• Buffet-clown-chapeau-melon.jpgTous les observateurs (payés pour observer ce que les autres regardent), tous les milieux autorisés  (munis d’un laisser-penser), les intellectuels (ceux qui sont payés pour penser, les autres le font gratuitement), les milieux officiels (ceux qui sont légalement dans le milieu) ayant constaté que le bon peuple votait de moins en moins et se désintéressait de plus en plus de la politique dont il n’espérait plus grand-chose, cherchèrent un moyen de l’intéresser davantage.

     

    Mais comment ?

     

    A quoi le bon peuple s’intéressait-t-il avec passion ? Quelles informations et quelles émissions télévisées l’attiraient au point d’abandonner leurs autres occupations ? Et les observateurs ayant aiguisé au couteau leur don d’observation, les milieux autorisés, s’autorisant à quitter leurs sources, les intellectuels réfléchissant sans se regarder réfléchir, les milieux officiels sortant enfin de leur milieu (mais sous bonne escorte), finirent par trouver : la majorité du bon peuple s’intéressait au football.

     

    Alors pourquoi ne pas remplacer les élections par des matchs de football ? Les coups de pied seraient donnés à la vue de tous, les coups seraient enfin francs, les participants pourraient être hors-jeu sans devoir faire appel à la justice. Les spectacles attireraient les foules vocifératrices qui cesseraient de penser et de se plaindre, le visage badigeonné aux couleurs des équipes en lice. Les éventuelles guerres civiles circonscrites à la sortie des stades et aisées à prévenir.

     

    Chaque parti aurait son équipe et son financement consacré à l’acquisition de champions (sans double nationalité) et non pas à salir les murs et à occuper les ondes par leurs vantardises. Avoir de bons joueurs ne garantirait pas la victoire, étant donnée la noble incertitude du sport, d’autant plus qu’un quota de politiciens devrait faire partie de l’équipe, ce qui rajeunirait les cadres et obligerait à les renouveler. A l’inverse, les footballeurs auraient l’interdiction de faire de la politique, dans l’hypothèse où ils en seraient capables. Des poules (aucune allusion) seraient constituées et la proportion des élus déterminée selon un mode qui ne serait pas plus injuste ou compliqué que le mode électoral actuel.

     

    Mais alors, me direz-vous, les idées des partis n’entreraient plus en jeu ?

     

    Quelles idées ??

       

    Reste la question de l’arbitrage. Qui pourrait arbitrer les partis ? Qui pourrait être assez objectif pour le faire ? Je ne vois qu’un enfant, de surcroît orphelin et sans aucune attirance pour les jeux video.


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  • Chagall-le-sacrifice-de-Isaac.jpg

     

    1  Il était une fois des dieux groupés en un collectif du Destin.

    Chaque peuple avait les siens, semblables aux  noms différents.

    Chacun avait sa fonction et ses caprices  dans l’espace aérien.

    Gamins querelleurs, ils jouaient volontiers de la foudre et du trident.

    Il était rassurant pour les hommes de voir leurs faiblesses d’humains

    Et pour quelques divinités leur goût polisson pour les êtres mortels.

    Heureusement imparfaits, on pouvait les acheter par une offrande.

    Des prières obligées et quelques bakchichs liaient la Terre et le Ciel,

    Il suffisait ensuite de faire au spécialiste divin son humble demande.

     

    2  Vint un homme avec des trous de mémoire,

    En quête d’une idée simple à retenir.

    Pour  mettre de l’ordre dans cette divine foire,

    Il décréta que pour le Passé et l’Avenir,

    Il n’y aurait désormais qu’un seul Dieu.

    Les autres trouvèrent que c’était peu,

    Mais conquis, ils finirent par s’y faire

    Et les ennuis commencèrent.

     

    3  Un Dieu unique ne pouvait que s’ennuyer dans le vaste Univers.

    La Création du Monde ne Lui avait demandé que quelques jours.

    Pas de querelles ou d’amitiés possibles avec des congénères.

    Il était certes aimé mais déclenchait des catastrophes en retour.

