• Johnny Hallyday a quitté la scène en beauté et son dernier spectacle fut une apothéose. Il a réussi à remplir places et rues de ses fidèles, il est vrai que les places étaient gratuites.

    Ce chanteur talentueux au destin chaotique et exceptionnel est curieusement qualifié de « héros français », alors qu’il fut un admirateur de la culture américaine, qu’il imita les Américains dans ses goûts, sa façon de s’habiller, de se comporter, de chanter, de monter ses spectacles et de payer ses impôts.

    Un Américain à Paris devenu une idole française courtisée par tous et surtout par ceux qui vivaient de sa générosité.

    Curieusement, un de ses proches lors de son hommage à l’église de la Madeleine, faisant référence à la foi chrétienne du chanteur, a souligné que tombé au sol, frappé par la mort, ses yeux étaient dirigés vers le ciel. L’étonnant eut été qu’ils ne fussent pas dirigés vers le haut.

    L’ultime spectacle

     

    L’ultime spectacle

     

    Il est certain que quand on prend de l’âge ces obsèques à répétition donnent un peu de vague à l’âme.

    Et pour paraphraser un auteur anglais : « d’Ormesson est mort, Johnny Hallyday est mort et moi, je ne me sens pas très bien ».

    Mélancolie aggravée par le ciel gris, les averses, le froid et le vent.

    Il ne reste plus qu’à enterrer le spleen.

     

     

     


    10 commentaires
  • A l'occasion de la visite en Italie du président iranien Hassan Rohani en janvier 2016, le musée du Capitole de Rome avait caché toutes ses statues représentant des sculptures de nus (voir « Cachez ce nu que je ne saurais voir ». Et bien nous y voilà, plusieurs villes d’Europe (Londres, Cologne, Hambourg…) ont décidé de censurer des affiches viennoises représentant les tableaux Fille aux bas orange (1914) et Homme assis nu (1910) (autoportrait)

    La nostalgie de la feuille de vigne

    pour illustrer une rétrospective des œuvres d’Egon Schiele organisée au Leopold Muséum de Vienne en février prochain en raison du centenaire de la mort (à 28 ans) du peintre viennois et intitulée «Egon Schiele, expression et lyrisme»

    Vienne a donc décidé d’envoyer d’autres affiches, accueillant avec humour ce surcroît publicitaire, en soulignant qu’après un siècle la peinture de Schiele reste toujours aussi audacieuse.

    La nostalgie de la feuille de vigne

    Il semble que les édiles de ces villes allemandes et anglaises ont été heurtés par la visibilité des parties génitales qui aurait pu choquer les promeneurs ou usagers des transports en commun.

    S’il fallait supprimer toutes les représentations du nu dans l’art, les musées seraient dévastés et les parcs déserts. Mais pour les tableaux de Schiele ce qui heurte sans doute ces édiles, c’est leur réalisme, non seulement sans concession, mais optant plus pour la laideur que pour la beauté. Le corps n’est pas à son avantage, le sexe est un sexe et non pas une virgule chez l’homme et une platitude chez la femme quand il ne s’agit pas d’une feuille de vigne. Schiele représente exactement ce que chacun d’entre nous a entre les jambes et ce que chacun d’entre nous expose à sa compagne ou à son compagnon et dont la conjonction appropriée permet de donner la vie et de maintenir l’espèce.

    Pourquoi un passant regardant sur une affiche la représentation de son sexe qu’il connaît fort bien, et qu’il se plait peut-être à contempler et à mesurer, devrait-il être choqué ? Pourquoi une passante serait-elle choquée par l’image de son intimité qui n’a plus de secret pour elle ?

    Il faut en déduire que l’un et l’autre ne peuvent pas se voir en peinture.

    Cette honte d'une partie de soi-même pourrait expliquer le succès de la psychanalyse dont le sexe est le pivot, et l'importance qui lui est accordée par les religions où la honte est cultivée et le sexe à la fois caché et obsessionnel et obsessionnel parce que caché.

    Quand la morale se mêle d'art

    La nostalgie de la feuille de vigne

    Plusieurs milliers de personnes demandent ni plus ni moins le retrait du tableau de Balthus intitulé Thérèse rêvant exposé au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York, en raison « de ce que ce tableau insinue ». Mais ce tableau insinue ce que la personne y voit et la dame qui a lancé cette pétition y voit apparemment de bien vilaines choses, je ne lui fais pas mes compliments.

    Moi, j’y vois autre chose, si ce tableau vous heurte par les pensées que vous y mettez et l'interprétation que vous en faites, ne le regardez pas, mais n’en privez pas les autres.


    14 commentaires
  • Les mélenchonistes, insoumis de pacotille dans une société démocratique, sont les dignes successeurs des communistes staliniens admirateurs de l’URSS qui furent pendant des décennies sourds et aveugles aux témoignages de ceux qui en réchappaient, et qui devenaient en racontant simplement ce qu’ils avaient vécu, les cibles de leurs insultes et les objets de leurs calomnies pour déconsidérer leur témoignage.

