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On ne peut pas ouvrir son ordinateur sans que des gens bien intentionnés – et assez souvent des dames – proposent du viagra à bon prix pour réveiller la libido des hommes. Mais le viagra n’est qu’un produit artificiel et pour ceux qui préfèrent des produits naturels aux vertus aphrodisiaques les ressources ne manquent pas, à condition d’en avoir pour se les procurer et de se payer en outre un voyage en Asie. Sans être exhaustif, nous pouvons dresser une liste des produits naturels qui ont fait leurs preuves libidinales avec un long recul :
1. Le pénis de tigre à condition de le tremper dans le vin. Nous vous conseillons l’organe du tigre de Sumatra si vous en avez les moyens (3200 dollars en Chine) car l’espèce se fait rare (il n’en reste que 400 à l’état sauvage)
2. L’organe reproducteur d’ours lippu dont la consommation est très prisée en Inde, mais son trafic a fait baisser le nombre d’ours de près de la moitié en trente ans.
3. Le ragoût d’orang-outan dont on se régale en Indonésie et en Indochine, à condition d’en trouver un spécimen car la moitié de l’espèce a disparu en dix ans.
4. La tisane d’hippocampe d’Inde très appréciée des Chinois.
5. L’aileron séché de requin, produit de luxe (jusqu'à 60000 dollars pour le requin pèlerin dont le foie est également vendu comme aphrodisiaque). La population de requins a diminué de 90% en un siècle.
6. Du musc de la glande odorante du cerf musqué : « l’odeur d’amour » de l’Asie de l’Est. Il faut 160 cerfs pour obtenir 1 kilo de musc naturel.
J’arrête là le massacre pour prendre un antidépresseur.
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Un peu de gaîté dans un monde sans pitié. Un peu de rêverie devant ce tableau de Miro intitulé sobrement "Peinture" pour une débauche de couleurs et de formes.
Ne trouvez-vous pas qu'il nettoie un peu le cerveau encombré de pensées grises et difformes.
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Lorsqu’on termine la lecture d’un essai, on se pose la question de savoir ce qu’il est bon d’en retenir. Pour Alain Minc c’est simple : il n’y a en général qu’une seule idée qui pourrait être développée sur une seule page et dont les variations occupent un livre entier (ce qui, comme en musique, nécessite du talent).
Je viens de terminer « Après la démocratie » d’Emmanuel Todd. Le titre ne correspond qu’aux dernières pages du livre et tout en appréciant les données démographiques exposées, je n’ai pas compris ce qu’elles veulent prouver et de quelle façon elles expliqueraient la situation actuelle : l’élection d’un président de la République inculte et vulgaire (selon l’auteur), les effets néfastes de la globalisation économique, et la nécessité pour lui d’un protectionnisme européen (dont les modalités et les conséquences sont à peine ébauchées)
Hier dans le métro parisien un homme a dit à peu près la même chose. Il est monté à la station « Invalides » et devant des têtes multicolores allant du blanc scandinave au noir africain en passant par toutes les nuances du rose et du brun, presque toutes avec des cordons dans les oreilles, il a commencé à parler d’une voix forte pour couvrir le bruit de la rame, passer le barrage des bouchons auriculaires et s’immiscer dans les magmas musicaux individuels. Et que disait cet homme de la cinquantaine ? Qu’il était au chômage et qu’il aimerait bien qu’on lui donne un ticket-restaurant ou une pièce pour pouvoir manger, dormir au chaud et se tenir propre. Après avoir traversé la longueur du wagon en vain et sans tirer sur les cordons, il a conclu avant de partir qu’il en était là par la faute de l’économie mondialisée, bon prétexte pour licencier des gens comme lui.
Cet homme m’a paru plus convaincant qu’Emmanuel Todd, avec tout le respect que je dois à ce dernier.
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Joan Miro « Tête d’homme »TÊTE A TÊTE
Qu’y a-t-il dans une tête?