    Il faut le comprendre, Il n’avait que Ses créatures pour Se distraire

    Et comme l’homme L’avait fait parfait et omniscient,

    Quoi qu’Il fasse, Sa perfection Le rendait innocent.

     

    4  Ainsi, lassé d’être seul, Il se révéla trois fois à ses affiliés.

    La première fois dans un buisson ignifugée, en toute discrétion.

    La deuxième fois dans le ventre d’une femme (après l’avoir annoncé).

    La troisième fois, Il se contenta d’envoyer un chargé de mission.

     

    5  Bien que les croyants vers Dieu aient la même prière,

    Les hommes obstinés les uns contre les autres, affirmèrent,

    Meurtres à l’appui, que Celui qu’ils avaient vu était le bon

    Et que les autres, infidèles, n’avaient pas compris la leçon.

    Mais tous se retournaient contre ceux qui ne croyaient rien.

    On trouvait toujours des hérétiques à occire au nom du Bien.

    Les motifs de querelles entre les hommes ne manquaient pas,

    Dieu, dans sa miséricorde et sa magnificence les multiplia.

     

    6  On ne peut que regretter le peuple des dieux imparfaits

    Leurs  faiblesses et leurs distrayantes disputes de Titans.

    Avec eux les hommes auraient détruit leur planète en paix,

    Sans toujours invoquer Dieu pour leurs débordements.

     

    7  C’est une histoire déraisonnable dont les hommes ne se lassent jamais

     

     

    Paul Obraska

     

    Chagall : « Le sacrifice de Isaac »


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  • Il était une fois, dans une petite ville proche du désert, un jeune vendeur ambulant de fruits et légumes que la maréchaussée ne cessait de harceler, lui imposant amende sur amende, lui réclamant bakchich sur bakchich, jusqu’à se servir directement dans sa caisse.  

    Un jour on lui confisqua son étal et en échange on lui délivra des insultes et un nouveau papillon. Le pauvre marchand, désespéré, s’immola par le feu et en mourut.

     

    Le papillon ne sachant où se poser, charrette et marchand ayant disparu, pris son envol et parcourut le pays, mais à chaque fois qu’il survolait une ville, des foules mécontentes descendaient dans les rues et sur les places et lorsque le papillon survola la capitale, le seigneur, effrayé, dut partir.

    Le papillon, inlassable, passa les frontières en provoquant toujours le même effet dans chaque pays qu’il survolait, déclenchant des émeutes et même une guerre.

     

    Alors, je demande à la maréchaussée de bien réfléchir avant de glisser un papillon sur le pare-brise de ma charrette.

     

    Buffet-papillon-rouge-et-jaune.jpg

     

    Bernard Buffet « Papillon rouge et jaune »


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  • St-louis-blaise-promenade.jpgIl était une fois un roi qui s’était emparé du trône en enfermant un vieux roi malade, très aimé de son peuple car il l’avait libéré de maints jougs.

    Une fois en place, le nouveau roi devint autoritaire et jaloux, tenant son royaume d’une main de fer, ne souffrant aucune critique et emprisonnant les auteurs du moindre libelle.

    Ce roi régnait sans partage et se servait sans vergogne dans les caisses de l’Etat. Mais la Reine fit pire, elle imposa son abondante famille au Palais et ses membres mirent en coupe réglée les villes et les campagnes comme des bandits de grand chemin, prélevant leur écot sur toute chose et sur tout commerce en appauvrissant le peuple.

    Le Roi et la Reine étaient cependant accueillis à bras ouverts dans toutes les cours, on leur faisait sourires et cadeaux, leur trouvant moult qualités et l’on fermait les yeux  en excusant les quelques travers que les gens jugés trop rigides leur reprochaient.

    Or il advint que le peuple, ne trouvant ni travail ni pain, se souleva et descendit dans la rue en dépit des hommes en armes qui n’hésitèrent pas à tirer sur la foule que le Roi traita d’abord – comme il est de coutume -  de ramassis de bandits à la solde de l’étranger.