    Les extrémistes, enfermés dans une vérité inoxydable forgée hors du réel, n’apprennent jamais rien de l’histoire. Ils rejettent sans état d’âme la réalité rapportée par les témoins dont le discours est interprété par eux comme faisant partie d’un complot pour déconsidérer la vérité dont ils sont les détenteurs, vérité qui se doit d’être immuable et imperméable à toute discussion et à tout fait contraire.

    C’est ainsi que Laurence Debray, fille de Régis Debray (copain de Mélenchon) et de la Vénézuélienne Elisabeth Burgos, rapportant la situation actuelle que vit le peuple vénézuélien, et sa famille qui s’y trouve, devant JL Mélenchon à « L’émission politique » du 30/11/17 s’est fait traiter par celui-ci sur son blog de « marionnette grotesque », mais il n’a pas utilisé l’expression « vipère lubrique » très prisée des staliniens, il est vrai qu’il est plutôt de tendance trotskiste.

    Depuis, Laurence Debray subit un déferlement d’injures et de haine sur les réseaux des lâches anonymes, et même directement par voie téléphonique.

    Que le destin nous préserve des insoumis au bon sens et au faits. Il est vrai que l’insoumis Ruffin, toujours debout en représentation, mais qui ne représente abondamment que lui-même, affirme, avec sa modestie habituelle, qu’il ne se sent pas prêt à assumer le pouvoir. Ainsi soit-il.


    6 commentaires
  • J’ai remarqué que les personnages publics partent souvent par deux dans l’Au-delà. Un peu comme les flics lorsqu’ils font une ronde. Peut-être que la mort est dangereuse et qu’à deux le voyage est plus sûr.

    Cette fois, rien n’est plus disparate que le couple qui vient de partir. L’un très « vieille France », délicat et souriant même dans ses attaques, l’autre grande gueule, grande voix, occupant l’espace dans une orgie de lumières, mais l’un et l’autre ont été aimés par tous.

    Bonne route.


    8 commentaires
  • Quand on confond la mort des assassins avec l’assassinat des victimes

    « Dans une exposition intitulée "Elargir le concept du martyr" installée à la maison des artistes de Béthanie à Berlin, deux artistes danois ont voulu mettre en lumière une série de personnes "mortes pour leurs convictions". Parmi elles, des figures historiques, telles que Socrate, Martin Luther King mais aussi plusieurs… terroristes. Ismaël Omar Mostefaï, membre du commando du 13 novembre 2015 à Paris, Mohammed Atta, à la tête du commando du 11 Septembre 2001, ou encore les auteurs des attentats suicides de mars 2016 à Bruxelles, apparaissent ainsi en bonne place dans l’installation. Un choix "choquant", a réagi l'ambassade de France en Allemagne ce lundi 4 décembre ». (Marianne)

    L’Allemagne continue de nous surprendre, mais ces « artistes » danois ne vont pas jusqu’au bout de leur art car il me semble qu’Hitler devrait figurer dans ce martyrodrome à la gloire de la diversité : ne s’est-il pas suicidé en constatant l’échec de ses convictions ?

    Max Beckmann : "La nuit"


    9 commentaires
  • Attention ! Le Père Noël est une ordureIl va livrer à nos chères têtes blondes et brunes des jouets espions fabriqués en Chine. Ne vous fiez pas à l'allure innocente de cette poupée "Mon amie Cayla" (et à son copain le robot I-Que) à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession car, justement, elle n'est pas tenue au secret de la confession. Tout ce que vous lui direz dans une conversation intime pourra être aisément capté par un étranger, et celui-ci sera également capable de faire parler à distance cette poupée connectée et pourquoi pas demander des renseignements à l'enfant. La connexion peut s'établir aisément avec un portable à une vingtaine de mètres. Quant à la société basée à Hong Kong "Des vérifications /par la Cnil/ ont permis de relever que la société collecte une multitude d'informations personnelles sur les enfants et leur entourage : les voix, le contenu des conversations échangées avec les jouets (qui peut révéler des données identifiantes comme une adresse, un nom...) » (L'Express)

    On vit une époque formidable. Et on peut se demander si...

    LES ENFANTS RÊVENT-ILS ENCORE ?

    Devant des boîtes de conserve en fer Rêvent-ils d'une imprenable forteresse ? Les hautes tours découpées sur un ciel lunaire Où sont prisonniers un roi et une princesse Qu'ils délivreront des hordes guerrières

    Inventent-ils des monstres inconnus ? Pour se prouver qu'ils n'ont pas peur Les monstres seront bien sûr vaincus Par l'enfant intrépide devenu gladiateur

    Rêvent-ils devant un long bout de bois ? Que par magie ils transformeront en galère Lancée à la poursuite des méchants aux abois Qui seront capturés par les enfants corsaires

    Leurs rêves sont-ils déjà préfabriqués ? Par le prêt-à-rêver des adultes commerçants Par les boîtes électroniques d'images animées Devant les lutins tout faits virevoltant sur l'écran Devant des monstres de plastique déjà imaginés Par des aventures que d'autres ont inventées Les mêmes pour les enfants du monde entier

