• Caillebotte gratteurs
    Gustave Caillebotte : "Les raboteurs de parquet"

    La lumière glisse sur le dos des hommes et les lames du plancher

    A genoux comme pour une prière qui ne sera jamais exaucée

    La chair illuminée, ils semblent gratter leur ombre de leurs bras

    Et les minces copeaux s’enroulent comme des guirlandes de bois

    Paul Obraska


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  • Henri Rousseau :"Joyeux farceurs"

    Ligne télégraphique

     

    Vous voyez cette ligne télégraphique au fond de la vallée et dont le tracé rectiligne coupe la forêt sur la montagne d’en face

    Tous les poteaux en sont de fer

    Quand on l’a installé les poteaux étaient en bois

    Au bout de trois mois il leur poussait des branches

    On les alors arrachés retournés et replantés la tête en bas les racines en l’air

    Au bout de trois mois il leur repoussait de nouvelles branches ils reprenaient racine et recommençaient à vivre

    Il a fallut tout arracher et pour rétablir une nouvelle ligne faire venir à grands frais des poteaux de fer de Pittsburg

     

    Blaise Cendrars « Du monde entier au cœur du monde » (Pendant son voyage au Brésil)


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  • Titien "Vénus et Cupidon avec un organiste"

    Pendant que dans le parc un satyre en pierre, porte un vase sur la tête et un sexe fleuri, Venus nue et alanguie écoute ce galopin de Cupidon, comploteur impénitent, lui murmurer à l’oreille quelques mots polissons.

    Le musicien, les mains sur l’orgue, détourne la tête de l’instrument pour planter son regard sur le sexe de la belle.

    Ainsi l’organiste, à qui on a simplement demandé de jouer de la musique, sort de son rôle.

     

    Un jour, lors d’une visite à domicile, alors que j’auscultais le cœur d’une femme, évidemment la poitrine nue, le mari qui était à côté me regarda, à la fois admiratif et goguenard et me dit : « vous avez du en voir des nichons dans votre vie ! ». Je passe sur la vulgarité du propos devant son épouse dont je n’avais guère remarqué les attraits, ils m’avaient plutôt gêné pour l’examen et j’avais du soulever le sein gauche pour ausculter la pointe du  cœur.

    Contrairement à l’organiste du tableau du Titien, les médecins (en dehors de quelques rares brebis galeuses) se dédoublent dans l’exercice de leur profession au point d’annihiler complètement leur sexualité.

    Un jour je me souviens d’avoir vu passer dans le couloir de l’hôpital où je travaillais une jeune femme joliment habillée et de l’avoir trouvée attirante. J’avais déjà vu son visage, mais où ? Il m’a fallu au moins une minute pour me rendre compte que je lui avais fait une heure auparavant un examen gynécologique.

    Cette neutralité du praticien est naturelle et ne demande aucun effort. Le médecin s’investit intégralement dans son rôle, il n’est plus que ça, comme le comédien qui n’est sur scène que le personnage qu’il incarne. Comme lui, en quittant la scène, il reprendra sa personnalité, ses désirs et ses travers.


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  • Dali : « Métamorphose de Narcisse »

     

    Existe !...Sois enfin toi-même, dit l’Aurore,

    O grande âme, il est temps que tu formes un corps !

    ..................................................................................................................................................................

    Mais moi, Narcisse aimé, je ne suis curieux

    Que de ma seule essence ;

    Tout autre n’a pour moi qu’un cœur mystérieux,

    Tout autre n’est qu’absence.

    ...................................................................................................................................................................
    Toi seul, ô mon corps, mon cher corps,
    Je t'aime, unique objet qui me défend des morts ! 


    PAUL VALERY (Poésies)

     

    «  Les bonnes institutions sociales sont celles qui savent le mieux dénaturer l’homme, lui ôter son existence absolue pour lui en donner une relative, et transporter le moi dans l’unité commune ; en sorte que chaque particulier ne se croie plus un, mais partie de l’unité, et ne soit plus sensible que dans le tout. »

     

    JEAN-JACQUES ROUSSEAU (Emile ou de l’éducation)


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  • Edvard Munch : "Mélancolie"


    QU'Y A-T-IL DE PLUS DEPRIMANT ? LE CANARD ENCHAÎNE.


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    Jean-Baptiste Tiepolo « L’enlèvement d’Europe » 1725

     

    SECRET D’ETABLE

     

    Ce fut une histoire scabreuse de zoophilie

    Celle d’Europe attirée par un taureau blanc

    Sans savoir qu’un dieu se cachait dedans

    La belle aurait préféré l’animal mieux fourni

     

    Un tableau de Tiepolo représente les apprêts

    Avant que le couple se livre à leurs amours

    Ebats exposés sans pudeur au grand jour

    Devant une assemblée de voyeurs satisfaits

     

    Les deux sexes furent témoins de l’évènement

    Et une femme couchée en montrant ses atouts

    Espérait encore séduire le divin taureau blanc

     

    Sur une crête de la côte crétoise des anges voyous

    Agitaient leurs ailes dorsales tout en batifolant

    Et l’un d’eux sans gêne pissait même dessous

     

     

    Paul Obraska

     

     

     

     

     


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  • Massés et masseurs, massés sur le pont St Louis


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  • Toutes les photos publiées sur ce blog sont personnelles, sauf une. Celle-ci sera la seconde, car pour la faire il aurait fallu se déplacer en Thaïlande et plus précisément dans la province de Rayong. Cet éléphanteau de 3 ans est tombé dans une bouche d’égout et son œil exprime très bien sa panique. Il y a de quoi ! Il a fallu trois heures de travail et un bulldozer pour le sortir de là et le remettre sur ses pattes. J’espère que sa mère portera plainte contre la ville.


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  • A l'entrée de Noirmoutier-en-l'île


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  • Attention, je n’ai rien contre les mouettes. Au contraire. Ce sont des oiseaux qui annoncent la mer aux terriens, la terre aux marins, les vacances aux citadins et les voyages pour tout le monde. On aime les voir voler et tourner joliment dans le vent en virant de bord.

    Mais il y a quelque chose chez elles qui n’est pas au point. Oh ! Une bricole, un petit rien : leur cri. Un oiseau habituellement ça roucoule, ça gazouille et même parfois ça chante et en plus joliment. Pas la mouette : elle hurle et ses cris vrillent l’air soit sur un mode plaintif, soit comme un appel de détresse, sans doute appris en voyant les bateaux sombrer.

    Il faut être juste, ces cris, s’ils ont parfois des accents tragiques, sont sûrement des cris d’allégresse (sur ce point, je ne peux pas être formel) et quand on n’entend plus les piaillements aigus de leur voix criarde, on les regrette, surtout lorsqu’ils sont remplacés dans les champs par le croassement rauque des corbeaux piochant la terre de leur bec comme de noirs fossoyeurs.


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