    Mais à la fin, le Roi et la Reine, craignant pour leur vie, décidèrent de fuir leur pays à tire-d’aile. Ils se tournèrent alors vers les cours qui les avaient, il y a peu, si bien accueillis, mais la plupart des gouvernements de ces royaumes firent la sourde oreille et refusèrent de recevoir le couple royal déchu qui dut se résoudre à se réfugier dans le désert. L’un d’eux fit même main basse sur leurs avoirs qui, du jour au lendemain, devinrent suspects, sans doute pour se concilier les bonnes grâces du prochain Roi qui ne manquera pas de monter sur le trône vacant et qu’il sera bon de flatter comme on avait flatté le précédent.

     

    Illustration : Saint-Louis Blaise (peintre haïtien de la deuxième moitié du XXe siècle) "Le Roi et la Reine en promenade à cheval"


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  •  

    Comment sauver le millénaire ?

    Ce serait de la légèreté de notre part de ne pas prendre le  chat de Philippe Geluck au sérieux. Comment faire pour sauver le millénaire ? Certes, on pourrait se réjouir de la fabrication dans les décennies à venir d’un utérus artificiel évitant ainsi aux femmes – si elles le désirent - les nausées et la déformation de leur corps lors de la grossesse, certes on pourrait se réjouir dans un avenir plus lointain d’un Paris-plage, non pas au bord de la Seine polluée, mais au bord de la Manche et de pouvoir se baigner sous un soleil éclatant par la grâce du réchauffement climatique, pensée réconfortante par le temps glacial qui sévit en ce moment, mais est-ce rigolo ?

    Si l’on veut sauver le millénaire, il faut envisager d’autres solutions plus rigolotes et j’en propose ici quelques unes :

    - La sélection des membres d’un gouvernement ou même pour occuper des postes de responsabilité comporterait une épreuve de french cancan jugée par un jury populaire. Les femmes étant plus douées que les hommes pour cette manifestation, elles arriveront plus aisément aux manettes que par les quotas.

    - Obliger ceux qui écrivent les discours des hommes politiques à terminer chacun des paragraphes et de façon alternée par é ou u afin que le public puisse dans l’enthousiasme ajouter en chœur soit « poil au nez » soit « poil au cul ».

    - Il sera aisé d’inventer une machine comparant en temps réel les déclarations avec les promesses, les déclarations antérieures et les faits réels et en cas de discordance manifeste affubler l’orateur d’un nez plus grand que le sien et comme il risque de s’agrandir au fur et à mesure du discours, prévoir une haie d’assistants parlementaires pour soutenir l’appendice nasal s’il devient monstrueux, ce qui déclencherait des rires plutôt que des critiques.

    - On dit que telle personne très riche pèse tant et tant. On pourrait traduire l’argent en son équivalent en poids – par exemple 10 kg pour 1 million de dollars - et demander à la dite personne de le soulever et de ne lui laisser en argent que l’équivalent du poids qu’il est capable de soulever. On verrait alors les financiers passer plus de temps à s’entraîner en haltérophilie qu’à spéculer, ce qui serait une bonne chose, et le spectacle de gringalets soulevant des haltères pourrait être rigolo.

    - Et ne serait-il pas amusant de faire une surprise en transformant les stock-options en articles de farces et attrapes au moment de les lever et la retraite-chapeau en chapeau de clown à la retraite ?

    Mais il y a beaucoup de choses dans le monde qui n’ont pas de solution rigolote et je me demande si ce millénaire pourra être sauvé.


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  •  

    Lassés par le jugement des Français, par l’impopularité dont ils sont victimes, heurtés par l’injustice qui les accable, le Président de la République, le Premier Ministre, les ministres, les secrétaires d’état, les chefs de cabinet, les conseillers en tout genre, décidèrent de commencer une grève reconductible.

    Les voitures de fonction restèrent au garage, plus de va-et-vient, on ne vit sur le perron de l’Elysée aucune poignée de main, les journalistes tendirent leurs micros dans le vide et pas la moindre déclaration présidentielle ou ministérielle ne vint encombrer les pages des journaux ou les ondes et l’image des dirigeants disparut des écrans après l’annonce solennelle de l’arrêt de travail par le collectif gouvernemental.

