• Le Visiteur de l’ElyséeC’est non sans mal que l’Archange Gabriel pénétra dans l’Elysée. Il faut dire qu’il était un peu rouillé ; la dernière fois que le préposé au courrier divin avait eu à porter un message du Très-Haut remontait à plus de quatorze siècles, et il avait beau s’entretenir en faisant de l’exercice, il ne pouvait pas prévoir les obstacles à franchir en ces temps troublés quand on ne possède pas d’accréditation et en l’absence du flux de journalistes qu’il suffisait habituellement de suivre pour pénétrer dans ce Haut-Lieu.

    Le Palais de l’Elysée est comme les Champs du même nom, le lieu où séjournent les héros aux Enfers, et l’Archange une fois dedans n’eut guère de mal à trouver le bureau du président Macron, héros s’il en est.

    Gabriel laissa sortir Brigitte Trogneux en robe Louis Vuitton, et se présenta toutes ailes déployées (ce qui est tout de même impressionnant) devant l’homme (mais est-ce un homme ?) qui préside depuis peu aux destinées de la France.

    D'abord gêné par le courant d’air provoqué par le déploiement des ailes du préposé postal qui fit voler quelques ordonnances sur son bureau, Macron ne fut surpris qu’un bref instant par cette entrée non annoncée et sans rendez-vous.

    En fait, il s’attendait et espérait même la visite d’un extraterrestre car il avait tout fait pour se faire remarquer du Ciel, tel Bonaparte devant les pyramides, même si les siennes sortaient du bitume plutôt que du désert.

    Toujours aimable, Macron, pleinement dans son rôle de président, demanda à Gabriel (appelez-moi Emmanuel) ce qu’il pouvait faire pour lui. L’Archange répondit qu’il avait un message à lui délivrer de la part du Très-Haut. Macron, qui sait écouter selon les rumeurs, lui demanda la teneur du message divin. En écoutant le message, le président français fut surpris de s’entendre dire qu’il avait vexé le Très Haut. « Diable, pourquoi donc ? » laissa malencontreusement échapper le jeune héros (échappements dont il est malheureusement coutumier et que ses proches tentent maladroitement de justifier par des échappatoires).

    L’Archange replia ses ailes pour se reposer un peu et répondit d’un ton presque geignard : « pourquoi se faire appeler Jupiter et non pas Dieu ? ».

    Hans Memling : "L'ange à la branche"


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    En cette période où certains parlent beaucoup d'histoire de France, il m'a paru souhaitable de publier à nouveau cette histoire rectifiée en espérant qu'elle permettra d'éclairer le débat en remettant les choses à leur place.

     

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    S'agissant de la Nième manifestation qui se déroule aujourd'hui contre la "loi travail", nous avons assisté à un remarquable cafouillage de la part du gouvernement en cette période marquée par l'état d'urgence frisant le courtelinesque. Après cette procrastination, la décision finale est de permettre le déroulement d'un cortège en circuit fermé sur 1,8 km.

    Ceci m'a rappelé un petit billet que j'avais publié en mai 2009 et qui me semble avoir anticipé l'évènement. Deux petites différences : les casseurs ne se trouvent plus en queue de manifestation, mais en tête, et la Bastille n'a rien de champêtre malgré son petit côté provincial.

    Je me permets de le mettre en ligne à nouveau et sans modification :

    Un jour, les autorités, les marchands, les assureurs  manifestèrent une certaine lassitude devant les manifestations itératives défilant dans les rues des grandes villes, bloquant la circulation des sacro-saintes voitures et se terminant le plus souvent par quelques bris divers fomentés par des queues encagoulées (Honni soit qui mal y pense !).

    Certes, des mesures énergiques et intelligentes avaient été prises comme l’interdiction des cagoules, mais faire retirer les cagoules à ceux qui voulaient les garder se révéla une source supplémentaire de heurts avec les forces de l’ordre et certains trublions renoncèrent à la cagoule pour s’affubler de foulards du meilleur effet et parfois de perruques féminines qui les faisaient ressembler à des catcheuses en les rendant méconnaissables dans la plus stricte légalité, le choix du sexe faisant partie des libertés reconnues.

    Les manifestations des villes étant devenues intolérables, les autorités, s’inspirant du penseur Alphonse Allais, décidèrent de les mettre à la campagne. Elles prirent conseil auprès des spécialistes en la matière : les organisateurs de rave parties.

    Des espaces champêtres furent donc aménagés, des circuits de cars organisés et seules les drogues politiques furent tolérées.

    Les manifestants pouvaient ainsi défiler dans un air pur, brandir des banderoles, crier des slogans, chanter à pleine voix sans gêner quiconque. Les éventuels sauvageons qui n’avaient plus rien à casser, se cassèrent.