    Enfin pour les enfants de ceux qui peuvent payer Partout les boîtes de rêves industriels s'achètent Pour gaver des enfants capables de tout imaginer Eux qui ont des rêves pleins la tête Des rêves à eux qui restent coincés Par des machines sans vie Alors laissons-les rêver Ces petits

    En liberté


    22 commentaires
  •  

    La neige tombe

    Samedi matin, sur une chaîne TV, la présentatrice annonce : « la neige tombe et enflamme les réseaux sociaux ». Une déclaration sans doute destinée à nous réchauffer. Ainsi il ne suffit plus de délivrer une information : « la neige tombe », mais il faut simultanément se poser la question : Que disent les réseaux sociaux ? En l’occurrence, samedi matin, les réseaux disent que la neige tombe, ce qui vient conforter l’information puisque des internautes ont pris la peine, après avoir regardé par leur fenêtre et de constater que la neige tombe, de se précipiter sur leur ordinateur pour annoncer au monde entier que chez eux la neige tombe. Nous voilà rassurés, l’information est véridique car « la neige tombe » circule à profusion sur les réseaux sociaux au point de les enflammer.

    Cela jette un froid : ce matin sur France info la  déclaration d'une employée de la Croix Rouge en "tournée" dans le 9ème de Paris face à des personnes couchées dans la rue par ce froid : "ça leur permet de libérer la parole". Paroles...paroles...paroles...

    Igor Grabar : "Matin d'hiver"


    13 commentaires
  • IA

    IA

    J'ai lu récemment un roman de science-fiction (cela faisait une éternité que je n’en avais pas lu un) écrit par l’américain Walter Tevis, et intitulé « L’oiseau d’Amérique » sur le thème rabattu des robots. Dans ce livre paru en 1980 (4 ans avant la mort de l’auteur), les humains avaient confié dans le passé l’essentiel des activités aux robots, y compris celle d’organiser et de diriger. Ce transfert de pouvoir étant justifié par le désir de promouvoir la paix et de permettre à l’humain futur, libéré de toutes les tâches, de ne songer qu’à lui-même en réduisant au minimum les contacts avec ses congénères pour éviter toute friction, source de violence. Le résultat – vous vous en doutez -  ne fut guère fameux, marqué par la disparition progressive des enfants et des vagues de suicide collectif : le retour de la violence, mais sur soi-même.

    Ce roman est une illustration de ce que l'on peut craindre. Je trouve, comme d’autres, que l’intelligence artificielle dont on parle beaucoup, et avec enthousiasme, n’est pas un progrès séduisant mais une chose plutôt effrayante.

    Mon smartphone et mon ordinateur me demandent parfois avec une voix tentatrice ce que je veux et je leur rabats toujours le caquet (mon téléphone n’a plus de clapet). L’IA, après avoir envahi les transports, va sûrement permettre ceux de la libido : le robot baiseu-r-se (là, il faut faire dans l’inclusif) nanti-e de tous les atouts pour cette fonction est proche de l’accouchement.

    J’étais dans ma jeunesse un modeste joueur d’échecs et j’avoue avoir été dépité, il y a déjà pas mal d’années, lorsqu’une machine, même si elle avait été programmée par d’autres humains, triompha du champion du monde, démontrant ainsi qu’une bonne partie de l’intelligence n’est basée que sur la mémoire. Puisque le champion du monde d’échecs se faisait battre par un ordinateur, je n’avais plus de dépit à prendre une déculottée face à la machine, j’avais intégré ma défaite.

    Toutefois, je commence à me sentir personnellement visé en apprenant que le robot chinois Xiao Yi ("petit médecin") a aisément réussi l’épreuve écrite du concours national chinois d’entrée en médecine avec 456 points sur 600 (sans recourir à internet). Un candidat humain a heureusement sauvé l’honneur en obtenant 553 points (il a toute ma sympathie) alors que les ingénieurs de l'Université Tsinghua de Pékin, avait fait ingurgité à la machine pas moins d'un million d'images, 53 000 ouvrages, deux millions de dossiers ainsi que 400 000 documents et rapports médicaux.

    Les bras m’en tombent.

    Un défi que les humains ne pourront jamais relever. Pourquoi encombrer notre mémoire puisque la machine de ce point de vue est bien supérieure, nous ne faisons plus l'effort de retenir, et une amputation de la mémoire conduira peut-être à un déficit de la pensée, car celle-ci est aussi faite de rapprochements que l'ordinateur effectuent plus vite et mieux que nous. Il ne restera plus aux humains, qu’à intégrer leur défaite…Ou de briser les machines sophistiquées et présentes dans tous les domaines, concurrentes dangereuses car elles pourront peut-être un jour se fabriquer elles-mêmes.

    Ainsi dans ma vie j’ai lu des romans d’anticipation qui me paraissaient à l’époque totalement imaginaires pour voir finalement l’imaginaire se réaliser sous mes yeux.


    12 commentaires