    Inutile de dire que le pays fut surpris par une telle unanimité, mais ne pouvait faiblir et céder aux revendications gouvernementales dont la première était d’être aimé par la population, ce qui paraissait impossible.

    S’agissant d’une grève corporatiste, les administrations ne suivirent pas le mouvement et les chambres, un moment déboussolées, continuèrent à se réunir avec pour les députés et les sénateurs de la majorité un curieux sentiment de liberté et de vacances, dispensés qu’ils étaient de voter des lois à tour de bras, lois qui existaient déjà sous une autre forme mais sans avoir eu le loisir d’être appliquées.

    Privé de sa tête, parfois un peu folle, le corps du pays continua à fonctionner. En l’absence de pressions ou d’entraves, les administrations organisèrent leur travail comme elles l’entendaient, la police devint efficace sans se perdre dans des tâches subalternes comme la protection des personnalités, l’encadrement massif des visites présidentielles ou dans des opérations à grand spectacle qui se soldaient par la prise d’un fusil à pompe ou d’un troisième couteau non prévenu en raison de l’épuisement de la batterie de son portable. La Justice put sortir quelques affaires que l’on avait glissées sous le Parquet et les diplomates purent faire de la diplomatie sans voir tous leurs efforts annihilés par des interventions intempestives. Quant au monde économique, il s’était toujours moqué des ministres sauf pour en tirer quelque profit.

    Alors la population encouragea le gouvernement à tenir le coup, à maintenir ses revendications  et pour l’aider elle continua de son côté à ne pas l’aimer mais en lui faisant espérer cet amour impossible.


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  • A la suite de la décision connue dans les livres de droit sous la dénomination du « Cas Chirac » (remboursement à la Mairie de Paris des sommes détournées de nombreuses années auparavant), les tribunaux n’ont plus pousuivi et bien sûr condamné les prévenus ayant soit volé, soit détourné des fonds, à condition que les objets ou les sommes subtilisés soient restitués à leur(s) légitime (s) propriétaire(s) et ce, sans limitation dans le temps.

    En suivant cette jurisprudence, le travail des tribunaux s’en est trouvé allégé et les prisons moins pleines, mais les vols et les détournement de fonds ont connu une expansion remarquable, leur pratique ayant été assimilée à un jeu avec davantage de gagnants que dans les jeux d’argent habituels. Les forces de l’ordre débordées ne pouvaient, en effet, résoudre qu’une petite proportion des affaires en cours, pour récupérer les biens mal acquis afin de les rendre à leurs légitimes propriétaires et passaient leur temps à  classer sans suite les plaintes qui ne pouvaient s’éteindre qu’avec la restitution de ces biens ou une condamnation pour les malheureux qui n’avaient pas les moyens d’y échapper (ce qui mettait en évidence l’inégalité des justiciables devant la loi).

    Il suffisait donc d’attendre pour pouvoir disposer de ses prises délictueuses. Ou investir et faire fructifier d’emblée les sommes dérobées afin d’améliorer son ordinaire tout en prenant ses dispositions pour faire face aisément à une éventuelle restitution dans le cas improbable où le bras hésitant de la justice finirait par vous agripper avant votre départ pour l’au-delà.


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  • munch burning-cigaretteEdward Munch : "Autoportrait avec cigarette allumée"

     

    Certains en France semble séduits par l’initiative australienne de rendre quasi invisibles les marques de cigarettes sur les paquets en uniformisant leur présentation, évitant ainsi le clinquant jugé attractif pour les jeunes consommateurs. Des penseurs (il y a des gens dont la profession est de penser) trouvèrent que cette idée pouvait être étendue à d’autres produits de consommation et notamment aux produits politiques.

    Après un débat national fort mouvementé, il fut décidé de supprimer les étiquettes sur les hommes politiques à vendre. Les opposants hurlèrent que cette décision, pourtant entérinée par un référendum d’initiative populaire, était antidémocratique puisqu’elle aboutissait à la suppression des partis.

    Pourtant à l’usage les politiques eux-mêmes y  trouvèrent quelques avantages. Le financement des élections fut versé de façon égale et directement à chaque candidat (somme remboursée si un minimum de voix n’était pas acquis en tenant compte de la situation financière de chacun), sans aucune source extérieure, fortune personnelle, apport des entreprises ou de gens fortunés qui espéraient auparavant tirer un bénéfice de leur générosité.