    Quant aux manifestants, d’abord réticents, ils acceptèrent finalement cette solution qui leur permettait de passer une journée à la campagne et de griller quelques merguez.

    Bien sûr, leurs slogans et leur colère ne pouvaient pas être entendus des ministères, mais comme ils ne l’étaient pas davantage lorsqu’ils défilaient en ville, cela ne changeait pas grand chose.

    En fait, cette idée de délocalisation avait déjà été appliquée par Poutine en 2014 lors des jeux de Sotchi où fut installée une « zone de protestation » à une dizaine de kilomètres des premiers sites olympiques, afin que les jeux d’hiver ne soient pas perturbés par d’éventuelles manifestations hostiles au régime de Poutine et notamment par des opposants aux lois anti-gays. Cette délocalisation fut efficace car onze jours après l’ouverture des jeux, un seul défilé se déroula dans ce lieu dédié à la mauvaise humeur, celui organisé par le parti communiste russe. Les communistes ont en effet un goût prononcé pour les manifestations au nom de la démocratie qu'ils n'ont pour leur part appliquée dans aucun des pays où ils eurent l'occasion de prendre le pouvoir.


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    Les rejetons malformés de la démocratieC’est le peuple ou du moins la partie qui se rend aux urnes qui engrosse dame démocratie. Après une gestation longuement préparée, il en sort un rejeton qui va emmerder pendant plusieurs années ceux qui l’ont enfanté.

    A l’évidence, certains cas mériteraient de recourir à un avortement thérapeutique.

    La volonté d’enfanter quoi qu’il en coûte conduit parfois à faire naître des rejetons malformés qui n’ont comme seul but que de tuer leur mère, c’est à dire la démocratie, et de sacrifier leur père, le peuple, à la moindre occasion.

    Cependant, depuis l’antiquité les cas sont nombreux où les rejetons sans avoir d’anomalies, comme César ou les deux Bonaparte, l’oncle et le neveu, ont d’abord été portés par des parents consentants, pour finir par leur faire un sort.

    Mais le cas le plus douloureux fut celui du dénommé Hitler porté sur les fonds baptismaux par le peuple alors que celui-ci savait très bien que c’était un psychopathe obsessionnel. Il avait suffisamment brayé dès sa naissance pour qu’on le sache. Voilà un rejeton qui avait dit au monde ce qu’il allait faire dès qu’il serait en âge de marcher, et qui a fait ce qu’il avait dit. Mais ses parents indignes ne l’ont pas écouté, minimisant ses incartades, persuadés qu’il allait s’amender. Les voisins eux-mêmes négligèrent la chose et n’ont pas porté plainte. Si bien qu’il devint rapidement envahissant.

    Voyez aux Philippines, le peuple vient de porter démocratiquement à sa tête Rodrigo Duterte, un rejeton malade et qui n’a caché aucun symptôme de sa maladie, celle d’un « serial killer » menaçant et grossier. Est-ce son côté Grand Guignol qui a séduit ? Les parents ont parfois les yeux doux pour un enfant terrible.

    Voyez Trump. Il n’est pas encore au pouvoir, mais il est possible qu’il y parvienne. Espérons qu’il joue au retardé mental afin de séduire les retardés mentaux dont il a compris qu’ils sont majoritaires.

    Je sais, la démocratie est la pire des parturientes à l’exclusion de toutes les autres mais on ne sait jamais ce qu’elle peut enfanter.

    Klimt : « Espérance »


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    La déprime de SatanSatan ne va pas bien.

    L’oisiveté.

    Certes, il s’occupe encore de quelques bricoles, mais il ne fait plus que du détail : des brochettes d’individus. Une misère.

    Cette situation est d’autant plus déprimante qu’au XXe siècle son affaire était florissante, on faisait la queue pour entrer en Enfer, et des postulants, faute de place,  étaient obligés d’attendre au Purgatoire par dérogation spéciale, le temps que le matériel soit à nouveau opérationnel.

    Satan se souvient, ému, des fournées d’assassins laïcs du XXe siècle ! Les bandes à Staline, Hitler, Mao, Pol Pot et autres génocidaires ! Le rêve, pas de discussion avec les Patrons[1] : direct dans les feux de l’Enfer.

    Mais aujourd’hui, quelle hérésie ! On assassine pour mériter ce Paradis organisé en parc d’attractions par l’un des Patrons, et plus l’assassinat est ignoble, touchant innocents, femmes ou enfants, plus les commanditaires font miroiter aux postulants les chances d’y parvenir.

    Alors si les assassins de masse vont au Paradis que reste-t-il à Satan ?

    Si l’on tue au nom de Dieu, on peut comprendre le découragement de Satan, il n’y a plus grand monde qui tue en son nom à lui.

    Alors le Diable tourne en rond dans l’Enfer, le cœur n’y est plus, il n’a plus le feu sacré.