Des pensées, plein de pensées
Les unes poussent les autres
Les autres naissent des unes
Rien ne les arrête
Des pensées en pagaille ou du prêt à penser
Chaque seconde du matin jusqu’au soir
Et même la nuit la tête est envahie
De pensées qui prennent leur liberté
Car le jour la tête se parle à elle-même
En tête-à-tête
Un monologue bavard
Oh ! Le plus souvent ce sont des pensées ordinaires
Sans intérêt et plutôt bêtes
Comme : « Ai-je fermé la portière ? »
Ou « J’ai mal au dos » ou « Je suis en retard »
La pensée persiste même dans une tête vide
Bien que fixe une pensée unique tourne en rond
Elle occupe l’espace, la tête a horreur du vide
Ou alors c’est la fin pour de bon
Et puis il y a les pensées qui rouillent à force de tourner
Elles prennent la tête et brouillent les autres pensées
C’est parce qu’elles cherchent parfois une solution :
Dans les têtes qui se posent des questions
Car la tête peut avoir de profondes pensées
Comme : « Qui suis-je, d’où viens-je, où vais-je ? »
Les pensées profondes sont des questions sans réponses
La profondeur est telle que la tête perd pied
Et prise de vertiges elle s’enfonce
Avec ses lourdes pensées
Mais la tête est parfois pleine de réponses sans questions
Comme : « Je crois en Dieu » ou « Je possède la vérité »
Dans une tête les réponses toutes faites sont redoutables
Elles ne sont pas discutables
Elles ne se posent pas de questions
Elles sont acquises pour toujours
Et occupent la tête comme dans les rêves la nuit
Mais les pensées de nuit ne sont pas faites pour le jour
Et puis il y a les pensées sordides, les pires
Elles sont tapies au fond de la tête
Elles ne demandent qu’à sortir
Toujours prêtes
Elles attendent l’occasion
Paul Obraska
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Dans mon coup d’œil du 28/02/09, je m’étais montré fort irrespectueux envers un perroquet, soulevant d’ailleurs quelques protestations. Je fais donc amende honorable en publiant cet entrefilet : « Les médias américains ont rapporté l’étonnante histoire de Brian Wilson. Il y a quatorze ans, ce jeune pompier a été grièvement blessé dans un accident de voiture. Ayant perdu l’usage de la parole et de ses jambes, Brian Wilson resta pendant de longues semaines en compagnie de ses deux perroquets, qui eux n’avaient pas perdu leur langue… A force de les entendre jacasser, Brian Wilson aurait progressivement retrouvé ses mots, alors que les médecins considéraient qu’il ne s’exprimerait jamais mieux qu’un enfant de deux ans ! » (Journal International de Médecine du 26/02/09)
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En Grande-Bretagne, comme ailleurs, les moines se font rares. Les ordres anglicans ont perdu un tiers de leurs effectifs en huit ans et les ordres catholiques ne sont pas mieux lotis. Certaines communautés organisent des week-ends découverte en utilisant de véritables campagnes marketing vantant le cadre médiéval des monastères, le bon accueil, les avantages du jardinage. Certes les moines à l’essai peuvent repartir aussi vite qu’ils ont arrivés, mais les contrats à durée déterminée peuvent parfois se transformer en forme indéterminée, ce qui cadre bien avec la croyance dans l’Au-delà. Sinon il faut se tourner vers l’importation de religieux, ce que font certains couvents irlandais avec des religieuses polonaises, la Pologne n’ayant pas que des plombiers à exporter.
La religion n’est pas la seule mafia à souffrir de la situation actuelle. La récession frappe aussi la Pieuvre, le racket rapporte moins. Cosa Nostra a réduit ses salaires de moitié et les hommes de paille qui servent de prête-noms n’ont plus droit à un sou.
L’industrie du porno est également dans une situation préoccupante. En Allemagne, elle demande des aides à l’état sans se faire beaucoup d’illusions et aux USA elle a demandé début janvier au gouvernement de débloquer une aide de 5 milliards. Certains responsables de cette industrie ont sollicité l’aide du Congrès pour « réveiller l’appétit sexuel des Américains … trop déprimés pour être sexuellement actifs…Situation malsaine pour le pays » ; l’argument imparable étant que l’on peut se passer de voitures mais pas de sexe. Certes, si voiture et sexe vous transportent ailleurs, et que l’un peut se faire dans l’autre, il nous parait néanmoins regrettable de confondre sexualité et pornographie.
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Le perroquet nous regarde fixementTête de vieille sorcière édentée
L'œil rond de mépris indifférent
Dans sa belle queue de pie chamarrée
Nous parlons souvent pour ne rien dire
Il dit des mots sans les comprendre
Je ne sais ce qui des deux est le pire
Les deux ensemble à tout prendre
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« Le chirurgien doit être sûr qu’il n’est pas saoul quand il opère ses patients » conseille le chirurgien, chevalier de l’Ordre Teutonique, Heinrich von Pfolspeundt en 1460.[1]
Le bloc opératoire est le théâtre des opérations où des protagonistes costumés et masqués jouent une pièce pas toujours tragique mais jamais comique. Le chirurgien y passe une grande partie de son temps à faire des nœuds, bien que ceux-ci aient tendance à se former spontanément sur le fil lorsqu’on a le dos tourné.
