• Recevoir ou prendreL’actualité prend souvent de curieux détours. C’est à l’occasion d’actes invraisemblables de vandalisme sur plusieurs camions utilisés par les « Resto du cœur » pour le transport de nourriture destinée aux plus démunis que l’on a vu des responsables  d'associations d'assistance exposer leur désarroi devant l’afflux des personnes qui font appel à leur aide et leur manque de moyens pour les satisfaire. On se demande si en l’absence du vandalisme qui a fait la une des médias, l’appel aux dons de ses associations aurait pu avoir un écho quelconque. Comme quoi un fait divers peut révéler un fait profond. La famille Arnault qui possèderait la première fortune mondiale s’est empressée de faire un don de 10 millions d’euros (sans vouloir en tirer les avantages fiscaux). Les malheureux ont vraiment pris des risques. S’ils n’avaient rien donné les Arnault auraient évité les quolibets, le mépris et la honte d’avoir fait un don et d’avoir ainsi montré combien ils étaient riches, ce qui en France est impardonnable. Les Français n’aiment pas la réussite et les riches, et s’ils aiment leur argent, c’est à une seule condition : leur prendre, leur confisquer par l'impôt ou la force, et le summum du plaisir est de leur couper la tête après les avoir dépouillés. C’est évidemment du côté des Mélenchonistes (les insoumis à la raison) que l’on a trouvé la réprobation la plus vive, une occasion rêvée de montrer leur fibre révolutionnaire pétrie de ressentiment. Mais qui est plus utile à la France : Arnault ou Mélenchon et sa troupe ? Illustration : Quentin Metsys : « Le Prêteur et sa femme ».


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  • L’usureOn s’habitue aux malheurs du monde quand ils ne vous touchent pas directement. Le dire est une banalité. Cette banalité, Poutine en a fait une stratégie. La tentative d’invasion de l’Ukraine par la Russie a révolté les Européens, les Etatsuniens et leurs alliés en dehors des admirateurs de l’espion devenu président, faisant peu de cas des crimes de guerre de l’armée russe, des massacres ciblés des populations et de la destruction des infrastructures civiles, et même de la déportation d'enfants ukrainiens. Un spectacle marqué par l’horreur et la bêtise par son inutilité. Chaque jour nous avons les nouvelles du front assorties d’images parfois sans rapport, mais l’image même décalée est indispensable pour l’ambiance. Cette guerre fait l’essentiel d’une chaîne de TV avec des commentateurs qui ne font que se répéter. Ce n’est pas tous les jours que l’on a des surprises comme la marche des mercenaires Wagner sur Moscou et la mort de leur chef en plein ciel. Les discours de Poutine et de ses propagandistes provoquent des sourires un peu crispés, leur humour noir et leur côté ubuesque finissent par s’user. Et je constate avec regret que l’usure me touche également. Petit à petit, insidieusement, je constate que j’évite la représentation de cette guerre usante de tranchées, ses mines venues du sol, ses bombes venues du ciel, ses jeunes morts et ses amputés à vie. Une guerre pourtant à nos portes. Peut-être une répétition, un échantillon de ce qui pourrait advenir si la Russie la gagnait. Un exemple à suivre pour d’autres. Illustration : Fernand Léger


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  • Je dois me rendre à l’évidence : je ne serai jamais influenceur. Un coup d’œil très bref sur la liste de mes abonnés m’en donne la confirmation. Pourtant, j’aimerais bien au cours d’un diner déclarer en bombant le torse à ceux qui me demanderais à quoi j’occupe mon temps : je suis un influenceur, des milliers de gens m’écoutent, je leur donne des conseils pour tout et n’importe quoi, en évitant bien sûr de les encourager à la prostitution. En fait, chacun dans sa vie a été amené à influencer les autres, notamment par sa profession, et la mienne s’y prêtait aisément, mais jusqu’à une époque récente on n’en faisait pas sa profession unique et l’influence avait en général un écho modeste.

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  • La justice au secours de la familleImaginons qu’au lieu de ce non-lieu, les gendarmes aient été condamnés, la famille Traoré n’aurait alors plus d’objet pour appeler à manifester (sauf une fois pour triompher), et la Justice aurait ainsi retiré leur gagne-pain à cette famille éplorée,  et notamment celui d'Assa, la demi-sœur d'Adama, qui s’est fait un nom jusqu’aux USA et a exploité la mort de son demi-frère en créant autour de son label une véritable entreprise ayant pignon (ou pognon) sur rue depuis des années mais qui finit par sentir. Ce non-lieu est une bonne nouvelle pour la famille qui va pouvoir relancer le schmilblick pour un certain temps encore.La Justice au secours de la famille


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  • Sieste de girafeLe Nippon est très stressé, c'est la seule explication que l'on peut trouver à la nouvelle invention de designers japonais rapportée par Nicolas Carreau dans Marianne : une cabine  pour faire la sieste debout ou plutôt en dessinant avec son corps avachi un Z étiré. Une cabine dénommée "Giraffenap" déjà proposée dans un café séduit par son faible encombrement au sol et qui pourrait remplacer dans les rues les anciennes cabines téléphoniques ou compléter les toilettes publiques, ce qui serait judicieux pour les hommes ou les femmes transgenres handicapé.e.s pendant leur sommeil par un adénome prostatique conséquent. Que l'on  me pardonne ici d'utiliser exceptionnellement l'écriture inclusive pour ne pas heurter les femmes encore pourvues d'un appareil masculin complet en état de marche (ça peut toujours servir). Une invention à dormir debout.


