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Par Dr WO le 27 Septembre 2009 à 18:50
FLÂNERIE EN SEPTEMBRE
Cette journée à Paris il faisait beau
Une perfection de ciel et de douceur
Les arbres étaient mi-feu, mi-eau
Et le soleil d’automne à mi-hauteur
Cernaient leurs feuilles de lumière
Nous sommes allés flâner aux halles
Au pied des grandes maisons de verre
Sous la soucoupe sur son piédestal
Le long des terrasses ornées de dîneurs
L’église St Eustache au loin nous attira
Elle nous montrait sa nouvelle blancheur
Le jardin fut franchi en pressant nos pas
Et elle nous accueillit dans sa fraîcheur
Sous les entrelacs de sa voûte si lointaine
Comme pour toucher un Dieu intouchable
Puis au Louvre des antiquaires à la chaîne
Exposaient une foison d’objets admirables
Tous ceux que je ne pourrai jamais posséder
Mais je ne trouve pas ces richesses désirables
Il me suffit en flânant d’être et de les admirer
Paul Obraska
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Par Dr WO le 31 Août 2009 à 11:13
Bernard Buffet « Orang-outan femelle »GRANDS SINGES
Les petites et les grandes personnes
Entrèrent dans la demi-obscurité
Venant de la lumière d’un soleil d’automne
Ils défilèrent devant les cages éclairées
Comme des théâtres de marionnettes
Sans rideaux
De grands singes les regardaient passer
Derrière les barreaux
De leurs tristes yeux couleur noisette
Les humains et les singes se regardaient
Les primates face à face étaient silencieux
Et devant la tristesse que les singes exprimaient
Les hominiens finirent par baisser les yeux
Les voyeurs n’étaient pas fiers d’être là
Devant ces grands singes prisonniers à l’étroit
Qui leur ressemblaient tant
Dressés comme des reproches vivants
Paul Obraska
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Par Dr WO le 21 Août 2009 à 16:42
GLACELa maison ancienne tel un souvenir dans un miroir
Se reflète dans l’immeuble nouveau, lisse, nu et glacé,
Un peu déformée comme tous les reflets de la mémoire ;
Le présent ne se libère jamais des constructions du passé.
Paul Obraska
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Par Dr WO le 12 Août 2009 à 17:20
PETITS SINGESDans un zoo carcéral de Paris
Blottis ensemble sur un faux rocher
Quatre singes à longue queue sont assis
Avec leur gueule de cheval ratée
L’un l’autre, solidaires, ils s’épouillent
Les doigts dans la pelisse mordorée
Graves et concentrés, ils fouillent
Une patte amicale sur la queue du fouillé
Leurs yeux d’agate au regard humain
Ne daignent pas se tourner
Vers la troupe amassée des cousins
Qui les regardent, gênés
Des cousins dangereux à qui Dieu
Aurait donné une âme immortelle
Et qui, en bas, se moquent d’eux
Alors qu’ils ont servi de modèles
Les singes ne sont pas fiers de leur lignage
Des cousins geôliers gonflés de vanité
Qui affirment que le Divin est à leur image
Et enferment leur famille pour la rejeter
Alors les petits singes ne tournent pas le regard
Vers ces lointains cousins renégats
Amenés du bon coté par Dieu ou le Hasard
Et continuent, méprisants, leurs paisibles ébats
Paul Obraska
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Par Dr WO le 2 Avril 2009 à 18:33
Picasso : "Les pigeons"
LES PIGEONS DE PARISA Paris, le peuple des pigeons,
Petite tête et œil de reptile,
Gros corps et ventre rond,
S’apprête à quitter la ville.
Las des petites vieilles à cabas,
Lanceuses de miettes de pain,
Ricanant devant les combats
A coups de bec assassins.
Las de la poursuite des enfants
Dans les parcs et les squares,
Des coups de pied méchants
Lancés par les petits barbares.
Las de voler autour des blocs de béton,
De s’engluer dans le bitume des rues,
De voir leurs coulées de déjections
Servant de perruques aux statues.