    Si le Paradis devient un asile d’aliénés, s’il accueille tout le Mal du monde, s’il est pavé de mauvaises intentions, il ne reste plus à Satan que de s’inscrire à Pôle Emploi, c’est aussi l’enfer.

    Illustration du Codex Gigas (XIIIe siècle)

     

    [1] Satan est employé par plusieurs Patrons uniques


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    Nous mettons en ligne leur déclaration qui sera bientôt rendue publique :

    "Nous, les quatrièmes de couverture, nous entendons protester auprès des pouvoirs publics, de l’Académie française, et des éditeurs sur l’injustice dont nous sommes les victimes.

    Alors que notre rôle dans l’édition est irremplaçable, alors que nous supportons le poids du livre par notre position, alors qu’il est inscrit sur notre dos la substantifique moelle de l’ouvrage, alors que nous diffusons le portrait de l’auteur qui sans nous resterait probablement inconnu,

    Nous occupons la dernière place dans la hiérarchie du livre. Une humiliation discriminatoire devenue intolérable et contre laquelle nous entendons protester.

    Nous ne revendiquons pas la première, mais à quoi servent la deuxième et la troisième de couverture ?

    Nous réclamons justice, et nous accorder la place de deuxième de couverture nous semble pleinement justifié, ne serait-ce que par le rôle que nous jouons dans la promotion du livre."

    Le collectif des quatrièmes de couverture


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    La nouvelle tomba à 10 heures. Les rédactions, d'abord sidérées, furent prises d'une hystérie collective, et la diffusèrent fébrilement. Le monde fut stupéfait, abasourdi, incrédule, anéanti. Beaucoup crièrent au complot.

    Une nouvelle si inattendue que les automobilistes en l'entendant perdirent le contrôle de leur voiture. On ne compta plus les accrochages et les accidentés. Des femmes accouchèrent plus tôt, d'autres avortèrent spontanément. A l'inverse, les escargots restèrent dans leur coquille et les lièvres dans leur terrier.

    On réveilla ceux qui étaient endormis pour leur annoncer la nouvelle et en l’entendant certains sombrèrent dans le coma :

    Le pape s'était converti à l'islam !!!

    La conférence de presse pontificale eut lieu à midi. La place Saint-Pierre était noire d'une foule sceptique, mécontente, agitée et impatiente de connaître les raisons qui auraient poussé le Saint-Père à abandonner le Saint-Siège pour se convertir à la religion de Mahomet.

    L'ex-pape apparu devant les journalistes du monde entier en djellaba, mais seul. La curie s'était abstenue de paraître à ses côtés. Et il s'expliqua :

    « Au moment de préparer mes tartines avec de la margarine - il faut vous dire que j'ai un peu de cholestérol - l'ange Gabriel m'est apparu. Je dois avouer que l'apparition du messager divin m'a surpris car je ne croyais pas trop à son existence. Mais l'ange était bien devant moi, le nez sur mes tartines, et il portait une besace, maladroitement, car gêné par ses ailes. De sa besace il sortit un livre. Je pensais qu'il s'agissait de la Bible, mais pas du tout. En chaussant mes lunettes, je reconnus le Coran, ce livre dicté par Dieu où Il répète sans cesse qu'Il est miséricordieux. L'ange Gabriel me tendit le Coran par-dessus mes tartines en disant : « c'est pour vous, et il y a une dédicace ».

    Le ci-devant pape se tut un instant. L'assistance médusée attendait dans un silence religieux, sachant que la suite allait expliquer l'incroyable nouvelle. Et l'ex-Saint-Père repris : « j'ai lu la dédicace… Elle était d'Allah ».

    La salle explosa, les gardes suisses bien que déboussolées par la conversion de leur patron, faillirent intervenir pour le protéger, mais sans la moindre intention de décapiter les opposants. Ce n’est plus le genre du Vatican.

    Les invectives fusèrent, mais un journaliste, plus maître de lui, demanda : « Et comment le savez-vous que la dédicace était d'Allah ? » et l'ex-chef de l'Eglise catholique répondit, sereinement : « j'ai reconnu son écriture ».

    La nouvelle


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  • Naufrage

    Ses cheveux épars collés sur le crâne par la pluie qui semble sans cesse le noyer, le capitaine, bousculé par le tangage, godille en vain dans la tempête. Il ne se retourne pas sur les matelots qui tombent à la mer emportés par le vent des couloirs du palais, et qui, alourdis par leurs poches pleines, s’enfoncent dans les vagues de l’opprobre. Des membres de l’équipage aimeraient quitter le navire et cherchent à embarquer dans des canots de sauvetage, d’autres se révoltent contre la façon dont le capitaine mène sa barque, et envisagent même de remettre son brevet en question.

