• Fascisme et nazisme consommés à toutes les sauces

    Il est d’une grande banalité de traiter l’autre de fasciste ou plus trivialement de « fascho » quand on prétend être dans le camp du bien, mais en suivant une ligne typiquement fasciste par son obéissance aveugle au chef, et par son esprit totalitaire jusqu’à empêcher l’autre de parler, au besoin par la violence, quand il n’a pas la même opinion que vous. Ce petit monde qui se place à la gauche radicale, c’est-à-dire à une extrémité du spectre politique, n’est pas loin de considérer que tous ceux qui se placent à sa droite, c’est-à-dire tous les autres, sont des « faschos ». Les anti-faschos qui prétendent œuvrer pour la liberté (notamment des minorités) soutiennent sans état d’âme des idéologies qui prônent l’enfermement, qu’il s’agisse de dictatures notamment en Amérique du Sud ou en Russie ou d’une religion totalitaire comme l’Islam et parfois même dans sa forme agressive. L’islamo-gauchisme est devenu petit à petit un islamisto-gauchisme quand on considère que le Hamas n’est pour eux qu’un mouvement de résistance, en justifiant ainsi leurs atrocités du 7 octobre 2023, ou en les niant . Et pour parfaire la ressemblance, cette fois avec le nazisme, on y ajoute une bonne dose d’antisémitisme déguisé en antisionisme. Car ce petit monde est aussi inculte qu’agité et semble ignorer ce qu’est le sionisme, mouvement politique qui militait pour l’existence d’un foyer juif dans l’ancienne Judée devenue Palestine par la grâce de l’empereur Hadrien pour punir les Juifs de leur révolte. Être antisioniste, c’est tout simplement vouloir la disparition d’Israël ou même de la présence de Juifs sur leur terre ancestrale. Le sionisme est à distinguer de l'attitude des extrémistes juifs qui considèrent que la Terre Promise donnée par Dieu leur appartient dans son intégralité. Il apparait de plus en plus que le seul point commun entre l’islam et la gauche radicale est l’antisémitisme. On se souvient du Grand Mufti de Jérusalem approuvant Hitler de se livrer au génocide (un vrai) des Juifs d’Europe et s’opposant au sauvetage d’enfants juifs (contre des prisonniers allemands) dont le transfert avait été proposé vers le Moyen Orient.

    Traiter Benyamin Netanyahou de « nazi sans prépuce » comme le fit à deux reprises un humoriste de France Inter est plus déplacé que drôle. Quelles que soient les critiques sérieuses que l’on peut faire au Premier ministre israélien à la fois sur sa personnalité et ses actions catastrophiques pour l’avenir d’Israël, ce n’est pas un nazi, et traiter un Juif comme tel est particulièrement pervers, cela prouve que cet humoriste ne sait pas ce qu’était le nazisme et sa sortie est surtout nocive car elle le banalise. Il y a des mots, comme le fascisme ou le nazisme, que l’on ne doit pas utiliser n’importe comment, ils peuvent vous revenir salement dans la figure et pour ceux qui connaissent un peu d’histoire, les banaliser est à la fois bête et méchant.

    Quant à Poutine, dans son délire para-historique, il ne cesse matin, midi et soir de consommer du nazisme. Il rejoue la grande guerre patriotique des années 1940, mais pour cela il lui faut des nazis. Donc tous les Ukrainiens sont des nazis et le Juif Zelensky, le premier d’entre eux est évidemment un nazi (quelle jouissance de traiter un Juif de nazi !). Quant aux Occidentaux qui soutiennent l’Ukraine, ils sont, de ce fait, eux-mêmes des nazis. Ce qui est amusant (si l’on veut) est que Poutine accuse les Occidentaux de falsifier l’histoire.

    Fascisme et nazisme consommés à toutes les saucesADDUNDUM. Si l'emploi du terme "fasciste" est souvent abusif, il est utilisé à bon escient lorsque des nostalgiques du IIIe Reich et/ou du régime de Pétain manifestent dans nos rues (une fois par an, le 11 mai pour cette année) en commémoration du décès de l'un d'entre eux.

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 9 Mai à 19:13
    Pangloss

    Dire que Netanyaou est un nazi sans prépuce, n'est pas drôle. Faute professionnelle pour un humoriste, même un humoriste officiel.