Las des trottoirs encombrés
De tous les mobiles à roulettes,
Des pas des Parisiens pressés
Avançant sur eux à l’aveuglette.
Las des lourds envols effrayés
A chaque pétarade incongrue,
De l’odeur des gaz empoisonnés
Au ras de leurs becs crochus.
Las des ruées de voitures
Aux pare-brise meurtriers,
De leurs roues de torture
Prêtes à les écarteler.
Le peuple des pigeons de Paris
Pourchassé et devenu amer,
Lassé d’être toujours incompris,
Quitta un jour la ville pour la mer
Paul Obraska
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Par Dr WO le 30 Mars 2009 à 16:50
QUELQUE PART
En partant, le soleil dans sa hâte
A oublié sur les toits noirs de Paris
Sa longue écharpe écarlate
Bientôt dérobée par la nuit.
Les mères disaient parfois qu’un ciel de sang
Etait signe de guerre et de départs.
Les mères disaient vrai. De tous temps,
Il y a toujours eu une guerre quelque part.
Paul Obraska
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Par Dr WO le 14 Mars 2009 à 10:54
HORIZONLes rues de la ville n’ont pas d’horizon
Le citadin voit à peine l’aurore vermeille
Il ne voit que des cieux découpés au béton
De la rue il est privé de coucher de Soleil
Les nuages ont des formes amputées
Les yeux ne peuvent suivre leur voyage
Au-delà du tronçon de ciel dévoilé
L’habitant de la ville est sans paysage
Le citadin hôte pressé des trottoirs
Oublie de lever vers le ciel ses yeux
Le regard barré par les murs des dortoirs
Il se perd en lui et oublie les cieux
Paul Obraska
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Par Dr WO le 22 Février 2009 à 10:11
Gustave Caillebotte « Paris : un jour de pluie »IL PLEUT SUR PARIS
Il pleut sur Paris
Les champignons poussent sur les têtes
Les couples se serrent pour être à l’abri
L’ombre des pépins leur fait une voilette
Les pavés glissants font petits miroirs
Les roues éclaboussent les passants
Les flaques dans le creux des trottoirs
Attirent les chaussures des enfants
Les portes cochères servent d’asile
Les fenêtres ont leur verre cathédrale
La chaussée brille de reflets d’huile
Des rayures chutent du ciel lacrymal
Une estompe humide passe sur la ville
Et la nue se teint de jaune pâle
Paul Obraska
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Par Dr WO le 12 Février 2009 à 17:38
LE COUPLE DELAISSELes sons profonds du violoncelle
Sortent des cordes embrassées
La mélopée dans la ruelle
S’élève du couple enlacé
Le vieil homme cesse soudain de jouer
L’archet désuni au bout du bras ballant
Les yeux fixes, les cheveux ébouriffés
Il laisse le chant se perdre dans le vent
Personne n’écoutait ses notes mélodieuses
L’instrument comme une femme délaissée
Presse contre lui ses courbes harmonieuses
Son offrande de musique dédaignée
Le musicien figé reste l’archet suspendu
Tristesse et lassitude pétrifiées en statue
Paul Obraska
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Par Dr WO le 13 Janvier 2009 à 18:04
Pieter Bruegel l’Ancien « Les estropiés »SOUS TERRE
A la station Duroc, dans le boyau sous terre
Qui résonne des bruits des pas redoublés
On entend la plainte de Mozart massacré
Par un accordéon qui chante la misère
En s’appliquant avec tant de tendresse
Que je m’arrête pour lui donner la pièce
Sur la ligne treize dans le wagon bondé
Un homme, les yeux rouges et les traits tirés
Raconte sa vie que personne n’entend
La rame s’arrête et l’homme descend
Sur la ligne dix Austerlitz – Saint-Cloud
Une femme, un enfant pendu à son cou
Tend une main en murmurant des mots
En montrant son enfant aux yeux clos
Il dort toujours sans jamais s’éveiller
Je ne l’ai jamais entendu pleurer.
Paul Obraska
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