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L’ultime spectacle
Johnny Hallyday a quitté la scène en beauté et son dernier spectacle fut une apothéose. Il a réussi à remplir places et rues de ses fidèles, il est vrai que les places étaient gratuites.
Ce chanteur talentueux au destin chaotique et exceptionnel est curieusement qualifié de « héros français », alors qu’il fut un admirateur de la culture américaine, qu’il imita les Américains dans ses goûts, sa façon de s’habiller, de se comporter, de chanter, de monter ses spectacles et de payer ses impôts.
Un Américain à Paris devenu une idole française courtisée par tous et surtout par ceux qui vivaient de sa générosité.
Curieusement, un de ses proches lors de son hommage à l’église de la Madeleine, faisant référence à la foi chrétienne du chanteur, a souligné que tombé au sol, frappé par la mort, ses yeux étaient dirigés vers le ciel. L’étonnant eut été qu’ils ne fussent pas dirigés vers le haut.
Il est certain que quand on prend de l’âge ces obsèques à répétition donnent un peu de vague à l’âme.
Et pour paraphraser un auteur anglais : « d’Ormesson est mort, Johnny Hallyday est mort et moi, je ne me sens pas très bien ».
Mélancolie aggravée par le ciel gris, les averses, le froid et le vent.
Il ne reste plus qu’à enterrer le spleen.
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Commentaires
2Souris doncDimanche 10 Décembre 2017 à 17:06Ce qui m'a épatée, ce sont ses musiciens, en attendant le convoi, sur une petite scène, autour d’une guitare debout. Ils ne jouaient que leur partie, l’accompagnement, quelques accords. Et aussitôt la foule identifiait et chantait les chansons. Par cœur, paroles et mélodie.
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Dimanche 10 Décembre 2017 à 17:22
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J'ai cru comprendre que (entre-autres) ce qui faisait une partie du mérite de Johnny Hallyday était sa "longévité" "artistique", ayant su s'entourer de compositeurs, de paroliers, de musiciens, etc... "de talent". Si l'on s'en tient à ce critère seul, des types du genre de Rimbaud, mort à 37 ans, ou Mozart, mort à 35, ne valent pas tripette ?
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Dimanche 10 Décembre 2017 à 20:56
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4Souris doncLundi 11 Décembre 2017 à 15:07Grand moment de la cérémonie : la soprano Julie Fuchs, accompagnée au piano par Yvan Cassar et au violoncelle par Gauthier Capuçon, l'Ave Maria de Schubert. Puis Cassar et Capuçon jouant l'Hymne à l'Amour. Et la chorale paroissiale, parfaite.
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Lundi 11 Décembre 2017 à 16:28
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J'ai eu la même pensée que Pangloss sur ceux dont l'existence n'est que dévotion à Johnny et qui sont prêts à se ruiner pour aller sur sa tombe à St Barth ! C'est assez sidérant...
Personnellement j'ai été très sensible à "La prière" de Fauré jouée à l'entrée par Cassar et Capuçon. J'avoue avoir été émue ! Et en ce moment, question spleen, on est gâté. Même le chat déprime !
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Lundi 11 Décembre 2017 à 17:42
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Cet hommage m'a mis mal à l'aise. Non pas en lui-même: il était normal qu'une célébrité attire la foule à ses obsèques et que celle foule soit à la mesure de sa célébrité. Mais parce que je me suis aperçu qu'il était plus qu'un chanteur mais presque un gourou, le chef d'une secte créée par ses fans qui avaient perdu un symbole presque un messie dont le culte remplissait une vie qui sans lui aurait été vide.
N'a-t-il pas été qualifié depuis longtemps "d'idole des jeunes" bien que ceux-ci aient pris un coup de vieux avec le temps.