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Venise 10
MASQUESLa Mort ironique s’invite à la fête
Par des masques mortuaires livides
Dans ce lieu où s’étalent des têtes
Aux trous noirs d’orbites vides
Faces peintes suspendues
Dans l’attente d’un corps vivant
Penchées comme celles des pendus
Têtes de décapités au visage souriant
Dans une morgue ruisselante
De flammes rouges, de flammes bleues
Les bouches cyanosées ou sanglantes
Semblent lancer un appel silencieux
Les masques sardoniques du carnaval
Comme des figures figées par la Camarde
Attendent d’être amenés au bal
Pour une sarabande goguenarde
Que les vivants se couvrent la face
Du masque anonyme des morts
Pour enfin libérer leurs audaces
Avant de subir leur sort
Paul Obraska
Giandomenico Tiepolo "Scène de carnaval - le menuet"
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Commentaires
Quelque chose m'échappe ... merci de m'expliquer, vous parlez-là des masques de Venise en général ? Des détails, si cela ne vous dérange pas, m'intéresseraient...
Je n'ose pas trop m'avancer, même si je trouve votre poème juste mais triste, parce que, dans ces masques, s'il s'agit de ceux auxquels je pense, il y en a de très beaux...
Et comme d'habitude, ou n'est-ce que mon côté optimiste qui ressurgit... je ne regarde que le côté esthétique de la chose... pas du tout sous la forme que vous décrivez...Tous les masques de Venise me mettent mal à l'aise. Même si certains sont intrinsèquement beaux, ce sont pour moi des masques mortuaires, figés, livides, des trous pour les yeux et des lèvres agressives. Mais on peut aimer, moi je préfère le visage encore vivant qui se cache dessous.
Dr WOCes masquent me procurent le même malaise qu'à vous. Je n'aime pas du tout...
Par contre j'aime beaucoup votre poème !je comprends ce que vous voulez dire et, vu sous cet angle, il est évident que ce n'est pas réjouissant...
Que vous préfériez le visage en-dessous, bien vivant, cela me semble logique surtout s'il est beau...ce qui ne gache rien... mais je n'étais pas allée aussi loin en pensée... me contentant de regarder le travail artistique du masque lui-même...
Tenez, vous me refroidissez-là... tant pis...
merci pour l'explication que vous me donnez et je regrette d'appeler votre pensée sur quelque chose de triste...Il faut avoir vu le visage des morts pour se rendre compte de la terrible ressemblance, même si des fanfreluches et des pierreries viennent égayer les masques vénitiens.
Dr WOPas de regrets, le poème exprimait déjà ma pensée. Mais c'est vrai que ces masques attirent toujours beaucoup de monde à Venise et il y en a partout.
Dr WOBel poesia dottore.
Le maschere di Venezia sono tuttavia segno di gioia e di carnevale.
Il maque permette libertà e libertinaggio durante la festa.
Perché la maschera associare alla morte?
Baci
Buona notte
ZAZAJe crois m'en être expliqué dans mes réponses aux précédents commentaires. Ce sont des masques destinés à la fête mais dont l'aspect évoque la mort. On se retrouve devant le but du divertissement évoqué par Pascal.
Dr WOCes rangées de masques sont dérangeantes. Peut-être sont-ils différents animés par des personnes et au milieu de la joie de la fête. Les objets fabriqués à Murano sont beaux, la beauté de l'inutile et de la fragilité.
Dr WO14leonieLundi 7 Janvier 2013 à 16:22Un bal masqué à pour but de venir s'amuser anonymement, cela permet toutes les audaces voir les tromperies. C'est vrai que le masque est ridige, même riant il fait un peu peur, sans doute la raison pour laquelle dans votre poème, vous le comparez à la rigidité de la mort.15JajouveLundi 7 Janvier 2013 à 16:22D'accord avec vous. J'ai été souvent à Venise, sans jamais apprécier les masques qui encombrent les vitrines. Je leur préfère même, de beaucoup, les verreries de Murano, plus petites, plus discrètes, plus fragiles. L'accumulation des masques me fait penser aux étals des boucheries. J'aime la viande dans mon assiette, jamais aux crocs des bouchers.
Et pourtant je rêve d'aller à Venise au moment du carnaval...16perrineLundi 7 Janvier 2013 à 16:22Bellissimo !
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Dansons dans une ville qui se meurt en attendant que vienne notre mort!