    C'est en plus de mauvais goût, le manque de caractère comique accentuant ce mauvais goût.

    Le traiter de nazi est une insulte.

    Faire allusion à son absence de prépuce donc à son identité juive, n'est ni raciste ni antisémite.

    Nazi, raciste, antisémite sont des mots à manier avec discernement car quand ils désignent des gens qui ne le sont pas ils édulcorent les mots et amènent à édulcorer les choses.

      • Jeudi 9 Mai à 19:25

        On en revient toujours à la citation de Camus de 1944 : "Mal nommer un objet,c'est ajouter au malheur du monde"

    2
    Jeudi 9 Mai à 21:29

    Je ne saisis pas très bien le lien entre Guillaume Meurice, le Grand Mufti de Jérusalem (Amin al-Hussayni), et/ou avec Poutine ? Vous auriez pu ajouter plus surement Mélenchon et sa clique, dont sa nouvelle recrue 7me sur sa liste aux Européennes...

    Le reste, comment ne pas être d'accord ? "Il est d’une grande banalité de traiter l’autre de fasciste ou plus trivialement de 'facho'... " oui, je sais... je sais !

     

      • Jeudi 9 Mai à 23:35

        L'essentiel du billet est justement consacré aux Mélenchonistes qui traitent facilement les autres de fascistes alors que leur comportement a parfois tous les  traits du fascisme. Leur antisémitisme de plus en plus flagrant les rapproche des islamistes. L'exemple du Grand Mufti est une illustration de cet antisémitisme viscéral que l'on enseigne très tôt dans le monde musulman et qui existait bien avant la création de l'Etat d'Israël.

        En dehors de la gauche radicale, j'ai ajouté deux autres utilisations erronées de la qualification de fasciste ou de nazi, celle de "l'humoriste" et celle de Poutine qui qualifie son agression contre l'Ukraine de "dénazification" pour la justifier.

    3
    Samedi 11 Mai à 09:04

    N'oublions l'aspect jouissif de l'affaire. Quelle jouissance pour un antisémite de balancer l'accusation de génocide à la tête des juifs !  Quel bonheur pour un chroniqueur antisémite de qualifier le gouvernement israélien de Nazi. Et en y ajoutant un petit allusion sexuelle, ça confine à l'orgasme ! Quel jouissance éprouvait  Lavrov quand il apprenait au monde, petit sourire en coin, que "Hitler avait du sang juif, c'est bien connu" Il était certainement persuadé à ce moment-là que ça ferait de lui un des grands intellectuels historiens de ce siècle !

      • Samedi 11 Mai à 09:29

        Oui, retournement pervers.

      • Samedi 11 Mai à 12:59

        Que Hitler ai du sang juif, est une vérité historique incontestable que personne de sensé ne saurait remettre en question.

         

         

         

         

         

         

        Ce qu'il faut préciser c'est : "...sur les mains"

         

      • Samedi 11 Mai à 15:07

        J'ignore quelles en sont les preuves pour Lavrov, mais de toute façon cela n'a aucune importance car tout le monde en Europe, au Moyen Orient, et aux Amériques a du sang juif (et peut-être Lavrov lui-même) car une bonne partie (10% dit-on) de la population de l'Empire romain était juive. Mais vous avez raison d'ajouter "sur les mains", pour Hitler comme pour  bien d'autres, et c'est en effet incontestable.

    4
    Brindamour
    Samedi 11 Mai à 10:15

    Était-il bien nécessaire de préciser que Netaniahou n’est pas un nazi. Ou que les crétins d’extrême gauche sont des islamo gauchistes qui considèrent fachos tout ce qui est à droite de Bayrou? 

     

      • Samedi 11 Mai à 10:33

        Le sujet de ce billet est de pointer l'utilisation abusive des termes "nazi" ou fasciste" qui conduit à leur banalisation. Pour ce qui concerne les mélenchonistes ( le terme "d'insoumis" utilisé par les médias est particulièrement ridicule et usurpé), qui traitent facilement les autres de fascistes, il m'a semblé opportun de souligner que leur comportement même a paradoxalement tous les traits du fascisme.

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