de l’exécution de cette obligation ».( Arrêt Hédreul de la Cour de Cassation de 1997)


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  • Entendu ce matin à France Inter. Que faut-il faire lorsque des sifflets accompagnent la Marseillaise lors d’un match de football ? Réponse de Roselyne Bachelot : les organisateurs devront prendre leurs responsabilités. Expression totalement vide, très prisée des politiques, surtout lorsqu’elle s’accompagne d’un mouvement volontaire du menton. Expression d’autant plus curieuse que ceux qui doivent prendre ainsi leurs responsabilités les ont déjà.

     

    Un projet de loi européen sur les produits pharmaceutiques est pour l’instant retardé. L’un des textes vise à autoriser les groupes pharmaceutiques à informer directement les patients sur leurs produits, dans la presse écrite et sur les sites Internet spécialisés. Entre information et publicité, la frontière est très perméable. Quelle serait la conséquence si ce texte était adopté ? Les patients iraient réclamer à leurs médecins les médicaments dont les vertus auraient été ainsi vantées au public. Rien n’arrête la marchandisation malgré l’inflation des dépenses de santé. Comme le disait, je crois, Lénine : « Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle on les pendra »


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  • A compter du 1er février 2009, les professionnels de santé devront établir un devis à partir de 70 euros d’honoraires en cas de dépassement du tarif fixé par l’assurance-maladie.

    Le médecin et surtout le chirurgien est enfin assimilé à un artisan spécialisé dans la réfection des êtres humains au même titre qu’un plombier, un électricien ou un peintre en bâtiment que l’on sollicite pour rénover son appartement. Quant au malade, doit-on le considérer comme un lavabo, un montage électrique ou un mur ? Est-ce que le chirurgien pourra « rogner » sur les fournitures comme ses collègues artisans pour rester dans l’enveloppe du devis ? Il risque en effet une amende s’il le dépasse et comme un chirurgien ne sait pas à l’avance ce qu’il va trouver en ouvrant un ventre, pour respecter le devis devra-t-il ne faire que le travail prévu, fermer, retirer ses gants et attendre le réveil de l’opéré (partiel) pour établir un devis complémentaire concernant le travail non prévu qui resterait à faire ?

    NB Personne n’oblige un patient à aller consulter un praticien dont les honoraires dépassent le tarif fixé, il peut s’adresser à celui qui ne le dépasse pas et dont la compétence est le plus souvent identique.


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  • Le racisme est une maladie qui atteint les uns et tue les autres.
    Jean Waligora


    La meilleure façon pour un juif d'échapper à l'antisémitisme est de devenir Dieu. L'ennui, c'est que la place est déjà prise.
    Dr WO 


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