    La conséquence fut que les candidats ne dirent que ce qu’ils pensaient sans obéir aux directives d’un parti et une fois élus ils votèrent les lois en leur âme et conscience sans subir les pressions pour voter contre leur propre opinion. Afin de renforcer leur indépendance et ne songer qu’au bien commun, ils devaient affronter le suffrage universel à chaque fois dans une région différente, ce qui constituait également un frein au cumul des mandats.

    Le niveau des candidats s’éleva peu à peu car dire ce que l’on pense implique que l’on pense quelque chose. Le débat entre politiciens devint intéressant par la confrontation des idées et des arguments avec la disparition des argumentaires établis par d’autres et on fut surpris par le nombre de fois où ils tombèrent d’accord sur les solutions à adopter.

    Le chef du gouvernement élu par des députés indépendants finit par choisir des gens de talent plutôt que des gens obéissants et qui n’obéissaient naguère que pour être élus sous l’étiquette d’un parti ou pour satisfaire les intérêts d’une circonscription.

    Et c’est ainsi que la politique sans étiquette fit un tabac et j’ajoute pour ceux qui ont un doute sur ma lucidité en lisant cette fable que je n’ai pas fumé la moquette avant de l’écrire.


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  • L’HOMME QUI AVAIT RENCONTRE DIEU

     

    Un vieil homme avait un jour rencontré Dieu

    Oh ! Pas dans une église, un temple ou une mosquée

    Car Dieu avait honte de s’y montrer

    Mais dans un parc sur un banc comme un petit vieux

     

    Il s’était assis et le vieil homme s’était écarté

    Il ne savait pas que c’était Dieu

    Il ne l’avait jamais fréquenté

    Ils sont restés assis silencieux

    Comme deux  inconnus

    Comme deux  petits vieux

     

    C’est Dieu qui commença à parler

    Il demanda à l’homme si ce parc lui avait plu

    Il en parlait comme si c’était Lui qui l’avait créé

    L’homme en se tournant vit son visage barbu

    Où donc l’avait-il déjà rencontré ?

    Ça devait remonter à une éternité

     

    Mais Dieu lui dit en hésitant un peu :

    Je suis Dieu

    Et le vieil homme lui demanda poliment :

    Comment allez-Vous ?

    Et Dieu répondit : pas très bien en ce moment

    Ça ne m’étonne pas du tout

    Fit l’homme âgé en se levant

     

    Vous partez déjà demanda Dieu un peu déçu

    Et l’homme répondit que son temps était compté

    Que c’est Lui qui l’avait ainsi voulu

    Seuls les Dieux avaient pour eux l’éternité

     

    Dans un parc en se promenant

    A tout moment on peut rencontrer l’inattendu

    Si vous rencontrez un petit vieux sur un banc

    Sachez qu’il est plus près de Dieu que des vivants

    Mais ne faites pas comme s’il n’existait plus

     

     

    Paul Obraska 


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  • burne-jones

    Edward Burne Jones : « Psyché et Pan »

     

    LE SOIR DE L’ERECTION

     

    Le soir de l’érection,

    Il secoua ses urnes avec impatience

    Et n’obtint qu’un vent de protestation,

    Un vent vert-rose qui sentait le caviar.

    Il trépigna de dépit et d’impuissance.

     

    Ongles rubis sur le ventre de la guitare,

    Témoin à éclipses des déserts africains,

    Sa femme le regardait de ses yeux d’or.

    Elle avait vu les puits asséchés de loin

    Et ne se plaignait pas de son sort.

     

    Il se dit : une érection de perdue ne veut rien dire,

    Une érection de perdue, dix de retrouvées.

    Je m’en bats les urnes car j’ai vu bien pire,

    Mon cap à redresser ne sera pas retiré.

    Certes, il a déjà servi, il est peu usé,

    Et même si la crise dure,

    Nous le ressortirons

    Pour la future

    Erection.

     

     

    Paul Obraska


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