La cicatrice est pour bien des opérés le critère principal d’appréciation de la qualité du chirurgien. Un critère superficiel, surtout lorsque l’opérateur laisse à son aide le soin de fermer la voie d’abord.
Le patient doit savoir qu’en se réveillant après une anesthésie, il lui manque presque toujours quelque chose et qu’Il est déplacé de sa part de mourir après une prouesse chirurgicale. Mourir juste avant est une preuve de savoir vivre.
Avant l’anesthésie, la célérité du chirurgien faisait sa célébrité.
Au XVIIIe siècle le britannique William Cheselden enlevait une pierre de vessie en quarante cinq secondes. Le Baron Larrey, « Chirurgien de l’Empereur » (portrait) est resté célèbre pour la rapidité avec laquelle il amputait les victimes de celui-ci. Au début de l’anesthésie, qui n’était qu’une asphyxie plus ou moins contrôlée, il ne fallait toujours pas traînasser et le brillant chirurgien écossais Robert Liston disait aux spectateurs en commençant une opération : « Chronométrez-moi, Messieurs, chronométrez-moi ». A présent c’est la longueur d’une intervention qui impressionne.
De l’audace. Toujours de l’audace ?
On admire les chirurgiens audacieux. Mais si l’audace est pour le chirurgien, le risque et le courage sont réservés au malade. Au XIXe siècle, Jules Maisonneuve était vanté pour son audace. En faisant son éloge en 1900, le Pr Jean Reclus évoque ces chirurgiens « qui ne craignent pas que les prouesses de l’opérateur aient pour rançon la vie de l’opéré ». Inversement pour le Pr Antonin Gosset « Le timide est plus dangereux que l’audacieux. » Qui croire ?
De l’adresse.
L’adresse est une qualité attribuée d’office au chirurgien. Quand un chirurgien dit d’un de ses collègues qu’il est adroit – un excellent opérateur, une fine lame ! - on comprend qu’il veut dire qu’il n’est pas très regardant sur les indications. Inversement quand il dit que c’est un bon clinicien on comprend qu’il opère mal. Dans ce domaine une bonne moyenne semble préférable. « Les dons trop affirmés figurent dans l’exercice de la médecine un danger plutôt qu’une garantie » (Alexandre Couvelaire, Professeur de Clinique obstétricale). Toutefois « Il n’est pas nécessaire d’être maladroit pour faire une opération » (Pr Judet).
De la responsabilité « Surtout pas de connerie, je me charge de tout » aurait dit à ses aides le grand chirurgien Jules Péan en commençant une opération.
Du bistouri à la gloire.
« La gloire des chirurgiens ressemble à celle des acteurs, qui n’existent que de leur vivant et dont le talent n’est plus appréciable dès qu’ils ont disparu. » (H. de Balzac)[2] Propos démenti par la postérité qui se souvient aussi bien du Docteur Desplein de la Comédie Humaine que de son modèle, Guillaume Dupuytren (portrait), le prototype du « grand patron » du XIXe siècle. Celui que son collègue Lisfranc appelait méchamment « le brigand de l’Hôtel-Dieu » mérite sa gloire, non seulement pour la description de « sa » maladie mais aussi pour son courage lorsqu’il s’est opposé à la police qui voulait mettre la main sur les blessés des Trois Glorieuses hospitalisés dans son service.
Documentation réunie avec la collaboration de Jean Waligora
[1] Cité par K. Haeger, History of Surgery
[2] La messe de l’athée
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René Magritte « L'avenir des statues »PERSUASION
Un homme vaincu
a forcément tort
Un homme mort
est un homme convaincu
Un convaincu a tort d'être mort
il ne peut plus dire ses torts au plus fort
Et lorsque s'accumulent les morts pour leur bien
on les met ensemble dans des fosses communes
où les hommes se retrouvent enfin
et que disparaît leur rancune
Plus le vainqueur tue de gens plus il sera décoré
Et les survivants persécutés persuadés
feront au tueur de grandioses statues
sur les places et dans le vide des rues
Paul Obraska
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Mr Mugabe, vous qui êtes le dictateur du Zimbabwe depuis 29 ans, vous qui avez ruiné votre pays, où la misère a attiré le vibrion cholérique qui se sent comme chez lui au point de tuer 3500 de vos concitoyens, vous qui avez 85 ans, nous vous souhaitons, avant de mourir (paisiblement, bien sûr), de pouvoir jouir, la conscience tranquille (cela ne fait aucun doute), de la villa que vous vous êtes récemment payée à Hongkong pour la modeste somme de 4,5 millions d’euros.
Ainsi va le monde.
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