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  • Plume au ventOn ne sait plus s’il faut rire de Ségolène Royal frappant à toutes les portes comme dans un vaudeville, l’admirer pour sa constance dans sa volonté d’exister ou en avoir pitié devant ses tentatives malheureuses pour décrocher un job politique. Elle a pointé gauchement son nez pour les présidentielles de 2022. Elle a rêvé d’être sénatrice des Français de l’étranger, elle fut néanmoins ambassadrice des pôles, ce qui ne l’a pas refroidi pour continuer sa quête, et Première ministre de Macron ne lui aurait pas déplu, et voilà qu’elle se propose comme tête de liste de la NUPES pour les européennes de 2024. Par ses errances, elle est devenue le symbole de la gauche actuelle : complètement déboussolée et capable de tremper dans tous les marigots aussi putrides soient-ils. Par contre chroniqueuse chez Hanouna, c’est du sérieux, elle y a peut-être trouvé sa place. Illustration : dessin de Kiro paru dans le Canard enchaîné du 30/08/23


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  • Conflit de civilisationLes deux articles les plus lus dans ce journal (HuffPost) sont symptomatiques d’un conflit de civilisation.

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  • Paroles…paroles…paroles…Contrairement à beaucoup de mes visiteurs je n’ai pas une hostilité de principe à l’égard d’Emmanuel Macron, mais il m’est arrivé de critiquer, comme nombre de Français, son attitude, des déclarations plus que discutables, et des actions en faisant toutefois la part des choses entre le souhaitable et le possible. Dans Le Point du 24 août il fait l’essentiel de l’hebdomadaire dans un article exclusif intitulé « Macron. La grande explication » qui s’étend de la page 21 à la page 37. Une paille. Je n’ai pas d’hostilité de principe pour notre Président, mais je dois me rendre à l’évidence, j’ai contourné l’article sans l’ouvrir, lassé de ses analyses de commentateur de la vie politique car quelles que puissent être leurs qualités, ce n’est pas pour elles qu’il fut élu et réélu, mais pour agir. Alors qu’il est au pouvoir depuis 6 ans, il a un comportement de politologue mais pas de chef d’Etat. Il aura tout le temps pour écrire ses mémoires après avoir quitté l’Elysée afin de satisfaire son goût de la littérature et de soi-même. Mais il cause, et ça finit par lasser. Attendons « l’initiative politique d’ampleur ». Mais annonce-t-on que l’on va surprendre ?


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  • Le Parisien atterréJe regarde avec une certaine perplexité les tentatives de la mairie de Paris pour que des gens qui paraissent normalement constitués puissent se baigner dans l’eau sale de la Seine, car il est indéniable qu'elle reste polluée, à la merci des pluies et de l’herméticité des vannes, même si les égouts se déversent en aval de Paris. Ces tentatives avortées pour en faire une baignade parisienne, comme le projet de retirer les boîtes légendaires des bouquinistes des bords de Seine sont des signes avant-coureurs de la foire chauvino-sportive qui doit se dérouler l’année prochaine à Paris sans que mon avis m’ait été demandé. C’est la première fois que je regrette de ne pas disposer d’une résidence secondaire pour éviter cette manifestation internationale dont le pacifisme laisse à désirer et les excès à redouter. Illustration : Miki de Goodaboom


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  • Arguments fallacieuxIl y a quelques jours j’écoutais distraitement (dans le sens de se distraire) l’ineffable Sandrine Rousseau interrogée sur LCI à propos de l’invitation par les trois morceaux déglingués de la gauche d’un rappeur barbu qu’ils ont réussi à sortir de l’obscurité pour lui demander de les éclairer sur sa philosophie (une « explication de texte » SVP) et son parcours entre Dieudonné et Tariq Ramadan. Comme tous les politiques en difficulté elle a utilisé deux arguments que l’on pourrait nommer : les « points communs aveuglants » et la « relativité échappatoire ». Les « points communs aveuglants »  est un argument qui consiste à mettre en exergue les points qui rapprochent et ne plus voir le reste d’une position. Toutes proportions gardées, on pourrait déclarer que puisque Hitler aimait son chien, comme j'aime le mien, on peut lui pardonner de ne pas avoir aimé les Juifs au point d’en exterminer 6 millions. Sandrine Rousseau n’a pas manqué de dire qu’elle avait comme points communs avec Médine sa lutte contre l’extrême droite (de ce point de vue, ils s’y prennent bien mal) et contre le racisme, en notant que l’un comme l’autre ont des préférences dans leur activisme antiraciste. On peut donc faire copain avec un triste personnage si l’on converge sur quelques points qui rendent aveugles sur les autres. Le deuxième argument est utilisé en désespoir de cause. Quand on est acculé dans sa défense, on sort la « relativité échappatoire ». Sandrine Rousseau n’a pas manqué de le faire à la fin de l’entretien. Elle consiste à minimiser la polémique en la confrontant aux malheurs du monde. Comment pouvez-vous me parler de Médine (il est vrai qu’il n’a aucun intérêt) alors que nous sommes menacés par le réchauffement climatique et la faim dans le monde ! Le journaliste ne pouvait guère répondre à cet argument, sinon qu’il prouvait que Sandrine Rousseau n’avait en fait rien pour justifier l’invitation de ce zozo aux sauteries des trois morceaux de la gauche sinon une volonté d’autodestruction. Illustration : Bosch "L'escamoteur"


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