    Sur la côte, l’ancien capitaine, entouré de son ancien équipage, regarde, sardonique, le bateau secoué par les bourrasques du large. Il veut reprendre la barre alors qu’il avait échoué le navire lors d’un précédent voyage en laissant dans la coque un trou béant. Il espère bien récupérer son poste qu’il estime mériter de droit divin en écartant avec mépris les importuns primaires. Il harangue ses fidèles en imitant les imitateurs qui l’imitent, et en caricaturant ses propres caricatures. Il promet tout et son contraire, mais surtout de défaire ce que l’autre a fait. Les fidèles demeurés en extase sont toujours prêts à le suivre pour un périlleux voyage. Quant à ses anciens lieutenants, ils aimeraient tenter leur chance au gouvernail. L’un espère que la capitainerie se penchera davantage sur le passé de son ancien capitaine. L’autre, qui a beaucoup bourlingué, a la tête d’un revenant qui rêverait ne plus être un fantôme.

    Les gars de la Marine ricanent dans leur coin, et ne pensent qu’à pousser le navire dans le cimetière marin.

    William Turner : « Naufrage »

     


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    Chère Madame Huaimpé,

     Je me vois dans l’obligation de vous écrire cette lettre au sujet de votre fils, le petit Nicolas.

    Depuis sa rentrée, je le trouve très agité. Il va d’une place à une autre, il dénigre ses petits camarades et leur manque de respect dès qu’ils ne sont pas d’accord avec lui. Il monte sur l’estrade quand nous avons le dos tourné en se vantant d’être le meilleur et en déclarant que tous les autres sont des imbéciles. Bien sûr, comme c’est un meneur, il entraîne dans ses expéditions quelques-uns de ses camarades de jeu qui ne se souviennent plus des plaies et des bosses qu’ils ont récoltées en le suivant.

    Je sais, chère Mme Huaimpé, que votre situation est difficile et que vous m’avez affirmé lors de notre entretien que le petit Nicolas avait changé, que les vacances l’avaient assagi, qu’il était devenu plus posé, moins hyperactif et agité, mais je suis navré de vous dire qu’il n’en est rien. Je crois même que son état a empiré avec une pointe d’agressivité.

    Quant à son travail, n’en parlons pas. Il dit qu’il est le meilleur, mais on ne sait pas en quoi. Ses dissertations manquent singulièrement de fond et d’imagination et il est si faible en calcul qu’il lui est arrivé de demander à d’autres de remplir ses devoirs. Il semble n’avoir rien appris de son passage dans l’établissement précédent dont il a été exclu.

    Enfin, sans vouloir me mêler de votre vie privée, n’avez-vous pas constaté qu’il manquait de l’argent dans votre porte-monnaie ? Si je me permets de vous poser une telle question, c’est que le petit Nicolas réunit fréquemment sa petite troupe de fidèles dans des arrière-salles, réunions qui exigent tout de même quelques frais qu’il ne semble avoir aucune difficulté à assumer.

    Dans l’état actuel des choses, sans vouloir anticiper les jugements futurs, nous ne savons pas s’il sera digne de passer dans la classe supérieure.

    Je vous prie de croire, chère madame, en mes sentiments les meilleurs.

    Signature illisible


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  • Phobie administrative

    Mr Thévenoud, l’ex et fugace secrétaire d’Etat, socialiste dans l’âme (mais pas au niveau du portefeuille) a omis de déclarer ses revenus, et même pendant un temps de payer un loyer, en avouant pour sa défense être administratophobe. Comme on le voit, Mr Thévenoud n’a pas mâché ses mots, et n’a pas hésité à étaler ses convictions nauséabondes dans les médias. Alors, puisque les masques tombent, puisque les langues se libèrent, puisque de telles idées sournoises osent s’exprimer au grand jour, il serait temps de lutter contre cette administratophobie qui ne se cache plus, et qui risque, si l’on n’y prend pas garde, de se répandre dans la population comme une traînée de poudre à sécher.

    Tout d’abord en prenant la mesure du phénomène en créant un observatoire de l’administratophobie, et ensuite en mettant sur pied un comité de lutte contre une telle dérive, car si cette phobie gagnait toutes les couches de la société, le tissu social risquerait de se déchirer, et le « vivre ensemble » deviendrait impossible.

    Il serait à craindre que les administrés finissent par s’opposer violemment à l’administration, que dans leur folle phobie ils ne se livrent à un autodafé des formulaires, lettres, rappels, mises en demeure, convocations et autres billets doux. Des attentats ne seraient pas à exclure, les martyrs de l’administration pourraient faire exploser leur stylo dans les salles d’attente ou s’enchaîner aux grilles des guichets devant les fonctionnaires terrorisés, en bloquant la queue des administratophiles attendant amoureusement d’être baisés à leur tour.

    Euh... Des administratophiles, ça existe ?


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